Robert Greene est un écrivain américain. Son livre, Les lois de la nature humaine (lien affilié), se présente comme un manuel de décodage du comportement humain. Il comprend une liste de 18 lois réalistes et sans concession qui décrivent en détail qui nous sommes. Chaque loi est accompagnée d’un exemple historique pour l’illustrer ainsi que des explications et des conseils pour en tirer profit. Pour ce résumé, synthétisons les principaux enseignements pour chacune de ces lois.
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Fiche de lecture
Les lois de la nature humaine
Les objectifs des lois de la nature humaine
Robert Greene explique que la nature humaine reflète nos racines primitives et façonne ce que nous créons. Les comprendre, nous offre plusieurs avantages :
- nous rendre plus compétent pour décrypter la personnalité de nos interlocuteurs
- faire de nous des observateurs plus calmes et avisés en nous libérant des excès émotionnels qui nous épuisent inutilement
- nous donner les moyens d’affronter les individus toxiques qui tendent à provoquer des dégâts émotionnels à long terme
- connaître les leviers pour motiver et influencer les autres afin de nous aider à cheminer plus facilement dans la vie.
- réaliser à quel point les forces de la nature humaine agissent sur nous et transformer nos propres tendances négatives.
- faire de nous des personnes plus empathiques et capable de créer des liens plus profonds et plus satisfaisants avec notre entourage.
- transformer notre regard sur notre potentiel en nous faisant prendre conscience d’un moi supérieur à qui donner la parole.
1 – La loi de l’irrationalité – Maîtriser son moi émotionnel
Nous devons privilégier les choix rationnels, en prenant des décisions basées sur la raison plutôt que sur les émotions . La difficulté est que les émotions tendent à gouverner notre esprit. Elles contaminent nos pensées et nous rendent sensibles aux idées qui nous font plaisir et flattent notre égo. Cependant, l’irrationalité fait partie de la structure de notre cerveau et personne n’est à l’abri de l’effet irrésistible des émotions sur l’esprit.
C’est pourquoi, Robert Greene suggère de faire preuve d’introspection. C’est-à-dire apprendre à observer et analyser nos émotions afin d’être en mesure d’en faire abstraction pour contrecarrer leurs effets. Il propose trois étapes pour nous aider à prendre le chemin de la rationalité :
- identifier nos biais cognitifs
- Se méfier de l’escalade émotionnelle
- Maîtriser les stratégies d’expression du moi rationnel
- Se connaître soi-même
- Examiner ses émotions à la racine
- Augmenter son temps de réaction
- Accepter les gens comme des faits
- Trouver l’équilibre entre pensée et émotion
2 – La loi du narcissisme – Transformer le narcissisme en empathie
L’attention dont on bénéficie est naturellement limitée. Pour nous réconforter nous créons une image de nous-même qui nous permet de nous sentir validé de l’intérieur. C’est l’estime de soi.
Le risque est de devenir narcissique en tombant en admiration de nous-même. L’auteur cite plusieurs exemples :
- Le narcissique qui exerce un contrôle total tel que Joseph Staline
- Le narcissique théâtral qui a un besoin d’attention insatiable
- Le narcissique sain qui possède la capacité de déchiffrer et évaluer l’humeur et l’état d’esprit de ses congénères
Paradoxalement, les individus capables de faire preuve d’empathie en prêtant attention aux gens qui les entourent, trouvent plus facilement l’attention des autres. C’est pourquoi, l’auteur nous recommande de cesser notre monologue intérieur et de s’intéresser à nos interlocuteurs. Voici les quatre formes d’empathie à développer :
- L’attitude empathique : se débarrasser de notre tendance à porter des jugements à l’emporte-pièce.
- L’empathie viscérale : établir une connexion émotionnelle en devenant le miroir de l’autre
- L’empathie analytique : chercher à découvrir ce qui rend les gens unique
- La faculté d’empathie : rencontrer des personnes variées pour rendre notre capacité d’empathie polyvalente
3 – La loi de la persona – Découvrir ce qui se cache derrière le masque
Les gens ont tendance à porter un masque qui les montrent sous le jour le plus favorable. Trop souvent, nous prenons à tort cette apparence pour la réalité. Heureusement les êtres humains laissent échapper leurs véritables sentiments et leurs désirs inconscients dans les signaux non verbaux qu’ils ne peuvent pas totalement contrôler.
D’abord, il est important de simplement accepter la théâtralité de la vie en considérant que nous sommes dans un monde d’apparence. Dans un second temps, il est important de ne pas prendre les apparences comme la réalité. A ce titre, il convient de devenir un décrypteur des véritables sentiments des gens en travaillant sur notre sens de l’observation et en l’exerçant le plus souvent possible.
Pour mener à bien cette mission, on doit maîtriser trois aspects :
- comprendre comment observer les autres. Cela se traduit par plusieurs astuces :
- détecter les expressions qui vont à l’encontre des propos
- se taire et faire parler les autres
- toujours tenir compte du milieu culturel de ses interlocuteurs
- essayer de s’observer soi-même
- apprendre quelques clés essentielles pour décrypter la communication non verbale. Il y a trois signaux majeurs à observer : l’attirance / la répulsion, la dominance / la soumission et l’imposture / la tromperie.
- passer maître dans l’art de gérer son image. Voici quelques conseils à ce sujet
- Maîtriser les signaux non verbaux que l’on envoie
- s’entraîner à exprimer les bonnes émotions sur commande
- S’adapter à son public
- Créer une première impression adaptée aux circonstances
- Jouer sur l’effet de surprise et le mystère
- Se parer de toutes les qualités
4 – La loi du comportement compulsif – Déterminer la force du caractère des individus
Pour ne pas se laisser berner par l’image que l’autre essaie de projeter, il vaut mieux chercher à étudier son caractère. Le caractère d’un individu se forge dès sa plus tendre enfance et par ses habitudes quotidiennes. Le principal indicateur du caractère de quelqu’un se lit dans ses actions au fil du temps. Inévitablement, nous sommes sujets à répéter les mêmes décisions et les mêmes comportements.
En observant les schémas compulsifs des gens, nous pouvons prédire leur force de caractère (leur manière de faire face à l’adversité, de s’adapter, à travailler avec les autres, leur patience…). La clé est de graviter autour des personnes qui montrent des signes de force, et éviter les nombreuses personnalités toxiques (L’hyper-perfectionniste, le rebelle absolu, l’’écorché vif, le beau parleur, l’obsédé sexuel, l’enfant gâté, le courtisan, le sauveur, le donneur de leçons).
A titre personnel, au lieu d’ignorer l’influence de notre caractère, il convient plutôt d’observer puis corriger avec la plus grande honnêteté possible nos propres erreurs et les schémas récurrents qui vous empêchent d’avancer.
5 – La loi de la convoitise – Être un objet de désir insaisissable
Au lieu de se focaliser sur ce que l’on convoite dans le monde, on doit plutôt s’entraîner à se focaliser sur les autres (sur leurs désirs réprimés et leurs fantasmes insatisfaits). Être capable de façonner les perceptions des objets, de susciter le désir et d’exploiter les fantasmes dissimulés sont des pouvoirs inestimables.
Il faut comprendre que nous sommes particulièrement marqués par le désir incessant de posséder ce que nous n’avons pas. Plus l’objet du désir est éloigné, voire inatteignable, plus nous avons envie de l’avoir. A ce propos, l’auteur explique que l’absence produit sur nous des effets très primaires. Trop de présence nous étouffe, et l’absence stimule notre intérêt. C’est pourquoi il suggère d’apprendre à créer du mystère autour de nous, à utiliser l’absence stratégique pour inciter les autres à désirer notre retour, bref à vouloir nous posséder.
Voici les trois grandes stratégies pour stimuler le désir :
- savoir comment et à quel moment se retirer
- Créer des rivalités autour du désir
- Utiliser la provocation
Attention car ce n’est pas la possession qui motive secrètement les gens. Posséder l’objet convoité entraîne inévitablement une certaine déception et suscite le désir d’obtenir un nouvel objet. Pour garder le pouvoir, il faut donc continuer à disparaître par moments, surprendre et stimuler la chasse à l’objet du désir.
Autre point, le désir suprême revient à convoiter un contact plus profond avec la réalité. Car, ce lien apporte sérénité et concentration.
6 – La loi du manque de vision – Prendre de la hauteur
Notre partie animale fait que nous avons tendance à vivre dans l’instant présent. Nous réagissons en premier lieu et en priorité à ce que nous voyons et entendons. Ainsi, nous succombons plus facilement aux séduisantes promesses de prospérité, aux résultats faciles et nous réagissons de façon excessive aux circonstances actuelles.
Au contraire, il vaut mieux prendre ses distances avec le présent et regarder plus loin dans l’avenir en réfléchissant aux conséquences de nos actes et à nos priorités sur le long terme.
En parallèle, il faut apprendre à évaluer les gens en fonction de l’étroitesse de leur vision ou de leur largeur d’esprit. Ensuite il convient d’éviter de se mêler à ceux qui n’anticipent pas les conséquences de leurs actes, qui sont dans un perpétuel mode réactif. Voici les quatre manifestations les plus répandues de la pensée à court terme :
- subir des conséquences inattendues
- s’empêtrer dans des luttes ou combats menant à une impasse
- perdre patience
- se perdre dans des broutilles
En tout cas, la clé est d’élargir autant que possible sa relation au temps et de le ralentir. Cela se traduit par le fait de :
- prendre de la hauteur pour être à l’affût de ce qui n’est pas immédiatement visible.
- garder à l’esprit ses objectifs long terme
- faire preuve de patience et de clairvoyance.
7 – La loi de la défensive – Briser les résistances d’autruis en les confortant dans leurs opinions
Robert Green commence par plusieurs constats :
- La vie est dure en particulier car les gens sont en rivalité.
- Nous veillons naturellement à nos propres intérêts.
- Nous avons besoin d’être indépendant
Il en déduit que lorsque d’autres tentent de nous persuader de changer, nous nous mettons sur la défensive et nous leur résistons. Pour éviter que les gens réagissent ainsi, il est important qu’ils croient qu’ils agissent de leur plein gré.
Pour cela, il convient d’atténuer les résistances et de leur donner envie de coopérer. Voici plusieurs pistes :
- laisser l’autre parler en se mettant en retrait afin qu’il ait l’espace pour se mettre en avant
- ne jamais attaquer les gens pour leurs convictions
- éviter de remettre en cause leur intelligence ou leur bonté
- demander conseil pour donner le sentiment que l’on apprécie leur sagesse et leur expérience
- entamer un cycle de faveurs en faisant un petit quelque chose pour eux afin de leur épargner des efforts
8 – La loi de l’auto-sabotage – Changer la situation en changeant sa façon de penser
Nous avons tous notre propre façon de voir le monde, d’interpréter les événements et les actions des autres. Même si les états d’esprit sont aussi divers que variés, on peut les classer en deux grandes catégories : négatif et étroit ou positif et expansif.
L’auteur distingue cinq formes de caractères renfermés et liste des conseils pour les surmonter :
- L’hostile → Se forcer à approcher les gens et situations avec une pensée positive
- L’anxieux → Investir son énergie dans le travail
- Le fuyant → Choisir un projet, même minime, et de chercher à l’achever en acceptant le risque d’échec.
- L’aigri → Apprendre à dépasser les souffrances et déceptions de la vie.
- Le dépressif → Canaliser son énergie dans le travail notamment dans le domaine artistique.
En tout cas, la clé est d’adopter un état d’esprit ouvert en se considérant comme un explorateur. Cela se traduit par le fait de sortir, faire des activités, travailler pour réaliser ses objectifs, laisser ses certitudes derrière soi, appréhender chaque obstacle comme un apprentissage. L’auteur suggère aussi d’essayer de mieux comprendre les gens auxquels nous avons affaire et de s’associer aux personnalités de type expansif.
9 – La loi du refoulement – Affronter son côté obscur
Nous possédons tous un côté obscur et égoïste composé d’insécurités et de pulsions agressives que nous réprimons et masquons soigneusement aux autres. Parfois, cette facette sombre tend à ressurgir. Les signes les plus propices de ce relâchement sont les comportements contradictoires, les éclats d’émotions, le déni véhément, les comportements “accidentels” ou encore la sur-idéalisation.
Une clé de la nature humaine consiste à apprendre, à reconnaître et analyser cette facette sombre. Puis, au lieu de la refouler et se sentir mal vis-à-vis d’elle, il faut mieux l’adopter et essayer de l’intégrer à sa personnalité actuelle.
En fait, nous sommes attirés par les gens authentiques car cela nous rappelle notre caractère enfantin perdu. L’idée est donc de réussir à intégrer l’enfant et l’adulte, le côté sombre et le côté lumineux, l’esprit conscient et inconscient. C’est ce que l’auteur appelle l’être humain incorporé.
10 – La loi de l’envie – Se méfier de l’égo fragile
Les être humains se comparent inévitablement les uns aux autres. Pour certains, la moindre différence peut se transformer en envie et conduire à générer un sentiment d’infériorité ou de frustration qui conduit à des agressions sournoises et/ou des actes de sabotage.
L’auteur liste plusieurs types d’envieux :
- Le niveleur par le bas.
- Le tire-au-flanc égocentrique.
- L’obsédé du statut.
- La sangsue.
- Le maître de l’insécurité.
Il faut comprendre que le déclencheur le plus courant de l’envie est le changement brutal de statut, qui, in fine, perturbe les relations avec les autres. A ce propos, l’envie est plus susceptible de naître chez nos amis et confrères. Voici cinq exercices simples pour transformer la tendance à se comparer en quelque chose de positif, de productif et de prosocial,
- réfléchir à ce cache derrière l’objet de ses envies en imaginant les inconvénients inévitables qui y sont liés
- Inverser les comparaisons en regardant ceux qui ont moins plutôt que ceux qui ont mieux
- Pratiquer la Mit Freude. C’est-à-dire imaginer la joie des autres et s’en réjouir
- Transformer l’envie en émulation en transformant la chose désirée en objectif à atteindre
- Admirer la grandeur humaine en reconnaissant le génie chez quelqu’un et en saluant le potentiel de notre espèce
11 – La loi de la mégalomanie – Apprendre à connaître ses limites
Nous avons un besoin impérieux d’avoir une bonne estime de nous-mêmes. Or lorsque notre estime personnelle diverge trop de la réalité, nous devenons prétentieux. C’est particulièrement le cas après une réussite suite à quoi nous avons tendance à exagérer notre pouvoir. Voici les illusions les plus courantes :
- Je suis prédestiné.
- Je suis un homme/une femme ordinaire.
- Je suis le libérateur.
- Je réécris les règles du jeu. Tout être humain souhaite
- J’ai des doigts en or.
- Je suis invulnérable.
En perdant le sens des réalités, on facilite les prises de décisions irrationnelles. La meilleure barrière contre la mégalomanie est de conserver son réalisme. Ensuite, il est préférable de reconnaître le facteur chance qui est inévitablement présent, ainsi que le rôle des tiers qui ont joué en notre faveur. Enfin, il vaut mieux cibler ses défis en se concentrant sur un seul projet ou problème.
En parallèle, pour vaincre un leader mégalo, la meilleure stratégie revient à créer un désenchantement viral. En cassant l’image glorieuse qu’il s’est forgée, ses fidèles risquent de surréagir et s’énerver, mais progressivement, quelques-uns douteront.
12 – La loi de l’inflexibilité des sexes – Se re-connecter au masculin/féminin qui est en nous
Nous disposons tous de qualités masculines et féminines – une part est génétique, l’autre vient de l’influence du parent du sexe opposé. Pour présenter une identité cohérente en société, nous avons tendance à réprimer ces qualités en nous sur-identifiant au rôle masculin ou féminin qu’on attend de nous. Le problème est que nous perdons ainsi une dimension précieuse de notre personnalité. Notre mode de réflexion et d’agissement devient rigide.
Notre mission est d’être plus souple en renouant avec les côtés plus durs ou plus doux de notre personnalité pour déjouer les attentes des autres. La clé de la nature humaine consiste à faire ressortir notre nuance masculine ou féminine. Au lieu de jouer le rôle attendu par notre sexe, il faut créer celui qui nous convienne car cela joue en faveur de l’authenticité.
13 – La loi du désœuvrement – Avancer en donnant du sens à sa vie
Contrairement aux animaux dont l’instinct leur évite les dangers, nous, êtres humains, devons compter sur nos décisions conscientes. Or, nos choix affectent notre avenir et nous mènent à d’inévitables déconvenues. Nos erreurs d’aiguillage font que parfois nous sentons manquer de sens. Le moyen d’éviter ce désagrément consiste à découvrir sa vocation et utiliser cette connaissance pour prendre des décisions.
En se connaissant mieux, on se fait davantage confiance et on peut plus facilement choisir ses combats et son cap. Robert Greene propose cinq conseils pour donner une sens à sa vie :
- identifier les moments d’attirance viscérales
- utiliser les résistances et les incitations négatives pour affiner sa vision
- s’inspirer de gens dont la raison d’être est forte
- Créer une échelle d’objectif décroissant en déclinant un grand but en de petites étapes progressives
- Se plonger dans le travail et l’action pour découvrir ce que l’on apprécie
L’auteur partage également cinq formes courantes de fausse raisons d’être qu’il convient d’éviter :
- La quête du plaisir.
- Les causes et les cultes.
- L’argent et la réussite.
- La célébrité et l’attention
- Le cynisme
14 – La loi de la conformité – Ne pas laisser le groupe nous tirer vers le bas
Nous disposons d’une personnalité sociale qui fait que nous devenons une personne différente lorsqu’on est en groupe. En fait, on se soucie de notre intégration et on s’efforce d’adopter les croyances des autres. On a ainsi tendance à agir de façon irrationnelle en groupe.
D’un point de vue individuel, la clé est simplement de prendre conscience de ce mécanisme et de comprendre les changements qui se produisent en nous au lorsqu’on est en groupe. Se faisant on est capable de nous intégrer et de coopérer avec les autres tout en conservant notre indépendance et notre rationalité.
A ce propos, pour créer une dynamique saine et qui fonctionne, un groupe doit maintenir une étroite connexion avec la réalité. Voici cinq stratégies à mettre en œuvre pour y parvenir :
- Instiller une notion de finalité collective.
- Recruter une bonne équipe de lieutenants.
- Laisser l’information et les idées circuler librement.
- Contaminer le groupe avec des émotions productives.
- Former un groupe aguerri.
15 – La loi de l’inconstance – Leur donner envie de nous suivre
Les gens nourrissent toujours des sentiments ambivalents à propos de ceux qui détiennent le pouvoir. Ils veulent se sentir libres tout en étant dirigés ; ils veulent être protégés et vivre dans la prospérité, mais sans faire de sacrifice ; ils vénèrent le roi tout en voulant sa mort.
Pour l’auteur, l’autorité, c’est l’art délicat de créer un semblant de pouvoir, de légitimité et d’équité, tout en s’identifiant comme un leader au service des gens. Pour ce faire, il est indispensable de gagner la confiance de ses pairs. La clé est de montrer l’exemple car les actes pèsent plus lourds qu’une quelconque réputation.
Voici plusieurs principes à respecter en tant que leader :
- se montrer véritablement empathique envers les humeurs d’autrui
- mettre en pratique ce que l’on prêche
- travailler plus dur que les autres, en sacrifiant si nécessaire ses propres intérêts
- rendre des comptes pour ses erreurs.
- privilégier l’authenticité en cultivant ce qu’il y a d’unique en nous
- faire preuve d’adaptabilité
- définir une finalité et des priorités
16 – La loi de l’agressivité – Débusquer l’hostilité derrière l’amabilité de façade
Nous possédons tous le besoin d’influencer les autres et de devenir maîtres des circonstances. Pour certains, le besoin de pouvoir et l’impatience de l’obtenir sont supérieurs à la moyenne. Ils n’hésitent pas à adopter des comportements agressifs pour essayer d’obtenir ce qu’ils souhaitent. Attention, il est important de considérer que l’agressivité est une tendance latente chez tous les individus. Pour reprendre les termes de l’auteur, “nous sommes devenus l’animal dominant sur cette planète précisément à cause de notre énergie agressive, complétée par notre intelligence et notre ingéniosité.”
La clé pour se protéger revient à se transformer en observateur des désirs agressifs insatisfaits d’autrui. Il faut se méfier de deux types de profils en particulier : les agressifs chroniques et les agressifs passifs. Ces derniers prennent généralement plaisir à déclencher nos émotions telles que la peur et la colère. En cas d’affrontement, l’auteur conseille de ne jamais s’engager dans une confrontation directe et de ne jamais se défier ouvertement.
En ce qui concerne notre propre énergie agressive, il convient d’apprendre à la maîtriser et à la canaliser à des fins productives. Il y a quatre aspects potentiellement positifs que nous pouvons discipliner et utiliser à bon escient : l’ambition, la persévérance, l’intrépidité et la colère. Par exemple, exprimer de la colère permet d’insuffler une impression de vie et d’authenticité.
17 – La loi de la myopie générationnelle – Saisir l’instant historique
Le changement trouve racine dans la succession permanente de nouvelles générations qui essaient de créer quelque chose qui soit plus en adéquation avec leur vision du monde, quelque chose qui reflète davantage leurs valeurs et l’air du temps. Ce faisant, les générations successives forgent des goûts, des valeurs et des façons de penser que l’on intériorise. Il faut donc comprendre que la génération à laquelle on appartient a une forte influence sur notre vision du monde.
D’autre part, cette conscience de génération s’inscrit dans un tableau global comprenant de plus vastes schémas générationnels. Le fait que plusieurs générations se côtoient, et les tensions et affrontements que cela engendre, crée ce que l’on appellera l’esprit du temps
Robert Greene présente quelques stratégies pour exploiter l’air du temps :
- aller à l’encontre du passé
- adapter le passé à l’esprit du présent
- ressusciter l’esprit de l’enfance
- subvertir l’air du temps
- continuer à s’adapter
L’auteur propose également une subtile réflexion sur le temps et la mort. Depuis notre naissance, nous suivons le fleuve de la vie qui nous entraîne inexorablement vers la mort. Le temps est linéaire, il avance sans cesse et nous ne pouvons rien faire pour stopper son cours. Une des clés de la nature humaine consiste à faire en sorte que le temps soit davantage cyclique. Cette approche active repose que quatre aspects élémentaires :
- considérer que l’existence d’un individu se découpe en phases
- transformer son rapport à génération actuelle pour ne pas en être son produit
- intégrer l’esprit du passé dans le présent
- chercher à influencer les générations futures
18 – La loi du déni de mort – Méditer sur sa mortalité
Dans de nombreuses parties du monde, nous avons rendu la mort majoritairement invisible (la mort à seulement lieu dans les hôpitaux, nous masquons la mort des animaux que nous mangeons…). Pourtant, l’inéluctabilité de la mort devrait en permanence nous occuper l’esprit.
La brièveté de l’existence donne du sens et ajoute une notion d’urgence à la réalisation de nos objectifs. Nous pouvons ainsi mettre plus facilement en perspective les inévitables revers, séparations et crises de la vie. Autrement dit, en prenant profondément conscience de notre mortalité, nous intensifions notre expérience des moindres aspects de l’existence.
Robert Greene propose cinq conseils pour adopter “une philosophie de vie à travers la mort” :
- Susciter une prise de conscience viscérale en visualisant le jour de notre mort
- S’éveiller à la brièveté de la vie en considérant la notion d’échéance
- Voir la mortalité en chacun en réfléchissant aux changements qu’aurait la mort subite de nos proches sur notre vie
- Embrasser la douleur et l’adversité en refusant de fuir les moments difficiles.
- Ouvrir son esprit au Sublime en songeant à la mort comme un seuil que nous devons
Conclusion – les 18 lois de la nature humaine
Bref pour résumer et conclure, reprenons les 18 lois de la nature humaines :
- La loi de l’irrationalité – Maîtriser son moi émotionnel
- La loi du narcissisme – Transformer le narcissisme en empathie
- La loi de la persona – Découvrir ce qui se cache derrière le masque
- La loi du comportement compulsif – Déterminer la force du caractère des individus
- La loi de la convoitise – Être un objet de désir insaisissable
- La loi du manque de vision – Prendre de la hauteur
- La loi de la défensive – Briser les résistances d’autruis en les confortant dans leurs opinions
- La loi de l’auto-sabotage – Changer la situation en changeant sa façon de penser
- La loi du refoulement – Affronter son côté obscur
- La loi de l’envie – Se méfier de l’égo fragile
- La loi de la mégalomanie – Apprendre à connaître ses limites
- La loi de l’inflexibilité des sexes – Se re-connecter au masculin/féminin qui est en nous
- La loi du désœuvrement – Avancer en donnant du sens à sa vie
- La loi de la conformité – Ne pas laisser le groupe nous tirer vers le bas
- La loi de l’inconstance – Leur donner envie de nous suivre
- La loi de l’agressivité – Débusquer l’hostilité derrière l’amabilité de façade
- La loi de la myopie générationnelle – Saisir l’instant historique
- La loi du déni de mort – Méditer sur sa mortalité
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Je suis intéressé par les contenus que vous mettez à la disposition de vos lecteurs
Très bon ouvrage!