➽ Connaissez-vous l’expérience des marshmallows effectuée à l’université de Stanford ? Il s’agit d’une série d’études sur la réussite, la force de volonté et les gratifications immédiates. Détaillons ces expériences et découvrons les enseignements que nous pouvons en tirer. C’est parti !✅
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L’expérience des marshmallows de Walter Mischel
A la fin des années 1960 et au début des années 1970, le psychologue et professeur Walter Mischel tourmente les élèves de l’école élémentaire Bing de l’université de Stanford lors d’une expérience. Dans cette étude, les enfants doivent choisir entre recevoir immédiatement une friandise (marshmallow, cookie ou bretzel) ou patienter 15 minutes et recevoir une friandise en plus au retour de l’expérimentateur.
Résultats de l’expérience
Devant ce choix cornélien, les enfants luttent corps et âme pour ne pas craquer. Pourtant seuls 30% parviennent à retarder le plaisir. En moyenne, les enfants tiennent moins de trois minutes avant de succomber à la tentation.
Au fil du temps et des expériences, le psychologue constate que les enfants qui parviennent à différer les gratifications semblent avoir de meilleurs résultats scolaires.
Volonté et réussite
Walter Mischel poursuit alors ses études. Désormais, il suit de manière systématique l’évolution de ses sujets à travers leurs relevés de notes, leur masse corporelle, leurs progrès sociaux ….
Les résultats sont sans équivoque : les enfants capables de différer les gratifications réussissent mieux dans la vie. A l’inverse, ceux qui privilégient les récompenses immédiates ont 30% de chance supplémentaire d’être en surpoid, de faire des études plus courtes ou de souffrir d’addictions diverses.
Les expérimentateurs en concluent que la capacité à différer les gratifications est un excellent indicateur pour prédire la réussite à venir. Ils écrivent de nombreux articles sur le sujet et leurs travaux sont repris à plusieurs reprises et confirment les résultats.
Entrainer sa volonté – conseils pratiques
La volonté est comme un indicateur de batterie
Il faut comprendre que notre capacité à patienter est directement corrélée à notre force de volonté. Le problème est que nous avons tendance à nous surestimer en considérant notre volonté comme illimitée.
En réalité, notre force de volonté s’épuise à chaque tentative pour différer des plaisirs immédiats aux profits de bénéfices sur le long terme comme se remettre au sport, faire un régime ou arrêter de fumer.
Au début, on a suffisamment d’énergie pour fournir les efforts, mais avec le temps, notre motivation s’estompe et le maintien des comportements est de plus en plus difficile et on finit par abandonner.
En fait, il faut voir la volonté comme un indicateur de batterie qui se décharge avec le temps.
Expérience sur le temps de la libération de la parole
Plusieurs chercheurs ont mis en évidence ce phénomène notamment lors d’une étude sur le système israélien de libération sur parole. En suivant les juges durant leurs commissions, les expérimentateurs constatent que les demandeurs ont 65% de chances d’être libérés le matin et après chaque pause alors que leur chance plonge à 0% à la fin de chaque période.
Les résultats s’expliquent par le poids mental que représente la prise de décision répétitive. Les enjeux et le rythme intensif exigent une concentration élevée tout au long de la journée. A fur et à mesure l’énergie et la concentration des juges s’épuisent et ils retombent dans leur “choix par défaut” : refuser la demande de libération sur parole.
Conseils pratiques sur l’utilisation de la volonté
Du fait que notre force de volonté est limitée, la clé est de la gérer intelligemment pour que son utilisation soit rentable. Voici quelques pistes :
Apprêter son environnement pour limiter les frictions. En mettant en évidence un bol de friandise, on s’oblige à devoir utiliser de l’énergie pour résister à la tentation. Si l’on supprime la tentation, ce travail de résistance devient inexistant.
Prioriser pour ne pas se disperser. Mieux vaut utiliser sa réserve de volonté pour les tâches qui comptent le plus.
Faire des pauses pour recharger son énergie.
Manger du sucre pour s’octroyer un boost d’énergie lorsque c’est nécessaire.
Choisir ses heures. Mieux vaut travailler sur le plus important le matin ou après une longue pause lorsque notre réserve de volonté est à son maximum
Conclusion
L’expérience des marshmallows met en évidence que la capacité à différer les gratifications est un facteur de réussite. Notre force de volonté étant limitée, il faut apprendre à la gérer intelligemment pour que son utilisation soit rentable.
Michael Gerber est un auteur et entrepreneur américain. Dans son livre, E-Myth, le mythe de l’entrepreneur revisité (lien affilié), il présente les principes clés pour créer son entreprise.
L’ouvrage se découpe en trois parties :
Le mythe de l’entrepreneur
La nouvelle approche de l’entreprise : la franchise
Monter une petite entreprise qui marche
Pour ce résumé, détaillons les principales idées et conseils pratiques de chaque chapitre. C’est parti.
La plupart des créateurs d’entreprise commencent par travailler pour quelqu’un d’autre. Ils se mettent ensuite à créer leur propre produit ou commercialiser leurs services afin de développer leur indépendance. La perspective d’être leur propre patron et faire ce que l’ils ont décidé devient une obsession de tous les instants. Ils travaillent corps et âme pour développer leur projet, qui se transforme progressivement en corvée et devient un emploi. Cela vient en partie du fait qu’ils ont tendance à regarder leur entreprise sous le prisme de la technique et du travail.
L’entrepreneur, le manager et le technicien
Michael Gerber explique que les créateurs d’entreprise sont trois personnes à la fois : un entrepreneur, un manager et un technicien.
L’entrepreneur est le visionnaire / le rêveur. Il s’agit de la personnalité créative qui oeuvre pour satisfaire une vision
Le manager est le côté pragmatique. C’est la personnalité qui planifie, ordonne, rend l’inconnu plus prévisible
Le technicien est le faiseur ayant pour crédo : « Si vous voulez que les choses soient bien faites, faites-les vous-même »
Pour reprendre l’image donnée dans le livre : l’entrepreneur vit dans le futur, le manager dans le passé, et le technicien dans le présent.
Il faut comprendre que nous avons tous un entrepreneur, un manager et un technicien en nous. Pour l’auteur, si ces trois personnes occupaient toutes la même place en créant un équilibre, nous serions des personnes incroyablement compétentes.
L’entrepreneur aurait tout loisir d’explorer de nouveaux centres d’intérêt.
Le manager renforcerait la base opérationnelle
Le technicien effectuerait le travail.
Les phases d’évolution d’une entreprise.
Pour faire prospérer une entité, il est vital de comprendre chacune des phases de sa création :
Il y a d’abord le stade de l’enfance. Le propriétaire et l’entité sont alors une seule et même chose. Le travail fourni fait prospérer l’entreprise. Mais très vite, la charge de travail devient trop importante. C’est à ce moment que si l’entrepreneur craque l’entreprise fait faillite.
Il y a ensuite le stade de l’adolescence qui débute au moment où le créateur décide de solliciter de l’aide. La clé est de déléguer le travail technique que l’on a plus le temps de réaliser. C’est à ce moment que les capacités de planification et d’organisation du manager sont précieuses.
Toute entreprise adolescente atteint un stade où elle va au-delà de sa zone de confort.
A ce stade, il existe trois mesures :
Revenir au stade de l’enfance
Tomber en faillite
S’accrocher et survivre
Pour survivre à l’adolescence, l’entrepreneur doit être amadouée, nourrie et doit bénéficier de tout l’espace nécessaire pour grandir. Le manager a besoin d’être soutenu, afin de créer de l’ordre et transformer la vision de l’entrepreneur en actions.
A terme, une entreprise à maturité connaît les résultats qu’elle souhaite voir aboutir et possède un plan pour les atteindre. L’entité est alors un système de production de résultats – à l’intention du client – permettant de dégager des bénéfices sans que le propriétaire ait besoin d’intervenir.
La clé est de créer un modèle d’entreprise équilibré afin que l’entrepreneur, le manager et le technicien trouvent tout naturellement leur place et les bonnes missions à mener à bien.
2 – La nouvelle approche de l’entreprise : la franchise
La révolution clé en main
Michael Gerber explique que le modèle idéal d’entreprise est la franchise, ou plus précisément, la Business Format Franchise.
Avec une franchise simple en nom propre, le franchiseur accorde le droit aux petites entreprises de commercialiser localement des produits. Dans ce cas, la réussite de l’entité réside dans le succès du produit commercialisé.
La Business Format Franchise va plus loin, car en plus du nom, le franchiseur fournit tout un système pour faire tourner l’affaire. Dans ce cas, la valeur de la franchise réside dans la valeur de la marque ou de la licence. C’est le cas de Macdonald, Mercedes ou encore Coca-Cola.
En bref, le modèle idéal consiste à vendre l’entreprise et son système plutôt que le produit.
Travailler sur et non dans son entreprise
Pour réussir une franchise, l’entrepreneur doit se dissocier de son entité.
Autrement dit, une franchise doit être une société indépendante de son propriétaire avec ses propres règles et objectifs. D’ailleurs, le but du propriétaire ne doit pas être de servir son entreprise. L’entreprise doit le servir.
Six règles pour monter une “business format franchise”
Finalement, le succès d’une entreprise franchisée réside dans le système capable de répondre aux attentes du client exactement de la même façon, à chaque fois. Ainsi, l’entreprise que l’on développe doit être le prototype qui servira de modèle à toutes les autres entités.
Pour ce faire, Michael Gerber propose 6 règles à satisfaire :
Le modèle doit représenter une valeur sûre pour les clients, employés, fournisseurs et investisseurs
Le modèle doit pouvoir être utilisé par des personnes au niveau de compétence le plus bas possible.
Le modèle doit se caractériser par un ordre irréprochable.
Toute tâche figurant dans le modèle doit faire l’objet de consignes dans le manuel d’utilisation.
Le modèle doit offrir un service d’une prévisibilité claire et uniforme au client.
Le modèle doit utiliser un code couleur, vestimentaire et matériel.
Résumons l’idée centrale du modèle de la franchise : il faut développer son entreprise comme s’il s’agissait du prototype d’un produit fabriqué en série. Pour cela, il est nécessaire de créer un processus pour exploiter le système de manière fructueuse.
3 – Monter une petite entreprise qui marche
Le processus de développement d’entreprise
La construction du prototype de l’entreprise est un processus continu qui repose sur trois activités distinctes.
L’innovation, car il est d’abord nécessaire de créer de nouvelle chose
La quantification. L’innovation a besoin d’être quantifiées grâce à des chiffres pour montrer son impact
L’orchestration. L’orchestration est l’élimination de la liberté d’agir au niveau opérationnel.
Le programme de développement d’entreprise
Le programme de développement d’entreprise est le processus pas à pas permettant de convertir l’entité existante (= le prototype) en un modèle parfaitement organisé destiné à créer des milliers d’exemplaires identiques. Il comporte 7 étapes :
Le but principal
L’objectif stratégique
La stratégie organisationnelle
La stratégie en matière de management
La stratégie concernant le facteur humain
La stratégie marketing
La stratégie concernant les systèmes
Le but principal
Sans but principal, les chances de succès de l’entrepreneur sont minimes.
Les gens exceptionnels ont une vision de leur existence qu’ils s’entraînent à imiter chaque jour. Ils travaillent sur leur vie au lieu de la vivre en spectateurs.
C’est pourquoi, l’entrepreneur doit prendre le temps d’identifier la réponse à ces questions :
qu’est-ce qui a le plus de valeur à mes yeux ?
Quel genre de vie est-ce que je souhaite ?
À quoi doit ressembler cette vie ?
Qui je souhaite devenir ?
L’objectif stratégique
Il s’agit d’une déclaration très claire concernant ce que l’entreprise doit faire pour que l’entrepreneur atteigne son but principal. Une stratégie et un plan sont utiles pour promouvoir l’entreprise envers les banquiers, les partenaires ou les investisseurs.
L’objectif stratégique se compose d’un critère financier et un résultat à atteindre.
De plus, il doit apaiser la frustration d’un groupe de consommateurs suffisamment imposant pour justifier sa mise en œuvre.
La stratégie organisationnelle
Pour qu’une franchise réussisse, il convient de développer un système qui fonctionne, avec d’autres personnes. Le problème est que la plupart des entreprises s’organisent en fonction des personnalités plutôt que des fonctions.
La solution est de définir un organigramme clair. A ce sujet, c’est au créateur de rédiger un contrat pour chaque poste figurant sur l’organigramme.
Ce contrat est un résumé des résultats à obtenir par le titulaire dudit poste, du travail que ce dernier doit fournir ainsi qu’une liste de critères sur la base desquels les résultats seront évalués. Le document doit être signé par le titulaire du poste pour signifier qu’il accepte d’assumer toutes les responsabilités qui lui incombent.
La stratégie en matière de management
La clé est d’intégrer à son prototype un système qui couvre l’aspect managérial.
Le rôle du système de management est de transformer les problèmes des employés en opportunité. Le processus de prise de décision doit être orchestré pour éliminer le besoin de prendre des décisions.
La stratégie concernant le facteur humain
Du point de vue de l’auteur, il est impossible d’obliger les employés à faire toutes les tâches.
De ce fait, si le propriétaire souhaite que certaines choses soient faites, il doit créer un environnement au sein duquel il est plus important de “faire” que de “ne pas faire”.
Pour cela, l’entrepreneur doit communiquer des règles du jeu au début de la relation avec chaque employé au moment où ils rejoignent l’aventure.
Voici les huit règles que propose Michael Gerber.
Ne jamais créer un jeu à partir de ce que l’on souhaite voir faire par ses employés.
Ne jamais créer pour ses employés un jeu auquel on ne souhaiterait pas jouer soi-même.
S’assurer qu’il existe des moyens bien précis de gagner à ce jeu sans y mettre un terme.
Modifier le jeu de temps en temps (sans changer la morale qui doit rester sacrée)
Ne jamais prendre le jeu pour un dispositif autonome (rappeler son existence régulièrement)
Le jeu doit être cohérent.
De temps en temps, le jeu doit être amusant.
S’inspirer de jeux existants si aucun jeu de qualité ne vient à l’esprit
La stratégie marketing
En matière de marketing, ce que l’on souhaite est accessoire. C’est ce que souhaite le client qui est important. Tout l’enjeu est de trouver les besoins perçus et de les satisfaire.
A ce titre les deux piliers d’une stratégie marketing réussie sont le profil sociodémographique (qui sont les clients) et le profil psychographique (pourquoi ils achètent).
Pour définir ces deux profils, l’auteur suggère de sonder directement les clients en leur posant la question, par exemple via un sondage envoyé par mail.
La stratégie concernant les systèmes
Un système est un ensemble de choses, d’actions, d’idées et d’informations qui interagissent entre elles et, se faisant, influent sur d’autres systèmes. Il y a trois types de système :
Les systèmes rigides : les choses inanimées qui ne sont pas vivantes, ex : un ordinateur
Les systèmes souples : les choses animées et vivantes . Ex : un individu, une idée…
Les systèmes d’information : les choses en interactions entre les deux autres types de systèmes. Ex : le contrôle des stocks, la prévision de trésorerie et les récapitulatifs des volumes de ventes
La clé est d’intégrer l’innovation, la quantification, l’orchestration dans les systèmes que l’entreprise développe.
Pour prendre un cas concret, voici l’exemple de système de vente proposé par Michael Gerber :
Identifier les points de référence ou points de décision des clients durant le processus de vente.
Rédiger un discours qui permettra d’accéder à chaque point de référence
Créer différents supports à utiliser avec chaque scénario.
Mémoriser le scénario de chaque point de référence.
Faire dérouler chaque scénario de manière identique par chaque commercial.
Améliorer l’efficacité de ses employés en matière de communication en interagissant, observant, écoutant, se montrant reconnaissant, comprenant et abordant chaque client potentiel le plus minutieusement possible.
Conclusion
Pour résumer et conclure, reprenons les trois clés pour que la création d’une entreprise redevienne un rêve dans le monde entier :
créer un modèle d’entreprise équilibré afin que l’entrepreneur, le manager et le technicien trouvent tout naturellement leur place et les bonnes missions à mener à bien.
vendre l’entreprise et son système plutôt que le produit en créant une franchise.
développer un système capable de répondre aux attentes du client exactement de la même façon, chaque fois
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L’idée consiste à ouvrir une porte qui nous téléporte dans un endroit où l’on n’a jamais été. Grâce aux images Google Map, on s’immerge instantanément dans un désert, des tunnels, des musées, des rues… bref les endroits divers et variés de notre planète.
➽ Connaissez-vous le principe appelé la fenêtre d’Overton ? Découvrons ce concept étonnant en lien avec l’opinion publique. C’est parti ! ✅
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La fenêtre d’Overton
Exemple de la légalisation de l’IVG
Considérons un sujet de société comme par exemple la légalisation de l’IVG pour lequel il existe de multiples points de vue. Chaque idée peut être classifiée en fonction de son acceptabilité vis-à-vis de l’opinion publique. Certains avis sont considérés comme populaires, d’autres sensibles ou d’autres comme radicaux, … . Par exemple dire “une femme dont sa grossesse met en danger sa vie devrait pourvoir avortée” est une idée largement acceptée. A l’inverse, dire : “Une femme tombant enceinte après un viol ne devraient pas pouvoir avorter » sont des propos totalement inadmissibles.
Le concept
En fait, la fenêtre d’Overton regroupe les avis considérés comme politiquement acceptables au regard de l’opinion publique. En dehors de cette gamme d’idées, on retrouve tous les propos jugés extrêmes. La classification se compose de différent niveaux :
Impensable
Radicale
Acceptable
Raisonnable
Populaire
Politique publique
La fenêtre d’Overton est un concept central en politique. Joseph Overton, son concepteur, stipule que la viabilité politique d’une idée dépend principalement du fait qu’elle se situe dans la fenêtre (plutôt que des préférences individuelles des personnalités politiques). Ainsi la fenêtre d’Overton cadre ce qu’un individu doit dire s’il ne veut pas être considéré comme trop extrême.
La fenêtre d’Overton est mouvante.
Il est primordial de comprendre que la fenêtre d’Overton est mouvante. Une idée jugée radicale ou extrême peut devenir plus ou moins politiquement acceptable au fil du temps, et inversement.
Par exemple, l’IVG a longtemps était un concept radical notamment à cause de la culture religieuse dominante qui tend à considérer que chaque vie est sacrée, y compris celle d’un embryon.
En tout cas, les partisans “dans la fenêtre” — soutenant les politiques actuelles, ou similaires — cherchent à convaincre l’opinion publique que les avis situés en dehors de la fenêtre doivent être considérés comme inacceptables.
A l’opposé, les partisans de politique en dehors de la fenêtre d’Overton cherchent à persuader ou éduquer l’opinion publique afin de faire rentrer leurs idées dans le cadre.
Applications et enseignements sur la fenêtre d’Overton
Influencer l’opinion
Le déplacement de la fenêtre d’Overton pour influencer l’opinion publique est un enjeu majeur en politique. Les groupes de pression cherchent à influer constamment ce qui peut être dit et discuté au sein d’une société. Prenons quelques exemples pour comprendre les mécaniques en œuvre :
De l’impensable au radical : le clonage humain
Le clonage humain a longtemps été une pratique considérée comme plutôt immorale, soit le niveau le plus bas de la fenêtre d’Overton. Pour faire changer la position de l’opinion publique, on transforme le sujet en question scientifique. Des savants en parlent, des petites conférences, des colloques et des expériences sont organisés autour du sujet. Puisque la science ne doit pas avoir de limites d’investigation, le sujet cesse alors d’être un tabou absolu. Les idées percent dans les médias et l’opinion sur le clonage passe d’”impensable” à “radicale”.
Du radical à l’acceptable : Le wokisme avec l’identité de genre
Considérer qu’il y a plus de deux genres est une idée considérée comme plutôt radicale de nos jours en France. Les partisans de cette idéologie doivent déplacer la fenêtre d’Overton pour rendre leurs idées acceptables vis-à-vis de l’opinion publique. Pour ce faire, ils s’appuient sur plusieurs leviers comme traiter d’”intransigeants” les opposants ou utiliser un jargon pseudo-scientifique comme la notion d’”identité de genre”… . Grâce à ces stratagèmes, les idées intègrent progressivement le débat public.
De l’acceptable au raisonnable : Les restrictions anti-covid
Une fois que les mesures inouïes de restrictions des déplacements (comme les autorisations de sortie) sont rentrées dans le domaine de l’acceptable sous couvert de la pandémie , les partisans ont dû rendre son utilisation raisonnable aux yeux de la population. Un premier levier a été de critiquer les opposants en décrivant leur position comme radicale. Le deuxième axe a été de positionner les partisans comme les défenseurs de grandes valeurs : protéger la santé des plus fragiles, garantir la sécurité de tous, … voire même « Le pass sanitaire, c’est la liberté », pour reprendre les termes de Gabriel Attal.
Du raisonnable au populaire – La représentation des LGBT
Au cours de l’histoire, les populations LGBT ont été stigmatisées. Aujourd’hui elles vivent en harmonie dans la majorité des sociétés occidentales. Pour rendre leur représentation encore plus populaire auprès de l’opinion publique, des personnages LGTB sont maintenant intégrés dans le paysage culturel à travers des films, des séries, des journaux… . Des célébrités et figures historiques LGBT sont aussi popularisées.
Du populaire à la politique publique – Le Mariage pour tous
L’idée d’un mariage gay s’est progressivement popularisé au fils des siècles. Au cours de l’histoire, le sujet est passé d’un statut de tabou à une idée largement acceptée. On peut remarquer qu’une fois ancrées dans le débat public, les différentes opinions ont trouvé une représentation politique au travers de groupes de pression tels que des partis politiques. Finalement, l’opinion publique a tranché jusqu’à légaliser le mariage pour tous.
Le rôle des médias
Quoi qu’il en soit, les médias ont une influence directe sur la fenêtre d’Overton et sont des acteurs particulièrement influents par rapport à l’opinion publique. En fonction de l’exposition médiatique qu’ils donnent aux opinions et en introduisant dans le débat des concepts impopulaires et radicaux ils tendent à ajuster la fenêtre d’idées acceptables.
Si l’on regarde les décennies passées, on observe que des idées jusqu’alors impopulaires ou radicales tendent à rentrer dans l’opinion publique : le wokisme, la décroissance, l’islamisation, … .
Conclusion
La fenêtre d’Overton représente les idées considérées comme politiquement acceptables au regard de l’opinion publique. C’est un concept politique central car la fenêtre d’Overton cadre ce qu’un politicien doit proposer s’il ne veut pas être considéré comme trop extrême. L’enjeu pour les groupes de pression consiste à déplacer le cadre pour faire rester ou rentrer leurs idées dans l’opinion publique. Pour aller plus loin, je vous invite à consulter mon épisode sur le principe du pied dans la porte qui est un concept allant de pair avec la fenêtre d’Overton (lien vers l’épisode).
Sources
VidéoDefakator Vite Fait– La fenêtre d’Overton : https://youtu.be/_Jgbni6UQig
Jérémy Pajot se définit comme un investisseur. Dans son livre, l’investisseur moderne (lien affilié), il partage ses conseils pour investir son argent dans différentes typologies d’actifs tout en maîtrisant les risques associés.
L’ouvrage se découpe en 11 chapitres qui présentent trois grands types d’investissements: l’immobilier, les marchés financiers et la finance alternative
Le parcours de l’auteur
Utiliser le crédit bancaire pour faire de l’argent
Envisager trois stratégies immobilières à haut rendement
Optimiser sa fiscalité grâce à trois outils
Maximiser son effet de levier
Réinvestir les cashflow dans les marchés financiers
Utiliser deux stratégies d’investissement sur les marchés financiers
Investir dans des sociétés versant des dividendes
S’intéresser au capital investissement
Investir dans les prêts aux particuliers
S’enrichir avec les crypto-monnaies
Mettre un pied dans le métaverse
Pour cette synthèse, découvrons les outils et principes que l’auteur aborde. C’est parti !
Durant son adolescence, Jérémy Pajot joue au PSG dans les équipes de jeunes, mais à cause de nombreuses blessures, il ne parvient pas à percer dans le football.
Il devient alors agent hospitalier de nuit dans une maison de retraite payé 1200€ nets par mois. Selon ses termes, ce travail l’a sauvé car il lui a permis de rencontrer l’ennui. Grâce à cette expérience, il définit deux objectifs de vie qui se résument en deux mots : autonomie et liberté.
Il constate que le salariat est un frein à cette philosophie et se promet d’être salarié seulement provisoirement. Il remarque aussi que la majorité des gens vendent leur temps contre de l’argent à des tarifs différents. Les différences de revenus s’expliquent en partie par le niveau d’étude.
Il décide donc de passer son baccalauréat en candidat libre, puis il s’inscrit à un cursus d’économie et gestion à l’université. Il décroche ensuite une place au magistère de finance de la Sorbonne.
Suite à l’obtention de son diplôme, il enchaîne plusieurs emplois et passe d’un salaire de 2200€ nets en 2011, à 3900€ nets en 2019 avant de mettre fin au salariat.
Il se dédie ensuite à ses investissements notamment en bourse et immobilier afin de devenir autonome et libre.
Aversion aux risques et horizon de placement
A ce propos, Jérémy Pajot présente les différents profils d’investisseurs. De son point de vue, il y a :
L’investisseur prudent qui désire garantir son capital
L’investisseur modéré qui est prêt à perdre au maximum 2 à 3% de son capital
L’investisseur équilibré qui assume une perte de 10 à 15%
L’investisseur dynamique qui est prêt à perdre 20 à 40%
L’investisseur ambitieux qui peut prendre un risque de plus de 50%
De son côté l’auteur se considère comme un investisseur prudent car il n’est pas prêt à risquer plus de 15% de son capital.
En parallèle, il convient de s’intéresser à l’horizon de placement. Il y en a trois :
Le court terme : investir sur une durée de placement inférieure à trois an
Le moyen terme : investir sur une durée comprise entre trois et huit ans.
La clé de l’investissement consiste à trouver un équilibre afin de placer son argent de manière à pouvoir envisager un avenir radieux sans impacter mentalement sa vie présente.
1/ Utiliser le crédit bancaire pour faire de l’argent
L’auteur liste les 4 critères clé d’investissement :
La liquidité ( = la rapidité de la transaction) : investir dans des actifs qui peuvent être achetés ou vendus du jour au lendemain sans problème
La volatilité (= la variation du cours de l’actif) : porter attention aux risques de changement rapide des prix
Le cash : investir sur des actifs qui génèrent ou généreront des liquidités
L’effet de levier long terme : emprunter l’argent de la banque pour l’investir et générer du cash sur plusieurs dizaines d’années.
Jérémy Pajot recommande de commencer par l’immobilier plutôt que par les marchés financiers. Car si l’on s’intéresse à la rentabilité de ces actifs, l’immobilier offre une rentabilité de plus de 300 % alors que la bourse apporte un rendement de 10%
De plus, on peut noter que l’immobilier est un actif peu volatil procurant des revenus constants et prévisibles dans le temps. Investir dans cet actif avec un emprunt bancaire est idéal pour se créer des revenus rapidement avec un risque maîtrisé.
A ce titre, il faut voir une dette comme un moyen d’acheter de futurs revenus. Actuellement la souscription à un prêt immobilier est une superbe opportunité grâce à la faiblesse des taux d’intérêts et à l’inflation.
Notons qu’il est indispensable de maîtriser ses finances personnelles pour pouvoir souscrire à un prêt immobilier.
2/ Envisager trois stratégies immobilières à haut rendement
En règle générale, il faut considérer que la clé de l’immobilier réside dans l’achat d’un bien en dessous du prix du marché. A ce propos, on peut noter trois choses :
Plus la surface est grande, plus le prix au m ² est bon marché.
Plus le bien est en mauvais état, plus le prix au m ² après rénovation est intéressant.
Plus l’emplacement est demandé par les locataires et plus il est ignoré des investisseurs, mieux c’est
Les trois stratégies d’investissement dans l’immobilier présentées par l’auteur sont :
L’immeuble de rapport. Pour plusieurs raisons :
Éviter la concurrence avec les familles et les primo-accédants qui font monter les prix
Acheter en lot
Économiser ses coûts avec le syndic de copropriété
Centraliser la gestion locative
Limiter le risque de vacance locative
La division immobilière. Elle consiste à découper un bien en plusieurs lots. Cela permet par exemple d’acheter sa résidence principale à travers son projet d’investissement.
L’immobilier international pour des raisons de rentabilité, de diversification et d’effet de levier international.
3/ Optimiser sa fiscalité grâce à 3 outils
Il existe des dispositifs fiscaux permettant de limiter fortement ses impôts. Sans trop rentrer dans les détails, voici un aperçu des solutions fiscales présentées :
Investir en nom propre notamment lorsqu’on fait de la location meublée ou lorsqu’on entreprend une rénovation. Il vaut mieux privilégier le régime réel sauf si les charges sont inférieures à l’abattement prévu dans le régime micro bic.
Utiliser la SCI (société civile immobilière) pour diversifier ses structures juridiques
Monter une holding pour exonérer les dividendes.
4/ Maximiser son effet de levier
Comme nous l’avons vu précédemment, l’avantage principal de l’investissement immobilier est l’effet de levier.
Le montant de l’emprunt est fixé à un taux maximum d’endettement de 35%. Le montant à emprunter dépend donc des variables suivantes :
Les revenus
La durée et le taux du prêt
Les crédits en cours
Les loyers à payer
Le montant de l’assurance emprunteur
L’auteur conseille de chercher un effet de levier maximum en essayant de maximiser son endettement grâce à ces 5 facteurs
5/ Réinvestir ses cashflow dans les marchés financiers
L’auteur partage plusieurs enseignements sur la bourse :
L’investissement boursier peut être totalement passif et offre des rendements convenables
Les marchés financiers sur le long terme sont toujours profitables
Le trading et l’investissement dans un fond de placement sont inutiles sur le long terme car les marchés semblent efficients
L’idéal est de capter les performances des grands indices boursiers avec peu de frais.
Toutefois, il peut aussi être judicieux d’investir sur de petites et moyennes entreprises en stock picking.
6/ Utiliser deux stratégies d’investissement sur les marchés financiers
La première stratégie passive est le DCA (dollars cost averaging). L’idée est d’investir régulièrement sur des ETF répliquant les plus gros indices boursiers, de préférence sur les marchés efficients en tendance haussière. Cela permet de lisser la volatilité des marchés en rentrant progressivement.
La seconde stratégie est appelée stock picking. L’objectif est d’analyser les fondamentaux des sociétés afin d’investir dans celles qui sont sous valorisées. Pour cela, l’auteur s’attache à quatre ratios :
Le beta pour évaluer le risque avant une prise de position
Le Price Earning Ratio (PER) pour analyser le prix d’une action au regard des résultats de la société
Le rendement d’une action
Le ratio cours sur actif net : PBR (Price to book ratio) pour connaître le rapport entre le prix du marché et la valeur comptable de la société
En tout cas, il est préférable d’intégrer son portefeuille d’actions dans un dispositif fiscal comme le PEA (Plan épargne action).
7/ Investir dans des sociétés versant des dividendes
En complément, il est judicieux de trouver des sociétés qui proposent des rendements assez élevés en termes de versement de dividendes et qui possèdent la capacité de continuer à en verser. Le but de cet investissement est de recevoir une source de revenu constante, diversifiée et totalement passive.
Il y a deux principaux indicateurs pour sélectionner ses entreprises à dividende
Le rendement d’une action : Rendement brut annuel = Dividende de l’exercice / Cours de l’action
Le taux de distribution, c’est-à-dire la part de dividende versé aux actionnaires par rapport au bénéfice
On peut noter qu’il existe l’indice du S&P 500 Dividend Aristocrats qui réplique la performance des grandes sociétés américaines ayant augmenté leurs dividendes chaque année au cours des 25 dernières années consécutives ( McDonald’s, Pepsico, Coca Cola…).
8/ S’intéresser au capital investissement
Le Private Equity a comme objectif de prendre des participations dans le capital de sociétés non cotées en bourse. L’avantage est que le rendement est généralement très élevé, mais l’investissement est illiquide et plus risqué.
Il existe trois phases d’investissement que chaque entreprise traverse durant son cycle de vie primaire.
La phase d’amorçage qui correspond à la mise en pratique du projet
La phase de création correspondant aux premiers développements.
Le capital-développement qui consiste à développer le projet jusqu’à sa pleine maturité
La méthode la plus facile pour investir est de passer par des fonds spécialisés qui investissent dans des entreprises non cotées (les FCPR = fonds communs de placement à risque / les FCPI = fonds communs de placement dans l’innovation / les FIP = fonds d’investissement de proximité).
9/ Investir dans les prêts aux particuliers
Le peer to peer est un marché où un investisseur prête de l’argent à un emprunteur (particulier ou entreprise) sans intermédiaire bancaire. Le prêteur se rémunère grâce aux intérêts de l’emprunt.
Voici quelques conseils prodigués par l’auteur
Diversifier ses placements sur plusieurs plateformes
Privilégier les plateformes avec des résultats financiers bénéficiaires, agréées par les autorités comme l’AMF
Investir dans des prêts avec des durées courtes (un trimestre) afin de pouvoir arbitrer son portefeuille rapidement en cas de bouleversement géopolitique ou macroéconomique.
Limiter ce type d’investissement à 10% de son patrimoine maximum
10/ S’enrichir avec les crypto-monnaies
Les crypto-monnaies sont des outils qui vont jouer des rôles majeurs dans les années futures. L’industrie de la blockchain et des crypto-monnaies offrent de multiples cas d’usage. L’auteur s’attarde sur le plus célèbre des projets blockchain : Bitcoin. Pour citer ses termes : « Le Bitcoin permet de faire des transactions sur Internet ainsi que de sécuriser soi-même son patrimoine. Le modèle même de Bitcoin en fait une réserve de valeur, puisque le nombre de bitcoins est fini et connu, de manière transparente (21 millions). »
Le point de vue de l’auteur est qu’un investisseur moderne doit se pencher sur le cas des crypto-monnaies. Acheter quelques crypto-actifs via les plateformes comme Coinbase est une stratégie intéressante pour diversifier son portefeuille financier et booster sa performance.
11/ Mettre un pied dans le métaverse
Le metaverse fait référence à un monde virtuel en 3D qui intègre divers éléments de réalité augmentée, de médias sociaux, de réalité virtuelle et d’applications blockchain.
Il y a 3 principales façons d’investir dans le Metaverse.
Acheter des actions d’entreprise investissant dans ce secteur comme Google, Microsoft, Meta…
Investir dans la crypto metaverse comme par exemple le jeton MANA du monde virtuel Decentraland
Investir directement dans le metaverse en achetant un terrain virtuel ou des NFT
Attention, l’auteur précise que ce dernier type d’investissement est risqué car il s’agit d’une nouvelle industrie émergente. Toutefois, la force de l’investisseur moderne est de toujours rester curieux, attentif et à l’écoute de tout ce qui se fait dans le monde de l’investissement.
➽ Découvrons une technique de manipulation appelée « la porte au nez ». C’est parti pour quelques explications.✅
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Les expériences sur la technique de la « porte au nez »
Accompagner des délinquants aux zoo
Robert Cialdini et ses collègues de l’université d’Arizona réalisent une expérience pour étudier une technique de persuasion.
Les chercheurs se font passer pour des éducateurs et demandent à des étudiants s’ils accepteraient de passer une journée au zoo avec un groupe de délinquants. Seuls 20% des sujets acceptent de donner suite à cette requête.
Les responsables de l’étude tentent alors une autre stratégie avec un second groupe. Cette fois-ci, ils proposent d’abord aux étudiants de consacrer deux heures par semaine aux jeunes délinquants. Cette requête est rejetée massivement. Cependant, les chercheurs présentent ensuite une deuxième proposition : Passer une journée au zoo avec les délinquants. Dans ce cas, 50% des étudiants acceptent la proposition !
Payer une note au restaurant
Une expérience similaire est réalisée dans un restaurant. Un complice demande aux autres clients une contribution pour régler une partie de sa note car il n’a pas assez d’argent.
Lorsque la requête est formulée directement, seuls 10% des personnes présentes acceptent.
Par contre lors d’un deuxième scénario, il réclame d’abord aux clients de payer la totalité de l’addition, puis qu’après avoir essuyé un refus, il leur demande de régler seulement une partie de la note. Dans ce cas, 75% des sujets acceptent de mettre la main à la poche.
Explications et enseignements
Finalement, la technique de “la porte au nez” consiste à faciliter l’adoption d’une requête en formulant une demande plus contraignante juste avant. La clé est de commencer par une requête inacceptable, essuyer un refus, puis convaincre les gens de donner suite à une demande plus modeste.
L’effet de contraste
L’efficacité de cette technique provient en partie de l’effet de contraste. Le contraste entre les deux revendications altèrent la perception et biaise le raisonnement. Pour illustrer, on peut prendre l’exemple d’une bouteille de vin vendue 50€ dans un restaurant. Au premier abord, le produit parait cher. Par contre, si la bouteille se trouve dans un menu composé d’autres vins à 100€ alors la bouteille affichée à 50€ paraît immédiatement moins chère.
La culpabilité
On peut aussi noter que le sentiment de culpabilité joue également en faveur de la technique de la porte au nez. Lorsque quelqu’un nous demande de l’aide, il est parfois difficile de refuser, notamment car nous voulons faire bonne figure. Dire non à une première sollicitation est difficile mais cela reste compréhensible. Mais en refusant une deuxième requête, on se sent coupable car l’autre peut penser que l’on n’y met pas du nôtre.
Exemple et mises en application
La méthode de « la porte au nez » démontre son efficacité dans différentes situations : négocier, vendre, faire aboutir une demande inacceptable … .
Markita Andrew et la vente de cookies
L’américaine Markita Andrews est devenue célèbre en utilisant la technique de vente suivante : Lorsqu’elle était scout, elle faisait du porte à porte pour vendre des boîtes de cookies. Durant la conversation, elle proposait d’abord aux gens de faire un don d’un gros montant pour son association. Puis, dans un second temps, elle présentait une seconde alternative : acheter une petite boîte de cookies en guise de soutien. Devant l’écart considérable de prix, les gens se précipitaient sur la dernière option.
Négociation et l’ancrage extrême :
En négociation, on parle de la technique de l’ancrage. L’objectif est de formuler une requête trop excessive pour qu’elle soit acceptée. Ensuite il suffit de proposer des alternatives de plus en plus raisonnables, qui restent excessives mais dont la première proposition aura altérer la perception de l’interlocuteur.
Exemple pour négocier une augmentation de 5%, le salarié peut commencer par un ancrage extrême en demandant une hausse de salaire de 10%. Puis au fur et à mesure de l’échange, il va chercher à descendre progressivement ses attentes jusqu’à atteindre son objectif cible à 5%.
Altérer la perception de valeur
La technique de la porte au nez peut aussi être une stratégie pour altérer la perception de valeur d’un bien.
Imaginons que vous vous rendiez dans une agence immobilière pour acheter une maison. Vous présentez vos critères et votre budget. L’agent immobilier sait qu’il possède un bien qui correspond à vos attentes mais dont le prix est légèrement plus cher. Au lieu de vous le proposer directement, le vendeur vous fait visiter une autre maison qui correspond à vos critères mais qui est largement au-dessus de votre budget. Devant votre refus, il vous fait visiter le premier bien qu’il avait en tête. Son stratagème vient d’altérer la perception de valeur de ce dernier.
Conclusion
La technique de la porte au nez consiste à toujours commencer par placer la barre très haut afin de tendre ensuite sur une proposition plus acceptable. L’idée est d’essuyer un premier refus sur une requête contraignante puis de convaincre les gens de répondre à une demande plus modeste.
Ressources
Résultat de l’expérience : la porte au nez : https://psycnet.apa.org/doiLanding?doi=10.1037%2Fpspa0000261
Découvrons une histoire inspirante intitulée : la soupe de la soupe de canard. Le texte est une version revisitée d’un récit présent dans le livre The Song of the bird écrit par le prêtre indien Anthony de Mello.C’est parti !
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L’histoire
Un jour, un homme vint trouver le roi pour lui offrir un canard.
Le roi, reconnaissant, fit cuisiner l’animal pour le manger avec l’invité.
Entre temps, un autre visiteur se présenta en disant : « je suis un ami de l’Homme qui vous a apporté le canard »
Le roi l’invita également.
Plusieurs autres invités se succédèrent en se présentant aussi comme l’ami de l’ami qui avait offert le canard.
Le roi leur accorda l’hospitalité à contrecœur .
Lorsqu’ils furent tous à table, le roi fit porter deux soupes.
La première contenant le canard fut servie seulement au roi et au premier invité.
Ensuite, les amis de l’ami reçurent une sorte d’eau chaude : La soupe de la soupe du canard.
Sources
Livre (lien affilié) : The Song of the bird Anthony de Mello (version anglaise)
Richard Wiseman est un professeur de psychologie de nationalité britannique. Dans son livre, 59 secondes pour prendre les bonnes décisions, il partage des méthodes pour changer sa vie en s’appuyant sur des recherches scientifiques et sociologiques.
Il organise ses conseils en 10 thèmes pour lesquels je vais essayer d’extraire les principaux enseignements. C’est parti !
« Le bonheur n’est pas que la conséquence du succès, il en est aussi la cause. »
Richard Wiseman propose trois principes pour s’engager sur le chemin du bonheur :
Tenir un journal intime
L’idée est d’essayer « l’écriture d’expression ». C’est-à-dire coucher par écrit ses pensées, ses envies, ses objectifs… . Le but est avant tout d’exprimer sa gratitude et de dépeindre son avenir idéal.Il propose l’exercice hebdomadaire suivant :
Le lundi : énumérer trois instants gratifiants que l’on a vécu la semaine passée
Le mardi : mettre par écrit un bon souvenir et les sentiments que l’expérience nous a inspiré
Le mercredi : décrire son avenir idéal
Le jeudi : écrire un petit mot pour quelqu’un que l’on apprécie
Le vendredi : noter trois choses qui se sont bien passées durant la semaine qui vient de s’écouler.
Privilégier les expériences plutôt que les objets
Diverses études citées dans le livre indiquent qu’il est plus profitable de s’offrir des expériences plutôt que des choses matérielles. Pour être heureux, il vaut mieux privilégier le fait de partir un WE avec ses proches ou encore donner plutôt que d’acheter ou recevoir. Il vaut aussi mieux privilégier les moments d’interaction avec d’autres personnes.
Faire comme si l’on est déjà heureux
Pour ce faire, la clé est de
sourire souvent (quitte à se forcer)
se tenir droit
faire en sorte de commencer une nouvelle activité, entreprendre un projet important ou s’initier à un sport
La persuasion
Voici plusieurs conseils
Viser la sympathie
Une clé pour paraître sympathique consiste à révéler ses points faibles, car ils témoignent d’une plus grande ouverture d’esprit. Nous avons davantage d’estime pour quelqu’un qui a suffisamment de tempérament et d’honnêteté pour mettre ses faiblesses en avant, sans chercher à donner une fausse image de lui-même.
A ce sujet, il ne faut pas avoir honte si l’on fait une grosse bourde. Mieux vaut ne pas y accorder une importance démesurée et se confondre en excuses lorsqu’on commet une faute. Toutefois, il vaut mieux rectifier tout de suite son erreur et continuer comme si de rien n’était.
Dernier conseil, il est préférable de viser la simplicité. Par exemples, cela revient à :
Privilégier un nom de projet simple
Ne pas utiliser de vocabulaire compliqué
Simplifier son écriture et son langage
Améliorer sa popularité
Richard Wiseman partage trois manières de se rendre populaire :
Donner à l’autre l’occasion de nous faire une fleur à cause de l’effet Franklin. En effet, les personnes à qui on a fait une faveur seront toujours mieux disposés envers leur bienfaiteur car ils seront dans l’optique de leur rendre la pareille.
Oser faire de petites gaffes, car les petites erreurs tendent à nous rendre sympathique.
Éviter de colporter le négatif. Ce que l’on dit au sujet des autres est révélateur de notre personnalité. Lorsqu’on médit sur quelqu’un, ceux qui écoutent tendent à nous associer inconsciemment aux caractéristiques que l’on décrit. En revanche, si l’on dit du bien, on sera considéré comme quelqu’un de bon.
S’adresser à une personne et non à la foule
De nombreuses études sociologiques montrent qu’un individu aura moins de chance de recevoir de l’aide s’il se situe en plein milieu d’une foule. Par exemple, plus il y a de témoins lors d’un accident, moins il y a de chances que quelqu’un réagisse.
De ce fait, si l’on se retrouve dans le besoin, il vaut mieux s’adresser à une seule personne.
Pour illustrer, si l’on envoie un mail pour demander de l’aide, il faut l’adresser à un seul interlocuteur plutôt que de faire un message collectif.
Donner un coup de pouce à chaque occasion
Plusieurs autres études prouvent qu’il suffit de rendre spontanément un petit service pour déclencher une forte réaction de réciprocité. Nous aimons ceux qui nous font des faveurs, et nous faisons des faveurs à ceux que nous aimons. En ce sens, pour se faire du bien, la clé est de commencer par faire du bien aux autres.
La motivation
Richard Wiseman explique que la réussite repose sur le fait d’établir un plan de bataille, de ne pas remettre au lendemain ce qu’on peut faire le jour même, et de pratiquer la double pensée.
Etablir un plan de bataille
Dans un premier temps, il est indispensable d’élaborer une stratégie pour atteindre ses objectifs. Pour ce faire, l’auteur expose plusieurs suggestions :
Partager ses objectifs avec ses proches (famille, amis ou collègue)
Enumérer les avantages du résultat souhaité
S’accorder une récompense dès que l’on franchit une étape de son plan
Cultiver la double pensée en visualisant ses objectifs
La recherche scientifique montre que les exercices de visualisation peuvent booster la motivation. Cependant, il faut trouver le bon équilibre entre projection optimiste et évaluation réaliste des obstacles éventuels.
Prêter attention à son alimentation
Voici en vrac quelques recommandations sur le sujet :
Manger lentement
Boire régulièrement
Éloigner les tentations pour ne pas grignoter
Éviter les distractions à l’heure du repas.
Tenir un journal alimentaire
Se dépenser en faisant du sport
Accrocher un miroir dans sa cuisine
La créativité
Du point de vue de l’auteur, il est possible de stimuler sa créativité simplement en jetant un simple coup d’œil à de l’art moderne, en s’allongeant ou en plaçant une plante verte sur notre bureau. Découvrons les principes associés à ces pratiques.
Ne rien faire / se relaxer
Plusieurs études sur la créativité vantent les mérites de la relaxation. Lorsqu’on ne fait rien ou lorsqu’on effectue une tâche facile qui ne demande pas d’effort, notre esprit tend à vagabonder et explorer les idées défilent dans notre tête. Ainsi le fait d’effectuer une activité relaxante ou un jeu qui nous occupe l’esprit est un bon moyen de stimuler notre créativité.
Intégrer un bout de nature à son environnement
Pour être créatif il faut se mettre au vert. Pour ce faire on peut :
Faire une balade dans la nature
Disposer des plantes vertes et des fleurs dans une pièce
S’installer devant une fenêtre qui donne sur une pelouse et des arbres
Ajouter du vert dans son espace en installant du mobilier verts ou en s’habillant en vert
Utiliser la technique de la stimulation visuelle
La posture et la gestuelle ont un impact sur notre potentiel de créativité. Par exemple, le fait de croiser les bras nous encourage inconsciemment à la persévérance. En parallèle, le fait de décrire l’attitude, le mode de vie ou l’apparence d’un artiste suffit à être plus créatif.
La séduction
Richard Wiseman partage plusieurs conseils pour séduire :
Effleurer son partenaire. Il suffit de toucher délicatement le bras de son interlocuteur, tout en accompagnant le geste d’un compliment ou d’une demande.
Imiter subtilement son partenaire. Effectuer les mêmes gestes, avoir la même intonation ou expression faciale sont des signes montrant que l’on est sur la même longueur d’ondes.
Garder le mystère. Il convient de ne pas dévoiler toutes ses cartes d’un coup.
Poser des questions originales et ludiques pour susciter l’intérêt
Privilégier les activités à sensation forte lors d’un premier rendez-vous. Les recherches montrent que lorsque notre cœur bat plus vite, on est plus enclin à trouver notre partenaire séduisant
Oser aborder des sujets intimes. Ceux qui se font des confidences nouent des liens plus facilement
Montrer de la résistance, car nous sommes attiré par ceux qui se laisse amadouer uniquement à la fin
Le stress
Plutôt que de piquer une crise, il convient d’apprendre à maîtriser ses émotions. Richard Wiseman partage plusieurs conseils pour maîtriser le stress :
Faire du sport pour se distraire et évacuer le trop plein d’énergie
Prier pour autrui, car cela fait du bien
Rechercher les avantages de la situation qui nous angoisse
S’entourer d’une boule de poil
Avoir un animal de compagnie est un moyen de se soulager du stress quotidien. De plus, les animaux domestiques, en particulier un chien, favorisent les contacts humains. Par contre, pour maximiser sa vie sociale, il vaut mieux avoir un labrador plutôt qu’un rottweiler, un ours en peluche.
Diminuer sa tension artérielle en faisant ses tâches quotidiennes
L’activité physique est indispensable pour être en bonne santé. Le problème est que l’on se met souvent la pression pour faire du sport. Cependant, nous ne nous rendons pas compte que les nombreuses activités quotidiennes que l’on fait sans s’en rendre compte comme la marche, le ménage, la lecture, les courses… sont une forme d’activité physique. Le simple fait de s’en rendre compte et de faire ces activités permet de réduire son stress et de conserver un niveau de santé correct.
Le couple
Il existe plusieurs méthodes simples pour être heureux en ménage. Voici quelques recommandations :
Ecrire une lettre d’amour. En couchant ses sentiments sur le papier et en faisant l’effort de mettre des mots sur son couple, il est possible d’influencer durablement la communication avec son partenaire et les chances de rester ensemble.
Pratiquer une activité commune et stimulante. Les études suggèrent que pour rester amoureux, les couples doivent se fixer des défis nouveaux et excitants à relever ensemble.
Remonter dans le temps en se remémorant le premier rendez-vous.
S’entourer d’objets qui font penser à son/sa partenaire (comme une simple photo).
Les décisions
Richard Wiseman propose des pistes pour faire de bons choix et influencer ceux des autres.
Prendre ses décisions tout seul. Plus d’un demi-siècle de recherches scientifiques montre que la pensée irrationnelle surgit dans la prise de décision collective. Cela engendre une polarisation de l’opinion et une mauvaise évaluation des situations.
Approfondir ses connaissances sur les probabilités et la logique car la plupart des méthodes décisionnaires exigent une connaissance dans ces domaines.
Jouer avec les concepts de pied dans la porte et la porte au nez
Formuler une demande modeste pour impliquer puis formuler de plus grosses requêtes progressivement.
Commencer par une requête inacceptable, essuyer un refus, puis convaincre les gens à répondre à une demande plus modeste.
S’appuyer sur la puissance de la logique et de l’inconscient
Pour prendre une décision simple : Écouter la voix de la raison en restant lucide et en pesant le pour et le contre
Pour un choix complexe : Suivre son instinct en faisant travailler son inconscient.
Utiliser les regrets comme une sonnette d’alarme pour orienter ses choix et se motiver à agir.
Déceler les menteurs en s’intéressant au langage du corps. Un menteur aura tendance à montrer des signes de concentration et être nerveux.
Les enfants
Voici les recommandations dispensées par l’auteur dans ce chapitre :
Porter une attention particulière au nom et prénom
Les études suggèrent que les enfants avec un nom de famille en début d’alphabet ont plus de succès que les autres.
De même, les gens dont le prénom évoque des notions positives se débrouillent particulièrement bien dans la vie.
Louer les efforts plutôt que le talent. En effet, quand on félicite les enfants pour leur effort, on les encourage à faire de leur mieux, sans se soucier des résultats et sans craindre l’échec. Ainsi le désir d’apprendre dépasse la peur de rater, et ils n’hésitent pas à choisir la voie la plus difficile. En cas d’échec, ils attribueront leur mauvais résultat à un manque d’effort, et non à un manque d’intelligence.
Développer sa capacité à retarder les gratifications immédiates. Si l’on veut atteindre ses objectifs, la capacité à retarder la satisfaction et la capacité à se focaliser sur le plus long terme est indispensable. Pour ce faire, les parents peuvent simplement entraîner leur enfant en leur donnant le choix entre une petite part de dessert tout de suite ou une plus grosse part plus tard.
La personnalité
Dans cette partie, Richard Wiseman propose des pistes pour cerner la personnalité de son interlocuteur. Il présente cinq dimensions fondamentales de la personnalité qu’il convient d’apprendre à discerner :
« Ouvert d’esprit » indique la tendance à rechercher et à apprécier les expériences nouvelles et inhabituelles.
« Consciencieux » décrit le degré d’organisation et d’autodiscipline requis pour atteindre des objectifs.
« Extraverti » désigne le besoin d’être stimulé par le monde extérieur et autrui.
« Attentionné » correspond au degré d’attention que l’on porte à autrui.
« névrotique », décrit le degré de stabilité émotionnelle et la capacité à gérer le stress.
Il existe également une méthode étonnante pour cerner la personnalité d’une personne grâce à la longueur de ses doigts. L’effet Casanova stipule que la proportion index/ annulaire est révélatrice de nos aptitudes physiques et psychologiques. L’indice moyen des hommes équivaut à 0,98 et un indice de 0,94 est signe de virilité. L’indice moyen des femmes équivaut à 1 et un indice de 1,02 est signe de féminité.
Pour finir, l’auteur propose quatre facteurs permettant de cerner la personnalité de son interlocuteur en moins de 60 secondes.
La possession un animal de compagnie
Le comportement au volant
La position des pouces dans une position des mains particulières
Le fait d’être du matin ou du soir
Conclusion
Bref pour résumer, Richard Wiseman propose 10 techniques qui synthétisent les enseignements de son livre :
Cultiver la gratitude attitude en énumérant trois choses pour lesquelles on est reconnaissant
Glisser une photo de bébé dans son portefeuille
Accrocher un miroir dans sa cuisine
Acheter une plante verte pour son bureau
Toucher le bras de ses interlocuteurs
Écrire ce que nous inspire notre relation
Demander à un menteur potentiel de nous envoyer un mail
Féliciter les enfants pour leurs efforts plutôt que pour leur talent
Visualiser l’action et non la réussite
Penser à son héritage afin de définir plus facilement ses objectifs sur le long terme et évaluer ses progrès.
Connaissez-vous la technique de manipulation appelée « le pied dans la porte ». C’est parti pour quelques explications.
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Les expériences de Freedman et Fraser
Les femmes et l’utilisation des produits ménagers
Au début des années 1960, à l’université de Stanford, les psychologues Jonathan Freedman et Scott Fraser mènent une étude sur l’art de la persuasion.
Le premier scénario se déroule ainsi : les expérimentateurs contactent des femmes au hasard par téléphone. Ils leur demandent si elles accepteraient de répondre à un grand sondage sur l’utilisation de produits ménagers. Pour cela, une équipe de 6 hommes doit passer quelques heures chez elles dans le but de faire l’inventaire de leurs placards. Seules 22% des personnes interrogées ont accepté.
Dans le deuxième scénario, il leur est demandé de répondre uniquement à un rapide sondage téléphonique. Dans ce cas, presque toutes ont accepté. Mais l’expérience ne s’arrête pas là, car trois jours plus tard, les femmes sont contactées de nouveau. On leur propose alors de planifier la visite avec les 6 hommes pour inventorier leurs produits ménagers. Cette fois-ci, 52% des sujets ont accepté.
La sécurité routière et les panneaux d’affichage.
Dans une expérience similaire sur la sensibilisation à la sécurité routière, les psychologues obtiennent des résultats encore plus probants.
Les expérimentateurs proposent à un premier groupe de mettre dans leur jardin un panneau publicitaire de grande dimension (2m x 3m) portant le message « conduisez prudemment ». Le taux d’acceptation est d’environ 17%.
Dans un second scénario, les expérimentateurs proposent à un second groupe de mettre un autocollant sur leur voiture portant le message « soyez un conducteur prudent ». Deux semaines plus tard, ils reprennent contact avec les sujets de l’étude et leur proposent de mettre le panneau publicitaire dans leur jardin. Cette fois-ci , 76% des propriétaires ont accepté.
Le concept du pied dans la porte et ses applications
Les résultats de ces expériences amènent les psychologues à formuler le principe suivant : une requête coûteuse aura plus de chance d’aboutir si elle est précédée par une demande moins coûteuse de même nature, déjà acceptée.
En fait, ce postulat s’appuie sur un phénomène d’engagement. Dans un souci de cohérence, si l’on accepte une petite requête nous avons aussi tendance à accepter une autre demande de même nature.
On trouve de nombreux exemples d’application de ce stratagème dans toutes sortes de situations.
Marketing – Utiliser le pied dans la porte pour engager l’acheteur
La technique du pied dans la porte peut être utilisée pour la vente de produit et service afin d’engager en douceur les prospects dans le processus d’achat.
Le fromager nous offre un échantillon de ses produits, nous demande si on les aimez puis il nous propose de les acheter
Spotify ne nous propose pas un abonnement à effet immédiat, il nous suggère d’abord de faire un essai d’un mois gratuit puis de rester engager si cela nous convient.
Pour nous convaincre de donner pour une œuvre caritative, un démarcheur aura tendance à demander si la cause nous tient à cœur avant de proposer de faire un don
A ce propos, voici une petite astuce pour inciter quelqu’un à accepter plus facilement une requête en utilisant le principe du pied dans la porte. Au lieu de faire sa demande directement comme par exemple « est-ce que tu peux m’aider à déménager stp ? », il vaut mieux d’abord poser une question intermédiaire du type « est-ce que tu peux m’aider stp » ?
Ce stratagème permet d’engager l’interlocuteur et jouer sur le principe de cohérence. Il est plus difficile de refuser une demande alors que l’on s’est dit prêt à aider précédemment.
Habitudes – Engager de petits changements
Il est possible d’entreprendre des changements de comportement drastiques en commençant par de petits pas.
Pour arrêter de fumer, il vaut mieux mettre un pied dans la porte en commençant par réduire sa consommation d’une cigarette par semaine
Pour se remettre à la lecture, il vaut mieux mettre un pied dans la porte en commençant par prendre l’habitude de lire quelques lignes par jour
Pour se réengager à faire du sport, il vaut mieux mettre un pied dans la porte en commençant par faire une minute d’exercice tous les jours
Pour s’engager dans une activité, il vaut mieux s’obliger à effectuer la tâche seulement 2 minutes avant de se fixer l’objectif de la terminer.
Le stratagème revient à initier d’abord un petit changement facilement acceptable dans le but de d’effectuer des changements plus drastiques.
Politique – Instaurer une réforme progressivement et en douceur
Pour prendre un exemple historique, intéressons-nous à la manière dont s’est fait la mise en place de l’impôt sur le revenu aux Etats-Unis. Le gouvernement américain instaure d’abord un impôt progressif mais temporaire sur le revenu afin de trouver des sources de financement pour la Guerre de Sécession. Ces lois fiscales sont ensuite débattues, révisées et annulées pendant des dizaines d’années mais elles sont finalement adoptées définitivement. C’est ainsi qu’une réforme impopulaire aux yeux des citoyens s’impose de manière permanente. Bref, la guerre a été un prétexte pour « mettre un pied dans la porte »
La pandémie de covid est également révélatrice de cette stratégie. D’abord proposer un pass sanitaire à l’entrée de grands évènements de manière temporaire, puis l’étendre progressivement à l’accès de plus petits évènements ainsi qu’aux commerces jusqu’à l’inscrire de manière permanente dans la loi.
Pour aller un peu plus loin, voici un exemple fictif pour filtrer l’accès aux citoyens à tous types événements / déplacements.
D’abord, nous pouvons cloisonner et mettre à l’entrée de chaque complexe des agents pour surveiller les entrées. Pour mettre un pied dans la porte, on propose ce genre de mesure temporairement pour faire face à la menace terroriste et assurer la sécurité des participants. Et au fur et à mesure des années, il suffit de transformer le temporaire en permanent, jusqu’à ce que chaque concert, chaque marché de noël, chaque musée ou chaque palais de justice soient surveillés par des gardiens.
En parallèle, l’idéal est aussi d’autoriser les agents à filtrer les entrées en faisant des contrôles. Pour mettre un pied dans la porte, on instaure des contrôles temporaires avec un pass afin de garantir la sécurité des participants en période de pandémie. Puis, au fur et à mesure, on étend les types de contrôle pour filtrer les entrées en fonction de l’identité, des données de santé ou encore de l’appartenance politique en fonction des événements.
J’espère que cet exemple fictif restera au stade de la théorie.
Conclusion
La technique de manipulation appelée « le pied dans la porte » stipule qu’une requête coûteuse aura plus de chance d’aboutir si elle est précédée par une petite demande de même nature déjà acceptée.