Le riche industriel et le pêcheur

Dans cet article, je partage une histoire inspirante extraite du livre The Song of the bird écrite par le prêtre indien Anthony de Mello. Il s’agit d’une réflexion sur l’argent et le bonheur.

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Le riche industriel et le pêcheur

Un jour, un riche industriel en balade sur la plage fut horrifié de trouver un pêcheur allongé paresseusement à côté de son bateau.

  • « Pourquoi n’êtes-vous pas en train de pêcher ? », demanda le chef d’entreprise
  • « Parce que j’ai pêché assez de poisson pour la journée », répondit le pêcheur. 
  • « Pourquoi n’en attrapez-vous pas plus ? » continua le premier protagoniste
  • « Qu’est-ce que je ferais avec ? » rétorqua le second
  • « Vous pourriez gagner plus d’argent ! Avec l’argent vous acheteriez un moteur pour aller dans des eaux plus profondes et attraper plus de poissons. Avec ces revenus supplémentaires vous pourriez acquérir des filets en nylon qui vous apporteraient plus de poisson et plus d’argent. Bientôt, vous pourriez posséder deux bateaux…voire une flotte de bateaux. Vous seriez alors un homme riche comme moi.  »
  • « Que ferais-je alors ? » demanda le pêcheur 
  • « Alors, vous pourrez vraiment profiter de la vie. » dit l’industriel
  • « N’est-ce pas ce que je suis déjà en train de faire en ce moment ? » conclut le pêcheur 

Texte original

THE CONTENTED FISHERMAN 

The rich industrialist from the North was horrified to find the Southern fisherman lying lazily beside his boat, smoking a pipe. “Why aren’t you out fishing?” said the industrialist. “Because I have caught enough fish for the day,” said the fisherman. “Why don’t you catch some more?” “What would I do with it?” “You could earn more money” was the reply. “With that you could have a motor fixed to your boat and go into deeper waters and catch more fish. Then you would make enough to buy nylon nets. These would bring you more fish and more money. Soon you would have enough money to own two boats…maybe even a fleet of boats. Then you would be a rich man like me.” “What would I do then?” “Then you could really enjoy life.” “What do you think I am doing right now?” Which would you rather have: a fortune or a capacity for enjoyment?

Sources :

Livre (lien affilié) : The Song of the bird  Anthony de Mello (version anglaise) 

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Le biais de confirmation

Cet article a pour but de présenter un biais cognitif appelé : le biais de confirmation. 

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Le biais de confirmation

*Le biais de confirmation est la tendance à privilégier les informations confirmant nos idées préconçues ou ses hypothèses et/ou à accorder moins de poids aux hypothèses et informations jouant en défaveur de nos conceptions. *Définition de Wikipedia.

Par exemple, durant un débat politique, les gens ont tendance à mémoriser les arguments qui vont dans le sens de leurs opinions et occulter ceux qui les contredisent.

En fait inconsciemment, nous privilégions les informations qui confirment nos idées et croyances personnelles tout en négligeant celles qui les invalident.

Pourquoi le biais de confirmation ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce comportement :

  • La peur de la dissonance cognitive. Nous détestons être dans l’erreur. Pour éviter que nos croyances, pensées ou comportements entrent en contradiction, nous accordons plus de poids aux éléments qui vont dans le sens de ce que nous croyons, pensons et faisons.
  • Notre réticence au changement. La construction d’une opinion requiert un effort intellectuel conséquent. Le processus pour se forger un avis prend du temps car il nécessite de collecter des preuves et de les confronter. Or en ne sélectionnant que les informations qui valident nos idées, on évite de rentrer dans débat intérieur qui risquerait de nous faire changer de point de vue.
  • Difficulté à adopter une démarche de réfutation. Pour renforcer une croyance nous pouvons :
    • accumuler les informations qui la confirment
    • démontrer que les thèses contraires sont fausses. 

Or notre cerveau a beaucoup de mal à utiliser le deuxième type de raisonnement qui consiste à réfuter les hypothèses contraires. De ce fait, nous avons pris l’habitude d’adopter principalement une démarche pour corroborer nos opinions.

Les conséquences du biais de confirmation

Le biais de confirmation peut contribuer à un excès de confiance dans nos croyances personnelles. Il peut ainsi engendrer plusieurs conséquences néfastes.

  • dans le domaine scientifique, il a été constaté que les experts tendent à attacher plus de crédits aux faits qui valident leurs hypothèses. Un chercheur de l’University Collegue de Londres, Itiel Dror, s’est intéressé aux méthodes de la police scientifique. Il a démontré que les analyses des experts sont biaisées par leurs opinions. Plutôt que de chercher à travers tous les éléments de preuve pertinents, ils ont tendance à se focaliser uniquement sur les preuves qui valident leurs hypothèses (plutôt que ce qu’il se passerait si elle était fausse). (source : https://www.researchgate.net/publication/324606579_Biases_in_Forensic_Experts)
  • dans le domaine de l’investissement, nous pouvons aussi être aveuglé par le biais de confirmation. Si l’on attache trop d’importance aux informations qui confirment nos théories tout en mettant de côté celles qui les invalident, on risque d’effectuer un investissement désastreux.
  • dans le domaine médiatique, nous suivons en général les médias qui confirment nos opinions politiques. On observe une corrélation entre l’orientation politique des journaux et les intentions de votes des lecteurs. Une étude de l’IFOP sur la présidentielle de 2012 montre que les lecteurs du journal le Figaro (un journal plutôt orienté à droite) envisageaient majoritairement de voter pour Nicolas Sarkozy. Et inversement la majorité des lecteurs de Libération (un journal situé à gauche) comptaient voter pour François Hollande.

L’influence des réseaux sociaux

Dernier point, on peut noter que les réseaux sociaux accentuent l’impact du biais de confirmation. Les différentes plateformes nous proposent constamment du contenu en lien avec nos centres d’intérêts et opinions. De ce fait, nous sommes noyés par des informations qui confirment nos croyances et nous avons difficilement accès aux opinions contraires.

Malheureusement, il n’existe pas de technique précise pour éviter de tomber dans ce biais psychologique. Néanmoins, je pense qu’une des clés consiste à prendre conscience de ce biais et à entraîner son esprit critique. Pour ce faire, on peut développer ses capacités de raisonnement, s’intéresser aux opinions adverses et devenir un bon sceptique.

Conclusion

Le biais de confirmation est notre tendance à privilégier les informations qui valident nos opinions et occulter celles qui les invalident. Ce biais peut contribuer à l’excès de confiance dans nos croyances personnelles. Le fait d’en prendre conscience et le fait de développer son esprit critique peuvent être des armes pour s’en prémunir.

Sources

► Articles :

  • Recherches Itiel E Dror : https://www.researchgate.net/publication/324606579_Biases_in_Forensic_Experts
  • Journaux et orientation politique

► Vidéos :

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The Coaching Habit – Michael Bungay Stanier (Résumé)

Couverture - The Coaching Habit - Michael Bungay Stanier

Michael Bungay Stanier est un auteur de plusieurs livres à succès. Dans son livre, The coaching habit, il partage sept questions pour développer son leadership.

L’ouvrage se découpe en plusieurs parties :

  • Dans un premier temps l’auteur dispense des conseils pour construire de solides habitudes
  • Il détaille ensuite sept questions pour coacher efficacement
  • Il entrecoupe les différentes parties par des astuces pour bien questionner

Pour ce résumé, je vous propose de revenir sur les principes et techniques que l’auteur aborde dans ces différents chapitres.

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Fiche de lecture

Fiche de lecture - The Coaching Habit - Michael Bungay Stanier

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Résumé

Développer des habitudes 

Michael Bungay Stanier explique qu’il est possible de coacher une personne en seulement 10 minutes.  De son point de vue, le secret consiste davantage à questionner plutôt que de dire aux autres quoi faire. Il présente sept questions essentielles et quelques astuces simples, pratiques et applicables immédiatement pour développer cette compétence. 

Avant de détailler les sept questions, l’auteur explique comment construire une habitude. Pour lui, nous avons besoin de cinq composantes essentielles :

  • une raison
  • un signal
  • un micro-comportement
  • une pratique simplifiée
  • un plan

Il partage plusieurs recommandations pour maîtriser ces cinq composantes :

  • Identifier son signal. Pour parvenir à changer un comportement, il convient de savoir ce qui le déclenche.
  • Être bref et spécifique dans ses actions
  • Découper l’habitude en petites actions
  • Répéter, répéter et répéter jusqu’à transformer le comportement en habitude
  • Faire consciencieusement et noter lorsque l’on fait bien
  • Planifier comment revenir sur les rails quand on flanche
  • Faire de son habitude un système résilient

 

7 Questions pour coacher efficacement

1 – Question d’ouverture : Qu’avez-vous à l’esprit ? 

“What’s on Your Mind?”

Pour Michael Bungay Stanier, cette question est une manière sécurisée de commencer une conversation. Elle permet de briser la glace tout en amenant directement l’échange à un niveau profond. En effet, elle invite l’interlocuteur à partager ce qui l’importe le plus.

Le but du coaching n’est pas d’aborder et résoudre un problème ou un défi spécifique, mais plutôt de centrer la conversation sur les besoins de la personne. En fait, plutôt que de simplement régler un problème, il convient d’aider son interlocuteur à apprendre, s’améliorer et grandir pour qu’il puisse résoudre son problème de manière autonome.

Pour aider quelqu’un à cibler le sujet qui le préoccupe, l’auteur conseille de s’intéresser à trois composantes : “les 3 P” (Projects, People, Patterns) :

  • Projects : les défis auxquels l’interlocuteur est confronté
  • People :  les individus impliqués dans la problématique
  • Patterns : les raisons qui font que la personne ne peut pas traiter le problème de la manière qu’elle souhaite

2 – La meilleure question au monde : Et quoi d’autre ?

“And What Else?”

 Cette question est simple mais extrêmement puissante pour trois raisons

  • S’abstenir de parler pour laisser son interlocuteur s’exprimer
  • Multiplier les options. Plus on a d’informations plus on peut prendre de bonnes décisions
  • Se donner du temps

Une fois de plus, Michael Bungay Stanier explique qu’un coaching efficace implique de moins parler et de demander plus. Le fait de donner un conseil n’est pas forcément la meilleure chose à faire. En particulier si on ne sait pas réellement quel est le véritable problème. Il cite l’actrice britannique Vanessa Redgrave à ce sujet :  “posez les bonnes questions si vous voulez trouver les bonnes réponses” (“ask the right questions if you’re going to find the right answers”).

L’auteur développe également quatre conseils autour de cette deuxième question :

  • Rester curieux et authentique
  • Oser répéter la même interrogation une fois de plus, si besoin
  • Reconnaître un succès. C’est-à-dire, arrêter l’enquête si l’interlocuteur n’a rien à ajouter.
  • Passer à la suite quand il est temps

3 – La question ciblée : Quel est le vrai défi pour vous ?

What’s the Real Challenge Here for You?

Cette question évite de ne pas perdre de temps et d’effort pour résoudre le mauvais problème. D’une part, elle invite l’interlocuteur à se concentrer sur l’enjeu principal de sa problématique. D’autre part, elle permet de contourner la tendance de celui qui pose la question, à bondir pour résoudre lui-même le problème de l’autre. Enfin, si l’interlocuteur a soulevé plusieurs problèmes/défis, la question l’invite à en choisir un seul sur lequel se concentrer. 

 Michael Bungay Stanier donne trois principes en lien avec cette troisième question :

  • Avoir confiance en son utilité
  • Ne pas oublier qu’il y aura une place pour des conseils
  • S’appuyer sur la deuxième question si besoin

4 – La question de structure : Que voulez-vous ?

“What Do You Want?”

Cette question est difficile car la plupart du temps on ne sait pas ce que l’on veut. Pourtant cette interrogation devrait être au cœur de nos réflexions. Michael Bungay Stanier souligne la difficulté de mettre des mots sur ce que l’on souhaite et la difficulté de se faire comprendre. En particulier car nous avons tendance à confondre désirs et besoins.  

Un désir → j’aimerais bien avoir ça

Un besoin → je dois avoir ça

Quoiqu’il en soit, la clé est d’identifier le besoin profond derrière la problématique de son interlocuteur. 

On peut noter que plus un individu se sent en sécurité, plus il aura tendance à se livrer. D’après l’auteur, nous nous appuyons sur quatre facteurs pour déterminer le niveau de risque de chaque situation. Il les schématise par l’acronyme TERA :

  • Tribe : Est-ce que les personnes avec qui j’interagis sont de mon côté ?
  • Expectation : Sais-je ce qu’il va se passer après ?
  • Rank : Ai-je une importance dans cette situation ?
  • Autonomy : Ai-je le choix ?

Afin d’inciter son interlocuteur à se livrer, il convient de jouer favorablement sur les quatre facteurs TERA.

5 –  La question paresseuse : Comment puis-je aider ?

How Can I Help?

Cette question a un double avantage. D’une part, elle pousse l’interlocuteur à donner une réponse claire et directe. D’autre part, elle empêche au demandeur de penser qu’il sait mieux que l’autre comment l’aider.

On peut noter que le fait de poser cette question est assez effrayant, car les rôles peuvent s’inverser. La personne interrogée peut transférer la responsabilité de la résolution du problème sur le demandeur. L’auteur présente ainsi différentes portes de sortie. Si l’interlocuteur nous sollicite pour l’aider on peut : soit répondre favorablement à sa requête, soit refuser en proposant d’autres options, soit se donner un peu plus de temps pour répondre.

L’auteur suggère aussi de ne pas hésiter à demander des précisions pour inciter l’autre à réfléchir aux solutions qu’il envisage. Par exemples : 

  • “Que penses-tu que je devrais faire ?”
  • “Que veux-tu de moi ?
  • “c’est une bonne option. J’ai quelques idées que je voudrais partager avec toi. Mais avant, qu’elles étaient tes premières pensées ?”

6 – La question stratégique : Si vous dites oui à ça, à quoi dites-vous non ?

If You’re Saying Yes to This, What Are You Saying No To?

Cette question est plus complexe qu’elle n’y paraît. Mais elle met au clair les conséquences et implications de la solution envisagée. 

L’auteur propose cinq questions qui illustrent l’esprit de cette sixième question et qui peuvent s’y substituer :

  • Qu’est-ce que l’on espère gagner ? – What is our winning aspiration?
  • Sur quels terrains évolueront-nous ? – Where will we play?
  • Comment allons-nous réussir ? – How will we win?
  • De quelles capacités aurons-nous besoin ? – What capabilities must be in place?
  • Comment devons-nous fonctionner ? – What management systems are required?

Dans ce chapitre, Michael Bungay Stanier revient également sur deux autres conseils pour apprendre à dire “non”. 

  • La première technique consiste à changer le focus et apprendre à dire oui plus lentement. Par exemple, en posant plus de questions avant de s’engager.
  • La deuxième technique consiste à dissocier la personne et la tâche à quoi on dit non. Il vaut mieux dire “j’ai peur de devoir dire non à ça” plutôt que “j’ai peur de devoir te dire non”.

7 – La question d’apprentissage : Qu’est ce qui a été le plus utile pour vous ?

“What Was Most Useful for You?”

Pour Michael Bungay Stanier, cette dernière interrogation permet de terminer brillamment une conversation. Il explique que nous apprenons uniquement lorsque nous avons une chance de nous souvenir et réfléchir à ce qu’il vient de se passer. 

Le fait de créer un temps pour ce moment d’apprentissage possède plusieurs avantages :

  1. Déterminer si la conversation a été utile
  2. Aider la personne à identifier LA chose la plus importante à retenir.
  3. Donner un retour d’expérience
  4. Rappeler à l’interlocuteur que l’on est utile

8 habitudes pour questionner efficacement

  1. Poser une question à la fois. 
  2. Aller immédiatement au point. Autrement dit, oser couper l’introduction et poser directement la question
  3. Arrêter de poser des questions rhétoriques. Si l’on doit présenter une idée, il vaut mieux la présenter comme une option plutôt que comme une question
  4. S’en tenir aux questions qui commencent par “Quoi/que” (“what”). Pour l’auteur, on a pas besoin du fin mot de l’histoire (le pourquoi) pour aider à résoudre un problème. 
  5. Être à l’aise avec les silences. Au lieu de reprendre la parole immédiatement, il vaut mieux prendre une inspiration et rester silencieux quelques secondes de plus
  6. Ecouter les réponses. Il peut arriver d’être distrait, si cela arrive il faut simplement recommencer à écouter
  7. Enregistrer les réponses avant de passer à la question suivante
  8. Utiliser chaque canaux pour poser des questions… les questions sont aussi efficaces par écrit

Conclusion

Michael Bungay Stanier partage sept questions essentielles pour développer son leadership :

  1. Qu’avez-vous à l’esprit ?
  2. Et quoi d’autre ?
  3. Quel est le vrai défi pour vous ?
  4. Que voulez-vous ?
  5. Comment puis-je aider ?
  6. Si vous dites oui à ça, à quoi dites-vous non ?
  7. Qu’est ce qui a été le plus utile pour vous ?

 

L’auteur conclut en invitant le lecteur à trouver ses propres questions et à construire ses propres habitudes de coaching et leadership. 

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L’effet de primauté et l’effet de récence

Dans cet article, nous allons découvrir deux biais cognitifs appelés l’effet de primauté et l’effet de récence. Nous verrons également quatre techniques pour en tirer profit. 

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Effet de primauté et effet de récence

L’effet de primauté est la tendance à se souvenir plus facilement des premières informations auxquelles on est confronté. Ce biais est en lien avec notre sensibilité à la première impression. Par exemple, l’élève qui arrive en retard le jour de la rentrée des classes a toutes les chances d’être catalogué comme « le retardataire » toute l’année, même s’il est ponctuel le reste du temps. En fait, nous nous fions davantage à l’information reçue en premier. 

L’effet de récence est la tendance à se souvenir plus facilement des dernières informations auxquelles on a été confronté. Par exemple, les arguments présentés à la fin d’un discours ont généralement plus d’impact que ceux émis au milieu. C’est en partie pourquoi les hommes politiques préfèrent intervenir en dernier lors d’un débat. 

Expériences sur l’effet de primauté et effet de récence

Plusieurs expériences démontrent ces biais cognitifs

Asch (1946)

En 1946, le psychologue Solomon Asch étudie l’effet de primauté. L’une de ses expériences consiste à décrire un personnage aux participants à l’aide de plusieurs adjectifs (« envieux, têtu, critique, impulsif, travailleur et intelligent »). Il recueille ensuite leur impression sur ce personnage. La particularité est que les adjectifs sont toujours les mêmes, seul l’ordre change. Les résultats montrent que le premier mot de la liste est déterminant quant à l’impression laissée. S’il est positif, l’opinion sur le personnage est favorable. Et inversement, si l’adjectif est négatif, l’impression laissée est plutôt mauvaise.

Bennet Murdock (1962)

En 1962, une étude menée par le psychologue américain Bennet Murdock illustre aussi ces deux biais. L’expérience consiste à faire apprendre une liste de 10 à 40 mots aux participants. Les mots sont annoncés les uns à la suite des autres avec un intervalle de temps de 1 à 2 seconde. A la fin de la diffusion, les sujets de l’étude sont invités à noter les mots dont ils se souviennent. Une nouvelle fois, les résultats montrent que les candidats se rappellent davantage des mots présentés au début et à la fin.  

Postman & Philips (1965) et Glanzer & Cunitz (1966)

En 1966, d’autres psychologues confirment ces résultats à travers leurs propres expériences. Ils donnent une même liste de mots à deux groupes de participants. Comme dans l’expérience de Murdock, les candidats sont invités à se souvenir d’un maximum de mots. Par contre, les sujets du deuxième groupe doivent exécuter une tâche supplémentaire (comme compter de trois en trois durant 30 secondes) avant de noter les mots dont ils se souviennent. Les résultats montrent une fois de plus que le premier groupe se souvient davantage des premiers et derniers mots de la liste. Par contre, les participants du second groupe se rappellent uniquement des premiers mots.  

L’expérience met en évidence que l’effet de primauté est lié à la mémoire long terme et l’effet de récence fonctionne grâce à la mémoire court terme.

 

Applications pour tirer profits de l’effet de primauté et l’effet de récence

  • Planifier un entretien ou un rendez-vous sur le premier ou dernier créneau pour être plus impactant. Par exemple, dans le cas d’un entretien professionnel, le recruteur aura davantage tendance à se souvenir du premier et dernier candidat à cause de l’effet de primauté et l’effet de récence.
  • Sourire au premier contact pour paraître sympathique et faire une bonne première puis terminer un échange sur une note positive.
  • Utiliser la technique du “sandwich” pour faire une critique. Cette astuce consiste à envelopper sa remarque entre deux commentaires positifs.
  • Passer le message le plus important dans l’introduction et la conclusion car, c’est le temps d’un discours que l’on retient le mieux. 

Conclusion

L’idée principale à retenir est que l’on a tendance à davantage se souvenir des premières et dernières informations auxquelles on est confronté. C’est ce que l’on appelle l’effet de primauté et l’effet de récence.

Sources 

► Wikipedia : 

► Blog la toupie : http://www.toupie.org/Biais/Effet_primaute.htm

► Blog verywellmind : https://www.verywellmind.com/understanding-the-primacy-effect-4685243

► Youtube : Serial Position Effect (Primacy + Recency Examples) (chaine : Practical Psychology : https://www.youtube.com/watch?v=jEUoQVN80Jw&ab_channel=PracticalPsychology

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Des bancs de la fac à l’indépendance financière – Raphaël Carteni (Résumé)

Couverture - des bancs de la fac à l'indépendance financière - Raphaël CarteniRaphaël Carteni est un entrepreneur et investisseur privé. Dans son livre, Des bancs de la fac à l’indépendance financière, il présente le parcours qui lui a permis d’être indépendant financièrement. Il ponctue son récit par des conseils pratiques pour investir en immobilier, sur les marchés financiers mais aussi pour créer son business. En guise de résumé, je vous propose de synthétiser son parcours ainsi que les principes et les techniques qu’il aborde. 

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Fiche de lecture - des bancs de la fac à l'indépendance financière - Raphaël Carteni

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Résumé

Raphaël Carteni a toujours eu la fibre entrepreneuriale. Il est parvenu à devenir indépendant financièrement en moins de 3 ans.

Deux petits business lors de son adolescence

Adolescent, il développe deux petits business : 

  • une affaire d’achat / revente : il photographiait des articles en magasin puis il publiait une annonce sur le site LeBoncoin pour vendre ces produits avec une petite marge. Lorsqu’un client était intéressé, il achetait le produit en magasin et le revendait à l’acheteur 
  • La seconde affaire était plus borderline car il arnaquait des pervers sexuels sur les sites de discussion instantanée.

Le marketing réseau à 19 ans

A 19 ans, Raphaël Carteni s’intéresse au marketing de réseau. Dans les grandes lignes, il s’agit d’une activité de vente via un réseau de revendeurs. L’approche MLM se base sur un système de parrainage et de commission cumulative sur les ventes.

Cette expérience permet à l’auteur d’affiner cinq critères qui déterminent la viabilité d’un business :

  • Le besoin : il est nécessaire de produire de la valeur pour gagner de l’argent. Pour s’enrichir, la clé est donc de devenir un producteur de valeur plutôt qu’un consommateur
  • La barrière d’entrée : La création du business doit demander un vrai processus qui requiert du temps et du travail.
    • un business en ligne nécessite de mettre en place l’hébergement de son site, rédiger du contenu, mettre en place des tunnels de vente, faire de l’email marketing, animer une communauté sur les réseaux sociaux
    • L’immobilier demande un travail de recherche, de négociation, mais aussi du temps pour l’organisation du projet (travaux, financement, ameublement, recherche du locataire, comptabilité)…
  • Le contrôle : il doit être possible de maîtriser tout ce qu’il se passe dans son affaire
  • Le levier : un business viable doit pouvoir impacter un maximum de personnes
  • La délégation : il doit être possible de créer des systèmes qui fonctionnent sans intervention du propriétaire.

A ce propos, l’auteur explique que la clé pour développer sa liberté financière consiste à détacher son temps de sa richesse. 

La sous – location, les premiers pas dans l’immobilier

Dans la suite de son parcours, Raphaël Carteni s’est intéressé à l’immobilier et plus précisément à la sous-location. Lorsqu’il était étudiant en médecine, ses parents lui ont offert un appartement de deux chambres à Reims pour se loger. Pour gagner un peu d’argent, il louait l’une des deux chambres sur Airbnb. Lorsqu’il partait en vacances, il proposait son logement en location saisonnière. Certes cette activité le privait du confort d’être seul chez lui, mais elle lui rapportait un complément de revenu et lui permettait de faire de riches rencontres.

L’auteur retient aussi de cette expérience, l’importance de savoir saisir les opportunités. Pour lui, “la vie récompense toujours les gens qui passent à l’action : soit en leur donnant ce qu’ils pensaient recevoir, soit en leur apprenant une leçon de vie.”

Une opération immobilière visionnaire à gros rendement

Suite à sa première opération immobilière, Raphaël Carteni s’est lancé dans un projet plus ambitieux : acheter un appartement dans le centre d’Epernay et le retaper pour le louer à un clientèle étrangère. 

Il finance son opération grâce à un prêt étudiant de 50 000 € pour lequel il obtient un taux de 1,19% sur 10 ans comprenant 5 ans de différé et sans indemnités de remboursement anticipé. 

La stratégie de son projet comprenait de solides avantages :

  • la clientèle visée était fortunée
  • il n’existait que peu de concurrence au moment du projet
  • le prévisionnel du projet s’appuyait sur un plan B déjà rentable (louer l’appartement en longue durée à des étudiants, si la première option ne fonctionne pas)

L’auteur liste ensuite huit stratégies qui cartonnent en immobilier :

  • la colocation
  • la location saisonnière
  • le meublé étudiant
  • les parkings
  • la rénovation et la construction
  • l’immeuble de rapport
  • la division de biens
  • l’achat-revente

Les limites de la légalité

Raphaël Carteni souligne certains revers et difficultés de l’investissement. Il indique avoir quelquefois été aux limites de la légalité lors de certaines opérations. Il a, par exemple, menti à sa banque pour souscrire à un prêt ou encore il a dû virer un locataire de manière « semi-légale ».

Il présente aussi des exemples pour illustrer le cercle vertueux des affaires. Notamment lorsqu’il a loué un bien à une famille espagnole alors que ces derniers venaient seulement quelques jours en France pour repérer un appartement pour leur fils.

Stratégie d’investissement sur les marchés financiers

L’auteur suggère d’investir sur des sociétés versant des dividendes afin de récolter, année après année des revenus réguliers. Il dispense plusieurs conseils pour mettre en place cette stratégie :

  • Acheter seulement une dizaine de titres de sociétés différentes pour ne pas limiter le rendement.
  • Placer ses actions sur un PEA afin de bénéficier des avantages fiscaux. Après un certain temps de détention, les bénéfices des produits financiers détenus sur un Plan d’Epargne en Actions sont exonérés d’impôts.
  • Investir progressivement. Il vaut mieux renforcer ces lignes de portefeuille régulièrement pour “moyenner” le prix d’achat des actions dans le temps.

Créer un premier business en ligne

Dans la suite de son parcours d’investisseur, Raphaël Carteni s’est intéressé à la création de business en ligne. Il a développé le site « ClubMedecine » pour aider les étudiants à passer le concours de médecine de première année.

 

Selon l’auteur, un business sur le web possède plusieurs avantages :

  • les coûts de démarrage sont relativement faibles (< 500 €) 
  • Le potentiel de croissance est incroyable
  • Le processus de création est relativement simple. Il est possible de créer un site tout seul en se servant d’outils comme WordPress et ClickFunnels.

 

Pour réussir une entreprise en ligne, la clé est de passer à l’action le plus rapidement possible pour rédiger le contenu, travailler son marketing et son référencement afin d’être visible aux yeux des internautes. Pour pérenniser son business, il conseille aussi de ne pas attendre pour créer son premier produit en ligne.

 

Pour ce faire, il recommande de mettre en place un questionnaire très ciblé et de le diffuser à ses visiteurs afin de recueillir leurs attentes et développer un produit qui leur correspond. Il propose de qualifier cinq caractéristiques :

  • le profil de l’audience (âge, sexe…)
  • la principale difficulté/frustration rencontrée
  • les conséquences de ce problème
  • la solution “miracle” qui répondrait à cette problématique
  • le résultat final qu’ils souhaitent atteindre

Développer son business en ligne

Raphaël Carteni explique ensuite qu’il y a aujourd’hui trois stratégies de monétisation d’un site Internet :

  • Mettre de la publicité
  • Promouvoir les produits des autres pour toucher une commission (ex affiliation)
  • Vendre ses propres produits

D’après son retour d’expérience, c’est principalement la vente de produits qui génère une grosse partie du chiffre d’affaires. La clé consiste donc à acquérir des prospects et les convertir en clients par l’intermédiaire d’un tunnel de vente. En ce sens, le plus gros actif d’un business en ligne est le nombre d’adresses emails qu’il arrive à collecter, car cela représente le nombre de clients potentiels. L’auteur illustre ses propos en prenant l’exemple de son business ClubMilionnaire avec lequel il vend des formations en ligne.

 

Principes entrepreneuriaux

Dans la suite du livre, Raphaël Carteni développe plusieurs principes entrepreneuriaux en s’appuyant sur des situations qu’il a vécues durant son parcours. 

  • Un entrepreneur résout des problèmes. Sa mission est de rendre heureux ses clients en comblant une demande ou un besoin (ex : hébergement de prostituées, conflit avec les hôteliers)
  • Ne pas avoir peur de l’échec et du regard des autres. D’une part, la peur de l’échec représente souvent un puissant frein au fait d’entreprendre. D’autre part, la mentalité et politique française ne seraient pas en faveur des entrepreneurs, en particulier à cause de la fiscalité confiscatoire et assassine. 
  • Il ne faut pas avoir peur de quitter le système éducatif. Pour l’auteur, les études supérieures enferment les étudiants dans le schéma du salariat et restreignent leurs possibilités de dessiner la vie qu’ils souhaitent vivre. 
  • S’entourer pour avancer efficacement. “Tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.” Raphaël Carteni recommande de se former de manière efficace et rencontrer des gens positifs. Il conseille, entre autres :
    • participer à des formations ou des session de networking sur des sujets où l’on veut progresser
    • Oser échanger avec son mentor, ou quelqu’un qui nous inspire et qui a les résultats que l’on souhaiterait avoir
    • Recruter des prestataires pour résoudre les problématiques auxquelles on est confronté (sur sur fiverr.com ou sur upwork.com)
  • Se projeter dans la peau de la personne que l’on souhaite devenir.  Pour prendre les bonnes décisions, il faut se demander « Qu’aurait fait la personne que je souhaite devenir (ou votre mentor) dans cette situation ?” puis d’agir conformément à la projection.

 

Conclusion 

Le schéma classique pour développer son indépendance financière consiste à entreprendre pour bâtir des business qui génère du cash et investir ces bénéfices dans l’immobilier, la bourse et d’autres actifs.

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Le conditionnement opérant (expériences de Thorndike et Skinner)

Cet article a pour but de présenter le concept de conditionnement opérant en l’illustrant par des expériences étonnantes réalisées sur le sujet. Nous verrons ensuite les enseignements que l’on peut en tirer. 

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Le conditionnement opérant

L’idée derrière le concept de conditionnement opérant est que la fréquence d’apparition de nos comportements est conditionnée par leurs conséquences. Autrement dit, il s’agit de notre tendance à reproduire les comportements ayant des conséquences positives et inversement, abandonner les conduites qui procurent des stimulations désagréables. Cette loi peut paraître évidente aujourd’hui, mais à l’époque les premières découvertes sur le sujet étaient une grande avancée.

 

La contribution de Edward Thorndike

Le psychologue américain  Edward Thorndike a été un précurseur dans le domaine du comportementalisme. Il est connu pour  ses recherches sur l’intelligence animale et la psychologie de l’éducation.

Dans l’une de ses expériences, il étudie le comportement des chats. Le procédé est simple, le psychologue enferme des félins dans une cage et il chronomètre le temps qu’ils mettent pour sortir. Pour s’échapper, les chats doivent appuyer sur un levier qui actionne l’ouverture d’une trappe.

Au départ, les animaux actionnent le mécanisme accidentellement. Ils sortent donc au bout d’un temps relativement long. Puis au fur et à mesure que l’expérience est reconduite, les chats gagnent en rapidité. Après une trentaine de tentatives, ils actionnent le levier et sortent de la cage en seulement quelques secondes.

Cette expérience illustre le conditionnement opérant → Tout comportement ayant des conséquences bénéfiques est susceptible de se reproduire et d’être assimilé.

 

Le goût de la récompense (Burrhus Frederic Skinner)

Influencé par le travail d’Edward Thorndike, Burrhus Frederic Skinner (un autre psychologue américain) a mis en place un autre système pour étudier le conditionnement opérant. Grâce à un dispositif de sa conception : la boîte de Skinner, il étudie le comportement des rats.

  • Lot 1 : Les animaux reçoivent de la nourriture lorsqu’ils actionnent le levier de la boîte. Le psychologue constate alors que les rats prennent l’habitude d’activer le mécanisme pour recevoir la récompense.
  • Lot 2 :  Les rats subissent un choc électrique lorsqu’ils actionnent le levier. Dans ce cas, on observe une diminution de la probabilité d’apparition du comportement. Les animaux cessent d’activer le mécanisme. 

Cette expérience montre une fois de plus que les comportements qui procurent des stimulations agréables, on tendance à se renforcer alors que les comportements aux conséquences négatives tendent à être abandonnés.

Conditionnement opérant et comportement humain

On peut noter que le phénomène s’observe dans le processus d’apprentissage des humains. Il peut expliquer un grand nombre de nos comportements et habitudes : Par exemple :

  • Le grignotage : Notre tendance à vouloir manger toute nourriture appétissante qui se trouve sur notre chemin. Au cours des siècles, nous avons assimilé que ce comportement est bénéfique. En grignotant, le corps emmagasine de l’énergie.
  • L’addiction aux jeux vidéo. Les jeux nous procurent des stimulations positives qui nous incitent à y rejouer notamment grâce aux systèmes de progression et récompenses.
  • La paresse. Notre tendance à préférer flemmarder sur le canapé plutôt que de travailler. Nous privilégions les comportements qui nous permettent d’économiser de l’énergie. C’est aussi pourquoi, on préfère éviter les activités qui demandent des efforts intenses …   
  • On évite aussi de reproduire les comportements qui nous ont procuré un sentiment négatif comme de la gêne, de la honte mais aussi ceux qui ont été à l’origine d’une douleur, comme mettre la main sur une plaque chauffante……

Tirer profit du conditionnement opérant

Dans son livre Atomic Habits, James Clear propose une manière intéressante de tirer profit du conditionnement opérant, notamment pour construire un solide système d’habitude. L’idée est d’associer une habitude que l’on souhaite mettre en place à un comportement qui amène une conséquence satisfaisante. Et au contraire, il faut associer les habitudes que l’on souhaite supprimer avec des comportements aux conséquences négatives. Voici quelques exemples :

  • Pour se remettre au sport plus facilement, on peut pratiquer une activité physique tout en regardant une série que l’on apprécie
  • Pour prendre l’habitude d’économiser de l’argent : on peut s’autoriser une dépense pour se faire plaisir, dès que l’on parvient à économiser un certain montant
  • Pour arrêter de fumer, on peut s’engager à donner de l’argent à un proche à chaque fois qu’il nous surprend entrain de fumer.

 

Conclusion

L’idée derrière le concept de conditionnement opérant est que la fréquence d’apparition de nos comportements est conditionnée par leurs conséquences. Nous avons tendance à renforcer les comportements qui procurent des stimulations positives et à abandonner les comportements qui ont des conséquences désagréables. 

Sources 

 

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Ikigai : les secrets des japonais pour une vie longue et heureuse (Résumé)

Couverture - IkigaiLe livre, ikigai : les secrets de japonais pour une vie longue et heureuse, a été coécrit par deux auteurs espagnols Hector Garcia et Francesc Miralles.  Cet ouvrage s’organise autour d’un mot mystérieux : ikigai. On peut le traduire comme “le bonheur d’être toujours occupé” ou encore “la raison d’être pour laquelle nous nous levons chaque matin”. Les auteurs ont étudié ce concept durant leur voyage sur l’archipel d’Okinawa au Japon. Cette région est réputée pour l’extraordinaire longévité de ses habitants. Le but du livre est d’approcher les secrets de ces centenaires pour une vie saine et heureuse ainsi que de partager des clés pour découvrir son propre ikigai.

L’ouvrage se découpe en une dizaine de chapitres :

  1. La philosophie Ikigai
  2. les facteurs quotidiens  pour vivre mieux et plus longtemps
  3. Témoignages des centenaires d’orient et d’occident
  4. L’importance de trouver un sens à l’existence
  5. Transformer le travail et le temps libre en un espace de développement
  6. Traditions et devises de vie d’Ogimi 
  7. Le régime ikigai
  8. Exercices orientaux favorisant la santé et la longévité
  9. Affronter les problèmes et les changements de la vie en évitant le stress
  10. Epilogue : Ikigai un art de vivre

Pour cette synthèse, je vais essayer de résumer les grands principes apportés dans ces différents chapitres. C’est parti ! 

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Résumé

Ikigai - principes

Hector Garcia & Francesc Miralles ont rencontré les habitants des cinq zones bleues du monde. Il s’agit du nom donné par les scientifiques et démographes aux régions qui comptent de nombreux cas de forte longévité : 

  • La Sardaigne en Italie
  • La municipalité de Loma Linda, Californie
  • Péninsule de Nicoya, Costa Rica
  • L’île Ikaria, Grèce
  • L’archipel d’Okinawa au Japon

    Après avoir interviewé une centaine d’habitants, en particulier sur l’île japonaise d’Ogimi, les auteurs ont compilé les secrets de leur longévité.

    1/ Conserver un esprit actif, souple et capable de continuer à apprendre.

    Pour entretenir sa santé mentale, on peut appliquer deux grands principes : 

    • Limiter le stress, tout en s’exposant au changement. Le stress à petites doses est bon pour la santé. Par contre, il convient de limiter le stress trop intense. Les Japonais s’appuient sur plusieurs pratiques pour conserver un esprit serein et actif :
      • Faire de l’exercice, des étirements et pratiquer des exercices de respiration profonde
      • Oser exprimer ses émotions
      • Avoir un environnement propre et ordonné (chambre, bureau, maison…)
      • Méditer
      • Prendre une douche en écoutant de la musique pour se relaxer
      • Se masser le crâne en faisant pression avec les doigts
      • Privilégier des pensées positives
    • Dormir suffisamment. Pour faciliter son sommeil et son endormissement, les japonais préconisent :
      • Ne pas pratiquer d’activités qui rendent nerveux avant de se coucher
      • Ne pas prendre de caféine
      • Dîner au moins trois heures avant de s’endormir
      • Suivre un rituel qui nous mène naturellement à l’endormissement
      • Réduire l’intensité de l’éclairage de la pièce dans laquelle on se couche

    2/ Trouver un sens à sa vie : l’Ikigai

    L’ikigai est “la raison pour laquelle nous nous levons chaque matin”. Cette quête de sens est au cœur de la philosophie des japonais et représente un des secrets de leur longévité. Cela fait écho à une citation de Nietzsche, “celui qui a un pourquoi qui lui tient lieu de vut, de finalité, peut vivre avec presque n’importe quel comment”.

    Dans le livre, les auteurs présentent une discipline appelée logothérapie qui a pour but de sensibiliser l’individu sur le sens de sa vie. Ils abordent notamment une thérapie créée par le Japonais Shoma Morita dont l’objectif est d’aider le patient à trouver un but vital. Les fondements de la discipline sont que l’action est la cause du changement et qu’il faut oser regarder en soi pour découvrir son propre ikigai. La thérapie de Morita se découpe en quatre phases :

    • Isolation et repos (5 à 7 jours)
    • Thérapie occupationnelle légère (5 à 7 jours) qui consiste à effectuer des tâches monotones en silence
    • Thérapie occupationnelle (5 à 7 jours). effectuer des tâches qui requièrent un mouvement physique
    • Retour au monde « réel » et à la vie sociale

    3/ Entrer dans le flow avec chaque tâche 

    Le flow correspond au fait d’être totalement plongé dans l’activité que l’on effectue sans réfléchir ni se laisser distraire par quoi que ce soit. Il n’y a alors ni passé ni futur, juste le présent. Les auteurs décrivent sept conditions pour entrer dans l’état de flow : 

    • Savoir que faire
    • savoir comment le faire
    • savoir si on le fait bien
    • savoir où aller (s’il y a une navigation en jeu)
    • se fixer des défis ambitieux
    • utiliser ses meilleures ressources personnelles
    • ne pas s’adonner aux distractions

    Ils partagent trois techniques pour expérimenter l’état de flow :

    • Choisir un défi réalisable (suffisamment ardu, mais pas trop)
    • Avoir des objectifs concrets et clairs
    • Se concentrer sur une seule tâche

    Les auteurs expliquent aussi qu’il est possible de profiter des instants de microflow durant les tâches quotidiennes. Ils prennent l’exemple de Bill Gates qui assure faire la vaisselle tous les soirs. Même s’il pourrait déléguer cette tâche, il préfère la faire car elle l’aide à mettre de l’ordre dans ses idées.

    On peut également citer l’exemple de Hayao Miyazaki, le célèbre dessinateur et cofondateur des studios Ghibli qui incarne parfaitement le mot Ikigai. Ce dernier s’épanouit pleinement en dessinant. A tel point, qu’un an après sa retraite, il déclarait qu’il ne ferait plus de longs-métrages, mais qu’il dessinerait jusqu’au jour de sa mort”.

    4/ Passer du temps avec les autres

    Les auteurs ont constaté que tous les habitants d’Ogimi avaient très à cœur de passer du temps avec leur famille, leurs amis ou les membres de leur communauté : 

    • ils cultivent les amitiés chaque jour
    • ils appartiennent tous à une association de voisins
    • ils fêtent de nombreux évènements, même les plus infimes. 
    • ils sont très fiers de leurs traditions et de la culture locale

    5/ Adopter un régime alimentaire sain et équilibré

    A titre d’exemple, voici une liste de certaines habitudes alimentaires pratiquées par les habitants de la région d’Okinawa :

    • Consommer une grande variété d’aliments, essentiellement d’origine végétale
    • Manger au moins cinq fruits et légumes par jour
    • Manger tous les jours du riz blanc. (les céréales constituent la base du régime alimentaire des Japonais)
    • Consommer très peu de sucre sous forme directe (quand c’est le cas, ils prennent du sucre de canne)
    • Manger à 80%. S’arrêter de manger avant d’être rassasié
    • Consommer des aliments en forte teneur en antioxydants (tofu, miso, thon, carottes, chou, nori = algue, oignon, pousse de soja, patate douce)
    • Boire du thé vert

    6/ Bouger doucement mais régulièrement 

    Les habitants du village d’Ogimi ne pratiquent aucun sport en particulier mais ne cessent de bouger en observant leur routine quotidienne. Ils marchent, conduisent, participent à des activités sociales, jardinent, …

    Ils s’adonnent également à des disciplines orientales visant à équilibrer l’âme, le corps et l’esprit comme le yoga, le tai chi ou du Qi gong.  Différentes pratiques sont décrites dans le livre et les auteurs donnent des exercices spécifiques pour chaque discipline (salutation au soleil, des étirements ou exercices de respiration).

    7/ Adopter une philosophie de vie orientée vers la résilience

    La résilience est notre capacité à affronter les épreuves. Une personne résiliente sait rester concentrée sur ses objectifs, sans se laisser submerger par le découragement. Le proverbe japonais “Si tu tombes 7 fois, relève-toi 8 fois.” illustre parfaitement cette philosophie. Les japonais ont tendance à ne jamais se rendre. Quand ils font face à des revers dans la vie, ils continuent à se battre.

    Cette capacité se complète avec des philosophies telles que le Stoïcisme et le bouddhisme. L’objectif est d’atteindre la tranquillité d’esprit, un état d’absence d’émotions négatives (l’anxiété, la peur, la peine, la vanité, la colère) tout en recherchant la présence d’émotions positives comme la joie, l’amour, la sérénité ou la gratitude.

    Pour atteindre ce résultat, les stoïciens pratiquent une technique semblable à la visualisation négative. Ils imaginent “ la pire chose qui puisse arriver” afin d’être prêts au cas où certains privilèges et plaisirs disparaîtraient de leur vie.

    Ils pratiquent également la méditation pour s’entraîner à observer leurs émotions. Car, nous sommes davantage affectés par le regard que l’on porte sur les événements, plutôt que sur les événements eux-mêmes.

    Au-delà du concept de résilience, les auteurs expliquent la notion d’anti fragilité développée par Nassim Taleb. L’idée est de devenir plus fort avec les assauts et les difficultés de la vie. On peut noter plusieurs recommandations :

    • Ajouter des “plus” à sa vie. Par exemple, au lieu d’avoir un salaire unique, on peut diversifier ses revenus en essayant de gagner de l’argent avec ses hobbies. 
    • être conservateur dans certains domaines et prendre beaucoup de petits risques dans d’autres. Pour rester dans le domaine financier, on peut par exemple déposer 90% de son capital sur un compte épargne et investir les 10% restants sur des placements risqués mais rémunérateurs.
    • Éliminer les choses qui nous fragilisent. Supprimer des mauvaises habitudes comme manger entre les repas, passer trop de temps sur les réseaux sociaux …

    Conclusion

    Les auteurs terminent le livre par les 10 lois de l’ikigai extraites de la sagesse des centenaires d’Ogini : 

    • Restez toujours actifs
    • Prenez les choses calmement
    • Ne mangez pas à satiété
    • Entourez-vous de bons amis
    • Soyez en forme pour votre prochain anniversaire
    • Souriez
    • Reconnectez-vous avec la nature
    • Remerciez
    • Vivez-l’instant
    • Suivez votre Ikigai

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    Rudyard Kipling – Tu seras un homme mon fils (Poème : If)

    Dans cet article, je partage le superbe poème intitulé If de Rudyard Kipling. C’est parti !

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    Rudyard Kipling

    Rudyard Kipling est un célèbre écrivain britannique ayant vécu à la fin du XXe siècle et début du XXIe. Il est connu pour ses ouvrages, tels que :

    • Le Livre de la jungle (1894)
    • La nouvelle intitulée L’Homme qui voulut être roi (1988)
    • Le poème, If (écrit en 1985, publié en 1910) 

    Mon interprétation se base sur l’adaptation de l’œuvre faite par le romancier et essayiste français André Maurois publiée en 1918 dans son livre Les Silences du colonel Bramble. Le poème s’intitule : Tu seras un homme, mon fils

    Poème

    Tu seras un homme, mon fils

    Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie

    Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,

    Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties

    Sans un geste et sans un soupir ;

    Si tu peux être amant sans être fou d’amour,

    Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,

    Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,

    Pourtant lutter et te défendre ;

    Si tu peux supporter d’entendre tes paroles

    Travesties par des gueux pour exciter des sots,

    Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles

    Sans mentir toi-même d’un mot ;

    Si tu peux rester digne en étant populaire,

    Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,

    Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,

    Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

    Si tu sais méditer, observer et connaître,

    Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,

    Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,

    Penser sans n’être qu’un penseur ;

    Si tu peux être dur sans jamais être en rage,

    Si tu peux être brave et jamais imprudent,

    Si tu sais être bon, si tu sais être sage,

    Sans être moral ni pédant ;

    Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite

    Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,

    Si tu peux conserver ton courage et ta tête

    Quand tous les autres les perdront,

    Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire

    Seront à tout jamais tes esclaves soumis,

    Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire

    Tu seras un homme, mon fils.

     

    Rudyard Kipling (Adaptation d’André Maurois)

    Texte original en anglais

     

    If

     

    If you can keep your head when all about you

    Are losing theirs and blaming it on you,

    If you can trust yourself when all men doubt you,

    But make allowance for their doubting too;

    If you can wait and not be tired by waiting,

    Or being lied about, don’t deal in lies,

    Or being hated, don’t give way to hating,

    And yet don’t look too good, nor talk too wise:

    If you can dream – and not make dreams your master;

    If you can think – and not make thoughts your aim;

    If you can meet with Triumph and Disaster

    And treat those two impostors just the same;

    If you can bear to hear the truth you’ve spoken

    Twisted by knaves to make a trap for fools,

    Or watch the things you gave your life to, broken,

    And stoop and build ’em up with worn-out tools:

    If you can make one heap of all your winnings

    And risk it on one turn of pitch-and-toss,

    And lose, and start again at your beginnings

    And never breathe a word about your loss[es];

    If you can force your heart and nerve and sinew

    To serve your [or our] turn long after they are gone,

    And so hold on [to it] when there is nothing in you

    Except the Will which says to them: ‘Hold on!’

    If you can talk with crowds and keep your virtue,

    ‘ Or walk with Kings – nor lose the common touch,

    if neither foes nor loving friends can hurt you,

    If all men count [on you,] with you, but none too much;

    If you can fill the unforgiving minute

    With sixty seconds’ worth of distance run,

    Yours is the Earth and everything that’s in it,

    And – which is more – you’ll be a Man, my son!

     

    Rudyard Kipling

     

    Sources :

    Wikipedia : Rudyard Kipling – https://fr.wikipedia.org/wiki/Rudyard_Kipling

    Wikipedia : Poème If (version anglaise) : https://en.wikipedia.org/wiki/If%E2%80%94

    Wikipedia : Poème If (version française) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Si_(po%C3%A8me)

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    L’effet Barnum – biais cognitif

    Cet article a pour but de présenter un biais cognitif appelé l’effet Barnum.

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    L’effet Barnum : biais cognitif

    L’effet Barnum aussi appelé “effet Forer”, désigne un biais cognitif. Il s’agit de notre tendance à considérer des énoncés généraux sur la personnalité, généralement positifs, comme s’appliquant à soi.

    L’expérience du psychologue Bertram Forer

    En 1948, le psychologue américain Bertram Forer soumet ses étudiants à un test de personnalité. Après leur avoir fait compléter un questionnaire, il leur délivre à chacun une description de leur personnalité en se basant sur leurs réponses. Les sujets de l’étude sont alors invités à noter la pertinence de cette analyse sur une échelle de 0 (médiocre) à 5 (exactement conforme). Les résultats montrent que la majorité des élèves ont trouvé leur description fidèle à leur personnalité.

    Alors que, l’exercice était truqué. Le psychologue remettait exactement la même description à chaque étudiant (sans s’appuyer sur leurs réponses au questionnaire). Voici un extrait de cette description :

    “Vous avez besoin d’être aimé et admiré, et pourtant vous êtes critique avec vous-même. Vous avez certes des points faibles dans votre personnalité, mais vous savez généralement les compenser. Vous avez un potentiel considérable que vous n’avez pas encore utilisé à votre avantage. À l’extérieur vous êtes discipliné et vous savez vous contrôler, mais à l’intérieur vous tendez à être préoccupé et pas très sûr de vous-même.”

    L’expérience a été reconduite plusieurs fois, notamment par les psychologues Henri Broch, I. W. Kelly ou  D. H. Dickson et les résultats observés furent similaires. En fait, ces études démontrent notre tendance à considérer des énoncés généraux sur la personnalité (généralement positifs) comme s’appliquant à soi. C’est ce que l’on appelle l’effet Barnum. 

    Pour la petite histoire, ce biais cognitif se nomme ainsi en référence à l’homme de cirque Phineas Taylor Barnum. Ce dernier était réputé pour ses talents de manipulateur et sa technique de “lecture à froid”. Il parvenait à donner l’illusion de décrire parfaitement la personnalité d’un inconnu en débitant des généralités sur la personne en question.

     

    Les applications de l’effet Barnum

    On peut noter que ce biais cognitif est particulièrement exploité en astrologie, mentalisme ou  durant les exercices de voyance. Dans ces disciplines, les propos sont souvent très généraux et s’adaptent parfaitement à tout type de situations personnelles. On peut ainsi facilement se reconnaître dans leurs descriptions. Par exemple, l’horoscope du 14 mai dit :

    « Le 11 mai 2021, la Nouvelle Lune en Taureau sera formelle. Elle demandera de s’engager sur des objectifs concrets. Elle aura l’avantage d’être généreuse pour conclure une affaire. Sa conjonction avec Uranus demandera de saisir la balle au bond pour profiter des opportunités qui se présenteront. Le 13 mai, Jupiter se glissera en Poissons et apportera son lot de rêves et d’espoirs pour se projeter dans l’avenir. Vénus chouchoutera les amoureux se promenant main dans la main sous un ciel bleu. « 

    Pour aller un peu plus loin, ne pourrait-on pas également étendre cette pratique à la politique ? Lors des campagnes présidentielles, les candidats n’ont-ils pas intérêt à faire des discours généralistes, creux, qui tombent sous le sens afin que les citoyens s’identifient facilement à leur discours ?

    “Je veux un esprit de conquête, avec des vraies réformes, des vrais changements, nous le ferons ensemble mes chers concitoyens. Mais nous le ferons en étant fidèles à ce que nous sommes. Nous avons toujours été un pays généreux, un pays ouvert, un pays qui a été la lumière du monde et pas le pays de l’obscurantisme.” *

    *Extrait de la conclusion d’Emmanuel Macron lors du débat présidentiel de l’entre deux tours en 2017.

    En résumé

    L’effet Barnum est un biais cognitif. Il s’agit de notre tendance à considérer des énoncés généraux sur la personnalité, généralement positifs, comme s’appliquant à soi. 

    Sources

    Vidéos :

    Article :

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    12 leçons de rhétorique – Victor Ferry (Résumé)

    Victor Ferry est un expert de la rhétorique. Après une carrière de chercheur, il est devenu professeur puis formateur dans ce domaine. Il détient également une chaîne Youtube sur le sujet. Selon lui, la rhétorique est un outil pour mettre ses convictions en discours et son public en mouvement. 

    Dans son livre, 12 leçons de rhétorique pour prendre le pouvoir, il donne des clefs pour devenir un grand orateur. L’ouvrage se découpe en 12 leçons réparties en 3 thématiques.

    • Partie 1 : Affûter son esprit
    • Partie 2 : Déployer son style
    • Partie 3 : Contrôler son ascension

    Pour ce résumé, je vais synthétiser les 12 leçons qu’il aborde. C’est parti !

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    Résumé

    Partie 1 : Affûter son esprit

    Victor Ferry développe, dans un premier temps, les fondations de la rhétorique à travers quatre premières leçons.

    • Ecrire son manifeste
    • Épouser la vérité
    • Assouplir sa pensée
    • Structurer son propos

    Leçon 1 : Ecrire son manifeste

    Ce manifeste doit représenter le socle de sa pensée et de son idéologie. Il est la condition pour être autonome intellectuellement, cesser d’être le réceptacle et le porte parole d’idéologies conçues par d’autres.

    L’auteur suggère d’élaborer son manifeste de la manière suivante :

    • Identifier les problèmes que l’on souhaite régler
    • Définir les conséquences de ces problèmes
    • Dénoncer les coupables et les idées opposées
    • Justifier rationnellement sa/ses solution(s)
    • Déterminer des actions concrètes à effectuer

    Leçon 2 : Épouser la vérité et la validité

    Cela consiste à construire des arguments valides et des données vérifiables. Car, sans cette condition, les propos ne peuvent pas résister à l’épreuve du temps.

    Pour produire de bons arguments, Victor Ferry propose de s’appuyer sur une méthode élaborée par le philosophe anglais Stephen Toulmin :

    1. Poser sa thèse (la conclusion)
    2. Présenter un fait qui l’appui (=la prémisse de son argumentation)
    3. Garantir le passage de la prémisse à la conclusion en donnant un principe général
    4. Clarifier le domaine du savoir dont on puise la garantie
    5. Identifier les limites de son argumentation

    Par exemple : 

    1. Je ne souhaite pas me faire vacciner (conclusion)
    2. car nous n’avons pas assez de recul sur les effets du vaccin sur le long terme (prémisse)
    3. Je préfère donc appliquer un principe de précaution (principe général)
    4. étant donné que l’on ne peut pas juger de la viabilité du vaccin sans données factuelles (clarification)
    5. Si des études indépendantes paraissent alors ma position peut évoluer (limites)

    Leçon 3 : Assouplir sa pensée

    Victor Ferry propose des exercices pour développer une certaine gymnastique intellectuelle afin d’anticiper les contres arguments et attaques de ses opposants. 

    Le premier entraînement consiste à pratiquer le dissoi logoi. Il s’agit d’un des premiers exercices de rhétorique datant de la Grèce antique. La pratique consiste à défendre avec autant d’éloquence que possible une position et, ensuite, défendre la position opposée.

    Le deuxième exercice que propose l’auteur est la prosopopée. Il s’agit de produire un discours du point de vue d’une autre personne ou d’une entité inanimée. Par exemple, que dirait l’autre durant cette dispute ? Quel discours tiendrait un animal en cage ? …

    Enfin le troisième exercice est l’éloge paradoxal dans le but est de parvenir, par le discours, à rendre beau, bon, juste ou désirable quelque chose qui est très négativement perçu par l’opinion commune.

     

    Leçon 4 : Structurer son propos

    Dans ce chapitre, l’auteur partage des conseils pour organiser 3 types de discours. 

    • Intervenir comme un philosophie : dire des choses sages, qui façonneront la vision du monde du public
    • Intervenir comme un expert : dire des choses vraies, qui inciteront le public à rechercher des conseils.
    • Intervenir comme un vendeur : dire des choses persuasives, qui inciteront le public à passer à l’action.

      Devenir philosophe :

      La philosophie est la recherche de cohérence entre la pensée et les actes. Le discours philosophique efficace se structure en trois temps :

      1. Présenter un état des lieux et mettre en avant des évolutions
      2. Identifier les enjeux et donner un concept pour mieux les saisir
      3. Développer comment agir

      Cultiver son expertise

      Le superpouvoir de l’expert est de s’attirer la confiance des gens au point qu’ils aient soif de ses conseils et de ses analyses. Victor Ferry propose le modèle suivant pour structurer une intervention d’expert :

      • Présenter ce que l’on sait
      • Présenter ce que l’on ne sait pas
      • Prendre du recul
      • Définir ce que l’on compte faire

      Le discours du vendeur

      Un argumentaire de vente peut se structurer ainsi :

      • Amener le public à prendre conscience d’un problème
      • Positionner son produit comme une solution
      • Rendre son offre attractive
      • Appeler à l’action

       

      Partie 2 : Déployer son style

      Travailler son style, c’est augmenter la valeur perçue de son discours, multiplier ses chances d’être cité et mémorisé. Il partage quatre autres leçons à ce sujet : 

      • Réviser ses classiques
      • Montrer avant de dire
      • Mettre des figures dans son discours
      • Raconter une histoire

      Leçon 5 : Réviser ses classiques

      Dans ce chapitre, l’auteur présente quatre grands styles littéraires. 

      • Le baroque = le style de l’excès qui joue avec les frontières du vraisemblable et dont l’objectif est de nourrir l’imagination
      • Le classicisme = le rationalisme philosophique qui se traduit par une passion pour la clarté, la rigueur, l’équilibre et la concision
      • Le romantisme qui privilégie le style autobiographique, l’expression du moi et les passions triste
      • Le réalisme. Des descriptions minutieuse des moeurs et des individus qui évite tout spectaculaire, lyrisme et fantaisie

      Leçon 6 : Montrer avant de dire

      Victor Ferry explique qu’un style efficace passe par des descriptions, car elles permettent d’impliquer les sens du public. A ce propos, il cite le romancier américain Stephen King qui dit que l’art de la description est ce qui distingue les romans qui se vendent des romans qui ne se vendent pas.

      La principale recommandation à ce sujet est d’être sélectif et qualitatif dans sa description (plutôt que quantitatif). Les éléments de description doivent être pertinents et faire avancer la narration.

      Leçon 7 : Mettre des figures dans son discours

      Victor Ferry conseille de créer et d’utiliser des métaphores pour stimuler l’imagination et la visualisation de son audience.

      Il propose 4 figures de style à utiliser sans modération :

      • La polysyndète : mettre une conjonction de coordination au début de chacun des membres de la phrase pour former une énumération. Exemple : “Perdu parmi deux millions de fous héroïques et déchaînés et armés jusqu’aux cheveux ?” – Céline, Voyage au bout de la nuit
      • L’anaphore : commencer ses phrases ou ensemble de phrase par le même mot. Exemple : Paris, Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré !…”  – Général de Gaulle
      • La symploque : Entrelacement de mots en début/fin de phrase. Exemple : Qui est l’auteur de cette loi ? Rullus. Qui a privé du suffrage la plus grande partie du peuple romain ? Rullus. Qui a présidé les comices ? Rullus.”Cicéron, Le Grand Larousse du xxe siècle
      • L’anadiplose : reprendre le dernier mot d’une proposition à l’initiale de la proposition qui suit, afin de marquer la liaison entre les deux. « La grandeur inspire l’envie, l’envie engendre le dépit, le dépit répand le mensonge. » – Lord Voldemort dans Harry Potter et le Prince de sang-mêlé

      Pour agrémenter son discours, Victor Ferry recommande aussi :

      • utiliser des rimes
      • ponctuer son discours de suite de trois. 3 idées, 3 adjectifs, 3 arguments
      • S’exercer. L’auteur propose de se lancer des défis pour progresser. Par exemple, utiliser des figures de styles dans ces 10 prochaines rédactions.

      Leçon 8 : Raconter une histoire

      Raconter une histoire, c’est immerger le public et lui donner envie de connaître la suite. 

      L’auteur suggère de structurer son récit en plusieurs temps :

      • la situation initiale
      • l’élément perturbateur
      • les péripéties
      • la résolution et la morale

      Il est important que chaque partie de l’histoire milite pour la suivante.

      Victor Ferry partage ensuite douze exercices pour développer son style. Pour en citer quelques uns :

      • lire des classiques
      • recopier le passage d’une œuvre pour s’imprégner du style de l’auteur
      • Arrêter de lire à la moitié d’une page et inventer la suite
      • Reformuler un texte en le paraphrasant
      • Essayer la chrie. Il s’agit d’un exercice qui consiste à rapporter les paroles d’une personnalité de la façon la plus brève et la plus édifiante (ou amusante) possible

      Partie 3 : Contrôler son ascension

      Après avoir affûté son esprit et développé son style, il reste à créer les conditions pour avoir une ascension constante et durable. L’auteur partage 4 leçons à ce sujet :

      • Apprendre à persuader.
      • Maîtriser ses émotions.
      • Soigner son image.
      • Devenir un meneur.

      Leçon 9 : Apprendre à persuader

      L’auteur explique que notre cerveau fonctionne à deux vitesses : il y a le mode automatique et le mode réflexion. Pour persuader, il vaut mieux chercher à créer les conditions pour que le comportement souhaité se déclenche automatiquement plutôt que de chercher à raisonner l’autre.

      La persuasion peut s’opérer en 3 temps :

      • Exploiter la curiosité, car elle permet de capter l’attention. A ce propos, nous sommes attirés par les choses qui nous excitent et nous font peur. 
      • Transformer la curiosité en intérêt. Voilà le problème qui vous concerne et voilà comment le régler
      • Jouer sur des leviers tels que la réciprocité, la cohérence, la rareté, le conformisme…

      Leçon 10 : Jouer sur les émotions

      Pour Victor Ferry, une émotion est une incitation à agir. Sans émotion, il ne peut y avoir de décision.

      Or, si l’on veut jouer sur les émotions, il est primordial de cultiver son intelligence émotionnelle. L’auteur partage plusieurs recommandations

      • Pour prendre la parole sur un sujet sensible, il convient :
        • Reconnaître les émotions de ses interlocuteurs 
        • Appeler à la raison 
        • Présenter ses arguments 
        • Inverser la charge émotionnelle 
      • Pour émouvoir, il faut être ému soi-même. Selon rhéteur romain Quintilien : « Le grand secret pour émouvoir les autres, c’est d’être ému soi-même”
      • Utiliser les rhétoriques de l’empathie en prenant en compte la culture des protagonistes

      Leçon 11 : Soigner son image

      L’image la plus puissante que peut donner un orateur est l’empathie. Il s’agit de la capacité à cerner ce que les autres ont à l’esprit, leurs désirs et leurs craintes.

      Pour développer cette compétence, l’auteur recommande de :

      • s’exprimer en faisant preuve de prudence, de vertu et de bienveillance 
      • chercher à être utile aux autres quitte à déplaire dans un premier temps
      • Résister au désir de créer de la connivence avec son public
      • Protéger sa vertu et garder ses secrets
      • Contrôler ses propos et ses émotions

       

      Leçon 12 : Prendre les commandes

      Devenir un meneur passe par deux choses :

      • féliciter régulièrement les bons comportements
      • s’efforcer de produire des discours qui vont de l’ombre à la lumière. Autrement dit, sublimer la difficulté, orienter un problème vers des solutions…

       

      Conclusion – Les 10 commandements des grands orateurs

      1. Gardez la foi
      2. Gardez le rythme
      3. Soyez stratège
      4. N’ayez pas peur
      5. Passionnez-vous pour l’humain
      6. Éprenez-vous de littérature
      7. Devenez citable
      8. Cultivez-vous
      9. Soyez concerné
      10. Emmenez-les de l’ombre à la lumière

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      Chaine Youtube de l’auteur : https://www.youtube.com/channel/UCcueC-4NWGuPFQKzQWn5heA

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