L’Effet de Halo – Biais de perception

Cet article a pour but de présenter un biais de perception appelé l’effet de Halo.

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Qu’est-ce que l’effet Halo ?

L’effet de halo (ou effet de notoriété) correspond au fait de présumer des caractéristiques d’un individu, d’un objet ou d’une marque seulement à partir de la première impression dégagée.

Illustrons ce concept avec un exemple, si un conférencier fait une bonne première impression en montant sur scène alors les gens auront tendance à interpréter favorablement ce qu’il va dire ou faire. À l’inverse, si la première impression est mauvaise, alors les gens seront plus enclins à le juger sous un prisme négatif.

Autrement dit, l’effet de Halo est la tendance à rendre plus positives (et inversement plus négatives) certaines caractéristiques d’une personne, d’un groupe, d’une marque, etc., à partir d’une de ses caractéristiques que l’on avait préalablement jugée positive (ou, inversement, négative).

Ce biais de perception a été mis en évidence de manière empirique par  Edward Thorndike en 1920 puis démontré par Solomon Asch en 1946.

De nombreuses autres études relèvent cet effet. Par exemple, dans le Journal de la psychologie appliquée (Journal of Applied Psychology), les auteurs démontrent que les personnes attirantes physiquement ont tendance à être considérées comme plus intelligentes que la moyenne. Source : https://doi.apa.org/doiLanding?doi=10.1037%2Fa0015497

Les leviers de l’effet de Halo 

On peut retenir que la première impression contribue fortement à l’image générale que l’on va avoir d’un individu. Plusieurs attributs ont donc une influence sur l’effet Halo : 

  • La tenue vestimentaire. Une étude montre qu’un employé en costume-cravate sera davantage perçu comme un supérieur hiérarchique ayant de l’autorité, contrairement à un employé portant un jeans et un t-shirt (source : https://www.penserchanger.com/effet-de-halo)
  • Le physique. Une étude dans le domaine judiciaire met en évidence que les

jurés tendent à donner des peines plus légères aux accusés attirants physiquement et inversement ils décernent des peines plus lourdes aux personnes laides. (sources : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/0092656674900440?via%3Dihub)

  • Le comportement. Un professeur chaleureux et souriant au premier abord aura plus de chance d’être apprécié car ses étudiants et ses collègues car ils le jugeront sous un prisme positif. (source : https://content.apa.org/record/1979-23612-001)

Techniques tirant profit de l’effet Halo

On peut noter que de nombreuses techniques tirent profit de l’effet de Halo.

Dans le domaine du marketing, les publicitaires font appel à des figures médiatiques pour profiter de leur notoriété. En faisant intervenir une célébrité dans une publicité, la marque joue sur le biais de perception. La réputation qu’à la figure médiatique auprès du public va se répercuter sur l’image du produit et de la marque (Georges Clooney avec Nespresso ou Charlize Theron avec Dior)

Il est aussi possible de s’appuyer sur l’effet de Halo pour influencer les réponses des gens. Par exemple, si l’on vous pose la question, êtes-vous prêt à lutter contre le réchauffement climatique ? et que l’on vous demande ensuite : Seriez-vous prêt à acheter une voiture électrique pour réduire vos dépenses énergétiques ? Il y a de grandes chances que vous répondiez favorablement aux deux questions. A la première question, les gens auront tendance à se positionner comme défenseurs de l’environnement. Puis pour rester cohérent vis-à-vis de l’image qu’ils viennent de se dresser, ils risquent de répondre positivement à la seconde. La première question donne ainsi un cadre qui conditionne la réponse à la seconde interrogation.

Pour profiter de l’effet Halo dans les relations sociales, il convient de s’efforcer de faire une bonne première impression. Ainsi lors d’un premier contact, il vaut mieux 

  • Sourire pour paraître sympathique      
  • Engager la conversation sur une note positive
  • Eviter de parler des défauts ou critiquer

Conclusion

L’effet de Halo correspond au fait de présumer des caractéristiques d’un individu, d’un objet ou d’une marque seulement à partir de la première impression dégagée.

Sources

Articles :

 Vidéos :

  • Vidéo L’effet de Halo — Crétin de cerveau ! #1, chaîne ScienceEtonnante : https://www.youtube.com/watch?v=xJO5GstqTSY&ab_channel=ScienceEtonnante

 

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Le biais de confirmation

Cet article a pour but de présenter un biais cognitif appelé : le biais de confirmation. 

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Le biais de confirmation

*Le biais de confirmation est la tendance à privilégier les informations confirmant nos idées préconçues ou ses hypothèses et/ou à accorder moins de poids aux hypothèses et informations jouant en défaveur de nos conceptions. *Définition de Wikipedia.

Par exemple, durant un débat politique, les gens ont tendance à mémoriser les arguments qui vont dans le sens de leurs opinions et occulter ceux qui les contredisent.

En fait inconsciemment, nous privilégions les informations qui confirment nos idées et croyances personnelles tout en négligeant celles qui les invalident.

Pourquoi le biais de confirmation ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce comportement :

  • La peur de la dissonance cognitive. Nous détestons être dans l’erreur. Pour éviter que nos croyances, pensées ou comportements entrent en contradiction, nous accordons plus de poids aux éléments qui vont dans le sens de ce que nous croyons, pensons et faisons.
  • Notre réticence au changement. La construction d’une opinion requiert un effort intellectuel conséquent. Le processus pour se forger un avis prend du temps car il nécessite de collecter des preuves et de les confronter. Or en ne sélectionnant que les informations qui valident nos idées, on évite de rentrer dans débat intérieur qui risquerait de nous faire changer de point de vue.
  • Difficulté à adopter une démarche de réfutation. Pour renforcer une croyance nous pouvons :
    • accumuler les informations qui la confirment
    • démontrer que les thèses contraires sont fausses. 

Or notre cerveau a beaucoup de mal à utiliser le deuxième type de raisonnement qui consiste à réfuter les hypothèses contraires. De ce fait, nous avons pris l’habitude d’adopter principalement une démarche pour corroborer nos opinions.

Les conséquences du biais de confirmation

Le biais de confirmation peut contribuer à un excès de confiance dans nos croyances personnelles. Il peut ainsi engendrer plusieurs conséquences néfastes.

  • dans le domaine scientifique, il a été constaté que les experts tendent à attacher plus de crédits aux faits qui valident leurs hypothèses. Un chercheur de l’University Collegue de Londres, Itiel Dror, s’est intéressé aux méthodes de la police scientifique. Il a démontré que les analyses des experts sont biaisées par leurs opinions. Plutôt que de chercher à travers tous les éléments de preuve pertinents, ils ont tendance à se focaliser uniquement sur les preuves qui valident leurs hypothèses (plutôt que ce qu’il se passerait si elle était fausse). (source : https://www.researchgate.net/publication/324606579_Biases_in_Forensic_Experts)
  • dans le domaine de l’investissement, nous pouvons aussi être aveuglé par le biais de confirmation. Si l’on attache trop d’importance aux informations qui confirment nos théories tout en mettant de côté celles qui les invalident, on risque d’effectuer un investissement désastreux.
  • dans le domaine médiatique, nous suivons en général les médias qui confirment nos opinions politiques. On observe une corrélation entre l’orientation politique des journaux et les intentions de votes des lecteurs. Une étude de l’IFOP sur la présidentielle de 2012 montre que les lecteurs du journal le Figaro (un journal plutôt orienté à droite) envisageaient majoritairement de voter pour Nicolas Sarkozy. Et inversement la majorité des lecteurs de Libération (un journal situé à gauche) comptaient voter pour François Hollande.

L’influence des réseaux sociaux

Dernier point, on peut noter que les réseaux sociaux accentuent l’impact du biais de confirmation. Les différentes plateformes nous proposent constamment du contenu en lien avec nos centres d’intérêts et opinions. De ce fait, nous sommes noyés par des informations qui confirment nos croyances et nous avons difficilement accès aux opinions contraires.

Malheureusement, il n’existe pas de technique précise pour éviter de tomber dans ce biais psychologique. Néanmoins, je pense qu’une des clés consiste à prendre conscience de ce biais et à entraîner son esprit critique. Pour ce faire, on peut développer ses capacités de raisonnement, s’intéresser aux opinions adverses et devenir un bon sceptique.

Conclusion

Le biais de confirmation est notre tendance à privilégier les informations qui valident nos opinions et occulter celles qui les invalident. Ce biais peut contribuer à l’excès de confiance dans nos croyances personnelles. Le fait d’en prendre conscience et le fait de développer son esprit critique peuvent être des armes pour s’en prémunir.

Sources

► Articles :

  • Recherches Itiel E Dror : https://www.researchgate.net/publication/324606579_Biases_in_Forensic_Experts
  • Journaux et orientation politique

► Vidéos :

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L’effet de primauté et l’effet de récence

Dans cet article, nous allons découvrir deux biais cognitifs appelés l’effet de primauté et l’effet de récence. Nous verrons également quatre techniques pour en tirer profit. 

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Effet de primauté et effet de récence

L’effet de primauté est la tendance à se souvenir plus facilement des premières informations auxquelles on est confronté. Ce biais est en lien avec notre sensibilité à la première impression. Par exemple, l’élève qui arrive en retard le jour de la rentrée des classes a toutes les chances d’être catalogué comme « le retardataire » toute l’année, même s’il est ponctuel le reste du temps. En fait, nous nous fions davantage à l’information reçue en premier. 

L’effet de récence est la tendance à se souvenir plus facilement des dernières informations auxquelles on a été confronté. Par exemple, les arguments présentés à la fin d’un discours ont généralement plus d’impact que ceux émis au milieu. C’est en partie pourquoi les hommes politiques préfèrent intervenir en dernier lors d’un débat. 

Expériences sur l’effet de primauté et effet de récence

Plusieurs expériences démontrent ces biais cognitifs

Asch (1946)

En 1946, le psychologue Solomon Asch étudie l’effet de primauté. L’une de ses expériences consiste à décrire un personnage aux participants à l’aide de plusieurs adjectifs (« envieux, têtu, critique, impulsif, travailleur et intelligent »). Il recueille ensuite leur impression sur ce personnage. La particularité est que les adjectifs sont toujours les mêmes, seul l’ordre change. Les résultats montrent que le premier mot de la liste est déterminant quant à l’impression laissée. S’il est positif, l’opinion sur le personnage est favorable. Et inversement, si l’adjectif est négatif, l’impression laissée est plutôt mauvaise.

Bennet Murdock (1962)

En 1962, une étude menée par le psychologue américain Bennet Murdock illustre aussi ces deux biais. L’expérience consiste à faire apprendre une liste de 10 à 40 mots aux participants. Les mots sont annoncés les uns à la suite des autres avec un intervalle de temps de 1 à 2 seconde. A la fin de la diffusion, les sujets de l’étude sont invités à noter les mots dont ils se souviennent. Une nouvelle fois, les résultats montrent que les candidats se rappellent davantage des mots présentés au début et à la fin.  

Postman & Philips (1965) et Glanzer & Cunitz (1966)

En 1966, d’autres psychologues confirment ces résultats à travers leurs propres expériences. Ils donnent une même liste de mots à deux groupes de participants. Comme dans l’expérience de Murdock, les candidats sont invités à se souvenir d’un maximum de mots. Par contre, les sujets du deuxième groupe doivent exécuter une tâche supplémentaire (comme compter de trois en trois durant 30 secondes) avant de noter les mots dont ils se souviennent. Les résultats montrent une fois de plus que le premier groupe se souvient davantage des premiers et derniers mots de la liste. Par contre, les participants du second groupe se rappellent uniquement des premiers mots.  

L’expérience met en évidence que l’effet de primauté est lié à la mémoire long terme et l’effet de récence fonctionne grâce à la mémoire court terme.

 

Applications pour tirer profits de l’effet de primauté et l’effet de récence

  • Planifier un entretien ou un rendez-vous sur le premier ou dernier créneau pour être plus impactant. Par exemple, dans le cas d’un entretien professionnel, le recruteur aura davantage tendance à se souvenir du premier et dernier candidat à cause de l’effet de primauté et l’effet de récence.
  • Sourire au premier contact pour paraître sympathique et faire une bonne première puis terminer un échange sur une note positive.
  • Utiliser la technique du “sandwich” pour faire une critique. Cette astuce consiste à envelopper sa remarque entre deux commentaires positifs.
  • Passer le message le plus important dans l’introduction et la conclusion car, c’est le temps d’un discours que l’on retient le mieux. 

Conclusion

L’idée principale à retenir est que l’on a tendance à davantage se souvenir des premières et dernières informations auxquelles on est confronté. C’est ce que l’on appelle l’effet de primauté et l’effet de récence.

Sources 

► Wikipedia : 

► Blog la toupie : http://www.toupie.org/Biais/Effet_primaute.htm

► Blog verywellmind : https://www.verywellmind.com/understanding-the-primacy-effect-4685243

► Youtube : Serial Position Effect (Primacy + Recency Examples) (chaine : Practical Psychology : https://www.youtube.com/watch?v=jEUoQVN80Jw&ab_channel=PracticalPsychology

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Le conditionnement opérant (expériences de Thorndike et Skinner)

Cet article a pour but de présenter le concept de conditionnement opérant en l’illustrant par des expériences étonnantes réalisées sur le sujet. Nous verrons ensuite les enseignements que l’on peut en tirer. 

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Le conditionnement opérant

L’idée derrière le concept de conditionnement opérant est que la fréquence d’apparition de nos comportements est conditionnée par leurs conséquences. Autrement dit, il s’agit de notre tendance à reproduire les comportements ayant des conséquences positives et inversement, abandonner les conduites qui procurent des stimulations désagréables. Cette loi peut paraître évidente aujourd’hui, mais à l’époque les premières découvertes sur le sujet étaient une grande avancée.

 

La contribution de Edward Thorndike

Le psychologue américain  Edward Thorndike a été un précurseur dans le domaine du comportementalisme. Il est connu pour  ses recherches sur l’intelligence animale et la psychologie de l’éducation.

Dans l’une de ses expériences, il étudie le comportement des chats. Le procédé est simple, le psychologue enferme des félins dans une cage et il chronomètre le temps qu’ils mettent pour sortir. Pour s’échapper, les chats doivent appuyer sur un levier qui actionne l’ouverture d’une trappe.

Au départ, les animaux actionnent le mécanisme accidentellement. Ils sortent donc au bout d’un temps relativement long. Puis au fur et à mesure que l’expérience est reconduite, les chats gagnent en rapidité. Après une trentaine de tentatives, ils actionnent le levier et sortent de la cage en seulement quelques secondes.

Cette expérience illustre le conditionnement opérant → Tout comportement ayant des conséquences bénéfiques est susceptible de se reproduire et d’être assimilé.

 

Le goût de la récompense (Burrhus Frederic Skinner)

Influencé par le travail d’Edward Thorndike, Burrhus Frederic Skinner (un autre psychologue américain) a mis en place un autre système pour étudier le conditionnement opérant. Grâce à un dispositif de sa conception : la boîte de Skinner, il étudie le comportement des rats.

  • Lot 1 : Les animaux reçoivent de la nourriture lorsqu’ils actionnent le levier de la boîte. Le psychologue constate alors que les rats prennent l’habitude d’activer le mécanisme pour recevoir la récompense.
  • Lot 2 :  Les rats subissent un choc électrique lorsqu’ils actionnent le levier. Dans ce cas, on observe une diminution de la probabilité d’apparition du comportement. Les animaux cessent d’activer le mécanisme. 

Cette expérience montre une fois de plus que les comportements qui procurent des stimulations agréables, on tendance à se renforcer alors que les comportements aux conséquences négatives tendent à être abandonnés.

Conditionnement opérant et comportement humain

On peut noter que le phénomène s’observe dans le processus d’apprentissage des humains. Il peut expliquer un grand nombre de nos comportements et habitudes : Par exemple :

  • Le grignotage : Notre tendance à vouloir manger toute nourriture appétissante qui se trouve sur notre chemin. Au cours des siècles, nous avons assimilé que ce comportement est bénéfique. En grignotant, le corps emmagasine de l’énergie.
  • L’addiction aux jeux vidéo. Les jeux nous procurent des stimulations positives qui nous incitent à y rejouer notamment grâce aux systèmes de progression et récompenses.
  • La paresse. Notre tendance à préférer flemmarder sur le canapé plutôt que de travailler. Nous privilégions les comportements qui nous permettent d’économiser de l’énergie. C’est aussi pourquoi, on préfère éviter les activités qui demandent des efforts intenses …   
  • On évite aussi de reproduire les comportements qui nous ont procuré un sentiment négatif comme de la gêne, de la honte mais aussi ceux qui ont été à l’origine d’une douleur, comme mettre la main sur une plaque chauffante……

Tirer profit du conditionnement opérant

Dans son livre Atomic Habits, James Clear propose une manière intéressante de tirer profit du conditionnement opérant, notamment pour construire un solide système d’habitude. L’idée est d’associer une habitude que l’on souhaite mettre en place à un comportement qui amène une conséquence satisfaisante. Et au contraire, il faut associer les habitudes que l’on souhaite supprimer avec des comportements aux conséquences négatives. Voici quelques exemples :

  • Pour se remettre au sport plus facilement, on peut pratiquer une activité physique tout en regardant une série que l’on apprécie
  • Pour prendre l’habitude d’économiser de l’argent : on peut s’autoriser une dépense pour se faire plaisir, dès que l’on parvient à économiser un certain montant
  • Pour arrêter de fumer, on peut s’engager à donner de l’argent à un proche à chaque fois qu’il nous surprend entrain de fumer.

 

Conclusion

L’idée derrière le concept de conditionnement opérant est que la fréquence d’apparition de nos comportements est conditionnée par leurs conséquences. Nous avons tendance à renforcer les comportements qui procurent des stimulations positives et à abandonner les comportements qui ont des conséquences désagréables. 

Sources 

 

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L’effet Barnum – biais cognitif

Cet article a pour but de présenter un biais cognitif appelé l’effet Barnum.

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L’effet Barnum : biais cognitif

L’effet Barnum aussi appelé “effet Forer”, désigne un biais cognitif. Il s’agit de notre tendance à considérer des énoncés généraux sur la personnalité, généralement positifs, comme s’appliquant à soi.

L’expérience du psychologue Bertram Forer

En 1948, le psychologue américain Bertram Forer soumet ses étudiants à un test de personnalité. Après leur avoir fait compléter un questionnaire, il leur délivre à chacun une description de leur personnalité en se basant sur leurs réponses. Les sujets de l’étude sont alors invités à noter la pertinence de cette analyse sur une échelle de 0 (médiocre) à 5 (exactement conforme). Les résultats montrent que la majorité des élèves ont trouvé leur description fidèle à leur personnalité.

Alors que, l’exercice était truqué. Le psychologue remettait exactement la même description à chaque étudiant (sans s’appuyer sur leurs réponses au questionnaire). Voici un extrait de cette description :

“Vous avez besoin d’être aimé et admiré, et pourtant vous êtes critique avec vous-même. Vous avez certes des points faibles dans votre personnalité, mais vous savez généralement les compenser. Vous avez un potentiel considérable que vous n’avez pas encore utilisé à votre avantage. À l’extérieur vous êtes discipliné et vous savez vous contrôler, mais à l’intérieur vous tendez à être préoccupé et pas très sûr de vous-même.”

L’expérience a été reconduite plusieurs fois, notamment par les psychologues Henri Broch, I. W. Kelly ou  D. H. Dickson et les résultats observés furent similaires. En fait, ces études démontrent notre tendance à considérer des énoncés généraux sur la personnalité (généralement positifs) comme s’appliquant à soi. C’est ce que l’on appelle l’effet Barnum. 

Pour la petite histoire, ce biais cognitif se nomme ainsi en référence à l’homme de cirque Phineas Taylor Barnum. Ce dernier était réputé pour ses talents de manipulateur et sa technique de “lecture à froid”. Il parvenait à donner l’illusion de décrire parfaitement la personnalité d’un inconnu en débitant des généralités sur la personne en question.

 

Les applications de l’effet Barnum

On peut noter que ce biais cognitif est particulièrement exploité en astrologie, mentalisme ou  durant les exercices de voyance. Dans ces disciplines, les propos sont souvent très généraux et s’adaptent parfaitement à tout type de situations personnelles. On peut ainsi facilement se reconnaître dans leurs descriptions. Par exemple, l’horoscope du 14 mai dit :

« Le 11 mai 2021, la Nouvelle Lune en Taureau sera formelle. Elle demandera de s’engager sur des objectifs concrets. Elle aura l’avantage d’être généreuse pour conclure une affaire. Sa conjonction avec Uranus demandera de saisir la balle au bond pour profiter des opportunités qui se présenteront. Le 13 mai, Jupiter se glissera en Poissons et apportera son lot de rêves et d’espoirs pour se projeter dans l’avenir. Vénus chouchoutera les amoureux se promenant main dans la main sous un ciel bleu. « 

Pour aller un peu plus loin, ne pourrait-on pas également étendre cette pratique à la politique ? Lors des campagnes présidentielles, les candidats n’ont-ils pas intérêt à faire des discours généralistes, creux, qui tombent sous le sens afin que les citoyens s’identifient facilement à leur discours ?

“Je veux un esprit de conquête, avec des vraies réformes, des vrais changements, nous le ferons ensemble mes chers concitoyens. Mais nous le ferons en étant fidèles à ce que nous sommes. Nous avons toujours été un pays généreux, un pays ouvert, un pays qui a été la lumière du monde et pas le pays de l’obscurantisme.” *

*Extrait de la conclusion d’Emmanuel Macron lors du débat présidentiel de l’entre deux tours en 2017.

En résumé

L’effet Barnum est un biais cognitif. Il s’agit de notre tendance à considérer des énoncés généraux sur la personnalité, généralement positifs, comme s’appliquant à soi. 

Sources

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Article :

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Le principe 80/20 de Pareto

Cet article présente le principe 80/20 de Pareto et tente d’expliquer comment on peut en tirer profit pour gagner en productivité.

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Le principe 80/20 de Pareto

L’origine du principe

Le principe de Pareto est un phénomène de distributivité qui stipule qu’environ 80 % des effets sont le produit de 20 % des causes. 

A la fin du XIXe siècle, l’économiste italien Vilfredo Pareto analyse les données fiscales de plusieurs pays d’Europe (Angleterre, Russie, France, Suisse, Italie, Prusse). Il constate que la distribution des richesses suit les mêmes proportions : quel que soit les pays, une minorité de la population se partage la majorité des richesses. 

Dans les années 1950, le qualiticien américain Joseph Juran observe des distributions similaires dans le monde de l’entreprise :

  • 80 % du chiffre d’affaire est issu de 20 % des clients
  • 80 % des ventes sont réalisées grâce à 20 % des produits
  • 80 % des réclamations proviennent de 20 % des clients

La distributivité 80/20

On remarque que cette distribution 80/20 s’observe un peu partout dans la pratique.

  • Pour le constructeur aéronautique Airbus :
    • 81% des unités vendues sont des A320
    • 77% du chiffre d’affaire provient de la vente d’avions
  • Sur ma chaîne Youtube, seulement 7 vidéos sur plus de 80 engendrent 85% des vues.

En fait, dans de très nombreux cas, un grande partie d’un résultat provient d’une minorité de causes. Ce phénomène de distribution porte le nom de principe de Pareto ou loi 80/20 → environ 80 % des résultats sont produits par seulement 20% d’effort.

Tirer profit du principe de Pareto

Le principe de Pareto est un outil précieux si l’on essaye de maximiser sa valeur ajoutée. La clé est de chercher à réaliser les 20% d’effort qui produisent 80% du résultat. 

Exemple 1 – Apprendre l’anglais

Du fait que 1000 mots couvrent 90% du vocabulaire utilisé quotidiennement, il suffit d’apprendre cette petite fraction de mots pour être en mesure de comprendre la plupart des conversations.

Exemple 2 – Investir en bourse

En bourse, il existe plusieurs stratégies d’investissement. Une des meilleures approches consiste à acheter des titres d’entreprises sous-cotées ou en croissance. Cependant cette méthode demande du temps car elles nécessitent un gros travail d’analyse pour sélectionner les sociétés adéquates.

En parallèle, il existe une approche plus 80/20 qui consiste à investir dans des ETF. Cette méthode permet de répliquer la performance d’un marché ciblé avec un minimum d’effort. 

Exemple 3 – Dessiner

Le fait de réaliser un croquis avant de dessiner est aussi une action 80/20. Cela permet d’obtenir un visuel du rendu final en seulement quelques coups de crayons. Cette technique est notamment utilisée par les designers automobiles. Avant de réaliser la maquette du modèle sur ordinateur, ils définissent le design par l’intermédiaire de croquis rapides à la main plutôt que par des représentations très abouties –> 20% d’effort pour 80% du résultat.

Conclusion

Le principe de Pareto est une loi empirique de distributivité qui stipule qu’environ 80% d’un résultat est produit par 20% d’effort. On peut s’appuyer sur cette loi pour essayer de maximiser sa valeur ajoutée. La clé est d’identifier les actions qui engendrent de la plus grosse partie des résultats.

Sources

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Article :

Données diverses :

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L’expérience de Pavlov – Le conditionnement associatif

Image - L'expérience de Pavlov
Image – L’expérience de Pavlov

Cet article traite de l’apprentissage par conditionnement associatif. Nous allons découvrir la célèbre expérience de Pavlov et l’expérience très controversée de John Watson. 

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Le conditionnement associatif

L’apprentissage par conditionnement associatif est la capacité à modeler des comportements grâce à des associations de stimuli. 

Par exemple, dans cette expérience, les individus parviennent à conditionner une poule en associant l’action “picorer” et la vision d’un cercle de couleur.

Source : https://twitter.com/YAWScience/status/1304199719036444672?s=20

L’expérience de Pavlov

L’apprentissage par conditionnement a été étudié par le scientifique russe Ivan Pavlov. En 1904, il reçoit le Prix Nobel de médecine et de physiologie pour ses travaux. Son expérience la plus célèbre porte sur la salivation des chiens. Il est parvenu à modeler le comportement de son chien pour le faire saliver au son d’une cloche. 

Un chien salive naturellement en présence de nourriture. La salivation est une réponse “réflexe” qui ne nécessite aucun apprentissage. La nourriture est le stimulus inconditionnel (SI) qui provoque cette réponse. Un son de cloche est un stimulus neutre (SN) car l’événement ne déclenche pas naturellement le comportement de salivation. Pavlov a associé la cloche à la présence de nourriture pour provoquer le réflexe de salivation. A chaque fois qu’il apportait des victuailles à son chien, Pavlov faisait tinter l’objet juste avant. Au fur et à mesure, l’animal commençait à saliver au son de la cloche, même si son propriétaire ne lui apportait pas de nourriture.

L’animal avait associé le stimulus neutre (le son de cloche) à l’action de salivation. On parle ici de stimulus conditionnel. 

Expérience de Pavlov
Expérience de Pavlov

L’expérience de John Broadus Watson

Le psychologue américain John Broadus Watson a aussi réalisé des travaux sur le conditionnement associatif. Dans son expérience la plus célèbre et la plus controversée, Watson a conditionné un nourrisson à avoir peur d’un lapin. Pour ce faire, il a associé l’animal à un son violent et effrayant. A chaque fois que l’enfant était en présence d’un lapin, Watson faisait résonner un bruit terrible pour provoquer une réaction de peur. 

Pour faire le parallèle avec la théorie. Le bruit est le stimulus inconditionnel qui déclenche la réponse inconditionnelle de peur. La vision du lapin est un stimulus neutre. En associant la présence du rongeur au bruit, il transforme la vision de l’animal en stimulus conditionné qui provoque la peur.

Expérience de Watson
Expérience de Watson

Tous concernés par le conditionnement associatif

On peut noter que nous sommes tous concernés par le conditionnement associatif. Notre cerveau crée des associations en fonction des expériences que nous vivons. Ces souvenirs influencent ensuite nos décisions et comportements.  Le conditionnement associatif explique en partie les phobies, les préjugés et bien d’autres mécanismes psychologiques.

Prenons le cas de l’effet Placebo. Un médicament dépourvu d’effet peut tout de même provoquer une réponse positive de l’organisme. L’effet placebo c’est par exemple, parvenir à atténuer les douleurs d’un patient en lui donnant une simple pilule de sucre alors que la gélule n’a aucun effet direct sur la pathologie traitée.

Cela peut s’expliquer par le fait que le patient associe la prise d’une pilule au processus de guérison. Pourtant le geste “prendre la pilule” n’est qu’un stimulus neutre. C’est le médicament qui est responsable de la véritable réponse. Le conditionnement associatif fait que le cerveau construit un raccourci entre le stimulus neutre et le processus de guérison. 

Pavlov et Placebo
Pavlov et Placebo

Utiliser le conditionnement associatif pour mettre en place une nouvelle habitude

Dans son livre, Atomic Habits, James Clear partage un conseil pour construire des habitudes en tirant profit du conditionnement associatif. La technique consiste à  associer une habitude difficile à mettre en place à un comportement agréable qui sécrète de la dopamine

En fait, la dopamine est une molécule qui procure un sentiment de bien-être. Notre corps en sécrète naturellement lors des activités qui lui sont bénéfiques (se reposer, manger, faire l’amour, …). Le plaisir ressenti grâce à la sécrétion de cette substance nous incite à reproduire les comportement qui en produisent. L’idée est donc de renforcer la pratique de l’habitude en l’associant à de la sécrétion de dopamine.

Pour faire le parallèle avec la théorie, la sécrétion de dopamine est une réponse réflexe à un comportement spécifique (comportement A). L’habitude est un stimulus neutre car elle n’est n’est pas naturellement à l’origine de la sécrétion de dopamine. En associant les deux activités, l’habitude va progressivement engendrer une sécrétion de dopamine, ce qui va nous inciter à la reproduire.

Pavlov et Dopamine
Pavlov et Dopamine

Exemples d’applications :

    • Pour prendre l’habitude de faire du sport, on peut pratiquer l’activité physique en regardant une vidéo ou une série.
    • Pour rendre un travail rébarbatif plaisant, on peut associer la tâche à un morceau de musique qu’on adore.
    • Pour prendre l’habitude d’économiser de l’argent, on peut s’offrir un cadeau en même temps que l’on épargne.
    • Pour prendre l’habitude de s’éduquer sur la création d’entreprise, on peut écouter des podcasts en mangeant.

Conclusion

L’apprentissage par conditionnement associatif est la capacité à modeler des comportements grâce à des associations de stimuli. 

Sources

► Livre

► Articles

Vidéos :

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Loi de Parkinson : Gestion du temps et “job à la con”

Cette vidéo a pour but de présenter la loi de Parkinson car elle révèle de précieux enseignements notamment sur la gestion du temps.

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La loi de Parkinson et la gestion du temps

Dans un article original publié dans The Economist en 1955, l’historien et essayiste britannique Cyril Northcote Parkinson présente une loi sur la dilatation du temps. Elle stipule :

« le travail s’étale de façon à occuper le temps disponible pour son achèvement ». (“Work expands so as to fill the time available for its completion. “)

Autrement dit, peu importe le délai disponible pour accomplir une tâche, on aura tendance à consommer la totalité du temps imparti pour la réaliser (peu importe que les délais soient trop courts ou très larges). Si je dispose d’une semaine pour faire ma dissertation, je mettrai une semaine à la faire. Si j’ai deux mois, je mettrai deux mois.

Exemples de la loi de Parkinson

Cette tendance à réaliser un travail dans l’intégralité du temps imparti peut être observée dans différentes situations de la vie quotidienne.

Qui n’a jamais attendu la date butoire pour effectuer un tout petit travail : attendre le dernier moment pour envoyer un mail, faire la vaisselle ou résilier un contrat alors qu’on disposait de plusieurs jours pour le faire. 

Et inversement, qui n’a jamais réussi à accomplir des tâches dans des délais très serrés : terminer une présentation en partant de zéro seulement quelques heures avant l’échéance, parvenir à casser un rendez-vous dans un emploi du temps déjà overbooké,… 

Bref, pour reprendre les termes de Parkinson : « le travail s’étale de façon à occuper le temps disponible pour son achèvement ».

L’importance de se fixer des délais

Dans son livre, Votre temps est infini, Fabien Olicard s’appuie sur cette loi pour dispenser le conseil de gestion du temps suivant :  “Ne prévoyez pas de délai trop large quand vous souhaitez réaliser quelque chose. Préférez rajouter du temps pour terminer lorsque c’est nécessaire.” En effet, si les délais sont courts, le cerveau va s’adapter, éliminer le superflu et mettre en place des stratégies pour aller à l’essentiel et réaliser la tâche dans le temps imparti.

Réflexions sur la loi de Parkinson

L’augmentation inéluctable des effectifs dans nos organisation

Pour aller un peu plus loin dans la réflexion, on peut noter que les travaux de Parkinson ne se limitent pas qu’à la stricte gestion du temps. Ils ont permis de mettre en évidence que, dans une administration, l’augmentation des effectifs est inéluctable et indépendante de toute variation de la quantité du travail à effectuer.

Il étaye ses propos dans un essai paru en 1957 : Parkinson’s Law And Other Studies In Administration. En étudiant les effectifs de l’amirauté britannique, il s’est aperçu que le personnel augmentait (en particulier dans les services administratifs) malgré une baisse de l’activité dans le secteur (réduction du nombre de tonnages gérés).

Parkinson explique que, dans une administration bureaucratique, une augmentation des effectifs est inévitable et crée des besoins internes supplémentaires (besoins de coordination, gestion des ressources humaines, développement de procédures plus complexes). 

Une prolifération des “jobs à la con”

On pourrait corréler ce constat aux observations faites par l’anthropologue, David Graeber, dans son livre bullshit jobs. La multiplication des tâches annexes dans nos organisations engendre une prolifération de “jobs à la con”. En fait, les besoins créés par l’augmentation des effectifs produisent des obligations n’ont que peu d’intérêt par rapport à la création de valeur recherchée. L’auteur prend un exemple édifiant dans son livre que l’on pourrait résumer ainsi :

Un soldat de l’armée allemande doit déménager dans un bureau situé au bout du couloir. Au lieu d’y aller directement avec ses affaires et son ordinateur il doit : 

    1. Remplir un formulaire et l’adresser à la société qui sous-traite l’activité informatique
    2. Le formulaire est validé puis transféré à la société sous traitante qui gère la logistique
    3. La logistique approuve le déménagement et missionne un de ses collaborateurs pour procéder à l’opération
    4. Le prestataire loue une voiture et se rend sur le site.
    5. Sur place, il remplit un formulaire d’arrivée, puis procède au déménagement. A la fin des opérations il rend compte de son activité dans un formulaire qu’il fait signer au soldat pour attester du bon déroulement du déménagement.
    6. Le prestataire reprend sa voiture et, une fois rentré, il transmet les formulaires aux différentes sociétés pour clôturer l’opération

Bref, un simple déménagement nécessite plusieurs heures de voiture, la mobilisation de nombreux prestataires, et le remplissage de dizaines de pages de formulaire. Toutes ces tâches n’ont que peu d’intérêt par rapport à l’objectif initial.

Conclusion

Les travaux de l’historien Parkinson sont riches d’enseignements. Ils mettent en évidence l’inéluctable augmentation des effectifs dans nos bureaucraties. En parallèle, ils ont permis de développer un principe sur la gestion du temps : « le travail s’étale de façon à occuper le temps disponible pour son achèvement ». “Work expands so as to fill the time available for its completion.  Pour tirer profit de cette loi, l’astuce consiste à se fixer des délais courts pour les tâches que l’on cherche à réaliser.

Sources

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Daniel Simons & la cécité d’inattention

Dans cet article, je présente une expérience étonnante réalisée par le psychologue Daniel Simons sur la cécité d’inattention ainsi qu’une petite réflexion sur le sujet. C’est parti. 

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La cécité d’inattention

Daniel Simons – « Gorillas in Our Midst »

Le psychologue américain Daniel Simons, spécialisé dans les sciences cognitives, est reconnu pour ses travaux sur la cécité au changement et la cécité d’inattention.

Voici une de ces plus célèbres expériences. → https://www.youtube.com/watch?v=vJG698U2Mvo

Cette expérience « Gorillas in Our Midst »  (“Gorilles parmi nous”) est un exemple édifiant de comment nous pouvons passer à côté d’informations qui se trouvent juste devant nos yeux. 

Selon le psychologue, cela s’explique par le fait que la vision est “coûteuse”,  car elle nécessite le fonctionnement de milliers de cellules du cortex visuel. Pour ne pas consommer trop d’énergie, notre cerveau filtre les éléments qu’il voit. Il a tendance à se focaliser uniquement sur les informations relatives à la tâche qu’il exécute. Si l’objectif est de compter le nombre de passes alors notre cerveau va se concentrer uniquement sur les informations relatives à cette activité et occulter celles qui n’interfèrent pas avec cet objectif.

L’importance de prendre du recul

La cécité d’inattention est exploitée par les illusionnistes lorsqu’ils détournent notre attention afin de masquer leurs manipulations.

On peut aussi rattacher ce phénomène à notre tendance à rester bloqué sur les problèmes que l’on ne parvient pas à résoudre. Comme l’ont montré les travaux de Daniel Simons, lorsque le cerveau se concentre sur une tâche (comme la résolution d’un problème), il filtre les informations et en occulte un grand nombre. Ainsi, on peut passer à côté d’éléments qui nous auraient permis de résoudre le problème avec une autre approche.

Finalement, plutôt que d’essayer de résoudre un problème à tout prix, il vaut mieux prendre du recul quitte à perdre un peu de temps sur le court terme. L’adage “Reculer pour mieux sauter” prend ici tout son sens.

Conclusion

Les travaux de Daniel Simons sur la cécité d’inattention démontrent que beaucoup de choses nous échappent. Nous pouvons échouer à remarquer un stimulus pourtant parfaitement visible. Cela peut s’expliquer par le fait que notre cerveau se focalise sur l’activité qu’il doit exécuter et n’enregistre pas tous les éléments annexes. 

Sources

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La pyramide de Maslow

Quels sont nos besoins fondamentaux ? Qu’est ce qui nous motive profondément ? C’est ce que nous allons découvrir dans cet article sur la pyramide de Maslow.

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La pyramide de Maslow : la pyramide des besoins

La pyramide de Maslow est une représentation théorique des besoins fondamentaux de l’Homme. Elle a été élaborée dans les années 1940 à partir des observations réalisées par le psychologue américain Abraham Maslow.

5 besoins fondamentaux

La pyramide de Maslow hiérarchise 5 besoins essentiels :

Il y a d’abord les besoins physiologiques. Il s’agit des besoins primaires que l’on cherche à satisfaire en priorité :  se nourrir, s’hydrater, dormir, se reproduire, se vêtir…

Le deuxième niveau correspond aux besoins de sécurité. Une fois nos besoins primaires assouvis, on va chercher à se protéger des éléments extérieurs et rendre notre environnement plus stable et prévisible ( trouver un logement décent, se constituer une réserve de nourriture, d’argent, …)

La troisième strate de la pyramide de Maslow correspond au besoin d’appartenance. Il s’agit du désir de sentir que l’on fait partie de la société (tisser des liens, intégrer des groupes… bref se sentir entouré).

Le quatrième niveau de la pyramide correspond au besoin d’estime. En plus d’appartenir à une structure sociale, on a besoin de ressentir que l’on y a un rôle et une place (Être reconnu, aimé et apprécié pour ce que l’on est et ce que l’on apporte aux autres).

Enfin le dernier échelon de la pyramide est le besoin d’accomplissement de soi. Cela correspond au désir profond de donner un sens à sa vie et laisser une trace de son passage sur terre…

La hiérarchisation des besoins

La représentation de Maslow émet l’idée que lorsqu’un groupe de besoins est satisfait un autre va progressivement prendre sa place selon l’ordre hiérarchique. Par exemple, une fois que j’ai rejoint une entreprise et que mon besoin d’appartenance est comblé, je vais chercher à me rendre utile afin d’assouvir mon besoin d’estime.

A l’inverse, lorsqu’un besoin inférieur n’est plus satisfait, il redevient prioritaire. Si je perds mon logement (besoin de sécurité), mon esprit risque de se focaliser sur la recherche d’un nouveau “chez moi”, plutôt que sur mon travail.

Critiques et limites sur la théorie de Maslow

De nos jours, la théorie sur la motivation de Maslow est réfutée car elle comprend de nombreuses limites.

    • Son modèle se base uniquement sur l’étude de la culture occidentale
    • La hiérarchisation des besoins est contestable. Satisfaire un besoin inférieur avant un besoin supérieur n’est pas systématique. Par exemple, certaines personnes vont privilégier leur carrière (pour satisfaire leur besoin d’accomplissement ou d’estime) quitte à sacrifier leur relation (besoin d’appartenance).
    • Il existe peu de données disponibles pour valider ou invalider sa théorie.

Enseignements et conclusion

On peut retenir que la pyramide de maslow est une représentation théorique de la hiérarchisation des besoins fondamentaux de l’Homme. Même si son modèle n’est pas validé, il reste une manière de mieux nous comprendre car il aide à catégoriser les motivations et les besoins profonds que l’on cherche à satisfaire.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet de la motivation, je vous recommande la lecture du livre « la vérité sur ce qui nous motive » de Daniel Pink.

Sources

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