Deep work – Cal Newport  (Résumé) 

Cal Newport est un auteur et professeur de sciences informatiques. Dans son livre, Deep work (lien affilié), il partage ses conseils pour travailler efficacement en restant concentré sur ses tâches. Dans la première partie, il détaille l’étonnant principe de travail en profondeur. Dans la seconde partie, il donne quatre règles pour l’appliquer dans nos vies afin de retrouver la concentration dans un monde de distractions. Pour ce résumé, reprenons l’essentiel des différents chapitres du livre. C’est parti ! 

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Le travail en profondeur

A cause des outils de réseaux, nous avons tendance à de plus en plus fournir un travail superficiel. Les distractions récurrentes nous empêchent de nous concentrer pleinement sur nos tâches. Le problème est que pour créer de la valeur et un travail de qualité, la concentration est essentielle. 

Cal Newport constate que les personnes influentes ont la faculté d’avancer sur leurs projets dans un état de concentration absolue. C’est ce que l’auteur appelle le travail en profondeur. Pour lui, l’habileté à travailler en profondeur est une compétence indispensable à acquérir si l’on veut réussir. Il développe son hypothèse en plusieurs points : 

Le travail en profondeur est une expérience d’une grande valeur

La pensée économique actuelle affirme que la croissance et l’impact sans précédent de la technologie créent une restructuration massive de notre économie. Les machines intelligentes tendent à prendre une place de plus en plus importante et la technologie risque de rendre obsolète de nombreux emplois. A noter également que les progrès technologiques facilitent aussi et surtout le travail de ceux qui savent s’en servir. 

Les futurs gagnants de la nouvelle économie

Trois groupes d’individus peuvent tirer leur épingle du jeu : 

  • les salariés extrêmement qualifiés capables de travailler et de produire des résultats à l’aide de machines complexes
  • les superstars, c’est-à-dire les meilleurs dans leur disciple. Car de nos jours, les entreprises peuvent faire appel aux services de travailleurs partout dans le monde grâce à la technologie.
  • les propriétaires, autrement dit, les personnes qui investissent dans les nouvelles technologies.

En tout cas, Cal Newport liste deux capacités essentielles pour réussir dans la nouvelle économie : 

  • La capacité d’apprendre et maîtriser rapidement les choses difficiles
  • La capacité à produire un travail d’un niveau exceptionnel, en termes de qualité et de rapidité.

Pour lui, ces compétences sont conditionnées par la faculté de réaliser un travail en profondeur, qui nécessite une concentration intense et une pratique délibérée.

La pratique délibérée

D’un point de vue neurologique, lorsque nous effectuons une tâche avec concentration, nous cimentons des circuits neuronaux spécifiques qui nous permettent, in fine, d’être plus efficaces. Pour ce faire, il est indispensable de se concentrer intensément sans être distrait. La production d’un travail d’excellente qualité est égal au temps passé sur la tâche multiplié par l’intensité de la concentration. 

Pour tirer partie de cette loi de productivité, il est important de dédier des créneaux entiers à un travail très intense qui ne souffre d’aucune interruption. La pratique délibérée d’une activité sur de longues périodes ininterrompues est la clé.

Le travail en profondeur est une expérience rare

La culture de la connectivité

Cal Newport constate que les tendances actuelles du monde du travail sont en contradiction avec le travail en profondeur. L’open space, la communication rapide via les messageries instantanées ou la nécessité d’être présent sur les réseaux sociaux impliquent des distractions qui nuisent à la concentration.

La culture de la productivité

La recherche incessante de la productivité nuit également au travail en profondeur. Pour prouver leur valeur, les travailleurs cherchent à montrer qu’il font beaucoup de choses. Ils s’affairent à traiter des tâches administratives, envoyer et répondre à des e-mails à toute heure, participer à des réunions en permanence, soumettre des idées à tout le monde. Mais paradoxalement, ces tâches n’ont que très peu de valeur ajoutée.

La culture d’internet

De plus, l’omniprésence des tâches en lien avec les réseaux sociaux (les tweets, likes, photos taggées, les posts) n’apportent que très peu de valeur pour les entreprises et leurs employés.

En fin de compte, les tendances énumérées précédemment se développent mais perturbent la concentration. Le travail en profondeur devient ainsi de plus en plus rare. Ainsi, les personnes capables de privilégier la profondeur de concentration ont un boulevard pour récolter de magnifiques fruits.

Le travail en profondeur est une expérience riche

La dernière hypothèse est que le travail en profondeur n’est pas seulement bénéfique sur le plan économique, mais il produit aussi une certaine tranquillité et sérénité. Le fait d’accroître le temps passé dans un état de profondeur de concentration donne du sens et apporte une grande satisfaction professionnelle. On peut noter que le sens provient davantage des efforts mis dans la pratique plutôt que de l’accomplissement des résultats.

A ce propos, l’état mental optimal survient lorsque le corps ou l’esprit sont utilisés jusqu’à leurs limites dans un effort volontaire en vue de réaliser quelque chose de difficile et d’important. 

Finalement, ce dernier argument sur le travail en profondeur est une vision assez philosophique. En tout cas, pour Cal Newport, l’épanouissement passe par le fait de viser une pratique délibérée dans un état de concentration extrême.

Les quatre règles pour favoriser le travail en profondeur

Pour faire de sa vie professionnelle une existence axée sur la profondeur de concentration, l’auteur partage un programme organisé autour de quatre règles strictes.

Règle n°1 : Instaurer des routines et des rituels

L’un des principaux obstacles à l’accès au travail en profondeur est l’envie de porter son attention sur quelque chose de plus superficiel. Pour éviter ce désagrément, il est nécessaire de s’appuyer sur sa force de volonté . Le problème est que notre quantité de volonté est limitée et diminue à mesure qu’on l’utilise. C’est pourquoi Cal Newport suggère d’instaurer des routines et rituels afin de minimiser la quantité d’énergie nécessaire au basculement vers un état d’intense concentration non interrompue. Il propose plusieurs stratégies : 

Choisir sa propre philosophie de la profondeur

En fait, il existe plusieurs moyens d’intégrer le travail en profondeur à sa vie professionnelle : 

  • La philosophie monastique consistant à se couper drastiquement de toute distraction à l’image d’un moine qui s’isole dans son monastère durant une longue période.
  • La philosophie bimodale dont l’approche revient à consacrer une partie de sa journée à des activités profondes (par exemple le matin) et à laisser le reste ouvert à n’importe quelle autre tâche. 
  • La philosophie rythmique dont le but est d’entamer régulièrement des séances de travail en profondeur et de les transformer en simple habitude. Par exemple en se consacrant des créneaux hebdomadaires réguliers pour s’isoler et avancer sur ces travaux.
  • La philosophie journalistique consistant à caser dans son emploi du temps des créneaux pour travailler en profondeur dès que l’on en a l’occasion (même si la séance ne dure que quelques minutes).

Du point de vue de l’auteur, la philosophie journalistique est idéale mais demeure difficile à mettre en application.

Ritualiser

Contrairement à la croyance populaire, les meilleurs créateurs ne fonctionnent pas à l’inspiration. Leurs créations naissent d’un travail discipliné et régulier. Pour reprendre les mots du texte : “Les grands esprits créatifs pensent comme des artistes, mais travaillent comme des comptables.” 

Bien qu’il n’existe pas de rituel universel, il convient de prendre en compte le lieu et la période de travail durant ses phases de pratique délibérée. Il ne faut pas hésiter à utiliser les grands moyens quitte à modifier radicalement son environnement de travail. L’auteur illustre ses propos avec l’exemple de JK Rowling. Durant l’écriture de la saga Harry Potter, la romancière s’est installée dans une suite d’un palace près du château d’Édimbourg afin de pouvoir travailler sereinement. 

Le but est de choisir un lieu qui favorise l’exécution en profondeur d’une tâche, qui réduit la tendance à procrastiner et qui renforce la motivation et l’énergie.

Ne pas travailler seul

Même si la relation entre le travail en profondeur et la collaboration est délicate, le fait de collaborer peut s’avérer fructueux notamment pour accroître la qualité du travail.

En tout cas, il convient de garder en tête les deux choses essentielles : 

  • Les distractions détruisent la profondeur de concentration.
  • Les réflexions sont de meilleures qualités lorsqu’elles sont issues de plusieurs avis

En fait, l’idéal est de travailler à la fois dans les espaces communs pour échanger et s’inspirer des idées des autres, tout en conservant un endroit où s’isoler pour travailler en profondeur.

Diriger la manœuvre à la manière d’une entreprise

Cal Newport propose quatre principes pour développer le travail en profondeur dans son organisation : 

  • identifier un petit nombre de résultats ambitieux à obtenir afin de se concentrer uniquement sur ce qui est primordial 
  • définir des indicateurs stratégiques pour orienter ses résultats dans la direction souhaitée
  • Disposer les indicateurs sur un tableau d’affichage pour rappeler la direction
  • Faire régulièrement le point pour créer une cadence de responsabilisation

Être paresseux

Pour l’auteur, l’oisiveté est d’une importance capitale car elle favorise l’apparition d’idées et contribue à refaire le plein d’énergie. Les activités de détente comme marcher dans la nature, écouter de la musique, passer du temps avec ses proches aident implicitement à mieux travailler en profondeur. 

Règle n° 2 : Alterner les périodes de travail et les temps de détente

Programmer des plages de distraction

Pour se concentrer intensément, une clé est d’apprendre à son esprit à se débarrasser de sa dépendance à la distraction. Pour ce faire, Cal Newport propose de définir des plages de distraction programmées juste après des périodes de concentration intense afin de se détendre et utiliser les réseaux uniquement à ce moment-là. Ce principe fonctionne même si l’on est obligé d’utiliser très fréquemment Internet et de répondre rapidement aux e-mails. L’objectif final est de faire en sorte que la journée reste vierge de toute utilisation d’Internet exceptée durant les périodes de distractions. 

Utiliser la méditation productive

Une autre stratégie est d’utiliser la méditation productive. Cela consiste à tirer profit des périodes où l’on est occupé physiquement, mais pas mentalement (la marche, la course à pied, la conduite, la douche) pour se concentrer exclusivement sur un problème professionnel donné. Par exemple, une habitude peut être de programmer un temps pour  marcher en cours de journée afin de méditer un problème spécifique. 

Règle n° 3 : Abandonner les réseaux sociaux

Appliquer la loi de Pareto

Les réseaux sociaux fragmentent le temps dont nous disposons et nuisent à notre faculté de concentration. C’est pourquoi Cal Newport recommande de rejeter l’état d’hyper connectivité en choisissant l’approche de l’artisan. Le but est de trouver un juste milieu en sélectionnant les outils de réseaux en fonction des bénéfices qu’ils nous procurent. Pour chaque application, cela revient à identifier les bienfaits associés à leur utilisation et les désagréments que cela engendrerait si on arrêtait de les utiliser. Ensuite il faut seulement adopter les outils dont les avantages dépassent les inconvénients.

Déserter les réseaux sociaux

Une autre approche plus radicale revient à déserter les réseaux sociaux, tout simplement. L’auteur explique que le caractère insidieux des réseaux sociaux provient de coups marketing biaisés.

  • Le premier nous laisse croire que si nous n’utilisons pas ces produits nous pourrions passer à côté de quelque chose.
  • Le second s’appuie sur une politique de l’attention superficielle du type : “je prêterai attention à ce que tu dis si tu prêtes attention à ce que je dis – quelle que soit la qualité du propos”

Au bout du compte, la recommandation est de ne plus utiliser les sites Web axés sur le divertissement. Pour ce faire, il faut offrir au cerveau une alternative de qualité en faisant d’autres activités qui nous passionnent.

Règle n° 4 : Fuir la superficialité

Rares sont les personnes à vraiment travailler huit heures par jour.  En général, nous travaillons pendant quelques heures et nous passons le reste du temps en réunion, à naviguer sur la toile, à discuter de divers sujets ou à traiter nos préoccupations personnelles.

Du point de vue de l’auteur, la diminution de la semaine de travail améliorerait l’efficacité des gens. Avec moins d’heures de travail, nous cesserions de faire des choses sans importance et nous respecterions et gérerions mieux notre temps. Autrement dit, nous réduirons les activités superficielles au profit du travail en profondeur.

Cal Newport partage plusieurs conseils pour éliminer la superficialité dans notre vie professionnelle : 

  • Planifier chaque minute de sa journée en la divisant en créneaux de trente minutes et en y affectant des activités
  • Quantifier le degré de profondeur de chaque activité
  • Demander à son patron un pourcentage de son temps à allouer aux tâches superficielles
  • Terminer son travail à 17h30
  • Devenir difficile à joindre
    • faire en sorte que les personnes qui vous envoient un e-mail fassent un effort supplémentaire
    • anticiper et en faire plus dans ses réponses
    • ne pas répondre

Conclusion

En guise de conclusion, je citerais cet extrait du livre : 

“ S’engager à travailler en profondeur n’est pas une posture morale, ni une prise de position philosophique, mais c’est reconnaître de manière pragmatique que la capacité de concentration est une habileté qui permet de faire des choses importantes.” 

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