Le conditionnement opérant (expériences de Thorndike et Skinner)

Cet article a pour but de présenter le concept de conditionnement opérant en l’illustrant par des expériences étonnantes réalisées sur le sujet. Nous verrons ensuite les enseignements que l’on peut en tirer. 

Vidéo

Le conditionnement opérant

L’idée derrière le concept de conditionnement opérant est que la fréquence d’apparition de nos comportements est conditionnée par leurs conséquences. Autrement dit, il s’agit de notre tendance à reproduire les comportements ayant des conséquences positives et inversement, abandonner les conduites qui procurent des stimulations désagréables. Cette loi peut paraître évidente aujourd’hui, mais à l’époque les premières découvertes sur le sujet étaient une grande avancée.

 

La contribution de Edward Thorndike

Le psychologue américain  Edward Thorndike a été un précurseur dans le domaine du comportementalisme. Il est connu pour  ses recherches sur l’intelligence animale et la psychologie de l’éducation.

Dans l’une de ses expériences, il étudie le comportement des chats. Le procédé est simple, le psychologue enferme des félins dans une cage et il chronomètre le temps qu’ils mettent pour sortir. Pour s’échapper, les chats doivent appuyer sur un levier qui actionne l’ouverture d’une trappe.

Au départ, les animaux actionnent le mécanisme accidentellement. Ils sortent donc au bout d’un temps relativement long. Puis au fur et à mesure que l’expérience est reconduite, les chats gagnent en rapidité. Après une trentaine de tentatives, ils actionnent le levier et sortent de la cage en seulement quelques secondes.

Cette expérience illustre le conditionnement opérant → Tout comportement ayant des conséquences bénéfiques est susceptible de se reproduire et d’être assimilé.

 

Le goût de la récompense (Burrhus Frederic Skinner)

Influencé par le travail d’Edward Thorndike, Burrhus Frederic Skinner (un autre psychologue américain) a mis en place un autre système pour étudier le conditionnement opérant. Grâce à un dispositif de sa conception : la boîte de Skinner, il étudie le comportement des rats.

  • Lot 1 : Les animaux reçoivent de la nourriture lorsqu’ils actionnent le levier de la boîte. Le psychologue constate alors que les rats prennent l’habitude d’activer le mécanisme pour recevoir la récompense.
  • Lot 2 :  Les rats subissent un choc électrique lorsqu’ils actionnent le levier. Dans ce cas, on observe une diminution de la probabilité d’apparition du comportement. Les animaux cessent d’activer le mécanisme. 

Cette expérience montre une fois de plus que les comportements qui procurent des stimulations agréables, on tendance à se renforcer alors que les comportements aux conséquences négatives tendent à être abandonnés.

Conditionnement opérant et comportement humain

On peut noter que le phénomène s’observe dans le processus d’apprentissage des humains. Il peut expliquer un grand nombre de nos comportements et habitudes : Par exemple :

  • Le grignotage : Notre tendance à vouloir manger toute nourriture appétissante qui se trouve sur notre chemin. Au cours des siècles, nous avons assimilé que ce comportement est bénéfique. En grignotant, le corps emmagasine de l’énergie.
  • L’addiction aux jeux vidéo. Les jeux nous procurent des stimulations positives qui nous incitent à y rejouer notamment grâce aux systèmes de progression et récompenses.
  • La paresse. Notre tendance à préférer flemmarder sur le canapé plutôt que de travailler. Nous privilégions les comportements qui nous permettent d’économiser de l’énergie. C’est aussi pourquoi, on préfère éviter les activités qui demandent des efforts intenses …   
  • On évite aussi de reproduire les comportements qui nous ont procuré un sentiment négatif comme de la gêne, de la honte mais aussi ceux qui ont été à l’origine d’une douleur, comme mettre la main sur une plaque chauffante……

Tirer profit du conditionnement opérant

Dans son livre Atomic Habits, James Clear propose une manière intéressante de tirer profit du conditionnement opérant, notamment pour construire un solide système d’habitude. L’idée est d’associer une habitude que l’on souhaite mettre en place à un comportement qui amène une conséquence satisfaisante. Et au contraire, il faut associer les habitudes que l’on souhaite supprimer avec des comportements aux conséquences négatives. Voici quelques exemples :

  • Pour se remettre au sport plus facilement, on peut pratiquer une activité physique tout en regardant une série que l’on apprécie
  • Pour prendre l’habitude d’économiser de l’argent : on peut s’autoriser une dépense pour se faire plaisir, dès que l’on parvient à économiser un certain montant
  • Pour arrêter de fumer, on peut s’engager à donner de l’argent à un proche à chaque fois qu’il nous surprend entrain de fumer.

 

Conclusion

L’idée derrière le concept de conditionnement opérant est que la fréquence d’apparition de nos comportements est conditionnée par leurs conséquences. Nous avons tendance à renforcer les comportements qui procurent des stimulations positives et à abandonner les comportements qui ont des conséquences désagréables. 

Sources 

 

__________________________

Retourner à la page d’accueil du projet P07

__________________________

 

Ikigai : les secrets des japonais pour une vie longue et heureuse (Résumé)

Couverture - IkigaiLe livre, ikigai : les secrets de japonais pour une vie longue et heureuse, a été coécrit par deux auteurs espagnols Hector Garcia et Francesc Miralles.  Cet ouvrage s’organise autour d’un mot mystérieux : ikigai. On peut le traduire comme “le bonheur d’être toujours occupé” ou encore “la raison d’être pour laquelle nous nous levons chaque matin”. Les auteurs ont étudié ce concept durant leur voyage sur l’archipel d’Okinawa au Japon. Cette région est réputée pour l’extraordinaire longévité de ses habitants. Le but du livre est d’approcher les secrets de ces centenaires pour une vie saine et heureuse ainsi que de partager des clés pour découvrir son propre ikigai.

L’ouvrage se découpe en une dizaine de chapitres :

  1. La philosophie Ikigai
  2. les facteurs quotidiens  pour vivre mieux et plus longtemps
  3. Témoignages des centenaires d’orient et d’occident
  4. L’importance de trouver un sens à l’existence
  5. Transformer le travail et le temps libre en un espace de développement
  6. Traditions et devises de vie d’Ogimi 
  7. Le régime ikigai
  8. Exercices orientaux favorisant la santé et la longévité
  9. Affronter les problèmes et les changements de la vie en évitant le stress
  10. Epilogue : Ikigai un art de vivre

Pour cette synthèse, je vais essayer de résumer les grands principes apportés dans ces différents chapitres. C’est parti ! 

Vidéo

Fiche de lecture

Télécharger

Résumé

Ikigai - principes

Hector Garcia & Francesc Miralles ont rencontré les habitants des cinq zones bleues du monde. Il s’agit du nom donné par les scientifiques et démographes aux régions qui comptent de nombreux cas de forte longévité : 

  • La Sardaigne en Italie
  • La municipalité de Loma Linda, Californie
  • Péninsule de Nicoya, Costa Rica
  • L’île Ikaria, Grèce
  • L’archipel d’Okinawa au Japon

    Après avoir interviewé une centaine d’habitants, en particulier sur l’île japonaise d’Ogimi, les auteurs ont compilé les secrets de leur longévité.

    1/ Conserver un esprit actif, souple et capable de continuer à apprendre.

    Pour entretenir sa santé mentale, on peut appliquer deux grands principes : 

    • Limiter le stress, tout en s’exposant au changement. Le stress à petites doses est bon pour la santé. Par contre, il convient de limiter le stress trop intense. Les Japonais s’appuient sur plusieurs pratiques pour conserver un esprit serein et actif :
      • Faire de l’exercice, des étirements et pratiquer des exercices de respiration profonde
      • Oser exprimer ses émotions
      • Avoir un environnement propre et ordonné (chambre, bureau, maison…)
      • Méditer
      • Prendre une douche en écoutant de la musique pour se relaxer
      • Se masser le crâne en faisant pression avec les doigts
      • Privilégier des pensées positives
    • Dormir suffisamment. Pour faciliter son sommeil et son endormissement, les japonais préconisent :
      • Ne pas pratiquer d’activités qui rendent nerveux avant de se coucher
      • Ne pas prendre de caféine
      • Dîner au moins trois heures avant de s’endormir
      • Suivre un rituel qui nous mène naturellement à l’endormissement
      • Réduire l’intensité de l’éclairage de la pièce dans laquelle on se couche

    2/ Trouver un sens à sa vie : l’Ikigai

    L’ikigai est “la raison pour laquelle nous nous levons chaque matin”. Cette quête de sens est au cœur de la philosophie des japonais et représente un des secrets de leur longévité. Cela fait écho à une citation de Nietzsche, “celui qui a un pourquoi qui lui tient lieu de vut, de finalité, peut vivre avec presque n’importe quel comment”.

    Dans le livre, les auteurs présentent une discipline appelée logothérapie qui a pour but de sensibiliser l’individu sur le sens de sa vie. Ils abordent notamment une thérapie créée par le Japonais Shoma Morita dont l’objectif est d’aider le patient à trouver un but vital. Les fondements de la discipline sont que l’action est la cause du changement et qu’il faut oser regarder en soi pour découvrir son propre ikigai. La thérapie de Morita se découpe en quatre phases :

    • Isolation et repos (5 à 7 jours)
    • Thérapie occupationnelle légère (5 à 7 jours) qui consiste à effectuer des tâches monotones en silence
    • Thérapie occupationnelle (5 à 7 jours). effectuer des tâches qui requièrent un mouvement physique
    • Retour au monde « réel » et à la vie sociale

    3/ Entrer dans le flow avec chaque tâche 

    Le flow correspond au fait d’être totalement plongé dans l’activité que l’on effectue sans réfléchir ni se laisser distraire par quoi que ce soit. Il n’y a alors ni passé ni futur, juste le présent. Les auteurs décrivent sept conditions pour entrer dans l’état de flow : 

    • Savoir que faire
    • savoir comment le faire
    • savoir si on le fait bien
    • savoir où aller (s’il y a une navigation en jeu)
    • se fixer des défis ambitieux
    • utiliser ses meilleures ressources personnelles
    • ne pas s’adonner aux distractions

    Ils partagent trois techniques pour expérimenter l’état de flow :

    • Choisir un défi réalisable (suffisamment ardu, mais pas trop)
    • Avoir des objectifs concrets et clairs
    • Se concentrer sur une seule tâche

    Les auteurs expliquent aussi qu’il est possible de profiter des instants de microflow durant les tâches quotidiennes. Ils prennent l’exemple de Bill Gates qui assure faire la vaisselle tous les soirs. Même s’il pourrait déléguer cette tâche, il préfère la faire car elle l’aide à mettre de l’ordre dans ses idées.

    On peut également citer l’exemple de Hayao Miyazaki, le célèbre dessinateur et cofondateur des studios Ghibli qui incarne parfaitement le mot Ikigai. Ce dernier s’épanouit pleinement en dessinant. A tel point, qu’un an après sa retraite, il déclarait qu’il ne ferait plus de longs-métrages, mais qu’il dessinerait jusqu’au jour de sa mort”.

    4/ Passer du temps avec les autres

    Les auteurs ont constaté que tous les habitants d’Ogimi avaient très à cœur de passer du temps avec leur famille, leurs amis ou les membres de leur communauté : 

    • ils cultivent les amitiés chaque jour
    • ils appartiennent tous à une association de voisins
    • ils fêtent de nombreux évènements, même les plus infimes. 
    • ils sont très fiers de leurs traditions et de la culture locale

    5/ Adopter un régime alimentaire sain et équilibré

    A titre d’exemple, voici une liste de certaines habitudes alimentaires pratiquées par les habitants de la région d’Okinawa :

    • Consommer une grande variété d’aliments, essentiellement d’origine végétale
    • Manger au moins cinq fruits et légumes par jour
    • Manger tous les jours du riz blanc. (les céréales constituent la base du régime alimentaire des Japonais)
    • Consommer très peu de sucre sous forme directe (quand c’est le cas, ils prennent du sucre de canne)
    • Manger à 80%. S’arrêter de manger avant d’être rassasié
    • Consommer des aliments en forte teneur en antioxydants (tofu, miso, thon, carottes, chou, nori = algue, oignon, pousse de soja, patate douce)
    • Boire du thé vert

    6/ Bouger doucement mais régulièrement 

    Les habitants du village d’Ogimi ne pratiquent aucun sport en particulier mais ne cessent de bouger en observant leur routine quotidienne. Ils marchent, conduisent, participent à des activités sociales, jardinent, …

    Ils s’adonnent également à des disciplines orientales visant à équilibrer l’âme, le corps et l’esprit comme le yoga, le tai chi ou du Qi gong.  Différentes pratiques sont décrites dans le livre et les auteurs donnent des exercices spécifiques pour chaque discipline (salutation au soleil, des étirements ou exercices de respiration).

    7/ Adopter une philosophie de vie orientée vers la résilience

    La résilience est notre capacité à affronter les épreuves. Une personne résiliente sait rester concentrée sur ses objectifs, sans se laisser submerger par le découragement. Le proverbe japonais “Si tu tombes 7 fois, relève-toi 8 fois.” illustre parfaitement cette philosophie. Les japonais ont tendance à ne jamais se rendre. Quand ils font face à des revers dans la vie, ils continuent à se battre.

    Cette capacité se complète avec des philosophies telles que le Stoïcisme et le bouddhisme. L’objectif est d’atteindre la tranquillité d’esprit, un état d’absence d’émotions négatives (l’anxiété, la peur, la peine, la vanité, la colère) tout en recherchant la présence d’émotions positives comme la joie, l’amour, la sérénité ou la gratitude.

    Pour atteindre ce résultat, les stoïciens pratiquent une technique semblable à la visualisation négative. Ils imaginent “ la pire chose qui puisse arriver” afin d’être prêts au cas où certains privilèges et plaisirs disparaîtraient de leur vie.

    Ils pratiquent également la méditation pour s’entraîner à observer leurs émotions. Car, nous sommes davantage affectés par le regard que l’on porte sur les événements, plutôt que sur les événements eux-mêmes.

    Au-delà du concept de résilience, les auteurs expliquent la notion d’anti fragilité développée par Nassim Taleb. L’idée est de devenir plus fort avec les assauts et les difficultés de la vie. On peut noter plusieurs recommandations :

    • Ajouter des “plus” à sa vie. Par exemple, au lieu d’avoir un salaire unique, on peut diversifier ses revenus en essayant de gagner de l’argent avec ses hobbies. 
    • être conservateur dans certains domaines et prendre beaucoup de petits risques dans d’autres. Pour rester dans le domaine financier, on peut par exemple déposer 90% de son capital sur un compte épargne et investir les 10% restants sur des placements risqués mais rémunérateurs.
    • Éliminer les choses qui nous fragilisent. Supprimer des mauvaises habitudes comme manger entre les repas, passer trop de temps sur les réseaux sociaux …

    Conclusion

    Les auteurs terminent le livre par les 10 lois de l’ikigai extraites de la sagesse des centenaires d’Ogini : 

    • Restez toujours actifs
    • Prenez les choses calmement
    • Ne mangez pas à satiété
    • Entourez-vous de bons amis
    • Soyez en forme pour votre prochain anniversaire
    • Souriez
    • Reconnectez-vous avec la nature
    • Remerciez
    • Vivez-l’instant
    • Suivez votre Ikigai

    _______________

     Lien affilié Amazon : Ikigai  – les secrets des japonais pour une vie longue et heureuse – Hector Garcia & Francesc Miralles  

    Fiche de lecture

    Télécharger

    _______________

     

    Retour sur la page du projet P04 – Résumés de livre

     

     

    Rudyard Kipling – Tu seras un homme mon fils (Poème : If)

    Dans cet article, je partage le superbe poème intitulé If de Rudyard Kipling. C’est parti !

    Vidéo

    Rudyard Kipling

    Rudyard Kipling est un célèbre écrivain britannique ayant vécu à la fin du XXe siècle et début du XXIe. Il est connu pour ses ouvrages, tels que :

    • Le Livre de la jungle (1894)
    • La nouvelle intitulée L’Homme qui voulut être roi (1988)
    • Le poème, If (écrit en 1985, publié en 1910) 

    Mon interprétation se base sur l’adaptation de l’œuvre faite par le romancier et essayiste français André Maurois publiée en 1918 dans son livre Les Silences du colonel Bramble. Le poème s’intitule : Tu seras un homme, mon fils

    Poème

    Tu seras un homme, mon fils

    Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie

    Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,

    Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties

    Sans un geste et sans un soupir ;

    Si tu peux être amant sans être fou d’amour,

    Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,

    Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,

    Pourtant lutter et te défendre ;

    Si tu peux supporter d’entendre tes paroles

    Travesties par des gueux pour exciter des sots,

    Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles

    Sans mentir toi-même d’un mot ;

    Si tu peux rester digne en étant populaire,

    Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,

    Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,

    Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

    Si tu sais méditer, observer et connaître,

    Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,

    Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,

    Penser sans n’être qu’un penseur ;

    Si tu peux être dur sans jamais être en rage,

    Si tu peux être brave et jamais imprudent,

    Si tu sais être bon, si tu sais être sage,

    Sans être moral ni pédant ;

    Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite

    Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,

    Si tu peux conserver ton courage et ta tête

    Quand tous les autres les perdront,

    Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire

    Seront à tout jamais tes esclaves soumis,

    Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire

    Tu seras un homme, mon fils.

     

    Rudyard Kipling (Adaptation d’André Maurois)

    Texte original en anglais

     

    If

     

    If you can keep your head when all about you

    Are losing theirs and blaming it on you,

    If you can trust yourself when all men doubt you,

    But make allowance for their doubting too;

    If you can wait and not be tired by waiting,

    Or being lied about, don’t deal in lies,

    Or being hated, don’t give way to hating,

    And yet don’t look too good, nor talk too wise:

    If you can dream – and not make dreams your master;

    If you can think – and not make thoughts your aim;

    If you can meet with Triumph and Disaster

    And treat those two impostors just the same;

    If you can bear to hear the truth you’ve spoken

    Twisted by knaves to make a trap for fools,

    Or watch the things you gave your life to, broken,

    And stoop and build ’em up with worn-out tools:

    If you can make one heap of all your winnings

    And risk it on one turn of pitch-and-toss,

    And lose, and start again at your beginnings

    And never breathe a word about your loss[es];

    If you can force your heart and nerve and sinew

    To serve your [or our] turn long after they are gone,

    And so hold on [to it] when there is nothing in you

    Except the Will which says to them: ‘Hold on!’

    If you can talk with crowds and keep your virtue,

    ‘ Or walk with Kings – nor lose the common touch,

    if neither foes nor loving friends can hurt you,

    If all men count [on you,] with you, but none too much;

    If you can fill the unforgiving minute

    With sixty seconds’ worth of distance run,

    Yours is the Earth and everything that’s in it,

    And – which is more – you’ll be a Man, my son!

     

    Rudyard Kipling

     

    Sources :

    Wikipedia : Rudyard Kipling – https://fr.wikipedia.org/wiki/Rudyard_Kipling

    Wikipedia : Poème If (version anglaise) : https://en.wikipedia.org/wiki/If%E2%80%94

    Wikipedia : Poème If (version française) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Si_(po%C3%A8me)

    _______________________

    Retourner à la page du projet P08

     

    L’effet Barnum – biais cognitif

    Cet article a pour but de présenter un biais cognitif appelé l’effet Barnum.

    Vidéo

    L’effet Barnum : biais cognitif

    L’effet Barnum aussi appelé “effet Forer”, désigne un biais cognitif. Il s’agit de notre tendance à considérer des énoncés généraux sur la personnalité, généralement positifs, comme s’appliquant à soi.

    L’expérience du psychologue Bertram Forer

    En 1948, le psychologue américain Bertram Forer soumet ses étudiants à un test de personnalité. Après leur avoir fait compléter un questionnaire, il leur délivre à chacun une description de leur personnalité en se basant sur leurs réponses. Les sujets de l’étude sont alors invités à noter la pertinence de cette analyse sur une échelle de 0 (médiocre) à 5 (exactement conforme). Les résultats montrent que la majorité des élèves ont trouvé leur description fidèle à leur personnalité.

    Alors que, l’exercice était truqué. Le psychologue remettait exactement la même description à chaque étudiant (sans s’appuyer sur leurs réponses au questionnaire). Voici un extrait de cette description :

    “Vous avez besoin d’être aimé et admiré, et pourtant vous êtes critique avec vous-même. Vous avez certes des points faibles dans votre personnalité, mais vous savez généralement les compenser. Vous avez un potentiel considérable que vous n’avez pas encore utilisé à votre avantage. À l’extérieur vous êtes discipliné et vous savez vous contrôler, mais à l’intérieur vous tendez à être préoccupé et pas très sûr de vous-même.”

    L’expérience a été reconduite plusieurs fois, notamment par les psychologues Henri Broch, I. W. Kelly ou  D. H. Dickson et les résultats observés furent similaires. En fait, ces études démontrent notre tendance à considérer des énoncés généraux sur la personnalité (généralement positifs) comme s’appliquant à soi. C’est ce que l’on appelle l’effet Barnum. 

    Pour la petite histoire, ce biais cognitif se nomme ainsi en référence à l’homme de cirque Phineas Taylor Barnum. Ce dernier était réputé pour ses talents de manipulateur et sa technique de “lecture à froid”. Il parvenait à donner l’illusion de décrire parfaitement la personnalité d’un inconnu en débitant des généralités sur la personne en question.

     

    Les applications de l’effet Barnum

    On peut noter que ce biais cognitif est particulièrement exploité en astrologie, mentalisme ou  durant les exercices de voyance. Dans ces disciplines, les propos sont souvent très généraux et s’adaptent parfaitement à tout type de situations personnelles. On peut ainsi facilement se reconnaître dans leurs descriptions. Par exemple, l’horoscope du 14 mai dit :

    « Le 11 mai 2021, la Nouvelle Lune en Taureau sera formelle. Elle demandera de s’engager sur des objectifs concrets. Elle aura l’avantage d’être généreuse pour conclure une affaire. Sa conjonction avec Uranus demandera de saisir la balle au bond pour profiter des opportunités qui se présenteront. Le 13 mai, Jupiter se glissera en Poissons et apportera son lot de rêves et d’espoirs pour se projeter dans l’avenir. Vénus chouchoutera les amoureux se promenant main dans la main sous un ciel bleu. « 

    Pour aller un peu plus loin, ne pourrait-on pas également étendre cette pratique à la politique ? Lors des campagnes présidentielles, les candidats n’ont-ils pas intérêt à faire des discours généralistes, creux, qui tombent sous le sens afin que les citoyens s’identifient facilement à leur discours ?

    “Je veux un esprit de conquête, avec des vraies réformes, des vrais changements, nous le ferons ensemble mes chers concitoyens. Mais nous le ferons en étant fidèles à ce que nous sommes. Nous avons toujours été un pays généreux, un pays ouvert, un pays qui a été la lumière du monde et pas le pays de l’obscurantisme.” *

    *Extrait de la conclusion d’Emmanuel Macron lors du débat présidentiel de l’entre deux tours en 2017.

    En résumé

    L’effet Barnum est un biais cognitif. Il s’agit de notre tendance à considérer des énoncés généraux sur la personnalité, généralement positifs, comme s’appliquant à soi. 

    Sources

    Vidéos :

    Article :

    __________________________

    Retourner à la page d’accueil du projet P07

    __________________________

    12 leçons de rhétorique – Victor Ferry (Résumé)

    Victor Ferry est un expert de la rhétorique. Après une carrière de chercheur, il est devenu professeur puis formateur dans ce domaine. Il détient également une chaîne Youtube sur le sujet. Selon lui, la rhétorique est un outil pour mettre ses convictions en discours et son public en mouvement. 

    Dans son livre, 12 leçons de rhétorique pour prendre le pouvoir, il donne des clefs pour devenir un grand orateur. L’ouvrage se découpe en 12 leçons réparties en 3 thématiques.

    • Partie 1 : Affûter son esprit
    • Partie 2 : Déployer son style
    • Partie 3 : Contrôler son ascension

    Pour ce résumé, je vais synthétiser les 12 leçons qu’il aborde. C’est parti !

    Vidéo

    Fiche de lecture

    Télécharger

    Résumé

    Partie 1 : Affûter son esprit

    Victor Ferry développe, dans un premier temps, les fondations de la rhétorique à travers quatre premières leçons.

    • Ecrire son manifeste
    • Épouser la vérité
    • Assouplir sa pensée
    • Structurer son propos

    Leçon 1 : Ecrire son manifeste

    Ce manifeste doit représenter le socle de sa pensée et de son idéologie. Il est la condition pour être autonome intellectuellement, cesser d’être le réceptacle et le porte parole d’idéologies conçues par d’autres.

    L’auteur suggère d’élaborer son manifeste de la manière suivante :

    • Identifier les problèmes que l’on souhaite régler
    • Définir les conséquences de ces problèmes
    • Dénoncer les coupables et les idées opposées
    • Justifier rationnellement sa/ses solution(s)
    • Déterminer des actions concrètes à effectuer

    Leçon 2 : Épouser la vérité et la validité

    Cela consiste à construire des arguments valides et des données vérifiables. Car, sans cette condition, les propos ne peuvent pas résister à l’épreuve du temps.

    Pour produire de bons arguments, Victor Ferry propose de s’appuyer sur une méthode élaborée par le philosophe anglais Stephen Toulmin :

    1. Poser sa thèse (la conclusion)
    2. Présenter un fait qui l’appui (=la prémisse de son argumentation)
    3. Garantir le passage de la prémisse à la conclusion en donnant un principe général
    4. Clarifier le domaine du savoir dont on puise la garantie
    5. Identifier les limites de son argumentation

    Par exemple : 

    1. Je ne souhaite pas me faire vacciner (conclusion)
    2. car nous n’avons pas assez de recul sur les effets du vaccin sur le long terme (prémisse)
    3. Je préfère donc appliquer un principe de précaution (principe général)
    4. étant donné que l’on ne peut pas juger de la viabilité du vaccin sans données factuelles (clarification)
    5. Si des études indépendantes paraissent alors ma position peut évoluer (limites)

    Leçon 3 : Assouplir sa pensée

    Victor Ferry propose des exercices pour développer une certaine gymnastique intellectuelle afin d’anticiper les contres arguments et attaques de ses opposants. 

    Le premier entraînement consiste à pratiquer le dissoi logoi. Il s’agit d’un des premiers exercices de rhétorique datant de la Grèce antique. La pratique consiste à défendre avec autant d’éloquence que possible une position et, ensuite, défendre la position opposée.

    Le deuxième exercice que propose l’auteur est la prosopopée. Il s’agit de produire un discours du point de vue d’une autre personne ou d’une entité inanimée. Par exemple, que dirait l’autre durant cette dispute ? Quel discours tiendrait un animal en cage ? …

    Enfin le troisième exercice est l’éloge paradoxal dans le but est de parvenir, par le discours, à rendre beau, bon, juste ou désirable quelque chose qui est très négativement perçu par l’opinion commune.

     

    Leçon 4 : Structurer son propos

    Dans ce chapitre, l’auteur partage des conseils pour organiser 3 types de discours. 

    • Intervenir comme un philosophie : dire des choses sages, qui façonneront la vision du monde du public
    • Intervenir comme un expert : dire des choses vraies, qui inciteront le public à rechercher des conseils.
    • Intervenir comme un vendeur : dire des choses persuasives, qui inciteront le public à passer à l’action.

      Devenir philosophe :

      La philosophie est la recherche de cohérence entre la pensée et les actes. Le discours philosophique efficace se structure en trois temps :

      1. Présenter un état des lieux et mettre en avant des évolutions
      2. Identifier les enjeux et donner un concept pour mieux les saisir
      3. Développer comment agir

      Cultiver son expertise

      Le superpouvoir de l’expert est de s’attirer la confiance des gens au point qu’ils aient soif de ses conseils et de ses analyses. Victor Ferry propose le modèle suivant pour structurer une intervention d’expert :

      • Présenter ce que l’on sait
      • Présenter ce que l’on ne sait pas
      • Prendre du recul
      • Définir ce que l’on compte faire

      Le discours du vendeur

      Un argumentaire de vente peut se structurer ainsi :

      • Amener le public à prendre conscience d’un problème
      • Positionner son produit comme une solution
      • Rendre son offre attractive
      • Appeler à l’action

       

      Partie 2 : Déployer son style

      Travailler son style, c’est augmenter la valeur perçue de son discours, multiplier ses chances d’être cité et mémorisé. Il partage quatre autres leçons à ce sujet : 

      • Réviser ses classiques
      • Montrer avant de dire
      • Mettre des figures dans son discours
      • Raconter une histoire

      Leçon 5 : Réviser ses classiques

      Dans ce chapitre, l’auteur présente quatre grands styles littéraires. 

      • Le baroque = le style de l’excès qui joue avec les frontières du vraisemblable et dont l’objectif est de nourrir l’imagination
      • Le classicisme = le rationalisme philosophique qui se traduit par une passion pour la clarté, la rigueur, l’équilibre et la concision
      • Le romantisme qui privilégie le style autobiographique, l’expression du moi et les passions triste
      • Le réalisme. Des descriptions minutieuse des moeurs et des individus qui évite tout spectaculaire, lyrisme et fantaisie

      Leçon 6 : Montrer avant de dire

      Victor Ferry explique qu’un style efficace passe par des descriptions, car elles permettent d’impliquer les sens du public. A ce propos, il cite le romancier américain Stephen King qui dit que l’art de la description est ce qui distingue les romans qui se vendent des romans qui ne se vendent pas.

      La principale recommandation à ce sujet est d’être sélectif et qualitatif dans sa description (plutôt que quantitatif). Les éléments de description doivent être pertinents et faire avancer la narration.

      Leçon 7 : Mettre des figures dans son discours

      Victor Ferry conseille de créer et d’utiliser des métaphores pour stimuler l’imagination et la visualisation de son audience.

      Il propose 4 figures de style à utiliser sans modération :

      • La polysyndète : mettre une conjonction de coordination au début de chacun des membres de la phrase pour former une énumération. Exemple : “Perdu parmi deux millions de fous héroïques et déchaînés et armés jusqu’aux cheveux ?” – Céline, Voyage au bout de la nuit
      • L’anaphore : commencer ses phrases ou ensemble de phrase par le même mot. Exemple : Paris, Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré !…”  – Général de Gaulle
      • La symploque : Entrelacement de mots en début/fin de phrase. Exemple : Qui est l’auteur de cette loi ? Rullus. Qui a privé du suffrage la plus grande partie du peuple romain ? Rullus. Qui a présidé les comices ? Rullus.”Cicéron, Le Grand Larousse du xxe siècle
      • L’anadiplose : reprendre le dernier mot d’une proposition à l’initiale de la proposition qui suit, afin de marquer la liaison entre les deux. « La grandeur inspire l’envie, l’envie engendre le dépit, le dépit répand le mensonge. » – Lord Voldemort dans Harry Potter et le Prince de sang-mêlé

      Pour agrémenter son discours, Victor Ferry recommande aussi :

      • utiliser des rimes
      • ponctuer son discours de suite de trois. 3 idées, 3 adjectifs, 3 arguments
      • S’exercer. L’auteur propose de se lancer des défis pour progresser. Par exemple, utiliser des figures de styles dans ces 10 prochaines rédactions.

      Leçon 8 : Raconter une histoire

      Raconter une histoire, c’est immerger le public et lui donner envie de connaître la suite. 

      L’auteur suggère de structurer son récit en plusieurs temps :

      • la situation initiale
      • l’élément perturbateur
      • les péripéties
      • la résolution et la morale

      Il est important que chaque partie de l’histoire milite pour la suivante.

      Victor Ferry partage ensuite douze exercices pour développer son style. Pour en citer quelques uns :

      • lire des classiques
      • recopier le passage d’une œuvre pour s’imprégner du style de l’auteur
      • Arrêter de lire à la moitié d’une page et inventer la suite
      • Reformuler un texte en le paraphrasant
      • Essayer la chrie. Il s’agit d’un exercice qui consiste à rapporter les paroles d’une personnalité de la façon la plus brève et la plus édifiante (ou amusante) possible

      Partie 3 : Contrôler son ascension

      Après avoir affûté son esprit et développé son style, il reste à créer les conditions pour avoir une ascension constante et durable. L’auteur partage 4 leçons à ce sujet :

      • Apprendre à persuader.
      • Maîtriser ses émotions.
      • Soigner son image.
      • Devenir un meneur.

      Leçon 9 : Apprendre à persuader

      L’auteur explique que notre cerveau fonctionne à deux vitesses : il y a le mode automatique et le mode réflexion. Pour persuader, il vaut mieux chercher à créer les conditions pour que le comportement souhaité se déclenche automatiquement plutôt que de chercher à raisonner l’autre.

      La persuasion peut s’opérer en 3 temps :

      • Exploiter la curiosité, car elle permet de capter l’attention. A ce propos, nous sommes attirés par les choses qui nous excitent et nous font peur. 
      • Transformer la curiosité en intérêt. Voilà le problème qui vous concerne et voilà comment le régler
      • Jouer sur des leviers tels que la réciprocité, la cohérence, la rareté, le conformisme…

      Leçon 10 : Jouer sur les émotions

      Pour Victor Ferry, une émotion est une incitation à agir. Sans émotion, il ne peut y avoir de décision.

      Or, si l’on veut jouer sur les émotions, il est primordial de cultiver son intelligence émotionnelle. L’auteur partage plusieurs recommandations

      • Pour prendre la parole sur un sujet sensible, il convient :
        • Reconnaître les émotions de ses interlocuteurs 
        • Appeler à la raison 
        • Présenter ses arguments 
        • Inverser la charge émotionnelle 
      • Pour émouvoir, il faut être ému soi-même. Selon rhéteur romain Quintilien : « Le grand secret pour émouvoir les autres, c’est d’être ému soi-même”
      • Utiliser les rhétoriques de l’empathie en prenant en compte la culture des protagonistes

      Leçon 11 : Soigner son image

      L’image la plus puissante que peut donner un orateur est l’empathie. Il s’agit de la capacité à cerner ce que les autres ont à l’esprit, leurs désirs et leurs craintes.

      Pour développer cette compétence, l’auteur recommande de :

      • s’exprimer en faisant preuve de prudence, de vertu et de bienveillance 
      • chercher à être utile aux autres quitte à déplaire dans un premier temps
      • Résister au désir de créer de la connivence avec son public
      • Protéger sa vertu et garder ses secrets
      • Contrôler ses propos et ses émotions

       

      Leçon 12 : Prendre les commandes

      Devenir un meneur passe par deux choses :

      • féliciter régulièrement les bons comportements
      • s’efforcer de produire des discours qui vont de l’ombre à la lumière. Autrement dit, sublimer la difficulté, orienter un problème vers des solutions…

       

      Conclusion – Les 10 commandements des grands orateurs

      1. Gardez la foi
      2. Gardez le rythme
      3. Soyez stratège
      4. N’ayez pas peur
      5. Passionnez-vous pour l’humain
      6. Éprenez-vous de littérature
      7. Devenez citable
      8. Cultivez-vous
      9. Soyez concerné
      10. Emmenez-les de l’ombre à la lumière

      _______________

       Lien affilié Amazon : 12 leçons de rhétorique – Victor Ferry  

      Chaine Youtube de l’auteur : https://www.youtube.com/channel/UCcueC-4NWGuPFQKzQWn5heA

      Fiche de lecture

      Télécharger

      _______________

       Retour sur la page du projet P04 – Résumés de livre

       

       

      Le bocal et les galets : Utiliser son temps sagement

      Dans cet article, je voulais partager une leçon inspirante sur la gestion du temps extraite du livre Priorité aux priorités de Stephen Covey (lien affilié) en faisant un parallèle avec la manière de remplir un bocal. 

      Vidéo

      Podcast

      Le bocal et les galets

      Notre temps est précieux. Il faut l’utiliser avec sagesse. Pour s’en rendre compte, faisons un petit parallèle :

      Commençons par remplir entièrement un bocal de galets. 

      Même s’il semble plein, on peut encore le garnir en y ajoutant des gravillons

      Là encore, l’espace n’est pas complètement saturé puisqu’on peut combler le vide par du sable.

      Le point où je veux en venir est qu’il faut gérer son temps de la même manière que l’on remplit ce bocal.

      Si on commence par le sable (les futilités de la vie), puis qu’on se concentre sur les gravillons (les affaires courantes) alors il n’y aura pas assez de place pour tous les galets  (c’est-à-dire les activités réellement importantes).

      La clé pour avoir une vie pleinement remplie est de commencer par les choses qui comptent le plus.

      Inspiré du livre Priorité aux priorités de Stephen Covey

      Sources 

      livre : Priorité aux priorités de Stephen Covey (lien affilié) : 

      _______________________

      Retourner à la page du projet P08

       

      Le principe 80/20 de Pareto

      Cet article présente le principe 80/20 de Pareto et tente d’expliquer comment on peut en tirer profit pour gagner en productivité.

      Vidéo

      Podcast

      Le principe 80/20 de Pareto

      L’origine du principe

      Le principe de Pareto est un phénomène de distributivité qui stipule qu’environ 80 % des effets sont le produit de 20 % des causes. 

      A la fin du XIXe siècle, l’économiste italien Vilfredo Pareto analyse les données fiscales de plusieurs pays d’Europe (Angleterre, Russie, France, Suisse, Italie, Prusse). Il constate que la distribution des richesses suit les mêmes proportions : quel que soit les pays, une minorité de la population se partage la majorité des richesses. 

      Dans les années 1950, le qualiticien américain Joseph Juran observe des distributions similaires dans le monde de l’entreprise :

      • 80 % du chiffre d’affaire est issu de 20 % des clients
      • 80 % des ventes sont réalisées grâce à 20 % des produits
      • 80 % des réclamations proviennent de 20 % des clients

      La distributivité 80/20

      On remarque que cette distribution 80/20 s’observe un peu partout dans la pratique.

      • Pour le constructeur aéronautique Airbus :
        • 81% des unités vendues sont des A320
        • 77% du chiffre d’affaire provient de la vente d’avions
      • Sur ma chaîne Youtube, seulement 7 vidéos sur plus de 80 engendrent 85% des vues.

      En fait, dans de très nombreux cas, un grande partie d’un résultat provient d’une minorité de causes. Ce phénomène de distribution porte le nom de principe de Pareto ou loi 80/20 → environ 80 % des résultats sont produits par seulement 20% d’effort.

      Tirer profit du principe de Pareto

      Le principe de Pareto est un outil précieux si l’on essaye de maximiser sa valeur ajoutée. La clé est de chercher à réaliser les 20% d’effort qui produisent 80% du résultat. 

      Exemple 1 – Apprendre l’anglais

      Du fait que 1000 mots couvrent 90% du vocabulaire utilisé quotidiennement, il suffit d’apprendre cette petite fraction de mots pour être en mesure de comprendre la plupart des conversations.

      Exemple 2 – Investir en bourse

      En bourse, il existe plusieurs stratégies d’investissement. Une des meilleures approches consiste à acheter des titres d’entreprises sous-cotées ou en croissance. Cependant cette méthode demande du temps car elles nécessitent un gros travail d’analyse pour sélectionner les sociétés adéquates.

      En parallèle, il existe une approche plus 80/20 qui consiste à investir dans des ETF. Cette méthode permet de répliquer la performance d’un marché ciblé avec un minimum d’effort. 

      Exemple 3 – Dessiner

      Le fait de réaliser un croquis avant de dessiner est aussi une action 80/20. Cela permet d’obtenir un visuel du rendu final en seulement quelques coups de crayons. Cette technique est notamment utilisée par les designers automobiles. Avant de réaliser la maquette du modèle sur ordinateur, ils définissent le design par l’intermédiaire de croquis rapides à la main plutôt que par des représentations très abouties –> 20% d’effort pour 80% du résultat.

      Conclusion

      Le principe de Pareto est une loi empirique de distributivité qui stipule qu’environ 80% d’un résultat est produit par 20% d’effort. On peut s’appuyer sur cette loi pour essayer de maximiser sa valeur ajoutée. La clé est d’identifier les actions qui engendrent de la plus grosse partie des résultats.

      Sources

      Vidéos :

      Article :

      Données diverses :

      __________________________

      Retourner à la page d’accueil du projet P07

      __________________________

      L’Effet cumulé – Darren Hardy (Résumé)

      Couverture - l'effet cumulé - Darren HardyDarren Hardy est un auteur américain, conférencier, conseiller et ancien éditeur du magazine SUCCESS. Dans son livre, l’effet cumulé (lien affilié), il partage des stratégies qui mènent au succès. Pour lui, rien n’est aussi efficace que l’effet cumulé de petites et simples actions mises en œuvre correctement sur la durée.

      L’ouvrage s’organise autour de six principes fondamentaux sur lesquels s’appuient le fonctionnement de l’Effet cumulé :

      • 1er principe : Fournir un effort constant dans le temps
      • 2ème principe : Prendre conscience de ses choix
      • 3ème principe : Mettre en place des habitudes
      • 4ème principe : Savoir saisir l’élan
      • 5ème principe : Maîtriser ses influences (ses apports, ses relations, son environnement)
      • 6ème principe : Dépasser ses attentes

        Dans cette synthèse, je vais résumer ces six grands principes. C’est parti !

        Vidéo

        Fiche de lecture

        Fiche de lecture - l'effet cumulé - Darren Hardy

        Télécharger

        Résumé

        1er principe : Fournir un effort constant dans le temps. 

        Réussite = efforts constants et soutenus

        Darren Hardy constate que nous avons oublié la valeur qu’est un travail soutenu et constant. Nous voulons des résultats immédiatement et sans effort. Or, le succès nécessite un travail de longue haleine. On n’obtient pas un corps athlétique en seulement deux entraînements et on ne devient pas  riche du jour au lendemain.

        La bonne nouvelle est qu’il suffit d’une série de choix minimes mais intelligents pour engranger d’immenses  bénéfices. Pour réussir, les mesures à prendre n’ont pas besoin d’être colossales, mais elles doivent être constantes dans le temps.

        L’exemple des 3 amis

        L’auteur illustre ses propos en prenant l’exemple de trois amis qui prennent de petites décisions quotidiennes différentes.

        • Le premier décide de mettre en place de petites habitudes simples mais bénéfiques comme marcher 30 minutes par jour, lire 10 pages d’un livre tous les soirs, boire de l’eau à la place d’un soda, réduire de 100 calories les apports journaliers…
        • Le second achète une télé et la regarde tous les soirs en buvant une bière …
        • Le troisième ne change rien

        Les effets de ses choix sont imperceptibles les premiers mois. Mais plus on avance dans le temps, plus les résultats sont significatifs. Au bout de quelques années, le premier protagoniste a perdu du poids alors que le second a grossit. Les heures de lecture du premier lui permettent de développer ses compétences et décrocher une promotion et une augmentation de salaire. Le second frustré de sa prise de poids se renferme, il est plus grincheux, ce qui détériore la relation avec sa femme. Le situation du troisième n’aura que très peu changée.

        A travers cet exemple, Darren Hardy illustre le poids que peuvent avoir de petites décisions sur le long terme.

        La nécessité d’un travail régulier 

        L’auteur insiste sur le fait que pour tirer profit de l’effet cumulé, il faut d’abord fournir un effort avec régularité suffisamment longtemps avant d’en percevoir les bénéfices. Réussir, c’est se soumettre à une série d’exercices quotidiens, parfois difficiles, mais que l’on doit réaliser avec constance dans la durée. Comme il l’écrit :  “le succès véritable et durable requiert du travail, beaucoup de travail !”

        2ème principe : Prendre conscience de ses choix

        Selon l’auteur, nous prenons des décisions sans y penser. Or pour réussir, il convient de faire des choix raisonnés. Il dispense plusieurs conseils à ce sujet : 

        • Assumer à 100% ses actes sans rien attendre en retour. En choisissant d’être pleinement responsable de ses décisions et de sa manière de réagir, on prend le contrôle de sa vie. A partir du moment où l’on choisit ses actions on peut commencer à maîtriser ses résultats. Pour reprendre une citation de Jim Rohn : « On devient adulte le jour où l’on assume l’entière responsabilité de sa vie. »
        • Déterminer ses objectifs. L’auteur recommande d’identifier les résultats que l’on souhaite atteindre. Pour ce faire, il conseille de lister sur un carnet ses objectifs dans les différents domaines de sa vie (couple, santé, finance personnelle…). Pour chaque domaine il convient de:
          1. déterminer où l’on en est actuellement 
          2. définir où l’on souhaite aller 
        • Faire ce que les autres ne sont pas prêts à faire. Nous avons tous des objectifs plus ou moins similaires, avoir suffisamment d’argent pour vivre confortablement, vivre en bonne santé… . Or, très peu de personnes sont prêtes à fournir des efforts nécessaires pour atteindre ces objectifs. Très peu font du sport toutes les semaines indéfiniment, très peu épargnent tous les mois pendant 30 ans… Bref, réussir c’est faire ce que les autres ne sont pas prêts à faire.
        • Suivre ses comportements et habitudes. Par exemple, si l’on souhaite économiser de l’argent, on peut noter tout ce que l’on dépense. Faire l’effort de référencer toutes ses actions permet de conscientiser les décisions que l’on prend.

        Une fois de plus, l’effet cumulé est un ensemble de petites actions répétées qui engendrent des résultats formidables sur le long terme. C’est en faisant des choix conscients que l’on met en place ces actions. Avec la pratique, elles deviendront des habitudes permanentes. 

        3ème principe : Mettre en place des habitudes

        L’auteur soutient le point de vue qu’avec suffisamment de pratique et de répétition, n’importe quel comportement, bon ou mauvais, devient automatique. La mise en place de bons comportements est difficile car nous avons tendance à privilégier la facilité à l’effort. Il est plus facile de dévorer un cookie plutôt que suivre son régime, lancer une série plutôt que d’aller à l’entraînement … . Bref, la réussite implique de ne pas tomber dans le piège de la gratification immédiate.

        Pour éviter de faire les mauvais choix, Darren Hardy conseille de trouver son “pourquoi”. Cela consiste à identifier une raison motivante qui nous pousse à agir conformément à nos objectifs et valeurs. Car, nos choix n’ont de sens que s’ils sont liés à nos désirs et nos rêves. 

        En parallèle, l’auteur suggère d’identifier nos trois plus grands objectifs et de lister les mauvaises habitudes qui risquent de saboter notre progression. 

        5 stratégies pour éliminer les mauvaises habitudes

        • Identifier ses déclencheurs. A quels moments, avec qui, à quels endroits ai-je de mauvaises habitudes ?
        • Éliminer tout ce qui encourage les mauvaises habitudes.
        • Remplacer un mauvais comportement par des habitudes plus saines,
        • Procéder par paliers
        • Y aller la tête la première

        Darren Hardy propose de faire un bilan de ses vices et d’apprendre à les maîtriser. Tous les trois mois, il recommande de choisir une mauvaise habitude et de s’abstenir de la pratiquer pendant 30 jours.

        6 techniques pour instaurer de bonnes habitudes

        • Créer les conditions de son succès. Chaque habitude doit correspondre à son mode de vie.
        • Penser en termes d’addition, et non de soustraction. Plutôt que de se concentrer sur quoi sacrifier, il vaut mieux penser à quoi ajouter.
        • Afficher ses objectifs à un public afin de tirer profit de la pression sociale. Si je m’engage publiquement à effectuer une action, il me sera plus difficile de revenir sur ma promesse et de ne pas respecter mon engagement.
        • Trouver un associé. Cette personne peut nous soutenir et nous remettre sur les rails si l’on flanche.
        • Mettre en place une compétition. Rien de tel qu’un concours amical pour attiser son esprit de compétition et adopter une nouvelle habitude en peu de temps.
        • S’autoriser des récompenses.

        4ème principe : Savoir saisir l’élan

        Pour l’auteur, ”l’élan est l’un des facteurs les plus puissants et les plus énigmatiques de la réussite.” Une fois que l’on a trouvé son rythme, qu’on a mis en place de bonnes habitudes, il faut fournir moins d’énergie pour progresser. A l’image d’un train, il faut fournir énormément d’énergie au démarrage pour le mettre en mouvement. Puis, une fois l’élan pris, il est plus facile de conserver sa vitesse et d’avancer.

        Pour provoquer un élan positif, l’auteur suggère de :

        • Faire des choix axés sur ses objectifs et ses valeurs.
        • Mettre ses choix en action à travers des comportements positifs. 
        • Répéter ces actions pour qu’elles se transforment en habitude. 
        • Appliquer une routine et un rythme à ses activités quotidiennes. 
        • Les respecter suffisamment longtemps.

        La clé est de comprendre que le fait de créer de l’élan requiert du temps, de l’énergie et de la régularité. Ceux qui comprennent ce concept poursuivent leurs efforts alors que les autres abandonnent. Darren Hardy conseille : 

        • Créer une routine quotidienne axée sur de bonnes habitudes et une bonne discipline 
        • Délimiter ses journées pour contrôler comment elle va commencer et se terminer 
        • Concocter une expérience mémorable tous les mois pour rompre la monotonie
        • Etablir un rythme qu’il sera absolument possible de suivre à long terme sans avoir à y revenir

        5ème principe : Maîtriser ses influences (ses apports, ses relations et son environnement)

        Darren Hardy explique que nous sommes tous influencés par les trois éléments : 

        • nos apports (ce avec quoi nous nourrissons notre esprit) 
        • nos relations (les gens que nous fréquentons) 
        • notre environnement (le milieu qui nous entoure) 

        Il suggère de veiller à maîtriser l’impact de ces 3 influences. 

        Nos apports

        Nous sommes ce que nous consommons. D’un point de vue nutritionnel, il faut veiller à consommer des aliments de la plus haute qualité et à éviter la malbouffe.

        Au niveau intellectuel, il convient de remplacer les idées négatives par des idées qui nous inspirent et nous soutiennent. Par exemple, on peut faire un sevrage médiatique pour se détourner de toutes les informations qui ne nous intéressent pas. L’auteur recommande de profiter des temps morts pour écouter du contenu instructif sur des sujets qui nous intéressent . Par exemple, écouter des podcasts durant ses trajets quotidiens en voiture.

        Nos relations

        L’auteur partage plusieurs conseils sur le sujet :

        • fréquenter les personnes qui ont déjà obtenu les résultats que l’on souhaite atteindre pour s’imprégner de leur savoir. Comme disait Jim Rohn “nous devenons la moyenne des cinq personnes avec lesquelles nous passons le plus de temps” 
        • Évaluer et classer les relations en 3 catégories :
          • les dissociations
          • les relations à restreindre
          • les relations à cultiver
        • Trouver un compagnon d’excellence avec lequel échanger sur ses objectifs, ses difficultés…
        • Trouver qui gens qui tiennent suffisamment à nous pour nous dire la vérité telle qu’elle est 
        • Investir dans un mentor

        Notre environnement 

        L’auteur recommande de se créer un environnement prêt à soutenir nos objectifs. Cela suppose parfois de changer de panorama pour changer de perspective.

        6ème principe : Dépasser ses attentes

        Darren Hardy explique qu’un petit effort supplémentaire peut multiplier les résultats de manière exponentielle.

        Il prend l’exemple de la course à pied. Une fois que l’on a terminé son entraînement et que l’on est épuisé, le simple fait de continuer encore un peu multiplie les résultats. C’est justement dans ces moments que l’on se démarque des autres. Beaucoup ne courent pas, d’autres courent mais abandonnent avant la fin,d’autres respectent leur objectif, mais un tout petit nombre va au-delà de ce qu’ils s’étaient fixé. Le fait de dépasser les attentes est un élément déterminant dans la capacité à réussir. Si l’on reprend la philosophie de l’effet cumulé, la différence de résultats entre ceux qui respectent tout juste leurs objectifs et ceux qui vont un peu au-delà de leur attente à chaque fois, sera énorme avec le temps. 

        Conclusion

        Pour réussir, rien n’est aussi efficace que des actions simples mises en œuvre correctement sur la durée. Les 6 principes sur lesquels reposent l’Effet cumulé sont :

        • Fournir un effort constant dans le temps
        • Prendre conscience de ses choix
        • Mettre en place des habitudes
        • Savoir saisir l’élan
        • Maîtriser ses influences (ses apports, ses relations, son environnement)
        • Dépasser ses attentes 

        Darren Hardy termine son livre par un dernier conseil : toujours passer à l’action, car tout apprentissage est inutile s’il n’est pas mis en application.

        _______________

         Lien affilié Amazon : L’effet cumulé – Darren Hardy  

        Fiche de lecture

        Fiche de lecture - l'effet cumulé - Darren Hardy

        Télécharger

        _______________

        Retour sur la page du projet P04 – Résumés de livre

         

         

        Histoire inspirée du conte “Trois questions” de Léon Tolstoï

        Dans cet article, je partage un conte inspirant intitulé “trois questions” paru dans le livre Dernières Paroles de Léon Tolstoï en 1905.

        Vidéo

        Trois questions (Dernières Paroles) de Léon Tolstoï

        Attention : Mon texte est une version remodelée du conte original 

         

        Un roi en quête de savoir se posait trois questions :

        • Comment connaître le meilleur moment pour traiter chaque chose ?
        • Qui sont les gens les plus nécessaires ?
        • Quelle est la chose la plus importante au monde ?

        Après avoir réfléchi, il fit savoir qu’il donnerait une grande récompense à celui qui lui apporterait ces réponses.

         

        Des gens se pressèrent de tout le royaume pour l’aider. A la première question “comment connaître le meilleur moment pour traiter chaque chose ?”, il reçut diverses réponses : “Il faut établir un emploi du temps et le suivre strictement pour que chaque chose se fasse en son temps”, disaient certains. “On ne peut jamais décider à l’avance, mais il est important de ne pas se perdre dans des amusements stériles. Il faut rester attentif à ce qui arrive et faire ce qu’exige le moment”, répondaient d’autres. “On a beau être attentif à chaque moment, un seul homme ne peut jamais décider sûrement à quel moment il faut faire telle ou telle chose, donc il faut suivre le conseil d’hommes sages”, expliquaient les troisièmes.Il y a des affaires pour lesquelles il faut décider dans l’instant et on n’a pas le temps d’interroger des conseillers. Il faudrait donc savoir quoi faire à l’avance et pour ça, il faut interroger les mages”, disaient les derniers. Les réponses à la deuxième question “qui sont les gens les plus importants ?” furent toutes aussi variées. Certains disaient que les plus nécessaires aux rois sont ses aides dans le gouvernement. D’autres nommaient les prêtres, d’autres les médecins, les soldats expliquaient les quatrièmes. Pour la dernière question : “quelle est la chose la plus importante au monde ?” les gens répondirent : la science, l’art militaire ou encore l’adoration de Dieu… . 

        Vu la diversité des réponses, le roi n’accepta aucune d’elles et ne récompensa personne. Afin d’avoir une réponse sûre à ces questions, il décida d’aller interroger un ermite, réputé pour sa sagesse. Cet ermite vivait dans la forêt, ne sortait jamais et ne recevait que des gens simples. Le roi s’habilla de vêtements modestes, partit à cheval et finit le trajet seul à pied. 

         

        Quand le roi s’approcha de l’ermite, celui-ci était en train de travailler la terre. En apercevant le roi, le vieil homme le salua et aussitôt se remit au travail. L’ermite était maigre, faible et il soupirait lourdement au moment de l’effort. Le roi s’approcha de lui et lui dit :

        • “Je suis venu chez toi, sage ermite, pour te demander la réponse à trois questions : 
        • Comment connaître le meilleur moment pour traiter chaque chose ?
        • Qui sont les gens les plus nécessaires ?
        • Quelle est la chose la plus importante au monde ?”

        L’ermite écouta le roi et ne répondit rien. Il cracha dans ses mains et se remit à remuer la terre.

        • “Tu es fatigué, dit le roi, donne-moi la pelle, je travaillerai pour toi.”

        Le sage la lui donna et s’assit sur le sol.

        Après avoir retourné deux massifs, le roi s’arrêta et répéta ses questions. Une fois de plus, l’ermite ne répondit rien. Le souverain continua donc à travailler.

        Le temps s’écoulait et le soleil commençait déjà à se coucher derrière les arbres. Le roi, enfonçant la pelle dans la terre, dit :

        • “Je suis venu chez toi, homme sage, pour chercher la réponse à mes questions. Si tu ne peux pas me répondre, dis-le moi, je m’en irai.”

         

        A ce moment, ils virent un homme se diriger vers eux. L’homme tenait ses mains contre son ventre et du sang semblait couler. Arrivant à leur niveau, il tomba à terre et gémit faiblement. Le roi et l’ermite aperçurent alors une large blessure sur son ventre. Ils lui portèrent assistance et parvinrent à arrêter l’hémorragie. Quand le blessé reprit connaissance  le soleil s’était couché. Le roi transporta l’homme dans l’habitation du sage et le posa sur une couche. Le blessé ferma les yeux et parut s’endormir. Le souverain fatigué s’endormit sur le seuil et dormit toute la nuit. Lorsqu’il se réveilla, l’homme blessé le fixait de ses yeux brillants.

        • “Pardonne moi, dit l’homme d’une voix faible
        • Je ne te connais pas et n’ai pas à te pardonner, dit le roi.
        • Tu ne me connais pas, mais moi, je te connais. Je suis ton ennemi, je voulais me venger de toi, parce que tu m’as volé mon bien. Ayant appris que tu venais seul chez l’ermite, j’étais venu te tuer. Je voulais t’attaquer à ton retour, mais je ne t’ai pas vu revenir. Quand je suis sorti de ma cachette pour savoir où tu étais, je suis tombé sur tes soldats qui m’ont reconnu et m’ont blessé. Je serais mort si tu ne m’avais pas aidé. Je voulais te tuer, et tu m’as sauvé la vie. Si maintenant je reste vivant, et si tu le veux, je te servirai comme l’esclave le plus fidèle, et j’ordonnerai à mes fils d’agir de même. Pardonne-moi.”

        Le roi était heureux de s’être si facilement réconcilié avec un ennemi, et d’en avoir fait un allié. Non seulement il lui pardonna, mais il lui promit de lui rendre son bien.

         

        Après avoir dit adieu au blessé, le roi sortit pour chercher l’ermite. Avant de partir, il voulait lui demander une dernière fois de répondre aux questions qu’il lui avait posées. Le roi s’approcha de lui et dit :

        • “Pour la dernière fois, homme sage, je te demande de répondre à mes questions.
        • Mais la réponse t’est déjà donnée, rétorqua l’ermite
        • Je ne comprends pas,  dit le roi.
        • Le sage reprit la parole et expliqua. Si, hier, tu n’avais pas eu pitié de ma faiblesse et n’avais pas remué pour moi ce massif, ton ennemi t’aurait attaqué. Alors le temps le plus opportun était quand tu remuais la terre. Moi j’étais l’homme le plus important et la chose la plus importante était de m’aider. Ensuite, quand l’homme blessé est apparu, la meilleure chose à faire était de le soigner. Si tu n’avais pas pansé sa blessure il serait mort sans se réconcilier avec toi. L’homme le plus important c’était lui. Finalement, le meilleur moment pour traiter chaque chose est l’immédiat car c’est le seul moment où nous sommes maîtres de nous-mêmes. La personne la plus importante est celle avec qui on partage ce moment. La chose la plus importante est de faire le bien”

         

        Sources 

        Texte original de Léon Tolstoï: https://fr.wikisource.org/wiki/Trois_Questions

         

        _______________________

        Retourner à la page du projet P08

         

        L’expérience de Pavlov – Le conditionnement associatif

        Image - L'expérience de Pavlov
        Image – L’expérience de Pavlov

        Cet article traite de l’apprentissage par conditionnement associatif. Nous allons découvrir la célèbre expérience de Pavlov et l’expérience très controversée de John Watson. 

        Vidéo

        Podcast

        Le conditionnement associatif

        L’apprentissage par conditionnement associatif est la capacité à modeler des comportements grâce à des associations de stimuli. 

        Par exemple, dans cette expérience, les individus parviennent à conditionner une poule en associant l’action “picorer” et la vision d’un cercle de couleur.

        Source : https://twitter.com/YAWScience/status/1304199719036444672?s=20

        L’expérience de Pavlov

        L’apprentissage par conditionnement a été étudié par le scientifique russe Ivan Pavlov. En 1904, il reçoit le Prix Nobel de médecine et de physiologie pour ses travaux. Son expérience la plus célèbre porte sur la salivation des chiens. Il est parvenu à modeler le comportement de son chien pour le faire saliver au son d’une cloche. 

        Un chien salive naturellement en présence de nourriture. La salivation est une réponse “réflexe” qui ne nécessite aucun apprentissage. La nourriture est le stimulus inconditionnel (SI) qui provoque cette réponse. Un son de cloche est un stimulus neutre (SN) car l’événement ne déclenche pas naturellement le comportement de salivation. Pavlov a associé la cloche à la présence de nourriture pour provoquer le réflexe de salivation. A chaque fois qu’il apportait des victuailles à son chien, Pavlov faisait tinter l’objet juste avant. Au fur et à mesure, l’animal commençait à saliver au son de la cloche, même si son propriétaire ne lui apportait pas de nourriture.

        L’animal avait associé le stimulus neutre (le son de cloche) à l’action de salivation. On parle ici de stimulus conditionnel. 

        Expérience de Pavlov
        Expérience de Pavlov

        L’expérience de John Broadus Watson

        Le psychologue américain John Broadus Watson a aussi réalisé des travaux sur le conditionnement associatif. Dans son expérience la plus célèbre et la plus controversée, Watson a conditionné un nourrisson à avoir peur d’un lapin. Pour ce faire, il a associé l’animal à un son violent et effrayant. A chaque fois que l’enfant était en présence d’un lapin, Watson faisait résonner un bruit terrible pour provoquer une réaction de peur. 

        Pour faire le parallèle avec la théorie. Le bruit est le stimulus inconditionnel qui déclenche la réponse inconditionnelle de peur. La vision du lapin est un stimulus neutre. En associant la présence du rongeur au bruit, il transforme la vision de l’animal en stimulus conditionné qui provoque la peur.

        Expérience de Watson
        Expérience de Watson

        Tous concernés par le conditionnement associatif

        On peut noter que nous sommes tous concernés par le conditionnement associatif. Notre cerveau crée des associations en fonction des expériences que nous vivons. Ces souvenirs influencent ensuite nos décisions et comportements.  Le conditionnement associatif explique en partie les phobies, les préjugés et bien d’autres mécanismes psychologiques.

        Prenons le cas de l’effet Placebo. Un médicament dépourvu d’effet peut tout de même provoquer une réponse positive de l’organisme. L’effet placebo c’est par exemple, parvenir à atténuer les douleurs d’un patient en lui donnant une simple pilule de sucre alors que la gélule n’a aucun effet direct sur la pathologie traitée.

        Cela peut s’expliquer par le fait que le patient associe la prise d’une pilule au processus de guérison. Pourtant le geste “prendre la pilule” n’est qu’un stimulus neutre. C’est le médicament qui est responsable de la véritable réponse. Le conditionnement associatif fait que le cerveau construit un raccourci entre le stimulus neutre et le processus de guérison. 

        Pavlov et Placebo
        Pavlov et Placebo

        Utiliser le conditionnement associatif pour mettre en place une nouvelle habitude

        Dans son livre, Atomic Habits, James Clear partage un conseil pour construire des habitudes en tirant profit du conditionnement associatif. La technique consiste à  associer une habitude difficile à mettre en place à un comportement agréable qui sécrète de la dopamine

        En fait, la dopamine est une molécule qui procure un sentiment de bien-être. Notre corps en sécrète naturellement lors des activités qui lui sont bénéfiques (se reposer, manger, faire l’amour, …). Le plaisir ressenti grâce à la sécrétion de cette substance nous incite à reproduire les comportement qui en produisent. L’idée est donc de renforcer la pratique de l’habitude en l’associant à de la sécrétion de dopamine.

        Pour faire le parallèle avec la théorie, la sécrétion de dopamine est une réponse réflexe à un comportement spécifique (comportement A). L’habitude est un stimulus neutre car elle n’est n’est pas naturellement à l’origine de la sécrétion de dopamine. En associant les deux activités, l’habitude va progressivement engendrer une sécrétion de dopamine, ce qui va nous inciter à la reproduire.

        Pavlov et Dopamine
        Pavlov et Dopamine

        Exemples d’applications :

          • Pour prendre l’habitude de faire du sport, on peut pratiquer l’activité physique en regardant une vidéo ou une série.
          • Pour rendre un travail rébarbatif plaisant, on peut associer la tâche à un morceau de musique qu’on adore.
          • Pour prendre l’habitude d’économiser de l’argent, on peut s’offrir un cadeau en même temps que l’on épargne.
          • Pour prendre l’habitude de s’éduquer sur la création d’entreprise, on peut écouter des podcasts en mangeant.

        Conclusion

        L’apprentissage par conditionnement associatif est la capacité à modeler des comportements grâce à des associations de stimuli. 

        Sources

        ► Livre

        ► Articles

        Vidéos :

        __________________________

        Retourner à la page d’accueil du projet P07

        __________________________