Cet article traite de l’apprentissage par conditionnement associatif. Nous allons découvrir la célèbre expérience de Pavlov et l’expérience très controversée de John Watson.
Vidéo
Podcast
Le conditionnement associatif
L’apprentissage par conditionnement associatif est la capacité à modeler des comportements grâce à des associations de stimuli.
Par exemple, dans cette expérience, les individus parviennent à conditionner une poule en associant l’action “picorer” et la vision d’un cercle de couleur.
Source : https://twitter.com/YAWScience/status/1304199719036444672?s=20
L’expérience de Pavlov
L’apprentissage par conditionnement a été étudié par le scientifique russe Ivan Pavlov. En 1904, il reçoit le Prix Nobel de médecine et de physiologie pour ses travaux. Son expérience la plus célèbre porte sur la salivation des chiens. Il est parvenu à modeler le comportement de son chien pour le faire saliver au son d’une cloche.
Un chien salive naturellement en présence de nourriture. La salivation est une réponse “réflexe” qui ne nécessite aucun apprentissage. La nourriture est le stimulus inconditionnel (SI) qui provoque cette réponse. Un son de cloche est un stimulus neutre (SN) car l’événement ne déclenche pas naturellement le comportement de salivation. Pavlov a associé la cloche à la présence de nourriture pour provoquer le réflexe de salivation. A chaque fois qu’il apportait des victuailles à son chien, Pavlov faisait tinter l’objet juste avant. Au fur et à mesure, l’animal commençait à saliver au son de la cloche, même si son propriétaire ne lui apportait pas de nourriture.
L’animal avait associé le stimulus neutre (le son de cloche) à l’action de salivation. On parle ici de stimulus conditionnel.
L’expérience de John Broadus Watson
Le psychologue américain John Broadus Watson a aussi réalisé des travaux sur le conditionnement associatif. Dans son expérience la plus célèbre et la plus controversée, Watson a conditionné un nourrisson à avoir peur d’un lapin. Pour ce faire, il a associé l’animal à un son violent et effrayant. A chaque fois que l’enfant était en présence d’un lapin, Watson faisait résonner un bruit terrible pour provoquer une réaction de peur.
Pour faire le parallèle avec la théorie. Le bruit est le stimulus inconditionnel qui déclenche la réponse inconditionnelle de peur. La vision du lapin est un stimulus neutre. En associant la présence du rongeur au bruit, il transforme la vision de l’animal en stimulus conditionné qui provoque la peur.
Tous concernés par le conditionnement associatif
On peut noter que nous sommes tous concernés par le conditionnement associatif. Notre cerveau crée des associations en fonction des expériences que nous vivons. Ces souvenirs influencent ensuite nos décisions et comportements. Le conditionnement associatif explique en partie les phobies, les préjugés et bien d’autres mécanismes psychologiques.
Prenons le cas de l’effet Placebo. Un médicament dépourvu d’effet peut tout de même provoquer une réponse positive de l’organisme. L’effet placebo c’est par exemple, parvenir à atténuer les douleurs d’un patient en lui donnant une simple pilule de sucre alors que la gélule n’a aucun effet direct sur la pathologie traitée.
Cela peut s’expliquer par le fait que le patient associe la prise d’une pilule au processus de guérison. Pourtant le geste “prendre la pilule” n’est qu’un stimulus neutre. C’est le médicament qui est responsable de la véritable réponse. Le conditionnement associatif fait que le cerveau construit un raccourci entre le stimulus neutre et le processus de guérison.
Utiliser le conditionnement associatif pour mettre en place une nouvelle habitude
Dans son livre, Atomic Habits, James Clear partage un conseil pour construire des habitudes en tirant profit du conditionnement associatif. La technique consiste à associer une habitude difficile à mettre en place à un comportement agréable qui sécrète de la dopamine.
En fait, la dopamine est une molécule qui procure un sentiment de bien-être. Notre corps en sécrète naturellement lors des activités qui lui sont bénéfiques (se reposer, manger, faire l’amour, …). Le plaisir ressenti grâce à la sécrétion de cette substance nous incite à reproduire les comportement qui en produisent. L’idée est donc de renforcer la pratique de l’habitude en l’associant à de la sécrétion de dopamine.
Pour faire le parallèle avec la théorie, la sécrétion de dopamine est une réponse réflexe à un comportement spécifique (comportement A). L’habitude est un stimulus neutre car elle n’est n’est pas naturellement à l’origine de la sécrétion de dopamine. En associant les deux activités, l’habitude va progressivement engendrer une sécrétion de dopamine, ce qui va nous inciter à la reproduire.
Exemples d’applications :
-
- Pour prendre l’habitude de faire du sport, on peut pratiquer l’activité physique en regardant une vidéo ou une série.
- Pour rendre un travail rébarbatif plaisant, on peut associer la tâche à un morceau de musique qu’on adore.
- Pour prendre l’habitude d’économiser de l’argent, on peut s’offrir un cadeau en même temps que l’on épargne.
- Pour prendre l’habitude de s’éduquer sur la création d’entreprise, on peut écouter des podcasts en mangeant.
Conclusion
L’apprentissage par conditionnement associatif est la capacité à modeler des comportements grâce à des associations de stimuli.
Sources
► Livre
-
- Atomic Habits – James Clear (lien affilié)
► Articles
► Vidéos :
-
- Lummi – Le réflexe conditionné découvert par Pavlov
- Pavlov et son chien, l’apprentissage par conditionnement – Cyril Maitre
- Reinforcement learning chiken
__________________________
Retourner à la page d’accueil du projet P07
__________________________