Le pied dans la porte – Technique de manipulation

Connaissez-vous la technique de manipulation appelée « le pied dans la porte ». C’est parti pour quelques explications.

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Les expériences de Freedman et Fraser

Les femmes et l’utilisation des produits ménagers

Au début des années 1960, à l’université de Stanford, les psychologues Jonathan Freedman et Scott Fraser mènent une étude sur l’art de la persuasion.

Le premier scénario se déroule ainsi : les expérimentateurs contactent des femmes au hasard par téléphone. Ils leur demandent si elles accepteraient de répondre à un grand sondage sur l’utilisation de produits ménagers. Pour cela, une équipe de 6 hommes doit passer quelques heures chez elles dans le but de faire l’inventaire de leurs placards. Seules 22% des personnes interrogées ont accepté. 

Dans le deuxième scénario, il leur est demandé de répondre uniquement à un rapide sondage téléphonique. Dans ce cas, presque toutes ont accepté. Mais l’expérience ne s’arrête pas là, car trois jours plus tard, les femmes sont contactées de nouveau. On leur propose alors de planifier la visite avec  les 6 hommes pour inventorier leurs produits ménagers. Cette fois-ci, 52% des sujets ont accepté.

La sécurité routière et les panneaux d’affichage.

Dans une expérience similaire sur la sensibilisation à la sécurité routière, les psychologues obtiennent des résultats encore plus probants.

Les expérimentateurs proposent à un premier groupe de mettre dans leur jardin un panneau publicitaire de grande dimension (2m x 3m) portant le message « conduisez prudemment ». Le taux d’acceptation est d’environ 17%.

Dans un second scénario, les expérimentateurs proposent à un second groupe de mettre un autocollant sur leur voiture portant le message « soyez un conducteur prudent ». Deux semaines plus tard, ils reprennent contact avec les sujets de l’étude et leur proposent de mettre le panneau publicitaire dans leur jardin. Cette fois-ci , 76% des propriétaires ont accepté.

Le concept du pied dans la porte et ses applications

Les résultats de ces expériences amènent les psychologues à formuler le principe suivant : une requête coûteuse aura plus de chance d’aboutir si elle est précédée par une demande moins coûteuse de même nature, déjà acceptée.

En fait, ce postulat s’appuie sur un phénomène d’engagement. Dans un souci de cohérence, si l’on accepte une petite requête nous avons aussi tendance à accepter une autre demande de même nature. 

On trouve de nombreux exemples d’application de ce stratagème dans toutes sortes de situations.

Marketing – Utiliser le pied dans la porte pour engager l’acheteur 

La technique du pied dans la porte peut être utilisée pour la vente de produit et service afin d’engager en douceur les prospects  dans le processus d’achat.

  • Le fromager nous offre un échantillon de ses produits, nous demande si on les aimez puis il nous propose de les acheter
  • Spotify ne nous propose pas un abonnement à effet immédiat, il nous suggère d’abord de faire un essai d’un mois gratuit puis de rester engager si cela nous convient.
  • Pour nous convaincre de donner pour une œuvre caritative, un démarcheur aura tendance à demander si la cause nous tient à cœur avant de proposer de faire un don

A ce propos, voici une petite astuce pour inciter quelqu’un à accepter plus facilement une requête en utilisant le principe du pied dans la porte. Au lieu de faire sa demande directement comme par exemple « est-ce que tu peux m’aider à déménager stp ? », il vaut mieux d’abord poser une question intermédiaire du type « est-ce que tu peux m’aider stp » ? 

Ce stratagème permet d’engager l’interlocuteur et jouer sur le principe de cohérence. Il est plus difficile de refuser une demande alors que l’on s’est dit prêt à aider précédemment.

Habitudes – Engager de petits changements 

Il est possible d’entreprendre des changements de comportement drastiques en commençant par de petits pas.

  • Pour arrêter de fumer, il vaut mieux mettre un pied dans la porte en commençant par réduire sa consommation d’une cigarette par semaine
  • Pour se remettre à la lecture, il vaut mieux mettre un pied dans la porte en commençant par prendre l’habitude de lire quelques lignes par jour
  • Pour se réengager à faire du sport, il vaut mieux mettre un pied dans la porte en commençant par faire une minute d’exercice tous les jours
  • Pour s’engager dans une activité, il vaut mieux s’obliger à effectuer la tâche seulement 2 minutes avant de se fixer l’objectif de la terminer.

Le stratagème revient à initier d’abord un petit changement facilement acceptable dans le but de d’effectuer des changements plus drastiques.

Politique – Instaurer une réforme progressivement et en douceur

Pour prendre un exemple historique, intéressons-nous à la manière dont s’est fait la mise en place de l’impôt sur le revenu aux Etats-Unis. Le gouvernement américain instaure d’abord un impôt progressif mais temporaire sur le revenu afin de trouver des sources de financement pour la Guerre de Sécession. Ces lois fiscales sont ensuite débattues, révisées et annulées pendant des dizaines d’années mais elles sont finalement adoptées définitivement. C’est ainsi qu’une réforme impopulaire aux yeux des citoyens s’impose de manière permanente. Bref, la guerre a été un prétexte pour « mettre un pied dans la porte »

La pandémie de covid est également révélatrice de cette stratégie. D’abord proposer un pass sanitaire à l’entrée de grands évènements de manière temporaire, puis l’étendre progressivement à l’accès de plus petits évènements ainsi qu’aux commerces jusqu’à l’inscrire de manière permanente dans la loi.

Pour aller un peu plus loin, voici un exemple fictif pour filtrer l’accès aux citoyens à tous types événements / déplacements. 

  1. D’abord, nous pouvons cloisonner et mettre à l’entrée de chaque complexe des agents pour surveiller les entrées. Pour mettre un pied dans la porte, on propose ce genre de mesure temporairement pour faire face à la menace terroriste et assurer la sécurité des participants. Et au fur et à mesure des années, il suffit de transformer le temporaire en permanent, jusqu’à ce que chaque concert, chaque marché de noël, chaque musée ou chaque palais de justice soient surveillés par des gardiens.
  2. En parallèle, l’idéal est aussi d’autoriser les agents à filtrer les entrées en faisant des contrôles. Pour mettre un pied dans la porte, on instaure des contrôles temporaires avec un pass afin de garantir la sécurité des participants en période de pandémie. Puis, au fur et à mesure, on étend les types de contrôle pour filtrer les entrées en fonction de l’identité, des données de santé ou encore de l’appartenance politique en fonction des événements. 

J’espère que cet exemple fictif restera au stade de la théorie.

Conclusion

La technique de manipulation appelée « le pied dans la porte » stipule qu’une requête coûteuse aura plus de chance d’aboutir si elle est précédée par une petite demande  de même nature déjà acceptée.

Sources

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4k, fps, pixel  : kezako ?

Savez-vous ce qu’est réellement une vidéo ? Découvrons ce qu’il se cache derrière les notions de 4k, pixel ou encore fps … . C’est parti !

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Une vidéo est une succession d’images à une certaine cadence

Considérons une simple image. 

Dupliquons-la en modifiant légèrement son contenu. Réitérons l’opération plusieurs fois. 

En affichant les images les unes à la suite des autres, on obtient une animation.

En fait, une vidéo est simplement une succession d’images.

C’est ce même principe qui est utilisé dans les vidéos en stopmotion ou les flipbook. Les images défilent les unes à la suite des autres, ce qui donne un effet de mouvement.

Sources :

 

La fréquence d’affichage : fps

En augmentant la fréquence d’affichage, autrement dit le nombre d’images par seconde (= fps : frame per second), on améliore la fluidité de la vidéo. 

Voici le résultat d’un même mouvement avec des fréquences d’affichages différentes :

Source : https://31.media.tumblr.com/38c0a8c2105220261f97296273cf28df/tumblr_nn35mpZpjB1rmwh38o1_1280.gif

Sur cette autre vidéo, on voit clairement le résultat des différentes fréquences d’affichage 

Source : https://www.reddit.com/r/Damnthatsinteresting/comments/ku925i/water_in_different_frame_rates/

Plus le nombre d’images par secondes est important, plus la vidéo est fluide mais plus sa lecture consomme de données et d’énergie. 

A titre comparatif, la fréquence d’affichage au cinéma varie entre 24 et 30 ips. Les meilleures consoles actuelles arrivent à 120ips et les meilleures cartes graphiques pour PC atteignent 240ips. Les téléviseurs les plus récents peuvent atteindre une fréquence de lecture de 600 Hz. 

En parallèle, on peut noter que la qualité d’une vidéo dépend également de la qualité de chaque image qui la compose. Pour cela, intéressons-nous aux notions de pixel et résolution d’affichage.

Pixel, définition et résolution d’affichage

Une image numérique se compose de petits éléments carrés de couleur appelé pixel. Le pixel correspond à l’unité minimale qui spécifie la définition d’une image. 

Par exemple, la définition de cette image est de 600 pixels : 30 pixels en longueur et 20 en largeur.

Sur cette autre image, la définition d’affichage est de 240  000 pixels environ soit 402 X 599p. 

Cette superbe photographie de la Nébuleuse d’Orion prise par le télescope spatial Hubble fait plus de 18 000 pixels de côté soit une définition de 324 mégapixels. La définition d’affichage est tellement grande qu’il est possible de zoomer sur la photo et de visualiser les éléments en détail. Image source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pixel#/media/Fichier:Orion_Nebula_-_Hubble_2006_mosaic_18000.jpg

En parallèle, on peut noter que la résolution de l’écran a un impact direct sur la qualité et le rendu visuel de l’affichage. Plus la densité de pixel est élevée, plus le confort d’utilisation est grand car les pixels sont imperceptibles. 

A ce propos, les définitions d’affichage sont normées et correspondent à des niveaux de qualité et de rendu visuel différents. Par exemples, 

  • Le format 1280 x 720 correspond au format HDTV. Les images font 1280 pixels en longueur et 720 pixels en largeur. 
  • Le format 4K correspond à de l’ultra haute définition avec des images de 4096 pixels x 2160 ((4K pour 4000 pixels) 
  • Le 8K c’est 8192 x 4320 pixels.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Video_pixel_resolution.svg

Flux vidéo et mémoire

On peut aussi noter que chaque pixel d’une image est de l’information qui nécessite un espace mémoire. Donc plus la résolution de l’image est élevée, plus il y a de pixels et plus l’image nécessite d’espace mémoire. Concrètement, lorsqu’on regarde une vidéo en streaming, la résolution d’affichage a un impact direct sur la consommation des données.

Par exemple, si on considère les paramètres d’utilisation des données de Netflix :

  • Une qualité vidéo standard (SD – 720p) nécessite jusqu’à 0,7 Go / heure
  • Une vidéo en HD (1080p) consomme jusqu’à 3 Go / heure 
  • Une vidéo en Ultra HD (4k) ), c’est 7 Go/h

Sources : https://help.netflix.com/fr/node/87#:~:text=Faible%20%3A%200%2C3%20Go%20par,appareil%20pour%20la%20Ultra%20HD 

Conclusion

Une vidéo est une succession d’images à une certaine cadence. Plus la fréquence d’affichage des images est élevée, plus la vidéo est fluide. En parallèle, la qualité et le rendu visuel sont fonction de la définition de l’affichage ainsi que la résolution de l’écran.

Sources

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    L’effet spotlight – effet projecteur

    Connaissez-vous l’effet projecteur (effet spotlight) ? Il s’agit d’un biais cognitif qui caractérise la tendance à se croire à tort au centre de l’attention . C’est parti pour quelques explications.

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    L’effet spotlight

    Lorsque vous vous tachez un vêtement, n’avez vous pas l’impression que tout le monde autour le remarque ?

    Lorsque vous sortez du coiffeur, n’avez-vous pas tendance à croire que tous vos proches vont le remarquer ?

    Lorsque vous avez oublié de mettre du déo, n’avez-vous pas l’impression que tout le monde s’en rend compte ?

    Cette surestimation de l’attention que l’on nous porte est très courante et s’appelle l’effet projecteur.

    En réalité, même si l’on est au centre de notre propre monde, on ne l’est pas pour les autres.

    L’expérience de Gilovich

    Plusieurs recherches ont mis en évidence ce biais cognitif.

    En 2000, Tom Gilovich et ses collègues démontrent empiriquement le phénomène. Ils regroupent des étudiants dans une même salle et leur demandent d’effectuer de petites tâches. En parallèle, ils vêtissent certains étudiants avec des T-shirt « embarrassant » de Barry Manilow.

    L’objectif est d’évaluer la perception qu’ont les étudiants portant ces T-Shirt par rapport à l’attention que vont leur porter leurs camarades. Il leur est demandé d’estimer le pourcentage de personnes du groupe qui reconnaîtront l’individu sur leur T-shirt. Les estimations sont de 50%. En réalité, seules 25% des personnes présentes ont été capables d’identifier Barry Manilow.

    Dans une seconde expérience, on vêtit certains étudiants de T-shirt « non embarrassant » avec une image de Bob Marley ou Martin Luther King et on leur demande de faire le même exercice. Dans ce cas, ils estiment aussi que 50% des étudiants remarqueront la célébrité sur leur T-shirt. Cette fois-ci seules 10% des membres du groupe ont identifié la personnalité.

    En fin de compte, les résultats montrent que nous surestimons l’attention qu’on nous porte.

    Un enseignement sur l’effet spotlight

    En fait, nous avons tendance à nous inquiéter de l’impression que l’on va laisser, en particulier lorsqu’on fait quelque chose d’inhabituel, car on pense que tout le monde va le remarquer et le garder à l’esprit. En réalité, ce n’est pas du tout le cas. On surestime simplement l’attention que les autres nous portent vraiment.

    L’enseignement que l’on peut en tirer est qu’il est inutile d’avoir honte lorsqu’on trébuche , lorsqu’on a les vêtements marqués par la transpiration, lorsqu’on est mal habité et qu’on pense que tout le monde va le voir. Les gens peuvent certes le remarquer ; mais pas autant que l’on a tendance à le croire.

    Lorsqu’on rumine et qu’on est embarrassé après avoir fait quelque chose de gênant, les autres ne l’auront sans doute pas remarqué ou alors ils l’auront déjà oublié.

    Nous sommes seulement le centre de notre propre monde.

    Conclusion

    L’effet projecteur / l’effet spotlight désigne le biais cognitif correspondant à notre tendance à se croire à tort au centre de l’attention et surestimer l’attention que les autres nous porte.

    Ressources

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    Le principe de Peter – syndrome de la promotion

    Les supérieurs hiérarchiques sont-ils incompétents ? Découvrons une règle sur les organisations hiérarchiques qui a mis en évidence le syndrome de la promotion, aussi appelé le principe de Peter. C’est parti 

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    Le principe de Peter

    Le principe de Peter stipule que « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence ».

    L’origine du concept provient d’un livre écrit par un psychologue et enseignant canadien Laurence J Peter : The Peter Principle en 1969 qu’il élabore avec un autre écrivain canadien Raymond Hull.

    Règles sur les structures hiérarchiques

    Après avoir évalué le niveau de compétences des gens dans diverses organisations, les auteurs proposent une analyse des systèmes hiérarchiques et des évolutions de carrière.

    Ils émettent les règles suivantes :

    1ere règle : un individu compétent à un poste donné est promu à un niveau hiérarchique supérieur. Par contre un individu incompétent, n’est ni promu ni rétrogradé.

    Ils en déduisent ensuite le corollaire suivant :

    2ème règle : Un individu ne restera dans aucun des postes où il est compétent puisqu’il sera promu à des niveaux hiérarchiques supérieurs. Or, l’employé finira par atteindre un poste auquel il sera incompétent. N’étant plus compétent, il ne sera plus promu et restera sur son poste.

    Les auteurs en concluent :

    Règle 3 : A long terme, tous les postes finissent par être occupés par des individus incompétents pour leur fonction. La majorité du travail est effectuée par des employés n’ayant pas encore atteint leur « seuil d’incompétence ».

    Enoncé du principe

    L’ensemble de ses règles permettent d’élaborer le principe de Peter : « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence », avec pour corollaire que « avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité ».

    Observations et enseignements

    Les auteurs complètent leur thèse avec d’autres observations. Pour n’en citer que trois :

    • Les individus incompétents tendent à effectuer des tâches à faible valeur ajoutée : réunions, colloques, séminaires, conférences…
    • Du fait qu’un manager incompétent ne peut quitter son poste, c’est la sous-hiérarchie qui se substitue généralement à son rôle.
    • Afin de palier au fait que les postes stratégiques ne soient occupés par des incompétent, les organisations recourrent à la « sublimation percutante ». La manœuvre consiste à accorder à une personne incompétente une promotion vers un poste plus prestigieux en apparence, mais à responsabilité très inférieure. 

    Validations et critiques

    On peut noter que le principe de Peter a fait l’objet de recherches universitaires qui ont étudié sa validité par modélisation ou par confrontation à des cas réels, certaines concluant à sa validité complète ou partielle. 

    On peut citer plusieurs exemples :

    • Un article de l’économiste d’Edward P. Lazear de l’Université Stanford paru dans le Journal of Political economy de 2004,
    • Un article de 2006 rédigé par Tim Barmby traitant de la perte de productivité à la suite de promotions.
    • Un étude de James Ike Schaap en 2011 relatant une enquête réalisée sur des entreprises américaines

    A l’opposé, les détracteurs jugent le principe de Peter trop simpliste à cause de sa nature trop générale mais encore par la présence d’a priori, notamment le fait que les promotions sont accordées uniquement sur la base de la compétence.

    Quoiqu’il en soit et pour aller plus loin, on peut citer une version aggravée et humoristique du principe de Peter : la Loi de Dilbert.

    « Les gens les moins compétents sont systématiquement affectés aux postes où ils risquent de causer le moins de dégâts : ceux de managers. »

    Conclusion

    Le principe de Peter est une sorte de règle sur les organisations hiérarchiques qui met en évidence le syndrome de la promotion. Ce principe stipule que « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence », avec pour corollaire que « avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité ».

    Ressources :

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      L’appel à l’autorité – 10 stratégies

      Comment faire passer son message avec autorité ? Découvrons une dizaine de stratagèmes. C’est parti ! 

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      L’expérience de Milgram – la soumission à l’autorité

      Au début des années 1960, le psychologue Stanley Milgram démontre l’influence de l’autorité sur nos comportements.

      A travers son étude, il mesure le degré d’obéissance de plusieurs sujets. Ces derniers devaient envoyer des chocs électriques à un humain sur ordre du responsable de l’expérience.

      Le niveau de soumission est tel que la plupart des gens ont octroyé des décharges potentiellement dangereuses. 

      L’expérience de Milgram démontre notre tendance à obéir aveuglément aux figures d’autorité. (lien vers l’article)

      Ce biais est un puissant levier à exploiter pour influencer les comportements.

      Appel à l’autorité – Employer des références faisant autorité

      Une des clés consiste à faire illusion en utilisant une référence d’autorité pour appuyer ses propos. Découvrons plusieurs de ces subterfuges qui utilisent des biais cognitifs ou constructions sociales.

      L’argument d’autorité

      Ex : Tu dois prendre ton médicament car le médecin te l’a conseillé.

      L’objectif est d’argumenter en se contenant d’invoquer une figure autorité de manière à faire reposer la valeur du propos sur son origine plutôt que sur le véritable argument. 

      Voici d’autres exemples :

      • Le climat se réchauffe car la communauté scientifique le confirme
      • Notre politique économique porte ses fruits car une étude de l’INSEE le démontre
      • Comme l’a dit ma conseillère d’orientation, j’ai les capacités pour faire une école d’ingénieur

      La raison du plus fort.

       

      Ex : Nous devons soutenir l’Ukraine car si nous n’intervenons pas la Russie risque de nous attaquer. 

      L’objectif est de faire à appel à la force ou à la peur pour faire accepter une conclusion

      D’autres exemples :

      • Tu dois accepter cette mission, sinon nous te licencions en faisant jouer la clause de mobilité.
      • Si vous ne réglez pas deux loyers d’avance, nous louons cet appartement à un autre candidat.
      • Si vous ne faites pas barrage, nous risquons de revenir aux pires heures de notre histoire.

      La raison du plus riche / la raison du plus pauvre

       Le but consiste à prétendre qu’une conclusion est vraie uniquement parce que son sujet est riche ou à réussi.  Un tel argument sous-entend aussi que l’avis des personnes qui ont moins de succès ont forcément moins de valeur.

       Exemples :

      • Qu’est-ce que t’en sais, tu ne gagnes pas assez d’argent pour t’acheter une maison décente
      • Un film avec un tel budget et une telle affiche est forcément une réussite

      Par opposition, un autre stratagème consiste à invoquer la raison du plus pauvre. C’est-à-dire, prétendre à une conclusion vraie uniquement parce que le sujet de l’argument est pauvre.

      Exemple : 

      • Le peuple a forcément raison car les gens d’en bas sont plus proches de la réalité.

      La raison de la majorité

      Ex : « Dieu doit exister puisque la majorité des humains y croient depuis des millénaires. »

      L’appel à la popularité est largement répandu. L’idée est qu’un argument est forcément valable si un nombre important de personnes le considère comme vrai.

      Deux dictons illustrent parfaitement la limite de ce procédé fallacieux : 

      • « Si tout le monde fume, c’est que ça ne doit pas être trop mauvais ». 
      • « Des milliards de mouches ne peuvent pas se tromper, mangez de la merde ! »  — dicton

      Trois autres sophismes moins courants  

      • Argument par la foi : « C’est forcément vrai, puisque c’est écrit dans tel livre sacré. »
      • L’argument de la nouveauté : donner raison aux arguments les plus nouveaux ou qui semblent les plus modernes. Ex : « Le nouveau ministère sera plus efficace grâce à sa réorganisation ».
      • L’appel à la tradition :  prôner que l’ancienneté d’une théorie ou d’une assertion étaye sa véracité. Ex : Le mariage entre un homme et une femme est une tradition depuis des milliers d’années. Pour cette raison, nous ne pouvons pas autoriser le mariage gay.

      Pour finir, on peut rappeler que l’appel à l’autorité peut prendre différentes formes : 

      • Utiliser l’image d’un scientifique pour appuyer les qualités d’un produit
      • Citer des références en fin de publication pour appuyer le sérieux de ses propos
      • Faire appel à une célébrité, pour améliorer la qualité perçue d’un produit, même si le domaine d’expertise de la célébrité n’a aucun rapport avec le sujet

      Conclusion 

      L’appel à l’autorité est un puissant levier pour faire passer un message. Il existe des tas de subterfuges pour faire illusion en utilisant une référence qui fait autorité pour appuyer ses propos. De nombreux stratagèmes s’en inspirent et s’appuient sur des biais cognitifs ou constructions sociales.

      Ressources :

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      Le cavalier et l’éléphant (les deux vitesses de la pensée)

      Savez-vous pourquoi nous avons du mal à arrêter de fumer, éviter les achats compulsifs ou encore se lever lorsque l’alarme nous réveille ? Découvrons une métaphore inspirante pour expliquer ces comportements grâce à l’image du cavalier et l’éléphant. C’est parti !

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      Le cavalier et l’éléphant

      Imaginez un cavalier sur le dos d’un éléphant. Lequel dirige ? Le cavalier qui tient les rênes ou l’animal ?

      Si l’on y réfléchit, le contrôle du cavalier sur le pachyderme est limité.

      Si l’éléphant décide subitement de se diriger vers une source de nourriture. Le cavalier ne pourra pas lutter.

      Les deux systèmes de la pensée

      Notre cerveau est comme le cavalier et l’éléphant. Il se compose de deux parties indépendantes : un système 1 rapide et intuitif (l’éléphant) et un système 2 calme et rationnel (le cavalier).

      Le système 1 est gouverné par les émotions. Il recherche le plaisir et les gratifications immédiates. C’est notre côté émotionnel.

      Le problème est que cet « éléphant » est fainéant et capricieux. Il recherche les récompenses à court terme : rester dans le canapé à regarder une série, ouvrir et dévorer un paquet de chips, ou encore acheter l’objet qui nous fait envie …

      A l’opposée, la force du système 2 (le cavalier) est son habileté à se projeter dans le temps, planifier et réfléchir. Il tend à privilégier les comportements qui nous seront bénéfiques sur le long terme.

      • Économiser pour avoir un capital de sécurité lors d’un coup dur
      • Faire du sport pour avoir un corps athlétique
      • Travailler pour gagner de l’argent

      Cette dualité entre les deux vitesses de la pensée a été conceptualisée à plusieurs reprise

      • Platon prenait l’allégorie de l’attelage ailé avec le coché de la raison, le cheval noir et le cheval blanc. Source : Wikipedia – Chariot Allegory
      • Freud utilisait les notions de “id”, “égo” et “super égo” 
      • Le concept de Système 1 / Système 2 est aussi mis en évidence par le psychologue et économiste Daniel Kahneman

      Bref, la métaphore que l’on peut retenir est que notre côté émotionnel est un Éléphant et notre côté rationnel son Cavalier.

      La dualité : cohabitation impossible ?

      Dans bien des situations, nos émotions dominent notre cavalier puisque nous avons tendance à privilégier le plaisir à court terme en écoutant l’éléphant plutôt que les bénéfices à long terme qu’exige le cavalier :

      Nous préférons :

      • Rester dans le lit au lieu de se lever pour attaquer sa journée
      • Rompre son régime en dévorant une friandise après quelques jours d’effort
      • Dépenser immédiatement pour se faire plaisir plutôt que d’économiser et d’investir son argent pour en profiter plus tard
      • Regarder une série plutôt que d’aller à sa séance de sport.

      En fait, il nous est difficile de consentir à un sacrifice sur le court terme pour espérer un gain sur le long terme.

      Dit autrement, les comportements qui imposent des sacrifices échouent car le cavalier ne peut pas retenir l’éléphant suffisamment longtemps.

      Faire travailler le cavalier et l’éléphant ensemble

      On a trop souvent tendance à penser que l’on doit privilégier l’un ou l’autre / le contrôle à l’instinctif / le système 1 par rapport au système 2.

      Pourtant, l’éléphant et le cavalier devraient travailler ensembles car ils ont tous les deux des forces qui compensent les faiblesses de l’autre :

      • L’éléphant (système 1) est instinctif, impulsif et agit sans trop réfléchir. Par contre, il avance et progresse sans trop d’effort.
      • A l’inverse, le cavalier (système) est très réfléchi. Ses décisions sont souvent bénéfiques mais il tend à faire du sur place.

      Finalement, la clé est d’allier la réflexion du cavalier et l’énergie de l’éléphant. Le cavalier fournit le planning et la vision long terme et l’éléphant agit. Le rôle du cavalier est de donner une direction qui va motiver l’éléphant à agir.

      Enseignements et pratiques

      James Clear propose plusieurs pistes dans son livre Atomic Habits pour allier les deux :

      • Associer une action plaisante (souhaitée par le système 1) à un comportement long terme (souhaitée par le système 2 ). Exemple :  connecter son vélo d’appartement à son téléviseur de manière à être en mesure de regarder Netflix que si l’on pédale.
      • Conditionner l’éléphant en lui faisant effectuer une tâche déplaisante propre au système 2 mais en lui offrant une récompense s’il y parvient à la terminer. Exemple : s’autoriser une partie de jeu vidéo après avoir effectué ses tâches quotidiennes
      • Apprêter son environnement pour limiter les dérives de l’éléphant : 
        • mettre une corbeille de fruit à la place du bol de cookies. 
        • Utiliser de plus petites assiettes pour réduire les quantités.
        • Supprimer les jeux ou les applications sur son smartphone pour ne pas procrastiner.

      Conclusion

      On peut retenir que nous sommes confronté à deux vitesses de la pensée :

      • le système 1 / l’éléphant : rapide et intuitif
      • le système 2 / le cavalier : lent et réfléchi

      Pour tirer profit de cette dualité, il convient d’allier la réflexion du cavalier avec l’énergie de l’éléphant.

      Sources

        Résumé du livre – Système 1 système 2 de Daniel Kahneman : Lien vers l’article

        Livre The Happiness Hypothesis. – Virginie Jonathan Haidt  (lien affilié)

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