Le Syndrome de Stockholm

Imaginez tomber d’affection pour votre ravisseur. Ce comportement étonnant existe et il porte le nom de syndrome de Stockholm. C’est parti pour quelques explications !

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L’Incident de Stockholm

En 1973, des criminels s’introduisent dans une banque à Stockholm en Suède. Pendant 6 jours, ils retiennent en otage le personnel et les personnes présentes dans l’établissement. Quand les forces de l’ordre décident enfin de faire irruption dans la banque, certains otages se dressent de leur plein gré face aux policiers pour protéger leurs preneurs d’otages. Malgré tout, les autorités arrêtent les ravisseurs et libèrent les innocents. Cependant, l’inattendue réaction des otages suscite des débats et de nombreuses études dans les domaines de la psychologie et de la criminologie. Depuis lors, on nomme “syndrome de Stockholm” les comportements visant à développer des liens de sympathie avec ses bourreaux.

Une Exploration de la Psychologie Humaine

Ce concept psychologique fascinant mais paradoxal décrit la formation de liens émotionnels entre un otage et son ravisseur. Le syndrome de Stockholm s’explique par des mécanismes de défense mentaux. Dans des conditions difficiles, nous essayons de rationaliser la situation et nous cherchons un réconfort émotionnel. Se faisant nous avons tendance à tisser des liens de sympathie avec les individus impliqués dans l’événement, même si tout nous oppose.

Controverses et Critiques 

Comme tout concept psychologique, le Syndrome de Stockholm alimente un débat continu parmi les experts. Certains remettent en question sa validité en soulignant que d’autres facteurs peuvent influencer les relations entre ravisseurs et otages. Pour illustrer, on peut citer l’étonnant exemple historique de l’affaire Patty Hearst : 

En 1974, cette richissime héritière est enlevée par un groupe de révolutionnaires. Détenue en captivité pendant plusieurs mois, elle semble adopter les idéologies et les revendications de ses kidnappeurs. Elle est filmée en train de participer à un vol à main armée avec ses ravisseurs. La nature de son implication suscite de nombreux débats. Certains suggèrent qu’elle est sous l’emprise du syndrome de Stockholm, tandis que d’autres spéculent sur la possibilité qu’elle ait été contrainte. Arrêtée, la jeune femme affirme avoir été obligée de participer sous la menace de mort. Pourtant, la justice la condamne à une peine de prison pour ses activités criminelles.

Conclusion

Le Syndrome de Stockholm reste une énigme fascinante dans le domaine de la psychologie. Ce concept étonnant décrit la formation de liens émotionnels entre un otage et son ravisseur. Bien que controversé, ce phénomène paradoxal peut nous aider à jeter un éclairage sur la complexité de la psychologie humaine, en particulier dans des situations extrêmes. 

Sources 

  • Wikipedia – Le syndrome de Stockholm : https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Stockholm

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Le courage en 10 photographies célèbres

L’écrivain et journaliste américain, Ernest Hemingway a écrit : “Le courage est de la grâce sous pression.” (« Courage is grace under pressure.” – Ernest Hemingway – écrivain et journaliste). Découvrons une série d’actes audacieux à travers cet épisode intitulé : le courage en 10 photographies. C’est parti

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Le courage en 10 photographies célèbres

L’homme du char – Tank Man

    • Date : 1989
    • Lieu : Place Tian’anmen, Pékin, Chine
    • Photographe : Jeff Widener (États-Unis)

L’homme Tian’anmen est un manifestant resté anonyme qui est pourtant mondialement célèbre. Lors de manifestations en Chine pour l’égalité sociale et la liberté d’expression, ce “manifestant inconnu” s’est dressé devant une colonne de chars en guise de protestation. L’image de l’incident symbolise le courage et la force de la non-violence face à la répression armée.

Le baiser de la vie

    • Date du cliché : 1968
    • Lieu : Jacksonville, Floride, États-Unis
    • Photographe : Rocco Morabito

Cette photographie remporte le prix Pulitzer en 1968. Elle montre le sauvetage réussi d’un homme électrocuté, secouru par son collègue. Le cliché est un symbole de dévouement et d’altruisme dans des situations d’urgence.

L’homme qui refusa de faire le salut nazi

    • Date: 1936
    • Lieu : Hambourg (Allemagne)
    • Photographe: Inconnu

Lors d’une inauguration navale, August Landmesser refusa d’effectuer le salut nazi. Cet ouvrier allemand s’opposait au régime de l’époque. Malgré les lois nazies, il vivait avec une jeune femme juive. Il fut condamné pour anti-nationalisme.

Annette Kellermann en maillot de bain une pièce 

    • Date du cliché : Années 1900
    • Lieu : Inconnu
    • Photographe : Inconnu

La photographie met en scène une célèbre nageuse australienne, pionnière du cinéma. Elle est simplement vêtue d’un maillot de bain une pièce. La tenue est considérée comme audacieuse et révolutionnaire à l’époque. Annette Kellermann contribue ainsi à changer les mentalités et ouvre la voie à des normes de mode plus libérées.

La première équipe américaine à avoir atteint le sommet de l’Everest

    • Date du cliché : 1963
    • Lieu : Sommet de l’Everest, Népal
    • Photographe : Barry Bishop (États-Unis)

Cette image emblématique immortalise la première ascension américaine jusqu’au sommet de l’Everest. On y voit les membres de l’expédition gravir les pentes enneigées en direction du sommet. La photographie témoigne du courage, de la détermination et de l’esprit d’équipe des alpinistes. 

Déjeuner au sommet d’un gratte-ciel

    • Date: 1932
    • Lieu : New York (États-Unis)
    • Photographe: Inconnu

Un groupe d’ouvriers, assis sur une poutre, déjeunent sans aucune sécurité au 69ème étage d’un gratte-ciel en construction. Cette photographie emblématique illustre le dévouement de ces travailleurs.

Photo de Rosa Parks assise dans un bus

    • Date du cliché : 1955
    • Lieu : Montgomery, Alabama, États-Unis
    • Photographe : Inconnu

Le cliché témoigne du moment où la militante Rosa Parks viole les lois ségrégationnistes de l’époque en s’asseyant dans un bus, sur une place réservée aux Blancs. Son acte de résistance pacifique est devenu un symbole du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis. L’image rappelle l’importance de la désobéissance civile et de la lutte pour l’égalité des droits.

L’homme Molotov

    • Date du cliché : 1979
    • Lieu : Nicaragua
    • Photographe : Susan Meiselas

L’image met en scène un anonyme en train de lancer une bouteille incendiaire molotov lors d’un affrontement avec les forces gouvernementales. Le cliché est un symbole de la révolution nicaraguayenne et plus généralement, un symbole de la résistance face à l’oppression.

La victoire de Muhammad Ali face à Sonny Liston

    • Date du cliché : 25 mai 1965
    • Lieu : Lewiston, Maine, États-Unis
    • Photographe : Neil Leifer (États-Unis)

C’est l’un des clichés les plus iconiques de l’histoire de la boxe. On y voit Muhammad Ali se tenir debout au-dessus de son opposant après avoir remporté le combat par K.-O. au premier round. Cette image symbolise la puissance, l’assurance et la bravoure du boxeur, devenu une légende de la boxe.

Greasley confronté à Heinrich Himmler dans un camp de prisonniers de guerre

    • Date du cliché : 1941
    • Lieu : Camp de prisonniers de guerre (lieu spécifique non précisé)
    • Photographe : Inconnu

Prise en 1941, le cliché montre un soldat britannique captif défier l’autorité nazie. Il se tient debout et droit face à Heinrich Himmler, l’un des principaux dirigeants nazis. L’image est un témoignage puissant de la résistance et du courage même lorsque la situation est en notre défaveur.

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Le commerce de singes (Histoire inspirante)

Découvrons dans cet épisode, une histoire inspirante sur le commerce de singes. C’est parti !

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Le commerce de singes (Histoire inspirante)

Un jour, un marchand entre dans un petit village et annonce qu’il achète des singes pour le prix de 10 pièces d’or l’unité. Sachant qu’il y a de nombreux primates dans les forêts aux alentours, les villageois se précipitent pour les capturer.

Très vite, le marchand achète des centaines de singes et les enferment dans une cage. Mais progressivement, le nombre d’animaux commence à diminuer, leur capture se complexifie et les villageois cessent leurs efforts. L’acheteur augmente alors son prix à 20 pièces d’or.

Les habitants se remotivent et partent de nouveau en quête des primates. Puis, au fur et à mesure que la population de singes baisse, la tâche devient encore plus ardue. Petit à petit, les villageois retournent à leurs anciennes occupations. Le prix pour leur capture passe alors à 30 pièces d’or. L’appât du gain pousse une nouvelle fois les villageois dans la forêt. Le nombre de singes chute encore, les efforts pour les capturer augmentent drastiquement et les habitants cessent à nouveau cette activité. 

Le marchand propose alors un prix exceptionnel de 50 pièces d’or par singe. Mais du fait qu’il doit s’absenter pour s’occuper d’une autre affaire dans une région avoisinante, il demande à son assistant de gérer les transactions.

En son absence, l’assistant prend quelques libertés. Il dit aux villageois : “Vous voyez tous ces singes dans la grande cage que le marchand a collecté. Eh bien, je vous les vends pour 30 pièces d’or. Lorsque le marchand reviendra, il vous les achètera 50 pièces d’or !” Enthousiasmés par cette bonne affaire, les villageois regroupent leurs économies et achètent tous les singes. 

C’est à ce moment que le marchand et son assistant décident de disparaître. Les poches des habitants resteront désespérément vides et de nombreux singes peupleront à nouveau les forêts aux alentours.

Sources : https://9gag.com/gag/ajVj5Xg

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L’effet Sawyer – Concept de réactance

➽  Pourquoi avons-nous tendance à vouloir faire le contraire de ce que l’on nous dit ? Dans cet épisode, découvrons ce concept de réactance ainsi que l’effet appelé le paradoxe de Sawyer. C’est parti !

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L’effet Sawyer

Lors d’une de ses aventures, Tom Sawyer doit repeindre la palissade d’une maison en guise de punition. Préférant aller jouer à la rivière, il parvient à convaincre astucieusement ses camarades de travailler à sa place. Pour ce faire, il transforme la perception de sa fastidieuse corvée en quelque chose d’amusant et d’unique. A tel point que ses amis qui le narguaient au début, finissent par le payer pour le remplacer. 

Le paradoxe de Sawyer illustre le fait que la perception d’une situation peut changer selon la manière dont les gens la perçoivent. Il est étroitement lié à des concepts plus larges de psychologie, comme les effets de réactance et d’anti-réactance.

Le concept de réactance

La réactance est une forme de résistance à la contrainte. Elle se manifeste lorsque nous percevons une menace à nos libertés ou à notre autonomie. Dans ce cas, nous avons tendance à faire l’exact opposé du comportement que l’on nous impose. Prenons quelques exemples : 

  • Lorsqu’une œuvre est interdite ou censurée, les gens cherchent à la consulter avec encore plus de vigueur.
  • Lorsque nous voyons une pancarte nous interdisant de marcher sur la pelouse, nous sommes inconsciemment tentés de gambader sur l’herbe.
  • Lorsque des campagnes anti-tabac sont diffusées, les fumeurs peuvent décider d’aller à l’encontre de cette restriction s’ils considèrent qu’il s’agit d’une ingérence dans leur liberté de choix.
  • Lorsqu’une tenue est présentée comme “hors norme” ou “rebelle”, l’attrait pour cette tendance de mode non conventionnelle augmente.

De manière générale, l’introduction de nouvelles réglementations pour contraindre des comportements peut avoir l’effet opposé, simplement parce que les gens ressentent le besoin de défier ces règles. 

Les études sur la réactance

Le concept de réactance est introduit par le psychologue américain Jack Brehm. De nombreux autres travaux confirment et complètent ses observations : 

  • En 1981, un étude approfondit la théorie originale en s’intéressant aux situations qui déclenchent la réactance. Psychological Reactance: A theory of freedom and control – J. W Brehm & S. S. Brehm (1981) : https://www.scirp.org/(S(czeh2tfqyw2orz553k1w0r45))/reference/ReferencesPapers.aspx?ReferenceID=671498
  • En 1996, des travaux démontrent que les avertissements télévisuels pour dissuader les adolescents de regarder certains programmes ne font qu’augmenter leur envie de les consulter. Forbidden fruit versus tainted fruit: Effects of warning labels on attraction to television violence – B. J. Bushman & A. D. Stack, A. D. (1996) : https://psycnet.apa.org/record/1996-06304-002
  • En 2013, une méta-analyse des recherches offre un aperçu des tendances générales et des découvertes clés dans le domaine de la réactance. The nature of psychological reactance revisited: A meta-analytic review – S. A Rains (2013) : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/j.1468-2958.2012.01443.x

Bref, on peut retenir que la présentation d’un message et la manière dont il affecte la perception d’autonomie et de liberté influencent in fine la réaction des destinataires. Notons aussi, qu’à l’opposé des réactions de résistance, il existe aussi le concept de l’anti-réactance.

Le concept d’anti-réactance

L’anti-réactance se produit lorsque la tentative de persuasion est présentée d’une manière positive sans nuire à notre perception de liberté et d’autonomie. Cette approche nous rend plus enclins à accepter ou à suivre la suggestion ou la directive. C’est le cas dans l’exemple de Tom Sawyer lorsqu’il persuade ses camarades d’effectuer sa fastidieuse corvée en la transformant en une activité exclusive et attrayante. Finalement, la clé de la persuasion revient à laisser un semblant de choix et de liberté. Voici d’autres exemples pour illustrer : 

  • Au lieu d’ordonner à son enfant de mettre ses chaussures (ce qui peut induire une réaction de résistance), il vaut mieux lui laisser le choix en lui demandant s’il préfère mettre ses chaussures rouges ou ses chaussures bleues.
  • Au lieu de promouvoir un produit unique, un vendeur peut proposer une gamme de trois articles au client pour lui donner le sentiment d’avoir le contrôle de sa décision.
  • En couple, si l’un des partenaires souhaite aller au restaurant, il peut par exemple proposer “tu préfères faire un restaurant italien ou un bistrot ? “ de sorte à occulter les autres activités possibles.

En fin de compte, le fait de laisser la liberté de choix désamorce le phénomène de réactance. 

Conclusion

Lorsqu’on menace la perception de liberté et d’autonomie d’autrui, on induit une forme de résistance qui incite le destinataire à faire l’exact opposé. C’est le concept de réactance. A l’opposé, l’anti-réactance se produit lorsque la tentative de persuasion est présentée d’une manière positive qui laisse un semblant de choix.

Sources 

  • Etude – Psychological Reactance: A theory of freedom and control – J. W Brehm & S. S. Brehm (1981) : https://www.scirp.org/(S(czeh2tfqyw2orz553k1w0r45))/reference/ReferencesPapers.aspx?ReferenceID=671498
  • Etude – Forbidden fruit versus tainted fruit: Effects of warning labels on attraction to television violence – B. J. Bushman & A. D. Stack, A. D. (1996) : https://psycnet.apa.org/record/1996-06304-002
  • Etude – The nature of psychological reactance revisited: A meta-analytic review – S. A Rains (2013) : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/j.1468-2958.2012.01443.x

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L’horreur en 10 photographies célèbres

« Observer immobile l’horreur pour mieux la combattre ». Voici le paradoxe du photoreporter que nous allons explorer dans cet épisode intitulé : l’horreur en 10 photographies célèbres. *Attention, âmes sensibles s’abstenir car la majorité de ces clichés sont choquants.* C’est parti !

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L’horreur en 10 photographies

Le vautour et la petite fille

  • Nom : The vulture and the little girl
  • Date: Mars 1993
  • Lieu: Ayod (Soudan)
  • Photographe: Kevin Carter (Sud africain)

Cette terrible image montre un vautour guettant un enfant soudanais affamé. Le cliché remporte le prix Pulitzer en 1994 et fait le tour du monde. La photographie illustre ce que les mots peuvent difficilement expliquer.

Samedi sanglant

  • Nom : Bloody Saturday
  • Date du cliché : 1937
  • Lieu : Shanghai, Chine
  • Photographe : H. S. Wong (Chinois)

En 1937, un photographe couvre la bataille de Shanghai durant la seconde guerre sino-japonaise. Alors qu’une bombe vient de s’abattre dans une gare, il immortalise les souffrances endurées par les civils, à travers l’image d’un enfant blessé et déboussolé, assis sur le quai en ruine.

Omayra Sanchez

  • Nom : Omayra Sanchez
  • Date du cliché : 16 novembre 1985
  • Lieu : Armero, Tolima, Colombie
  • Photographe : Frank Fournier (Français)

En 1985, l’éruption du volcan Nevado del Ruiz en Colombie fait de nombreuses victimes. Omayra Sanchez, une jeune fille de 13 ans, se retrouve piégée sous les décombres de sa maison. Pendant plusieurs jours, les secours tentent de l’extraire sans y parvenir. Face au courage et à la dignité de la jeune fille, le photographe capture cette image un peu avant la fin.

Peloton d’exécution en Iran

  • Nom : Execution Firing Squad in Iran
  • Date du cliché : 27 août 1979
  • Lieu : Iran
  • Photographe : Jahangir Razmi (Iranien)

Cette image puissante montre des soldats exécutant des prisonniers condamnés à mort. Elle témoigne des réalités sombres de la révolution iranienne. Le cliché fait le tour du monde et remporte le prix Pulitzer. 

Le bateau sans sourires

  • Nom : The Boat Without Smiles
  • Date du cliché : 1977
  • Lieu : Golf de Thailand
  • Photographe : Eddie Adams (américain)

Dans les années 70 et 80, les vietnamiens fuient la pauvreté, l’oppression et la guerre qui fait rage dans leur pays. Cependant aucune nation ne souhaite les accueillir. Un reporter couvrant cet exode parvient à monter à bord d’un bateau de réfugiés. Incapable de décrire le désespoir de ces gens, il immortalise la scène. Selon ses dires et malgré toutes les situations critiques auxquelles il a assisté, c’est la première fois qu’il observe devant son objectif des enfants sans sourire.

Le moine brûlant

  • Nom : The burning monk
  • Date: 11 juin 1963
  • Lieu: Saigon (Vietnam)
  • Photographe: Malcolm Browne (Américain)

La photographie montre un moine s’immoler par le feu. Ce geste est un signe de protestation contre la répression antibouddhiste du gouvernement vietnamien. Ce sacrifice ultime a fait le tour du monde.

Terreur de guerre

  • Nom : The terror of war
  • Date: 1972
  • Lieu: Vietnam
  • Photographe: Nick Ut (Américain/Vietnamien)

Le cliché illustre les horreurs de la guerre du Vietnam, et notamment les conséquences d’un bombardement au napalm. La scène montre des enfants terrorisés courir sur une route à côté de soldats en apparence plutôt calmes. Parmi eux se trouve une petite fille nue, souffrant de graves brûlures.

Alan Kurdi

  • Nom : Alan Kurdi
  • Date: 2 septembre 2015
  • Lieu: Turquie
  • Photographe: Nilüfer Demir (Turque)

Cette photographie a fait le tour du monde. On y voit la dépouille d’un jeune garçon âgé de 3 ans gisant sur une plage de Turquie. L’enfant syrien d’origine kurde s’est noyé alors qu’il fuyait la guerre civile syrienne. Le cliché est une onde de choc mondiale qui relance la question de l’accueil des migrants syriens.

Le soldat tombant

  • Nom : The Falling Soldier
  • Date : 1936
  • Lieu : Cerro Muriano, Espagne
  • Photographe : Robert Capa (Hongrie)

Cette image dramatique, datant de la guerre civile espagnole, capture un instant de mort. On y voit un soldat républicain touché par une balle à la tête, s’écrouler en arrière.

L’exécution de Saïgon

  • Nom : Execution in Saigon
  • Date du cliché : 1er février 1968
  • Lieu : Saïgon, Vietnam
  • Photographe : Eddie Adams (États-Unis)

Cette photographie emblématique et tragique illustre l’horreur et la brutalité de la guerre du Vietnam. Elle montre l’exécution d’un prisonnier communiste par le chef de la police sud-vietnamienne. Le photographe aurait déclaré : « Le colonel a tué le prisonnier, j’ai tué le colonel avec mon appareil photo. » 

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Expérience du pont suspendu – Dutton et Aron

➽  Faites peur à votre partenaire lors du premier rendez-vous. Voici un conseil de séduction mis en évidence par la fascinante expérience du pont suspendu. C’est parti pour quelques explications !

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L’expérience du pont suspendu de Dutton et Aron

En 1974, les psychologues Donald Dutton et Arthur Aron mènent une étude impliquant un pont suspendu.

  • Un premier groupe d’hommes (= les sujets de l’étude) doivent traverser un pont suspendu à 70m du sol.
  • Les hommes d’un deuxième groupe (= le groupe témoin) doivent simplement traverser un pont bas et stable

Au bout des deux ponts se trouve une enquêtrice séduisante (complice de l’expérience) qui leur demande de répondre à un questionnaire et terminer une histoire ambiguë. Étonnamment, les sujets du premier groupe témoignent plus d’attirance envers la jeune femme. Cela s’observe dans leur réponse au questionnaire ou dans leur interaction avec l’enquêtrice qui contiennent d’avantages de connotations sexuelles ou romantiques.

Reconduite avec un interviewer masculin, l’expérience ne montre aucune différence significative entre les deux groupes.

 

Etude – Some evidence for heightened sexual attraction under conditions of high anxiety par Donald Dutton et Arthur Aron, publié en 1974 : https://psycnet.apa.org/record/1975-03016-001

 

Interprétation des résultats

La traversée du pont engendre un arousal physiologique. La peur ressentie entraîne une augmentation du rythme cardiaque, de la respiration ou encore du niveau d’adrénaline. Ces mêmes réactions se manifestent également dans le cas d’une attirance sexuelle. Durant l’expérience, les sujets attribuent donc à tort l’arousal causé par la peur lors de la traversée à une attraction pour la séduisante enquêtrice. En d’autres termes, ils confondent le sentiment de danger avec un sentiment de désir. 

Les enseignements

L’expérience du pont suspendu nous offre plusieurs enseignements notamment dans le contexte des relations, de la psychologie des émotions et de la prise de décision : 

  • La mauvaise interprétation des causes de l’arousal. Nous pouvons facilement nous tromper dans la perception de nos sources d’excitation. Il est donc important de réfléchir aux raisons pour lesquelles nos émotions se manifestent.
  • Attendre avant de prendre des décisions surtout si l’on vient d’être confronté à une situation à émotion forte. Parce que notre jugement peut facilement être influencé par notre état émotionnel.
  • Choisir une activité stimulante pour altérer la perception des gens. Par exemple, il est judicieux d’organiser une activité à sensation forte lors d’un premier rendez-vous du fait que nous confondons les sentiments de danger et de désir.

Conclusion

L’expérience du pont suspendu démontre qu’une situation de danger stimule l’attirance envers un partenaire potentiel. Il s’agit d’une erreur de raisonnement inconsciente liée à une mauvaise attribution d’un arousal physiologique

Ressources

  • Etude – Some evidence for heightened sexual attraction under conditions of high anxiety par Donald Dutton et Arthur Aron, publié en 1974 : https://psycnet.apa.org/record/1975-03016-001

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Expérience de Wegner – « Ne pensez pas à un ours blanc »

➽  Découvrons dans cet épisode l’étonnante expérience de Wegner et les enseignements que nous pouvons en tirer. C’est parti !

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L’expérience de Wegner

Ne pensez pas à un ours blanc

En 1987, le psychologue américain Daniel Wegner réalise une expérience de psychologie. Il demande à des participants de ne pas penser à une ours blanc pendant 5 minutes. Contrairement aux membres du groupe contrôle (qui n’ont pas reçu cette instruction), les sujets ont du mal à supprimer les pensées en lien avec l’animal. Ils ont même tendance à y penser plus fréquemment. 

Source : « Paradoxical effects of thought suppression »  : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/3612492/

L’expérience de Wegner illustre la manière dont nos tentatives de contrôle sur nos pensées peuvent produire l’effet inverse. C’est par exemple le cas lorsque l’on s’efforce de ne pas penser à une situation qui nous stresse, mais que notre angoisse persiste et s’amplifie malgré tout. 

Des résultats consolidés et confirmés

Les observations de l’expérience de Wegner sont citées dans de nombreux contextes, de la psychologie clinique à la vie quotidienne, et sont confirmés par plusieurs études ultérieures : 

  • En 2000, des travaux explorent et démontrent la relation entre les tentatives de suppression de pensées négatives et les troubles comme la dépression. Source : Thought suppression : https://psycnet.apa.org/record/2000-15267-003
  • En 2001, un méta-analyse examine un panel d’études sur le sujet et établit une preuve solide que les efforts délibérés pour faire abstraction d’une pensée ont tendance à l’amplifier. Source : « Paradoxical effects of thought suppression: A meta-analysis of controlled studies » : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11434226/
  • En 2010, des travaux concluent que les fumeurs qui essayent de ne plus penser à la cigarette ont davantage envie de fumer. Source : I suppress, therefore I smoke: Effects of thought suppression on smoking behavior : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20660892/

En somme, ces études démontrent que les tentatives de suppression volontaire des pensées contribuent paradoxalement à créer l’état d’esprit qu’elles espéraient éviter.

Viser plutôt la pleine conscience 

Cet effet de retour paradoxal offre un enseignement sur notre psychologie et nos comportements. La suppression active de nos pensées et émotions est contre-productive. Car, en essayant d’y faire abstraction, on ne fait qu’augmenter leur fréquence et leur intensité. 

Pour mieux gérer nos pensées et émotions, il vaut mieux privilégier la pleine prise de conscience. La clé consiste à les observer sans jugement ni réaction. Par exemple, au lieu de ne plus penser au stress que nous procure un rendez-vous, il vaut mieux simplement se considérer stressé, ni plus ni moins.

Conclusion

On peut retenir que l’expérience de Wegner met en évidence que les tentatives de suppression active des pensées contribuent paradoxalement à créer l’état d’esprit qu’elles espéraient éviter. Au lieu de faire abstraction de ses émotions et pensées, il vaut mieux les observer sans jugement ni réaction.

Ressources

 

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Le vieux fermier chanceux

Découvrons dans cet épisode, l’histoire inspirante du vieux fermier chanceux. C’est parti !

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Le vieux fermier chanceux

Un vieux fermier d’un petit village possédait un seul et unique cheval. Un jour, l’animal s’enfuit dans les montagnes. Les villageois vinrent offrir leurs condoléances au vieil homme pour sa malchance. Ce dernier répondit simplement : « Bonne chance, mauvaise chance, qui peut dire ? ».

Quelques jours plus tard, le cheval revint, suivi par plusieurs autres chevaux sauvages. Cette fois-ci les villageois félicitèrent le fermier pour sa « bonne étoile ». Encore une fois, le vieil homme se contenta de répondre : « Bonne chance, mauvaise chance, qui peut dire ? ».

Plus tard, en essayant de dresser l’un des chevaux sauvages, le fils du fermier tomba et se cassa la jambe. Les voisins vinrent les soutenir face à ce terrible coup du sort. Encore une fois, la réponse du vieil homme fut : « Bonne chance, mauvaise chance, qui peut dire ? ».

Quelques semaines plus tard, l’armée du roi entra dans le village pour recruter des jeunes hommes pour la guerre. À cause de sa jambe cassée, le fils du fermier fut récusé et ne partit pas au front. A ce moment, les villageois estimèrent le vieux fermier chanceux. A chaque fois sa réponse resta inchangée « Bonne chance, mauvaise chance, qui peut dire ? ».

 

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Argumentum ad personam – Discréditer le messager plutôt que le message

➽  Que faire lorsque l’on se retrouve dans l’incapacité de contrer les arguments de son adversaire. Un procédé rhétorique fallacieux consiste à attaquer personnellement l’interlocuteur plutôt que son message. Découvrons ce concept d’argumentum ad personam. C’est parti !

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Argumentum ad personam

Le procès de Socrate

Le philosophe Socrate fut accusé d’impiété et de corruption de la jeunesse. Au lieu de s’enfuir, il décida de rester à Athènes et de se défendre devant le tribunal.

Lors du procès, les accusateurs tentèrent de discréditer non pas ses arguments mais sa réputation. Ils le présentèrent comme un danger pour la société. Par exemple, ils soulignèrent ses relations controversées telles que son lien avec un dirigeant responsable de violences politiques à Athènes.

Malgré les attaques contre sa personne, Socrate maintint sa position et se concentra sur la quête de la vérité et l’examen critique des idées.

Malgré tout, le jury du tribunal d’Athènes déclara Socrate coupable et le condamna à mort. 

Pour ceux qui souhaitent avoir plus de détails sur l’incroyable histoire de ce procès, je vous invite à consulter l’épisode dédié que j’ai réalisé.

Quoiqu’il en soit, cet exemple illustre une pratique fallacieuse portant le nom d’argumentum ad personam.

Discréditer le messager plutôt que le message

L’argumentum ad hominem est un procédé rhétorique qui vise à attaquer directement l’adversaire plutôt que ses idées. Autrement dit, l’attaque est dirigée non pas contre l’argument ou le message, mais contre la personne qui le présente. La stratégie revient à discréditer l’interlocuteur en critiquant ses caractéristiques personnelles, ses actions passées, ses affiliations politiques, sa réputation ou tout autre aspect qui n’est pas directement lié à l’argument en question.

Utiliser l’argumentum ad personam, c’est dire par exemple :  

  • Les propos de Jane en faveur de l’égalité des genres sont sans valeur, car elle est connue pour ses opinions extrémistes et radicales.
  • Les affirmations de David sur le vaccin sont invalables car il n’a aucune formation médicale.
  • John est un menteur notoire donc quand il affirme que les changements climatiques sont réels, ses arguments sont forcément faux.

Un procédé fallacieux classique

L’argumentum ad personam est un sophisme sur-exploité. C’est le cas lorsque les politiciens se contentent de répondre que certaines idées sont invalables car elles sont émises par des personnes d’extrême droite ou d’extrême gauche. De la même façon, on observe que lors de débats sur les plateaux télé, de nombreux interlocuteurs se contentent d’attaques personnelles à l’encontre de leurs opposants. Il en est de même dans notre quotidien. Qui n’a jamais entendu un argument du style : 

  • Les recommandations nutritionnelles de Jacques sont sans valeur, car il est en surpoids.
  • Tom n’a pas d’enfant donc ses conseils éducatifs sont mauvais.
  • La proposition de loi du député en faveur de l’écologie est irrecevable car il a travaillé pour Total.

En fin de compte, l’argumentum ad personam revient à discréditer le messager pour altérer la valeur de ses propos. Le but final est de montrer qu’il faut se méfier de la thèse de son adversaire parce qu’il faut se méfier de mon adversaire.

L’ultime stratagème de la théorie de Schopenhauer

Dans l’art d’avoir tout raison, le philosophe allemand Arthur Schopenhauer recense la technique de l’attaque personnelle comme l’Ultime stratagème. Pour résumer et conclure en citant ses propos : 

“Si l’on s’aperçoit que l’adversaire est supérieur et que l’on ne va pas gagner, il faut tenir des propos désobligeants, blessants et grossiers. […] Quand on passe aux attaques personnelles, on délaisse complètement l’objet et on dirige ses attaques sur la personne de l’adversaire. […] Cette règle est très appréciée car chacun est capable de l’appliquer, et elle est donc souvent utilisée. La question se pose maintenant de savoir quelle parade peut être utilisée par l’adversaire.”

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Le procès de Socrate

Découvrons dans cet épisode, l’histoire inspirante du procès de Socrate. C’est parti !

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Le procès de Socrate

Socrate est un philosophe grec de l’Antiquité. Il est notamment célèbre pour sa méthode d’interrogation et son engagement envers la recherche de la vérité. Certains l’apprécient pour ses enseignements quand d’autres le détestent pour sa manière de remettre en question les croyances traditionnelles.

En 399 av. J.-C., Socrate est accusé devant le tribunal athénien par trois de ses concitoyens, Mélétos, Anytos et Lycon. Les accusations portent sur la corruption de la jeunesse et l’impiété, c’est-à-dire le fait de ne pas croire aux dieux de la cité. Le procès de Socrate se déroule devant un jury de citoyens qui doit décider de son sort. Au lieu de s’enfuir ou plaider coupable pour réduire sa peine, Socrate décide de rester à Athènes et de se défendre devant le tribunal.

Lors du procès, les accusateurs tentent de le discréditer. Plutôt que de combattre ses arguments, ils l’attaquent sur sa réputation. Ils le présentent comme un danger pour la société. Ils soulignent ses relations controversées, telles que son lien avec Critias, un dirigeant des Trente Tyrans responsable de violences politiques à Athènes. Malgré les attaques contre sa personne, Socrate maintient sa position et se concentre sur la quête de la vérité et l’examen critique des idées. Il se défend en utilisant sa méthode de questionnement afin d’amener les jurés à réfléchir et à remettre en question les accusations portées contre son égard.

A la fin du procès, le jury du tribunal d’Athènes déclare Socrate coupable. L’accusation réclame la peine de mort en laissant au philosophe la possibilité de proposer une peine alternative s’il renonce à ses principes. Plutôt que de compromettre sa philosophie, Socrate décide de boire une coupe de poison.

Durant ses derniers moments, Socrate, fidèle à ses convictions, continue à discuter de sujets philosophiques avec ses disciples et amis présents. Il accepte la sentence de mort avec calme et sérénité et affirme que la philosophie est déjà une préparation pour la mort. 

 

Le procès de Socrate est un symbole de la quête de la vérité, de l’importance de l’examen critique des idées et de la défense de ses principes, même face à l’adversité.

Source : 

  • Wikipedia – Procès de Socrate : https://fr.wikipedia.org/wiki/Proc%C3%A8s_de_Socrate

 

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