L’habituation hédonique : pourquoi nos joies s’éteignent avec le temps

Imaginez : vous venez d’acheter la voiture de vos rêves. Les premières semaines, chaque trajet est une petite fête intérieure. Mais des mois plus tard… c’est juste “la voiture”. La magie a disparu.. Ce phénomène porte un nom : l’habituation hédonique. Notre cerveau s’habitue aux plaisirs, jusqu’à les rendre presque invisibles. Dans cet épisode, détaillons ce comportement fascinant et découvrons des techniques pour en limiter l’effet. C’est parti.

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L’habituation hédonique : pourquoi nos joies s’éteignent avec le temps (et comment y remédier)

Qu’est-ce que l’habituation hédonique ?

L’habituation hédonique est la tendance qu’a notre cerveau à s’habituer aux événements positifs, si bien que leur impact émotionnel diminue avec le temps. Que ce soit un gain financier, une relation amoureuse, un nouvel objet ou même une réussite personnelle, l’excitation initiale finit par retomber. 

Voici quelques exemples concrets :

  • L’achat d’une montre haut de gamme, un sac de créateur ou une paire en édition limitée suscitent un fort plaisir initial… qui s’évapore une fois que l’objet fait partie de notre quotidien.
  • Juste après l’achat d’un nouveau parfum, l’odeur est très marquée les premiers jours, puis l’intensité diminue jusqu’à ce qu’on ne le remarque même plus.
  • Durant les premières semaines en couple, tout est intense et euphorique. Avec le temps, la routine s’installe, et le cerveau s’habitue à la présence de l’autre.
  • Lorsqu’on démarre un nouveau jeu vidéo, on est souvent très excité, mais au bout d’une dizaine de partie la joie s’atténue.

Les études confirment ce phénomène. En 1971, les psychologues Philip Brickman et Donald Campbell démontrent que les gagnants du loto retrouvent un niveau de bonheur proche de celui de la population générale après un an. En 2007, Richard Lucas observe que le niveau de satisfaction retombe progressivement à la moyenne après un mariage.

Au bout du compte, on constate cette même mécanique partout. Notre cerveau s’habitue aux plaisirs, jusqu’à les rendre presque invisibles.

5 pistes pour limiter l’habituation hédonique

Comment ralentir le processus de l’habituation hédonique ? Voici quelques pistes :

  1. Pratiquer la gratitude. Par exemple, en prenant l’habitude de noter tous les jours 3 choses positives qui nous sont arrivées afin de prolonger leur impact.
  2. Espacer les plaisirs : un carré de chocolat par jour vaut mieux qu’une tablette d’un coup.
  3. Rendre les plaisirs rares : limiter volontairement l’accès à certaines choses qu’on aime afin d’amplifier leur valeur. 
  4. Se créer des rituels, en sacralisant certains plaisirs à un moment.
  5. Investir dans les expériences plutôt que dans les objets, car les souvenirs se réactivent plus facilement.

Conclusion

L’habituation hédonique est la tendance qu’a notre cerveau à s’habituer aux événements positifs, si bien que leur impact émotionnel diminue avec le temps. Cet inévitable processus est un puissant moteur puisque la volonté de ressentir à nouveau de la joie, nous pousse à partir en quête de nouveaux défis. Cette mécanique va aussi de pair avec une vérité simple : la joie est éphémère et n’est pas seulement dans l’acquisition, mais dans la façon dont on entretient la relation avec ce plaisir. 

Sources

  • Brickman, P., & Campbell, D. T. (1971). Hedonic relativism and planning the good society : https://archive.org/details/adaptationlevelt0000unse_x7d9/page/286/mode/2up
  • Lucas, R. E. (2007). Adaptation and the Set-Point Model of Subjective Well-Being: Does Happiness Change After Major Life Events? : https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1111/j.1467-8721.2007.00479.x
  • Frederick, S., & Loewenstein, G. (1999). Hedonic adaptation. https://www.cmu.edu/dietrich/sds/docs/loewenstein/HedonicAdaptation.pdf

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Réflexion – La mort : une nouvelle aventure ?

Un bébé dans le ventre de sa mère a-t-il conscience que son monde va radicalement changer ? Avant de naître, sa réalité est tout autre : son environnement est toujours le même, la respiration n’existe pas, il s’alimente à l’aide d’un cordon… bref, tout est différent de ce qu’il découvrira à sa naissance. Ne sommes-nous pas comme ce bébé vis-à-vis de la vie après la mort ? La mort n’est-elle pas comme une naissance, un accouchement vers une nouvelle aventure dont on est incapable d’imaginer les tenants et les aboutissants ? Dans cet épisode, explorons cette idée. C’est parti ! 

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https://youtu.be/_l8vV8wHD1c

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La mort : une nouvelle aventure ?

Qu’est-ce que la mort ?

La mort reste un mystère pour l’humanité. Elle se présente comme un phénomène irréversible, un passage d’un état de vie à un état d’absence… mais qu’en savons-nous réellement ?

Du point de vue religieux, la mort est souvent perçue comme un passage vers une autre forme d’existence. Les grandes religions – le christianisme, l’islam, le bouddhisme, entre autres – offrent une vision de l’au-delà, où l’âme continue de vivre sous une autre forme, dans un paradis, un enfer, ou bien dans un cycle de réincarnation.

Du point de vue scientifique plus rationnel, la mort se présente comme la cessation des fonctions biologiques et des interconnexions entre cellules et organismes. Mais le corps ne disparaît pas complètement car la matière qui le compose comme les protéines, les bactéries ou les minéraux persistent. L’énergie qui liait cet ensemble harmonieux se dissipe. Rien ne se perd, tout se transforme. 

Indirectement, on peut aussi noter que les défunts continuent d’exister dans les souvenirs des gens ainsi qu’à travers leurs idées, leurs œuvres et leurs contributions passées.

L’inconnu inconnu

Quoiqu’il en soit, le monde d’après est un univers d’inconnu dont nous ne pouvons pas imaginer la teneur. Ce mystère laisse de multiples interrogations :

  • Même si nous continuons d’exister d’une certaine manière après notre mort, aura-t-on conscience que l’on a vécu ? 
  • Pourrons-nous intervenir sur le vivant ? 
  • Si c’est le cas, recevons-nous déjà des signes des défunts et sommes-nous capables de les interpréter ?
  • Si nous continuons de vivre à travers plusieurs autres organismes, pouvons-nous considérer qu’il existe une pluralité d’univers dans lesquels nous vivons simultanément ? 
  • Est-ce que la mort n’est pas une transition vers une autre dimension de l’existence, un changement de niveau, une sorte évolution quantique ? 
  • Si notre existence est une succession d’étapes, quel est le sens de la vie ? 

Bref, bienvenu dans ce formidable labyrinthe de la pensée

Conclusion

La mort est indéniablement un secret dont nous sommes incapable de percer le mystère. Accèdera-t-on au paradis, sera-t-on réincarné, n’y aura-t-il pas que le néant ? La beauté de cette incertitude est que chacun est libre de croire ce qui lui convient le mieux. De mon point de vue, « La mort n’est pas une fin, mais un passage vers une autre forme d’existence. » (Albert Einstein). C’est une nouvelle aventure … inévitable. Mais avant de s’y engager, il est de notre devoir d’apprécier le passage dans notre vie présente avant qu’elle ne se termine. C’est la fameuse philosophie du « Memento mori ».

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Histoire inspirante – L’autre côté du silence

➽Dans cet épisode, découvrons une histoire inspirante intitulée : l’autre côté du silence. C’est parti ! ✅

Vidéo

https://youtu.be/4tXxrjxV9ag

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L’autre côté du silence

Il était une fois deux jumeaux, blottis dans le ventre de leur mère. Dans leur monde, ils flottaient dans un environnement doux et feutré.

Un jour, l’un des deux posa une question étrange à l’autre : Crois-tu qu’il y a quelque chose après cet endroit ? demanda-t-il. Une vie après l’accouchement ?

Je ne sais pas – répondit l’autre. Peut-être est-on ici pour se préparer à ce qui vient après. Un monde plus grand où il y aura plus de lumière. Peut-être pourra-t-on marcher avec nos jambes et manger avec notre bouche. 

C’est absurde, rétorqua le premier. Marcher ? C’est ridicule, on flotte. Manger avec une bouche ? On a un cordon qui nous suffit à tout. Il n’y a rien après. 

Justement, dit l’autre. Et si, tout était complètement différent de ce qu’on connaît ici ? 

Le premier grogna : alors dans ce cas, explique-moi pourquoi personne n’est jamais revenu nous dire quoi que ce soit ? L’accouchement, c’est la fin. Il n’y a rien après, seulement le vide et le silence.

Mais le second répondit avec enthousiasme: Et si, en sortant d’ici, nous rencontrions “Mère”. Peut-être prendra-t-elle soin de nous

Le premier éclata de rire : Mère ? Tu crois vraiment en elle. Si elle existe, où est-elle ? Je ne la vois pas.

Elle est partout autour de nous, dit doucement le second. Elle nous entoure, elle nous nourrit, elle nous protège. Sans elle, notre monde ne pourrait exister.

Si je ne peux pas la voir, elle n’existe pas, répliqua l’autre. C’est juste de la logique.

Le second opposa alors : Parfois, si tu restes très silencieux… et que tu écoutes vraiment… tu peux sentir sa présence. Tu peux presque entendre sa voix, qui nous appelle…

C’est alors que leur monde se mit à trembler d’un coup. Les parois de leur univers se contractèrent. Vint alors… un cri, un éclat de lumière.

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Loi de Laborit : Fuir l’inconfort

Imaginez : vous êtes à votre bureau, décidé(e) à avancer sur un dossier important. Mais avant, vous vérifiez vos mails. Puis vous répondez à un message. Puis vous rangez quelques papiers. Et sans vous en rendre compte, vous avez passé deux heures à éviter… l’essentiel. Pourquoi agit-on ainsi ? La réponse pourrait bien se trouver dans la fascinante loi de Laborit : notre cerveau cherche instinctivement à fuir l’inconfort, et priorise les activités les plus simples ou gratifiantes à court terme. Dans cet épisode, nous allons explorer ce concept étonnant et les enseignements que nous pouvons en tirer. C’est parti !

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https://youtu.be/JX-VFoNPhZY

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Loi de Laborit : Pourquoi on repousse ce qui compte vraiment

Qu’est-ce que la loi de Laborit ?

La loi de Laborit tire son nom du neurobiologiste français, Henri Laborit, qui a consacré une grande partie de sa carrière à l’étude des comportements humains face au stress, à la peur et à la douleur. Selon lui, lorsqu’un individu est confronté à une situation inconfortable ou incertaine, son cerveau adopte la voie du moindre effort. Il évite naturellement ce qui demande de l’énergie mentale, de la confrontation ou un risque d’échec.

Des expériences en psychologie ont confirmé cette tendance. Par exemple, les études de Tuckman en 1991 révèlent que lorsqu’on propose à un individu deux tâches, l’une facile mais inutile, l’autre difficile mais importante, il choisit généralement la première. C’est ce qu’on appelle aussi la procrastination active : l’art de faire pour ne pas faire.

Source : 

  • Procrastination and Task Avoidance: Theory, Research, and Treatment » – Avraham T. Tuckman (1991) : https://www.westga.edu/share/documents/pubs/000302_521.pdf

  • A Focus on Completing Easy Tasks Hurts Long-Term Performance : https://www.hbs.edu/ris/Publication%20Files/17-112_54fdf950-a08d-4ba8-a718-1150dc8916cb.pdf

 

En résumé, la loi de Laborit stipule que notre cerveau priorise instinctivement les actions qui réduisent l’inconfort, l’incertitude ou l’effort, quitte à repousser ce qui est plus important. Comment reprendre le contrôle ?

7 pistes pour reprendre le contrôle

 

  1. Commencer par la tâche la plus difficile (« eat the frog »). L’idée est de traiter en priorité la tâche que l’on redoute le plus. Cela contribue à réduire la charge mentale et libérer de l’énergie pour le reste.

  2. Rendre la première étape ridiculement simple. La peur d’une tâche complexe disparaît souvent une fois qu’on a commencé. Pour courir une heure, on peut juste s’engager à courir 5 minutes … et généralement, une fois lancé, on continue.

  3. Fractionner les tâches en sous-étapes claires. Ce qui semble lourd devient gérable quand on le décompose. Une montagne est plus facile à gravir si elle est faite de petites marches.

  4. Créer des routines fixes pour les tâches importantes. Les habitudes contournent la négociation mentale et éviter de ses poser des questions

  5. Associer un plaisir à une tâche difficile. Écouter de la musique, boire un café, s’installer dans un environnement agréable contribuent à réduire l’aversion à une tâche difficile.

  6. Visualiser le résultat final. Penser aux bénéfices plutôt qu’à l’effort permet de réduire la résistance initiale.

  7. Se récompenser après l’effort. Rien de tel que la prévision d’une petite récompense pour conditionner son esprit. 

Conclusion

La Loi de Laborit nous rappelle une vérité simple mais puissante : notre cerveau est conçu pour fuir l’effort et rechercher le confort immédiat. Il existe des stratégies simples pour contourner cette tendance. Malgré tout, la clé selon moi se résume en phrase : faites des choses faciles et votre vie sera dure, faites des choses difficiles et votre vie sera facile.

Sources

  • Procrastination and Task Avoidance: Theory, Research, and Treatment » – Avraham T. Tuckman (1991) : https://www.westga.edu/share/documents/pubs/000302_521.pdf

  • A Focus on Completing Easy Tasks Hurts Long-Term Performance : https://www.hbs.edu/ris/Publication%20Files/17-112_54fdf950-a08d-4ba8-a718-1150dc8916cb.pdf

  • OCM – Loi de Laborit : dompter la procrastination au quotidien : https://www.observatoire-ocm.com/management/loi-de-laborit/

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Réflexion – La valeur de notre temps

Connaissez-vous cette représentation visuelle qui consiste à imager notre durée de vie sous forme de cubes ? L’idée est simplement de se représenter chaque mois de notre existence par un petit carré. Cette manière percutante de visualiser notre temps est un formidable moyen de mesurer notre finitude. Une idée simple, mais terrifiante dans sa vérité, surtout lorsque nous analysons comment nous organisons notre vie. Dans cet épisode, lançons-nous dans cet exercice passionnant. C’est parti.

Version vidéo

https://youtu.be/-KPLFUxGoZw

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La valeur de notre temps

Une Illustration saisissante de notre durée de vie

Même si l’on observe des disparités entre les sexes et que cette donnée varie d’un pays à l’autre, considérons que l’espérance de vie moyenne est de 80 ans. Cette durée correspond à un total de 960 mois, que l’on représente par autant de petits cubes. Si vous avez 30 ans, vous aurez déjà vécu 360 mois et il ne vous reste plus que 600 “cubes” à vivre. 

Cette représentation met instantanément en perspective l’échelle de notre existence. Elle frappe à la fois dans la façon de mesurer le temps qui s’écoule, que de représenter le reste à vivre.

Mais nous sommes qu’au début des surprises. Intéressons-nous maintenant à comment nous employons notre temps.

L’emploi de notre temps quotidien

Que faisons-nous dans la vie ?

    • Le sommeil : En moyenne, nous passons un tiers de notre vie à dormir, soit 320 cubes.
    • Le parcours scolaire : En cumulé, nous passons également 23 mois à l’école à raison de 7 heures par jour pendant 162 jours pendant 15 ans. À cela s’ajoutent 11 mois supplémentaires si nous faisons 5 ans d’études supérieures (8h/jour, 200 jours/an).
    • Le travail : Une grande partie de notre vie adulte est dédiée au travail et au temps de trajet associé, soit environ 116 mois complets si l’on y consacre 45 heures par semaine, 45 semaines par an, pendant 42 ans.. 
    • Les indispensables du quotidien (repas, hygiène, entretien, etc.) : Ajoutons 160 cubes supplémentaires si l’on considère que nous consacrons 4 heures par jour pour manger, faire les tâches ménagères et s’occuper de notre hygiène.

Résultat : il nous reste à peine plus d’un tiers de notre temps de vie pour nos hobbies et passions, soit 360 mois.

Si la démonstration est saisissante, attendez que l’on ajoute une dernière statistique…

Le tueur silencieux 

À l’heure actuelle, nous passons en moyenne 5 heures par jour sur nos écrans (hors temps de travail). Soit 200 cubes en moins au total. A ce rythme, nous aurons passé plus de la moitié de notre temps libre à scroller sur notre téléphone.

Saisissez-vous le véritable désastre qu’implique notre consommation excessive d’écran et la perte irréversible de temps de vie ? 

Voici en bref (car là n’est pas le sujet de cet épisode) plusieurs pistes concrètes pour reprendre le contrôle  :

    • Installer un bloqueur d’applications pour limiter notre temps sur les réseaux sociaux, jeux vidéo ou d’autres distractions numériques.
    • Se former pour reprendre la maîtrise de notre attention au quotidien. Personnellement je vous recommande le livre « Votre attention est un superpouvoir » de Fabien Olicard. 
    • Réaliser une « bucket list ». Il s’agit simplement de lister ce que l’on souhaite accomplir, car comme le disait Sénèque : « Il n’y a pas de vent favorable pour ceux qui ne savent pas où ils vont. » Cette astuce permet de mieux conscientiser comment nous souhaiterions occuper les cubes restants.

Ceci étant dit, reprenons un peu de hauteur (réflexions supplémentaires)

La représentation visuelle de notre temps sous forme de blocs, nous amène, à la fois, des questions profondes sur notre perception du passage du temps tout en nous offrant quelques éléments de réponses :

La perception du temps qui passe

Nous avons souvent l’impression que le temps passe plus vite à mesure que l’on vieillit. 

En effet, les enfants jugent les années scolaires comme interminables, alors que les personnes âgées estiment que les années défilent en un clin d’œil. Cette perception pourrait être dûe à la proportion de chaque bloc temporel par rapport à notre âge. Je m’explique. A 6 ans, 10 mois d’école représentent 16% de notre vécu total, tandis que pour un retraité de 70 ans, ce même laps de temps correspond est seulement 1% de son vécu.  Au bout du compte, il est normal que la perception de la durée des expériences évoluent à mesure que notre âge augmente. 

L’illusion de l’infinité du temps …

A-t-on réellement conscience de ce qui nous reste à vivre ? Nous vivons souvent dans l’illusion que nous avons la vie devant nous. Se faisant, on reporte nos projets à plus tard et on constate trop tard que l’on ne pourra tous les réaliser. 

Une bonne illustration consiste à  mesurer le temps qu’il nous reste à passer avec nos proches. Admettons que vos parents aient 70 ans et que vous les voyez 1 fois par an, alors il est probable que les moments qu’ils vous restent à partager avec eux se comptent sur les doigts d’une main. 

A ce propos, il est rapporté que ceux qui perdent leurs parents ou passent très près de la mort auraient une meilleure perception de la valeur du temps. Peut-être est-ce parce que cette expérience leur fait réaliser qu’ils sont eux aussi inscrits sur la liste de la grande faucheuse et qu’ils font irrémédiablement partie des prochains à y passer.

Cette prise de conscience va de pair avec la philosophie du « memento mori ». Elle a pour but de nous rappeler notre finitude et de nous encourager à vivre avec sagesse, en étant conscient du temps limité que nous avons à notre disposition. 

…mais une infinité de question

 

En tout cas, la représentation visuelle de notre temps de vie sous forme de cubes amène aussi de très nombreuses questions : 

    • Si l’on découpe notre vie, non pas en cubes mensuels, mais en cubes hebdomadaire, journaliers ou même à l’heure, quels enseignements en tirera-t-on ?
    • Comment expliquer qu’une heure passée à faire une activité ennuyeuse paraît infiniment plus longue qu’une heure à faire un tâche dans un état de flow ?
    • Peut-on considérer que la réussite consiste à maximiser le plaisir vécu pour chaque cube ? 
    • Si l’on schématise notre espérance de vie en cubes, comment la représenter après notre mort ?
    • Le temps est-il une construction de notre esprit ? Nous le modélisons sous forme linéaire, mais ne pourrait-il pas être bien plus complexe et malléable que nous l’imaginons ?

Bref, bienvenue dans ce formidable labyrinthe de l’esprit.

Conclusion

A mon niveau, voici ce que je considère comme important : 

Du fait que notre temps est limité, il est pertinent de réfléchir à comment nous l’utilisons. La représentation de notre espérance de vie sous forme de cubes est un exercice qui peut nous aider à cette prise de conscience. Je crois que le succès consiste simplement à apprécier le passage du temps, c’est-à-dire remplir au mieux chaque cube. A ce titre, la philosophie du Memento mori est pertinente car elle nous invite à ne pas perdre de vue notre finitude et à vivre chaque jour comme un cadeau précieux. Quoiqu’il en soit, à chacun de décider comment il va utiliser les cubes qu’il lui reste.

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Pourquoi écrire à la main améliore la concentration et la mémoire

Et si le simple fait d’écrire nos pensées sur papier pouvait améliorer notre mémoire, booster notre concentration, et nous aider à résoudre nos problèmes ? Dans cet épisode, explorons un geste aussi banal que puissant : prendre des notes à la main. C’est parti !

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https://youtu.be/FSRwchaz_Js

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Pourquoi écrire à la main améliore la concentration et la mémoire

Ce que dit la science et pourquoi ça fonctionne

Plusieurs études montrent que prendre des notes à la main améliore la mémorisation, la compréhension et la concentration. 

Dans leurs travaux en 2014 et 2016, Mueller et Oppenheimer observent que les étudiants qui prennent des notes à la main se rappellent mieux des concepts clés. L’écriture manuelle force un traitement cognitif plus profond. En effet, les notes manuscrites améliorent la compréhension globale, car elles poussent à reformuler l’information avec nos propres mots.

Source : https://www.researchgate.net/publication/261839238_The_Pen_Is_Mightier_Than_the_Keyboard_Advantages_of_Longhand_Over_Laptop_Note_Taking

Des études antérieures démontrent les mêmes résultats : 

    • Fischer et al. (2011) : Les étudiants comprennent mieux et retiennent plus d’informations avec des notes manuscrites, mieux organisées et plus synthétiques. (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21506451/)
    • Kiewra et al. (1991) : Les notes à la main sont plus efficaces pour se concentrer pendant les cours et mieux réussir les examens. (https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0361476X85710119)
    • Boer et al. (2014) : Les notes écrites permettent de mieux sélectionner les idées essentielles et de mieux structurer la pensée. (https://www.researchgate.net/publication/365800001_Computer_versus_longhand_note_taking_Influence_of_revision)

En somme, l’écriture à la main favorise un apprentissage actif. Écrire permet aussi de matérialiser les pensées de notre tête, ce qui libère de l’espace mental, aide à prendre du recul et favorise la concentration.

Pratiques à intégrer à son quotidien

La prise de notes peut également être utilisée comme outil de résolution de problèmes. Un exercice pertinent à ce sujet consiste à noter son problème et commencer à esquisser des pistes de solution, seulement pendant 5 minutes. Le simple fait de coucher ses préoccupations sur le papier permet de les clarifier.

De la même façon, l’écriture contribue à éviter la surcharge mentale en utilisant son cerveau pour penser, plutôt que pour se souvenir.

Voici quelques pratiques sur le sujet à intégrer à son quotidien

    • Garder toujours un carnet ou un bloc-notes à proximité.
    • Utiliser de simples applications de notes 
    • Prendre l’habitude de noter pour se libérer de la charge mentale.
      • Ecrire ses problèmes sur le papier pour les sortir de sa tête
      • Lister les tâches à faire
      • Noter les informations importantes à retenir

Conclusion

Écrire à la main, ce n’est pas juste un retour à l’ancienne, c’est un levier puissant pour clarifier ses idées, se concentrer et mieux apprendre. Que ce soit pour mieux retenir une information, résoudre un problème personnel ou apaiser son esprit, le fait de sortir ses pensées du cerveau pour les mettre sur papier reste un réflexe simple… et redoutablement efficace.

Sources

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La théorie des jeux

Imaginez que vous soyez arrêtés avec un complice pour un délit. On vous demande de passer aux aveux. Le procureur vous présente plusieurs options : 

    1. Si vous dénoncez l’autre et qu’il se tait, vous êtes libre et il est condamné. 
    2. Si vous vous trahissez mutuellement, vous êtes tous les deux punis, mais moins lourdement. 
    3. Si aucun de vous ne parle, vous vous en sortez avec une peine minimale.
    4. Si vous vous taisez mais que l’autre vous dénonce, vous êtes condamnés à la peine maximale et l’autre libéré.

Que décidez-vous ? 

Cette situation est connue sous le nom du dilemme du prisonnier. Cet exemple est l’une des illustrations les plus célèbres de la théorie des jeux. Tous les jours nous sommes confrontés à ces jeux stratégiques : en négociant un salaire, en gérant un conflit, en faisant des choix politiques ou même dans nos choix relationnels. Dans cet épisode, explorons les fondements de la théorie des jeux pour comprendre les mécanismes qui influencent nos décisions ainsi que les enseignements que nous pouvons en tirer. C’est parti ! 

Version vidéo

https://youtu.be/YXe4WA542G4

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La théorie des jeux

Qu’est-ce que la théorie des jeux ?

La théorie des jeux est une branche des mathématiques et de l’économie qui étudie la façon dont des acteurs rationnels prennent des décisions dans des situations où leurs choix sont interdépendants.

Origines

Les grands principes sont formalisés dans les années 1940 par le mathématicien John von Neumann et l’économiste Oskar Morgenstern. Ils sont ensuite progressivement enrichis notamment par John Nash avec le concept d’équilibre de Nash, un état dans lequel aucun joueur n’a intérêt à changer de stratégie unilatéralement.

Types de jeux

La théorie des jeux s’appuient sur des paramètres centraux qu’il convient de prendre en considération : 

    • Jeux coopératifs vs non coopératifs : est-ce que les participants peuvent ou non former des alliances ?
    • Jeux à somme nulle vs à somme non nulle : est ce que les gains des uns sont les pertes des autres ou est-ce que tout le monde peut gagner (ou perdre)
    • Jeux simultanés vs séquentiels : est-ce que les joueurs jouent en même temps ou l’un après l’autre.

Exemples emblématiques de la théorie des jeux

Prenons plusieurs exemples pour illustrer ces principes :

Le dilemme du prisonnier

C’est le modèle emblématique de la théorie des jeux que l’on a décrit en introduction. Deux suspects sont interrogés séparément. La coopération est dans leur intérêt commun, mais la tentation de trahir pour obtenir un avantage personnel peut aussi inciter à choisir la trahison, pouvant mener à un résultat sous-optimal pour les deux.

La guerre froide : l’équilibre de la terreur

Les États-Unis et l’URSS ont maintenu un équilibre stratégique en évitant un conflit direct. Chaque camp savait que l’attaque entraînerait une riposte destructrice. Cet équilibre instable illustre le concept d’équilibre de Nash.

Les enchères : la logique de la surenchère

Dans certaines enchères, comme l’« enchère au dollar », les participants continuent de surenchérir au-delà de la valeur même de l’objet mis en jeu, uniquement pour ne pas perdre leur mise précédente. Ce mécanisme illustre l’économie de l’escalade irrationnelle : une décision stratégique initiale entraîne une suite de choix de plus en plus coûteux motivés par la peur de perdre, plutôt que par la logique du gain. 

Le problème du “passager clandestin”

Dans un projet collectif, chacun peut choisir de contribuer ou de laisser les autres faire le travail. Ce phénomène survient lorsque des individus bénéficient d’un bien ou d’un service collectif sans y avoir contribué. Comme leur contribution n’est pas indispensable à court terme, ils peuvent être tentés de ne rien faire, en pensant que d’autres compenseront. Cependant si trop de gens adoptent cette stratégie, le projet échoue ou produit moins de valeur pour tout le monde. On retrouve ce mécanisme dans de nombreux domaines, comme les impôts, la gestion des ressources naturelles ou les travaux d’équipe à l’école.

Applications concrètes de la théorie des jeux

Ces exemples emblématiques ne sont pas que des abstractions théoriques : ils ont des implications très concrètes dans le monde réel. C’est pourquoi, la théorie des jeux est utilisée dans de nombreux domaines pour analyser, anticiper et orienter les comportements stratégiques :

    • En économie pour comprendre la fixation des prix, les politiques de concurrence ou les comportements de cartel entre entreprises.
    • La négociation au niveau des accords commerciaux, des médiations diplomatiques ou des relations sociales.
    • En politique pour analyser la formation d’alliances, les tactiques électorales ou les décisions stratégiques entre États.
    • En psychologie sociale afin de modéliser les dynamiques de coopération, d’engagement ou de trahison au sein des groupes.
    • En intelligence artificielle, notamment dans la programmation d’agents autonomes capables d’interagir de manière optimale dans des environnements complexes.

Enseignements clés

Même si la rationalité parfaite est rarement observée dans la vraie vie. Même si certaines situations réelles sont trop complexes pour être modélisées. Même si les biais cognitifs et les émotions influencent fortement nos décisions. La théorie des jeux nous offre plusieurs enseignements que l’on peut appliquer à notre niveau :

    • Il est essentiel d’anticiper les choix des autres pour prendre de bonnes décisions.
    • La coopération est parfois plus rentable que la compétition.
    • L’intérêt individuel peut nuire au bien commun, comme le montre le paradoxe de Nash.
    • La stratégie dominante n’est pas toujours la meilleure à long terme.
    • Savoir influencer ou signaler ses intentions change la dynamique d’un jeu.
    • Construire la confiance peut transformer un jeu perdant-perdant en gagnant-gagnant.

Conclusion

La théorie des jeux nous enseigne que nos choix répondent aux stratégies, intentions et anticipations des autres. Que ce soit en économie, en politique ou dans la vie quotidienne, cette approche aide à mieux comprendre les interactions humaines. Mieux encore : elle nous invite à penser au-delà de l’intuition, vers une stratégie plus consciente et plus coopérative.

Sources

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Réflexion – Le dilemme du prisonnier

➽ Dans cet épisode, découvrons une réflexion passionnante : le dilemme du prisonnier. C’est parti ! ✅

Vidéo

https://youtu.be/AILA-iFU3Q8

Version audio

https://open.spotify.com/episode/6owlEaL80pZJWn2spAou3C?si=tJlaau2mQj2dMTFm1C1A1A

Le dilemme du prisonnier

Deux hommes sont arrêtés pour un crime qu’ils auraient commis ensemble. Placés dans des cellules séparées, ils n’ont aucun moyen de communiquer. Le procureur, faute de preuves solides, leur rend visite indépendamment et leur propose le même marché suivant :

Vous pouvez soit dénoncer votre compère, soit garder le silence. Mais gare à vos réponses : 

    • Si vous dénoncez l’autre et que ce dernier continue de nier les faits, vous serez libéré et votre compère sera condamné à dix ans de prison. 
    • Si vous vous dénoncez tous les deux, vous écoperez chacun de cinq ans d’emprisonnement.
    • Si vous gardez tous les deux le silence, vous ne passerez qu’un an derrière les barreaux, car je ne pourrais vous condamner que pour une infraction mineure.
    • Par contre, si vous gardez le silence et que l’autre vous dénonce, vous prendrez 10 ans et l’autre sera libéré

En résumé, voici vos options si l’on s’intéresse strictement à votre cas :

    • Soit vous trahissez l’autre et repartez libre, seulement s’il ne vous dénonce pas à son tour, dans ce cas vous prendrez 5 ans.
    • Soit vous vous taisez pour obtenir au mieux un an d’emprisonnement ou 10 ans si l’autre vous dénonce

Que décidez-vous ?

Ce dilemme représente une métaphore puissante de notre condition humaine. Doit-on privilégier la confiance ou la sécurité personnelle ? L’individu ou le collectif ? 

Il n’y a pas de bonne réponse facile…. seulement un puissant concept à méditer. Voilà ce qui se cache derrière le dilemme du prisonnier.

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L’homme de paille et L’homme de fer

Avez-vous déjà eu l’impression qu’on déformait vos propos juste pour vous contredire ? Ou à l’inverse, avez-vous déjà rencontré quelqu’un capable de reformuler parfaitement vos arguments avant d’y répondre avec finesse ? Ces deux manières diamétralement opposées de débattre portent des noms : l’homme de paille et l’homme de fer. L’un fragilise intentionnellement la position de l’autre pour mieux la démonter. L’autre la renforce pour en proposer une critique honnête. Dans cet épisode, nous allons explorer ces deux figures rhétoriques, comprendre ce qu’elles révèlent de nos échanges et découvrir comment mieux argumenter. C’est parti !

Version vidéo

https://youtu.be/6xFCOQOBUgs

Version audio

L’homme de paille et l’homme de fer

L’homme de paille : la caricature pour vaincre

L’homme de paille est une technique rhétorique fallacieuse qui consiste à déformer, exagérer ou caricaturer l’argument de l’adversaire afin de le rendre plus facile à réfuter. L’objectif n’est pas de répondre à la position réelle de l’autre, mais à une version affaiblie, parfois ridicule, qu’on lui prête. Voici quelques exemples concrets : 

    • Intervenant 1 : “Je suis contre la mise en place d’un programme de construction de porte-avions”. Intervenant 2 : “je ne comprends pas pourquoi vous voulez laisser notre pays sans défense.”. La proposition « je suis contre la construction d’un porte-avions » a été détournée en « je suis contre la défense de mon pays », argument beaucoup plus facile à mettre en défaut.
    • Intervenant 1 : « Il est important de réguler l’usage des écrans chez les enfants. » Intervenant 2 : « Donc vous êtes contre la technologie et vous voulez qu’on vive comme au Moyen Âge ? » La proposition « réguler l’usage des écrans » a été déformée en « rejeter toute technologie ».
    • Intervenant 1 : « Il faudrait repenser la répartition des richesses dans notre société. ». Intervenant 2 : « Ah, donc tu veux qu’on prenne tout à ceux qui travaillent pour le donner à ceux qui ne font rien ! ». L’idée de justice sociale est réduite à une caricature de vol et d’assistanat. 
    • Intervenant 1 :  « Il faut renforcer le contrôle aux frontières. ». Intervenant 2 : « Donc on ferme le pays, on expulse tout le monde et on rejette les étrangers ? ». Une position sur l’immigration est exagérément transformée en xénophobie radicale.

Cette stratégie est efficace sur le moment, car elle donne l’illusion d’une victoire facile. Mais en réalité, elle évite le vrai débat et entretient des dialogues de sourds. C’est un obstacle majeur à la pensée critique et à l’écoute authentique.

L’homme de fer : l’art du débat honnête

À l’inverse, l’homme de fer est une approche vertueuse du débat, qui consiste à reformuler l’argument de l’autre de manière à le rendre plus fort ou plus clair que ce que l’auteur lui-même aurait pu faire. On choisit volontairement de respecter et valoriser la position adverse pour y répondre de manière constructive. Par exemple : 

    • Face à une critique sur l’impact environnement des voitures électriques une réponse de type homme de fer pourrait être : “Donc si je comprends bien, tu soulignes que même les technologies vertes ont un coût écologique, et qu’il faudrait aussi penser à la sobriété énergétique, pas seulement au changement de véhicule.”
    • Réponse de l’homme de fer face à une critique du modèle éducatif traditionnel :  “Tu mets en lumière les limites d’un système centré sur les notes et tu proposes un apprentissage plus collaboratif et individualisé. Explorons cela.”

Cette posture ne signifie pas qu’on est d’accord avec l’autre. Elle signifie simplement qu’on reconnaît la complexité de ses arguments et qu’on cherche une réponse plus juste. C’est un puissant levier de progression intellectuelle et de communication apaisée. Cette posture implique :

    • D’écouter activement et de comprendre en profondeur la position adverse.
    • De présenter cette position de façon à ce que l’interlocuteur puisse dire : “Oui, c’est exactement ce que je veux dire !”.
    • D’y répondre ensuite de manière constructive, ce qui enrichit le débat et permet à chacun de progresser intellectuellement.

Encore une fois cette méthode favorise l’écoute, la rigueur intellectuelle, la réduction des conflits et la recherche sincère de la vérité.

Sept enseignements à retenir de l’homme de paille et de l’homme de fer

Une fois qu’on a identifié ces deux styles d’argumentation, notre regard sur les débats change radicalement. Voici ce qu’on peut en tirer :

    1. Apprendre à détecter les manipulations rhétoriques : Comprendre l’homme de paille permet de ne plus se laisser piéger par des arguments malhonnêtes.
    2. Renforcer ses propres idées : En se confrontant à une version solide de l’opinion opposée (homme de fer), on affine sa pensée.
    3. Favoriser l’écoute active : Reformuler fidèlement ce que dit l’autre est un signe de respect et une preuve de compréhension réelle.
    4. Développer son esprit critique : Identifier les vrais arguments demande une posture intellectuelle rigoureuse.
    5. Désamorcer les conflits : En quittant le terrain de la caricature, on réduit les tensions inutiles et on favorise le dialogue.
    6. Encourager le débat de qualité : L’homme de fer est une base solide pour des discussions utiles, même entre désaccords profonds.
    7. Cultiver l’humilité intellectuelle : Accepter que l’autre puisse avoir un point valable est le début de l’intelligence collective.

Conclusion

L’homme de paille et l’homme de fer incarnent deux façons opposées d’aborder le désaccord. Le premier manipule, le second construit. En choisissant consciemment d’adopter la posture de l’homme de fer, nous pouvons non seulement mieux débattre, mais aussi mieux comprendre le monde et ceux qui le pensent autrement.

Sources

    • Wikipedia, “Straw man” (homme de paille) et “Steel man” (homme de fer) : https://en.wikipedia.org/wiki/Straw_man

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La loi de Benford

Saviez-vous qu’il est possible de détecter les fraudes comptables, vérifier les résultats électoraux ou encore évaluer la fiabilité d’une source grâce aux mathématiques ? Cette performance s’appuie sur une curiosité statistique fascinante : la loi de Benford. Dans cet épisode, découvrons ce concept étonnant et les applications concrètes que nous pouvons en tirer. C’est parti !

Version vidéo

https://youtu.be/_AV6pBw2Muk

Version audio

https://open.spotify.com/episode/4npVhWPwacaQgJ7IVKMy93?si=ihZfBu4uSGWE_w9tQe5EXg

La Loi de Benford

Quelle est cette loi ?

La loi de Benford stipule que dans de nombreuses séries de données issues du monde réel (comme les factures comptables, les mesures naturelles ou les études statistiques) les chiffres ne sont pas répartis de manière uniforme. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les petits chiffres (comme 1 ou 2) apparaissent plus souvent que les grands (comme 8 ou 9). Par exemple : 

    • Environ 30% des nombres commencent par 1
    • Moins de 8% commencent par 5
    • Moins de 5% commencent par 9

Cette loi est popularisée en 1938 par le physicien Frank Benford. Il recueille 20 000 nombres issus de domaines très variés : tailles de rivières, données démographiques ou encore relevés scientifiques. En les analysant, il constate une régularité frappante dans la fréquence d’apparition des premières décimales. Peu importe le jeu de données, les chiffres apparaissent selon la même répartition statistique.

Notons toutefois que la loi de Benford ne s’applique pas à toutes les données. Elle concerne surtout les ensembles de nombres “naturels” qui couvrent plusieurs ordres de grandeur.  Les données artificielles, comme des numéros de téléphone ou des codes postaux, ne respectent pas la même fréquence de distribution statistique.

Applications de la loi de Benford

La loi de Benford est un outil mathématique puissant dans de nombreux domaines. Une de ses applications concrètes consiste à l’utiliser pour détecter les fraudes ou falsifications de données.

    • Des organismes comme l’IRS (le fisc américain) l’utilisent pour traquer les anomalies dans les registres comptables.
    • Les statisticiens s’en servent pour analyser les résultats ou les données politiques pour repérer d’éventuelles manipulations.
    • L’audit de données massives (big data) à travers le prisme de la loi de Benford permettent de valider l’intégrité de grandes bases de données.

Quoiqu’il en soit, il convient d’éviter les conclusions hâtives. Le fait qu’une source de données dévie de la loi de Benford ne prouve pas qu’elle est obligatoirement fausse. Gardons aussi en tête qu’elle s’applique surtout aux données numériques naturelles comme les prix, les populations ou les mesures physiques. 

Avant de conclure, terminons par une réflexion : qu’en est-il du contenu généré par l’intelligence artificielle générative ? Paradoxalement, ChatGPT peut proposer des réponses “artificielles” en s’appuyant sur des données réelles contenues dans ses modèles. Donc, si l’on prend un jeu de données produit par l’IA, suivra-il la répartition statistique de la loi de Benford ? … vous avez 4h !

Conclusion

Utilisée en finance, en science des données ou en criminalistique, la loi de Benford est un outil mathématique puissant. Il repose sur l’observation statistique suivante : dans un jeu de données “naturel”, les chiffres ne sont pas répartis de manière uniforme. Les petits chiffres apparaissent plus souvent que les grands.

Sources

    • Wikipedia : Loi de Benford : https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Benford

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