Le principe de Peter – syndrome de la promotion

Les supérieurs hiérarchiques sont-ils incompétents ? Découvrons une règle sur les organisations hiérarchiques qui a mis en évidence le syndrome de la promotion, aussi appelé le principe de Peter. C’est parti 

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Le principe de Peter

Le principe de Peter stipule que « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence ».

L’origine du concept provient d’un livre écrit par un psychologue et enseignant canadien Laurence J Peter : The Peter Principle en 1969 qu’il élabore avec un autre écrivain canadien Raymond Hull.

Règles sur les structures hiérarchiques

Après avoir évalué le niveau de compétences des gens dans diverses organisations, les auteurs proposent une analyse des systèmes hiérarchiques et des évolutions de carrière.

Ils émettent les règles suivantes :

1ere règle : un individu compétent à un poste donné est promu à un niveau hiérarchique supérieur. Par contre un individu incompétent, n’est ni promu ni rétrogradé.

Ils en déduisent ensuite le corollaire suivant :

2ème règle : Un individu ne restera dans aucun des postes où il est compétent puisqu’il sera promu à des niveaux hiérarchiques supérieurs. Or, l’employé finira par atteindre un poste auquel il sera incompétent. N’étant plus compétent, il ne sera plus promu et restera sur son poste.

Les auteurs en concluent :

Règle 3 : A long terme, tous les postes finissent par être occupés par des individus incompétents pour leur fonction. La majorité du travail est effectuée par des employés n’ayant pas encore atteint leur « seuil d’incompétence ».

Enoncé du principe

L’ensemble de ses règles permettent d’élaborer le principe de Peter : « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence », avec pour corollaire que « avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité ».

Observations et enseignements

Les auteurs complètent leur thèse avec d’autres observations. Pour n’en citer que trois :

  • Les individus incompétents tendent à effectuer des tâches à faible valeur ajoutée : réunions, colloques, séminaires, conférences…
  • Du fait qu’un manager incompétent ne peut quitter son poste, c’est la sous-hiérarchie qui se substitue généralement à son rôle.
  • Afin de palier au fait que les postes stratégiques ne soient occupés par des incompétent, les organisations recourrent à la « sublimation percutante ». La manœuvre consiste à accorder à une personne incompétente une promotion vers un poste plus prestigieux en apparence, mais à responsabilité très inférieure. 

Validations et critiques

On peut noter que le principe de Peter a fait l’objet de recherches universitaires qui ont étudié sa validité par modélisation ou par confrontation à des cas réels, certaines concluant à sa validité complète ou partielle. 

On peut citer plusieurs exemples :

  • Un article de l’économiste d’Edward P. Lazear de l’Université Stanford paru dans le Journal of Political economy de 2004,
  • Un article de 2006 rédigé par Tim Barmby traitant de la perte de productivité à la suite de promotions.
  • Un étude de James Ike Schaap en 2011 relatant une enquête réalisée sur des entreprises américaines

A l’opposé, les détracteurs jugent le principe de Peter trop simpliste à cause de sa nature trop générale mais encore par la présence d’a priori, notamment le fait que les promotions sont accordées uniquement sur la base de la compétence.

Quoiqu’il en soit et pour aller plus loin, on peut citer une version aggravée et humoristique du principe de Peter : la Loi de Dilbert.

« Les gens les moins compétents sont systématiquement affectés aux postes où ils risquent de causer le moins de dégâts : ceux de managers. »

Conclusion

Le principe de Peter est une sorte de règle sur les organisations hiérarchiques qui met en évidence le syndrome de la promotion. Ce principe stipule que « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence », avec pour corollaire que « avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité ».

Ressources :

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    L’appel à l’autorité – 10 stratégies

    Comment faire passer son message avec autorité ? Découvrons une dizaine de stratagèmes. C’est parti ! 

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    L’expérience de Milgram – la soumission à l’autorité

    Au début des années 1960, le psychologue Stanley Milgram démontre l’influence de l’autorité sur nos comportements.

    A travers son étude, il mesure le degré d’obéissance de plusieurs sujets. Ces derniers devaient envoyer des chocs électriques à un humain sur ordre du responsable de l’expérience.

    Le niveau de soumission est tel que la plupart des gens ont octroyé des décharges potentiellement dangereuses. 

    L’expérience de Milgram démontre notre tendance à obéir aveuglément aux figures d’autorité. (lien vers l’article)

    Ce biais est un puissant levier à exploiter pour influencer les comportements.

    Appel à l’autorité – Employer des références faisant autorité

    Une des clés consiste à faire illusion en utilisant une référence d’autorité pour appuyer ses propos. Découvrons plusieurs de ces subterfuges qui utilisent des biais cognitifs ou constructions sociales.

    L’argument d’autorité

    Ex : Tu dois prendre ton médicament car le médecin te l’a conseillé.

    L’objectif est d’argumenter en se contenant d’invoquer une figure autorité de manière à faire reposer la valeur du propos sur son origine plutôt que sur le véritable argument. 

    Voici d’autres exemples :

    • Le climat se réchauffe car la communauté scientifique le confirme
    • Notre politique économique porte ses fruits car une étude de l’INSEE le démontre
    • Comme l’a dit ma conseillère d’orientation, j’ai les capacités pour faire une école d’ingénieur

    La raison du plus fort.

     

    Ex : Nous devons soutenir l’Ukraine car si nous n’intervenons pas la Russie risque de nous attaquer. 

    L’objectif est de faire à appel à la force ou à la peur pour faire accepter une conclusion

    D’autres exemples :

    • Tu dois accepter cette mission, sinon nous te licencions en faisant jouer la clause de mobilité.
    • Si vous ne réglez pas deux loyers d’avance, nous louons cet appartement à un autre candidat.
    • Si vous ne faites pas barrage, nous risquons de revenir aux pires heures de notre histoire.

    La raison du plus riche / la raison du plus pauvre

     Le but consiste à prétendre qu’une conclusion est vraie uniquement parce que son sujet est riche ou à réussi.  Un tel argument sous-entend aussi que l’avis des personnes qui ont moins de succès ont forcément moins de valeur.

     Exemples :

    • Qu’est-ce que t’en sais, tu ne gagnes pas assez d’argent pour t’acheter une maison décente
    • Un film avec un tel budget et une telle affiche est forcément une réussite

    Par opposition, un autre stratagème consiste à invoquer la raison du plus pauvre. C’est-à-dire, prétendre à une conclusion vraie uniquement parce que le sujet de l’argument est pauvre.

    Exemple : 

    • Le peuple a forcément raison car les gens d’en bas sont plus proches de la réalité.

    La raison de la majorité

    Ex : « Dieu doit exister puisque la majorité des humains y croient depuis des millénaires. »

    L’appel à la popularité est largement répandu. L’idée est qu’un argument est forcément valable si un nombre important de personnes le considère comme vrai.

    Deux dictons illustrent parfaitement la limite de ce procédé fallacieux : 

    • « Si tout le monde fume, c’est que ça ne doit pas être trop mauvais ». 
    • « Des milliards de mouches ne peuvent pas se tromper, mangez de la merde ! »  — dicton

    Trois autres sophismes moins courants  

    • Argument par la foi : « C’est forcément vrai, puisque c’est écrit dans tel livre sacré. »
    • L’argument de la nouveauté : donner raison aux arguments les plus nouveaux ou qui semblent les plus modernes. Ex : « Le nouveau ministère sera plus efficace grâce à sa réorganisation ».
    • L’appel à la tradition :  prôner que l’ancienneté d’une théorie ou d’une assertion étaye sa véracité. Ex : Le mariage entre un homme et une femme est une tradition depuis des milliers d’années. Pour cette raison, nous ne pouvons pas autoriser le mariage gay.

    Pour finir, on peut rappeler que l’appel à l’autorité peut prendre différentes formes : 

    • Utiliser l’image d’un scientifique pour appuyer les qualités d’un produit
    • Citer des références en fin de publication pour appuyer le sérieux de ses propos
    • Faire appel à une célébrité, pour améliorer la qualité perçue d’un produit, même si le domaine d’expertise de la célébrité n’a aucun rapport avec le sujet

    Conclusion 

    L’appel à l’autorité est un puissant levier pour faire passer un message. Il existe des tas de subterfuges pour faire illusion en utilisant une référence qui fait autorité pour appuyer ses propos. De nombreux stratagèmes s’en inspirent et s’appuient sur des biais cognitifs ou constructions sociales.

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    Le cavalier et l’éléphant (les deux vitesses de la pensée)

    Savez-vous pourquoi nous avons du mal à arrêter de fumer, éviter les achats compulsifs ou encore se lever lorsque l’alarme nous réveille ? Découvrons une métaphore inspirante pour expliquer ces comportements grâce à l’image du cavalier et l’éléphant. C’est parti !

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    Le cavalier et l’éléphant

    Imaginez un cavalier sur le dos d’un éléphant. Lequel dirige ? Le cavalier qui tient les rênes ou l’animal ?

    Si l’on y réfléchit, le contrôle du cavalier sur le pachyderme est limité.

    Si l’éléphant décide subitement de se diriger vers une source de nourriture. Le cavalier ne pourra pas lutter.

    Les deux systèmes de la pensée

    Notre cerveau est comme le cavalier et l’éléphant. Il se compose de deux parties indépendantes : un système 1 rapide et intuitif (l’éléphant) et un système 2 calme et rationnel (le cavalier).

    Le système 1 est gouverné par les émotions. Il recherche le plaisir et les gratifications immédiates. C’est notre côté émotionnel.

    Le problème est que cet « éléphant » est fainéant et capricieux. Il recherche les récompenses à court terme : rester dans le canapé à regarder une série, ouvrir et dévorer un paquet de chips, ou encore acheter l’objet qui nous fait envie …

    A l’opposée, la force du système 2 (le cavalier) est son habileté à se projeter dans le temps, planifier et réfléchir. Il tend à privilégier les comportements qui nous seront bénéfiques sur le long terme.

    • Économiser pour avoir un capital de sécurité lors d’un coup dur
    • Faire du sport pour avoir un corps athlétique
    • Travailler pour gagner de l’argent

    Cette dualité entre les deux vitesses de la pensée a été conceptualisée à plusieurs reprise

    • Platon prenait l’allégorie de l’attelage ailé avec le coché de la raison, le cheval noir et le cheval blanc. Source : Wikipedia – Chariot Allegory
    • Freud utilisait les notions de “id”, “égo” et “super égo” 
    • Le concept de Système 1 / Système 2 est aussi mis en évidence par le psychologue et économiste Daniel Kahneman

    Bref, la métaphore que l’on peut retenir est que notre côté émotionnel est un Éléphant et notre côté rationnel son Cavalier.

    La dualité : cohabitation impossible ?

    Dans bien des situations, nos émotions dominent notre cavalier puisque nous avons tendance à privilégier le plaisir à court terme en écoutant l’éléphant plutôt que les bénéfices à long terme qu’exige le cavalier :

    Nous préférons :

    • Rester dans le lit au lieu de se lever pour attaquer sa journée
    • Rompre son régime en dévorant une friandise après quelques jours d’effort
    • Dépenser immédiatement pour se faire plaisir plutôt que d’économiser et d’investir son argent pour en profiter plus tard
    • Regarder une série plutôt que d’aller à sa séance de sport.

    En fait, il nous est difficile de consentir à un sacrifice sur le court terme pour espérer un gain sur le long terme.

    Dit autrement, les comportements qui imposent des sacrifices échouent car le cavalier ne peut pas retenir l’éléphant suffisamment longtemps.

    Faire travailler le cavalier et l’éléphant ensemble

    On a trop souvent tendance à penser que l’on doit privilégier l’un ou l’autre / le contrôle à l’instinctif / le système 1 par rapport au système 2.

    Pourtant, l’éléphant et le cavalier devraient travailler ensembles car ils ont tous les deux des forces qui compensent les faiblesses de l’autre :

    • L’éléphant (système 1) est instinctif, impulsif et agit sans trop réfléchir. Par contre, il avance et progresse sans trop d’effort.
    • A l’inverse, le cavalier (système) est très réfléchi. Ses décisions sont souvent bénéfiques mais il tend à faire du sur place.

    Finalement, la clé est d’allier la réflexion du cavalier et l’énergie de l’éléphant. Le cavalier fournit le planning et la vision long terme et l’éléphant agit. Le rôle du cavalier est de donner une direction qui va motiver l’éléphant à agir.

    Enseignements et pratiques

    James Clear propose plusieurs pistes dans son livre Atomic Habits pour allier les deux :

    • Associer une action plaisante (souhaitée par le système 1) à un comportement long terme (souhaitée par le système 2 ). Exemple :  connecter son vélo d’appartement à son téléviseur de manière à être en mesure de regarder Netflix que si l’on pédale.
    • Conditionner l’éléphant en lui faisant effectuer une tâche déplaisante propre au système 2 mais en lui offrant une récompense s’il y parvient à la terminer. Exemple : s’autoriser une partie de jeu vidéo après avoir effectué ses tâches quotidiennes
    • Apprêter son environnement pour limiter les dérives de l’éléphant : 
      • mettre une corbeille de fruit à la place du bol de cookies. 
      • Utiliser de plus petites assiettes pour réduire les quantités.
      • Supprimer les jeux ou les applications sur son smartphone pour ne pas procrastiner.

    Conclusion

    On peut retenir que nous sommes confronté à deux vitesses de la pensée :

    • le système 1 / l’éléphant : rapide et intuitif
    • le système 2 / le cavalier : lent et réfléchi

    Pour tirer profit de cette dualité, il convient d’allier la réflexion du cavalier avec l’énergie de l’éléphant.

    Sources

      Résumé du livre – Système 1 système 2 de Daniel Kahneman : Lien vers l’article

      Livre The Happiness Hypothesis. – Virginie Jonathan Haidt  (lien affilié)

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    La théorie de Campbell – Le voyage du héros

    Découvrons une stratégie pour être plus impactant dans son discours. Cette technique porte sur le concept du monomythe développé par le professeur Joseph Campbell. C’est parti pour quelques explication

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    La théorie de Campbell

    Un héros quitte le monde ordinaire pour s’aventurer dans une région merveilleuse et surnaturelle : des forces fabuleuses y sont rencontrées et une victoire décisive y est gagnée. Le héros rentre de cette mystérieuse aventure avec le pouvoir de faire des miracles pour le reste de l’humanité.

    Ce schéma narratif fait penser à de très nombreuses œuvres :

    • l’aventure de Frodon dans le seigneur des anneaux
    • l’épopée grecque du voyage d’Ulysse
    • la trame des différents arcs du manga One Piece

    En fait, un grand nombre d’histoires s’inspire d’une même structure narrative que l’on appelle “le voyage du héros”.

    C’est Joseph Campbell, un mythologue, professeur et écrivain américain, qui développe le concept du monomythe à partir des années 1940.

    La théorie de Campbell énonce que chaque récit suit généralement le même schéma narratif universel.

    La structure du monomythe – Le voyage du héros

    Le voyage du héros se structure en plusieurs temps

    1. la situation initiale
    2. la découverte qui pousse le héros à l’aventure
    3. les péripéties qui obligent le héros se transformer
    4. la résolution qui donne lieu à une morale

    Dragon Ball et la théorie de Campbell

    Par exemple, on retrouve ce schéma narratif dans la série Dragon Ball Z, notamment lors de la saga avec Boo ;

    1. La situation initiale : Les personnages vivent en paix et vaguent à leurs occupations.
    2. La découverte fabuleuse qui pousse le héros à l’aventure : Un sorcier apparaît dans le but de ressusciter le terrible démon : Boo.
    3. Les péripéties qui obligent le héros à se transformer : Les héros tentent de l’en empêcher mais le démon est libéré et ils sont obligés de l’affronter. Les héros doivent alors évoluer et se surpasser pour faire face aux différentes transformations du monstre.
    4. La chute de l’histoire donnant lieu à une morale : Finalement Boo est vaincu et l’humanité est sauvée grâce à l’aide de tous.

    La théorie de Campbell au cinéma

    Le voyage du héros est fréquemment utilisé comme technique d’écriture en littérature ainsi qu’au cinéma pour concevoir des scénarios. 

    Lors d’une conférence de presse à New York en 1999, George Lucas a admis s’en être inspiré pour sa trilogie de science-fiction Star Wars.

    Times Film Critic (1999) à New York. « Yes, I consider him a mentor. He was an amazing scholar and an amazing person. When I started doing Star Wars, I re-read Hero with a Thousand Faces. After Return of the Jedi, somebody gave me a tape of one of his lectures. I was just blown away by that. He was much more powerful as a speaker than he was as a writer. »

    La théorie de Campbell dans les discours 

    Dans son livre, votre empire dans un sac à dos, Stan Leloup explique que le modèle de Campbell colle aussi comme un gant aux meilleurs pitchs de vente.

    En adaptant légèrement la structure on obtient : « Vous avez un problème qui vous dérange tous les jours. Quittez votre réalité habituelle et achetez mon produit, aux capacités miraculeuses. Votre vie quotidienne en sera transformée et tout sera possible pour vous. »

    On retrouve quasiment la même schéma que la théorie de Campbell puisqu’on a :

    1. la situation initiale : le problème
    2. la découverte fabuleuse : La solution
    3. « le héros transformé » : Le résultat
    4. La morale de l’histoire : L’appel à l’action

    L’introduction de Meta faite par Mark Zuckerberg en octobre 2021 suit parfaitement le schéma du voyage du héros :

    1. La situation initiale : Actuellement Facebook est un média social qui vise à connecter les gens.
    2. La découverte fabuleuse : Or le métaverse est la prochaine résolution d’internet. Donc Facebook doit aller au-delà de cette nouvelle frontière
    3. Le héros transformé : Pour cela, l’entreprise ne doit plus se contenter de connecter les gens grâce à son savoir-faire mais elle doit faire en sorte que les gens soient au centre de cette technologie.
    4. La morale de l’histoire : Pour incarner cette vision, Facebook doit devenir Meta

    Source : https://www.youtube.com/watch?v=pjNI9K1D_xo

    Finalement, la structure narrative du monomythe peut être adaptée à toute sorte de discours que ce soit en politique, en marketing, pour faire passer ses messages, même dans le script des vidéos.

    Conclusion

    Joseph Campbell a mis en évidence le concept du voyage du héros. Les textes, récits ou discours qui s’en inspirent peuvent être plus impactant, car le schéma narratif permet de jouer sur l’imagination.  La structure doit être la suivante : Voici le problème … il existe une solution … voici le résultat … pour y arriver voici ce qu’il faut faire.

    Ressources

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    La construction de pyramides – Parabole de l’enrichissement

    Découvrons une histoire inspirante sur la construction de pyramide qui s’inspire d’un récit compté dans le livre L’autoroute du millionnaire de Mj DeMarco. C’est parti !

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    La construction de pyramides

    L’histoire se déroule en Egypte sous le règne d’un grand pharaon. Ce dernier souhaite construire deux pyramides monumentales. Il convoque ses deux jeunes neveux, Osiris et Aton, pour leur confier cette tâche. Il leur explique que s’ils parviennent à achever un édifice seul, ils auront un royaume et une vie luxueuse jusqu’à la fin de leur jour. Osiris et Aton, qui ont tous les deux 18 ans, savent qu’il leur faudra des années pour construire leur pyramide. Mais ils relèvent le défi !

    Aton se met au travail immédiatement. Il traîne lentement des blocs de pierre massifs et les dispose en carré. Au bout de quelques mois, la base de sa pyramide commence à prendre forme. Les habitants se rassemblent autour de son ouvrage et louent ses efforts constructifs. Aton termine les fondations de sa pyramide après un an d’effort. A côté, le terrain d’Osiris reste étrangement vide. Pas une seule pierre n’a été posée. Il n’y a aucune fondation. Aucun marquage au sol. Rien!

    Aton, perplexe, rend visite à Osiris. Ce dernier travaille d’arrache-pied sur un appareil tordu  qui ressemble à une sorte d’instrument de torture. Aton s’exclame : « Que fais-tu Osiris ? Tu es censé construire un édifice pour le Pharaon mais tu passes tes journées à bricoler cette machine ». Osiris esquisse un sourire et dit : « Je suis bien en train de construire une pyramide, laisse-moi tranquille. Aton s’esclaffe et s’en retourne à son chantier. »

    Un an s’écoule encore. La base de la pyramide d’Aton est consolidée et le deuxième niveau est en cours. Cependant, Aton peine dans sa progression. Les blocs sont lourds et il est difficile de les hisser au-dessus des fondations.

    Reconnaissant sa faiblesse, Aton décide de développer sa force physique pour soulever les pierres. Il fait appel aux conseils de l’homme le plus fort d’Egypte en échange d’une rémunération. Aton s’entraîne et ses muscles deviennent plus puissants. Il parvient progressivement à hisser les blocs jusqu’aux niveaux supérieurs. A côté, le terrain d’Osiris reste désespérément vide.

    Une année s’écoule encore. La construction de la pyramide d’Aton avance maintenant à une vitesse d’escargot. La pose d’un bloc aux étages supérieurs prend plusieurs mois et demande d’énormes efforts. Aton continue de s’entraîner au côté de l’homme le plus fort d’Egypte pour développer sa musculature. Il dépense presque tout son argent pour se faire conseiller et se procurer le régime particulier qu’exige sa préparation physique. Néanmoins, Aton estime qu’il lui faudra encore trente ans pour achever sa pyramide. Mais, il se rassure en regardant le terrain d’Osiris toujours vide.

    Et puis un jour, alors qu’il était en train de hisser un lourd bloc jusqu’au sommet de son édifice, Aton entend une grande agitation à proximité. Une foule se forme autour d’Osiris qui arrive au niveau de son terrain avec un machine gigantesque composée d’un enchevêtrement de portiques, de roues, de leviers et de cordes. En l’espace de quelques temps, Osiris commence à déplacer les lourds blocs de pierre grâce à son ingénieux système. Sans le moindre effort, la machine soulève les blocs les uns après les autres et les met en place côte à côte, en douceur. 

    En un an, Osiris atteint le même stade de construction que la pyramide voisine à quelques pas. Aton est anéanti. Il a passé des années à soulever de gros blocs pendant qu’Osiris construisait une machine pour le faire à sa place. Mais au lieu de faire de même, Aton fait le serment de devenir plus fort. Il poursuit son dur labeur pour construire sa pyramide pendant qu’Osiris continue d’actionner la manivelle de sa machine. 

    Osiris achève sa pyramide à 26 ans. Le pharaon est satisfait et tient sa promesse. Osiris se retrouve à la tête d’un royaume et il n’a plus à travailler un seul jour de sa vie.

    Pendant ce temps, Aton continue de trimer comme il l’a toujours fait. Ne voulant pas reconnaître le défaut de sa stratégie, il continue d’endurer une vie de labeur en choisissant de soulever les blocs grâce à sa force physique. 

    A l’approche de sa trentième année, alors qu’il ne lui reste plus que deux niveaux, Aton meurt prématurément. Il ne connaîtra jamais le repos et la retraite luxueuse qu’il avait tant espérée. 

     

    Source : L’autoroute du millionnaire – MJ DeMarco

     

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    Ellen Langer – l’importance de donner une raison

    Découvrons une astuce pour passer devant tout le monde dans une file d’attente. Cette stratégie s’appuie sur un biais psychologique étudié par la psychologue américaine Ellen Langer. C’est parti pour quelques explications !

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    L’expérience d’Ellen Langer

    En 1977 à l’université d’Harvard, Ellen Langer et son équipe travaillent sur la compréhension du comportement humain.

    Ils mènent une expérience au niveau de la photocopieuse de la bibliothèque du campus où des individus patientent pour pouvoir l’utiliser.

    Des complices de l’expérience ont pour mission de demander aux étudiants de la file s’ils peuvent passer devant eux.

    Trois scénarios sont mis en place :

    • Requête uniquement : les complices formulent la requête suivante : « Excusez-moi, j’ai 5 pages. Puis-je utiliser la photocopieuse svp ? ». Dans ce cas, 60% des sujets acceptent de les laisser passer.
    • Requête avec une raison valable : les complices formulent la même requête accompagnée d’une raison : « Excusez-moi, j’ai 5 pages. Puis-je utiliser la photocopieuse car je suis pressé svp ? ». Dans ce cas 94% des sujets donnaient leur accord.
    • Requête avec une raison insensée : Les complices font la même requête en donnant la raison suivante  « Excusez-moi, j’ai 5 pages. Puis-je utiliser la photocopieuse car je dois faire des photocopies svp ? Dans ce cas, le taux d’acceptation reste à 93%. 

    Que nous apprennent ces résultats ?

    Explications

    L’expérience démontre l’influence d’une justification sur nos comportements. On remarque qu’à partir du moment où les requêtes sont justifiées, le taux de réussite passe de 60% à plus de 90%. 

    Mais le plus intéressant est que le taux de succès reste le même, peu importe la justification. Dans le second scénario, le complice explique qu’il est pressé : sa requête a du sens. Par contre dans le troisième cas, la raison évoquée n’apporte rien : le fait d’utiliser la photocopieuse pour faire des photocopies tombe sous le sens.

    C’est comme demander à des gens patientant à la caisse d’un supermarché si on peut leur passer devant en leur expliquant qu’on a besoin de payer ses courses.

    Quoiqu’il en soit, le fait de se justifier (même en donnant une raison absurde) augmente les chances de succès. Bien sûr, la stratégie reste valable tant que la justification reste cohérente par rapport à la situation.

    Ellen Langer mène d’autres expériences sur le sujet et publie ses résultats dans le Journal of Personality and Social Psychology.  

    source (lien vers l’étude) : https://www.researchgate.net/publication/232505985_The_mindlessness_of_ostensibly_thoughtful_action_The_role_of_placebic_information_in_interpersonal_interaction

    Les enseignements 

    L’expérience d’Ellen Langer apporte plusieurs enseignements sur le comportement humain.

    L’importance de donner une raison

    Comme l’explique Robert Cialdini dans son bestseller Influence et Manipulation : les gens aime avoir des raisons pour ce qu’ils font. C’est pourquoi il vaut mieux expliquer le pourquoi de ses requêtes. L’utilisation des termes « car » « parce que » ou « afin de » dans une phrase sont donc de puissants outils de persuasion.

    Lien vers mon résumé du livre Influence et Manipulation de Robert Cialdini : https://misterfanjo.com/index.php/2018/08/22/influence-et-manipulation-robert-cialdini-projet-p04-resumes-de-livre/

    Oser demander

    Lorsqu’on prend du recul sur les chiffres de l’expérience d’Ellen Langer, on constate que même sans invoquer de raison, les complices de l’expérience parviennent à obtenir un taux d’acceptation pour leur requête de 60%. La leçon simple que l’on peut en tirer est qu’il ne faut pas hésiter à demander. 

    Toujours remettre en question les raisons que l’on nous donne et que l’on se donne 

    Ellen Langer démontre que les justifications influencent nos comportements et que notre cerveau tend à se satisfaire de n’importe quelle raison (bonne ou mauvaise).

    Or parfois on se contente de se trouver une excuse pour justifier de mauvais choix :

    • fumer car on est stressé
    • annuler sa séance de sport car on est fatigué
    • reporter une tâche car on a en une autre plus urgent à faire

    Pour éviter de se faire manipuler, il convient de prêter attention aux justifications que l’on nous donne et surtout celle que l’on se donne

    Conclusion

    La psychologue Ellen Langer a mis en évidence le fait que les justifications influencent nos comportements même si les raisons invoquées sont absurdes.

    Ainsi, on peut retenir :

    • il est préférable d’exprimer une requête en donnant une raison car elle a plus de chance d’aboutir
    • Il convient d’être vigilant sur les raisons que l’on nous donne et qu’on se donne à soi-même.

    Ressources

     

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