La théorie de Campbell – Le voyage du héros

Découvrons une stratégie pour être plus impactant dans son discours. Cette technique porte sur le concept du monomythe développé par le professeur Joseph Campbell. C’est parti pour quelques explication

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La théorie de Campbell

Un héros quitte le monde ordinaire pour s’aventurer dans une région merveilleuse et surnaturelle : des forces fabuleuses y sont rencontrées et une victoire décisive y est gagnée. Le héros rentre de cette mystérieuse aventure avec le pouvoir de faire des miracles pour le reste de l’humanité.

Ce schéma narratif fait penser à de très nombreuses œuvres :

  • l’aventure de Frodon dans le seigneur des anneaux
  • l’épopée grecque du voyage d’Ulysse
  • la trame des différents arcs du manga One Piece

En fait, un grand nombre d’histoires s’inspire d’une même structure narrative que l’on appelle “le voyage du héros”.

C’est Joseph Campbell, un mythologue, professeur et écrivain américain, qui développe le concept du monomythe à partir des années 1940.

La théorie de Campbell énonce que chaque récit suit généralement le même schéma narratif universel.

La structure du monomythe – Le voyage du héros

Le voyage du héros se structure en plusieurs temps

  1. la situation initiale
  2. la découverte qui pousse le héros à l’aventure
  3. les péripéties qui obligent le héros se transformer
  4. la résolution qui donne lieu à une morale

Dragon Ball et la théorie de Campbell

Par exemple, on retrouve ce schéma narratif dans la série Dragon Ball Z, notamment lors de la saga avec Boo ;

  1. La situation initiale : Les personnages vivent en paix et vaguent à leurs occupations.
  2. La découverte fabuleuse qui pousse le héros à l’aventure : Un sorcier apparaît dans le but de ressusciter le terrible démon : Boo.
  3. Les péripéties qui obligent le héros à se transformer : Les héros tentent de l’en empêcher mais le démon est libéré et ils sont obligés de l’affronter. Les héros doivent alors évoluer et se surpasser pour faire face aux différentes transformations du monstre.
  4. La chute de l’histoire donnant lieu à une morale : Finalement Boo est vaincu et l’humanité est sauvée grâce à l’aide de tous.

La théorie de Campbell au cinéma

Le voyage du héros est fréquemment utilisé comme technique d’écriture en littérature ainsi qu’au cinéma pour concevoir des scénarios. 

Lors d’une conférence de presse à New York en 1999, George Lucas a admis s’en être inspiré pour sa trilogie de science-fiction Star Wars.

Times Film Critic (1999) à New York. « Yes, I consider him a mentor. He was an amazing scholar and an amazing person. When I started doing Star Wars, I re-read Hero with a Thousand Faces. After Return of the Jedi, somebody gave me a tape of one of his lectures. I was just blown away by that. He was much more powerful as a speaker than he was as a writer. »

La théorie de Campbell dans les discours 

Dans son livre, votre empire dans un sac à dos, Stan Leloup explique que le modèle de Campbell colle aussi comme un gant aux meilleurs pitchs de vente.

En adaptant légèrement la structure on obtient : « Vous avez un problème qui vous dérange tous les jours. Quittez votre réalité habituelle et achetez mon produit, aux capacités miraculeuses. Votre vie quotidienne en sera transformée et tout sera possible pour vous. »

On retrouve quasiment la même schéma que la théorie de Campbell puisqu’on a :

  1. la situation initiale : le problème
  2. la découverte fabuleuse : La solution
  3. « le héros transformé » : Le résultat
  4. La morale de l’histoire : L’appel à l’action

L’introduction de Meta faite par Mark Zuckerberg en octobre 2021 suit parfaitement le schéma du voyage du héros :

  1. La situation initiale : Actuellement Facebook est un média social qui vise à connecter les gens.
  2. La découverte fabuleuse : Or le métaverse est la prochaine résolution d’internet. Donc Facebook doit aller au-delà de cette nouvelle frontière
  3. Le héros transformé : Pour cela, l’entreprise ne doit plus se contenter de connecter les gens grâce à son savoir-faire mais elle doit faire en sorte que les gens soient au centre de cette technologie.
  4. La morale de l’histoire : Pour incarner cette vision, Facebook doit devenir Meta

Source : https://www.youtube.com/watch?v=pjNI9K1D_xo

Finalement, la structure narrative du monomythe peut être adaptée à toute sorte de discours que ce soit en politique, en marketing, pour faire passer ses messages, même dans le script des vidéos.

Conclusion

Joseph Campbell a mis en évidence le concept du voyage du héros. Les textes, récits ou discours qui s’en inspirent peuvent être plus impactant, car le schéma narratif permet de jouer sur l’imagination.  La structure doit être la suivante : Voici le problème … il existe une solution … voici le résultat … pour y arriver voici ce qu’il faut faire.

Ressources

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La construction de pyramides – Parabole de l’enrichissement

Découvrons une histoire inspirante sur la construction de pyramide qui s’inspire d’un récit compté dans le livre L’autoroute du millionnaire de Mj DeMarco. C’est parti !

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La construction de pyramides

L’histoire se déroule en Egypte sous le règne d’un grand pharaon. Ce dernier souhaite construire deux pyramides monumentales. Il convoque ses deux jeunes neveux, Osiris et Aton, pour leur confier cette tâche. Il leur explique que s’ils parviennent à achever un édifice seul, ils auront un royaume et une vie luxueuse jusqu’à la fin de leur jour. Osiris et Aton, qui ont tous les deux 18 ans, savent qu’il leur faudra des années pour construire leur pyramide. Mais ils relèvent le défi !

Aton se met au travail immédiatement. Il traîne lentement des blocs de pierre massifs et les dispose en carré. Au bout de quelques mois, la base de sa pyramide commence à prendre forme. Les habitants se rassemblent autour de son ouvrage et louent ses efforts constructifs. Aton termine les fondations de sa pyramide après un an d’effort. A côté, le terrain d’Osiris reste étrangement vide. Pas une seule pierre n’a été posée. Il n’y a aucune fondation. Aucun marquage au sol. Rien!

Aton, perplexe, rend visite à Osiris. Ce dernier travaille d’arrache-pied sur un appareil tordu  qui ressemble à une sorte d’instrument de torture. Aton s’exclame : « Que fais-tu Osiris ? Tu es censé construire un édifice pour le Pharaon mais tu passes tes journées à bricoler cette machine ». Osiris esquisse un sourire et dit : « Je suis bien en train de construire une pyramide, laisse-moi tranquille. Aton s’esclaffe et s’en retourne à son chantier. »

Un an s’écoule encore. La base de la pyramide d’Aton est consolidée et le deuxième niveau est en cours. Cependant, Aton peine dans sa progression. Les blocs sont lourds et il est difficile de les hisser au-dessus des fondations.

Reconnaissant sa faiblesse, Aton décide de développer sa force physique pour soulever les pierres. Il fait appel aux conseils de l’homme le plus fort d’Egypte en échange d’une rémunération. Aton s’entraîne et ses muscles deviennent plus puissants. Il parvient progressivement à hisser les blocs jusqu’aux niveaux supérieurs. A côté, le terrain d’Osiris reste désespérément vide.

Une année s’écoule encore. La construction de la pyramide d’Aton avance maintenant à une vitesse d’escargot. La pose d’un bloc aux étages supérieurs prend plusieurs mois et demande d’énormes efforts. Aton continue de s’entraîner au côté de l’homme le plus fort d’Egypte pour développer sa musculature. Il dépense presque tout son argent pour se faire conseiller et se procurer le régime particulier qu’exige sa préparation physique. Néanmoins, Aton estime qu’il lui faudra encore trente ans pour achever sa pyramide. Mais, il se rassure en regardant le terrain d’Osiris toujours vide.

Et puis un jour, alors qu’il était en train de hisser un lourd bloc jusqu’au sommet de son édifice, Aton entend une grande agitation à proximité. Une foule se forme autour d’Osiris qui arrive au niveau de son terrain avec un machine gigantesque composée d’un enchevêtrement de portiques, de roues, de leviers et de cordes. En l’espace de quelques temps, Osiris commence à déplacer les lourds blocs de pierre grâce à son ingénieux système. Sans le moindre effort, la machine soulève les blocs les uns après les autres et les met en place côte à côte, en douceur. 

En un an, Osiris atteint le même stade de construction que la pyramide voisine à quelques pas. Aton est anéanti. Il a passé des années à soulever de gros blocs pendant qu’Osiris construisait une machine pour le faire à sa place. Mais au lieu de faire de même, Aton fait le serment de devenir plus fort. Il poursuit son dur labeur pour construire sa pyramide pendant qu’Osiris continue d’actionner la manivelle de sa machine. 

Osiris achève sa pyramide à 26 ans. Le pharaon est satisfait et tient sa promesse. Osiris se retrouve à la tête d’un royaume et il n’a plus à travailler un seul jour de sa vie.

Pendant ce temps, Aton continue de trimer comme il l’a toujours fait. Ne voulant pas reconnaître le défaut de sa stratégie, il continue d’endurer une vie de labeur en choisissant de soulever les blocs grâce à sa force physique. 

A l’approche de sa trentième année, alors qu’il ne lui reste plus que deux niveaux, Aton meurt prématurément. Il ne connaîtra jamais le repos et la retraite luxueuse qu’il avait tant espérée. 

 

Source : L’autoroute du millionnaire – MJ DeMarco

 

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Ellen Langer – l’importance de donner une raison

Découvrons une astuce pour passer devant tout le monde dans une file d’attente. Cette stratégie s’appuie sur un biais psychologique étudié par la psychologue américaine Ellen Langer. C’est parti pour quelques explications !

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Podcast

L’expérience d’Ellen Langer

En 1977 à l’université d’Harvard, Ellen Langer et son équipe travaillent sur la compréhension du comportement humain.

Ils mènent une expérience au niveau de la photocopieuse de la bibliothèque du campus où des individus patientent pour pouvoir l’utiliser.

Des complices de l’expérience ont pour mission de demander aux étudiants de la file s’ils peuvent passer devant eux.

Trois scénarios sont mis en place :

  • Requête uniquement : les complices formulent la requête suivante : « Excusez-moi, j’ai 5 pages. Puis-je utiliser la photocopieuse svp ? ». Dans ce cas, 60% des sujets acceptent de les laisser passer.
  • Requête avec une raison valable : les complices formulent la même requête accompagnée d’une raison : « Excusez-moi, j’ai 5 pages. Puis-je utiliser la photocopieuse car je suis pressé svp ? ». Dans ce cas 94% des sujets donnaient leur accord.
  • Requête avec une raison insensée : Les complices font la même requête en donnant la raison suivante  « Excusez-moi, j’ai 5 pages. Puis-je utiliser la photocopieuse car je dois faire des photocopies svp ? Dans ce cas, le taux d’acceptation reste à 93%. 

Que nous apprennent ces résultats ?

Explications

L’expérience démontre l’influence d’une justification sur nos comportements. On remarque qu’à partir du moment où les requêtes sont justifiées, le taux de réussite passe de 60% à plus de 90%. 

Mais le plus intéressant est que le taux de succès reste le même, peu importe la justification. Dans le second scénario, le complice explique qu’il est pressé : sa requête a du sens. Par contre dans le troisième cas, la raison évoquée n’apporte rien : le fait d’utiliser la photocopieuse pour faire des photocopies tombe sous le sens.

C’est comme demander à des gens patientant à la caisse d’un supermarché si on peut leur passer devant en leur expliquant qu’on a besoin de payer ses courses.

Quoiqu’il en soit, le fait de se justifier (même en donnant une raison absurde) augmente les chances de succès. Bien sûr, la stratégie reste valable tant que la justification reste cohérente par rapport à la situation.

Ellen Langer mène d’autres expériences sur le sujet et publie ses résultats dans le Journal of Personality and Social Psychology.  

source (lien vers l’étude) : https://www.researchgate.net/publication/232505985_The_mindlessness_of_ostensibly_thoughtful_action_The_role_of_placebic_information_in_interpersonal_interaction

Les enseignements 

L’expérience d’Ellen Langer apporte plusieurs enseignements sur le comportement humain.

L’importance de donner une raison

Comme l’explique Robert Cialdini dans son bestseller Influence et Manipulation : les gens aime avoir des raisons pour ce qu’ils font. C’est pourquoi il vaut mieux expliquer le pourquoi de ses requêtes. L’utilisation des termes « car » « parce que » ou « afin de » dans une phrase sont donc de puissants outils de persuasion.

Lien vers mon résumé du livre Influence et Manipulation de Robert Cialdini : https://misterfanjo.com/index.php/2018/08/22/influence-et-manipulation-robert-cialdini-projet-p04-resumes-de-livre/

Oser demander

Lorsqu’on prend du recul sur les chiffres de l’expérience d’Ellen Langer, on constate que même sans invoquer de raison, les complices de l’expérience parviennent à obtenir un taux d’acceptation pour leur requête de 60%. La leçon simple que l’on peut en tirer est qu’il ne faut pas hésiter à demander. 

Toujours remettre en question les raisons que l’on nous donne et que l’on se donne 

Ellen Langer démontre que les justifications influencent nos comportements et que notre cerveau tend à se satisfaire de n’importe quelle raison (bonne ou mauvaise).

Or parfois on se contente de se trouver une excuse pour justifier de mauvais choix :

  • fumer car on est stressé
  • annuler sa séance de sport car on est fatigué
  • reporter une tâche car on a en une autre plus urgent à faire

Pour éviter de se faire manipuler, il convient de prêter attention aux justifications que l’on nous donne et surtout celle que l’on se donne

Conclusion

La psychologue Ellen Langer a mis en évidence le fait que les justifications influencent nos comportements même si les raisons invoquées sont absurdes.

Ainsi, on peut retenir :

  • il est préférable d’exprimer une requête en donnant une raison car elle a plus de chance d’aboutir
  • Il convient d’être vigilant sur les raisons que l’on nous donne et qu’on se donne à soi-même.

Ressources

 

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J.P Morgan et l’épingle de cravate – histoire inspirante

Image - J.P Morgan et l’épingle de cravateDécouvrons l’histoire inspirante de J.P Morgan et l’épingle de cravate. C’est parti !

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Histoire inspirante

J.P. Morgan, premier du nom, dit un jour à un joaillier de sa connaissance qu’il serait intéressé par l’achat d’une épingle de cravate ornée d’une perle. 

Quelques semaines plus tard, le joaillier découvrit une perle somptueuse. Il la fit monter en épingle et l’envoya à Morgan avec une facture de cinq mille dollars. 

Le lendemain, le colis lui fut retourné accompagné d’une note de la main du banquier : « J’ai aimé l’objet, mais pas le prix. Si vous êtes prêt à accepter le chèque de quatre mille dollars ci-joint, veuillez me retourner le paquet sans l’ouvrir. »

Furieux, le joaillier refusa le chèque et le renvoya.

Il ouvrit la boîte pour récupérer l’épingle de cravate : elle ne s’y trouvait pas. 

A la place, il y avait un chèque de cinq mille dollars. 

 

Source :  CLIFTON FADIMAN (ÉD.), THE LITTLE BROWN BOOK OF ANECDOTES, 1985

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L’effet cigogne – Confondre conséquence et causalité 

L’effet cigogneDécouvrons une erreur de raisonnement appelée l’effet cigogne. C’est parti !

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L’effet cigogne

L’effet cigogne, c’est prétendre que si deux événements sont corrélés, alors, il y a automatiquement un lien de cause à effet entre les deux. 

Le nom de ce sophisme fait référence à la corrélation trompeuse entre le nombre de nids de cigognes et celui des naissances humaines. Selon les observations, plus il y a de nids de cigognes dans une ville, plus le taux de natalité est élevé. Donc d’après la légende alsacienne, ce sont les cigognes qui apportent les bébés.

Explications

L’effet cigogne - Schéma

L’argument fallacieux peut être résumé ainsi :

  • L’événement A (le nombre de naissance) est corrélé à l’événement B (la présence des nids de cigognes)
  • Donc B cause A.

Voici un autre exemple illustrant cette erreur de raisonnement :

L’effet cigogne - Accident et café

Dans la majorité des accidents de circulation le matin, les conducteurs avaient consommé du café. Autrement dit, on observe donc une corrélation entre les accidents de voiture (événement A) et l’absorption de café (événement B). L’effet cigogne, c’est dire, le café du matin provoque des accidents. L’événement B cause A.

Exemples de sophisme

La confusion entre corrélation et causalité est très fréquente et peut être à l’origine de nombreuses erreurs de raisonnement. Par exemple :

“Faire la vaisselle nuit à l’activité sexuelle’”

En janvier 2013,  le journal Libération édite un article intitulé “Faire la vaisselle nuit à l’activité sexuelle”. Le journal s’appuie sur un étude menée par l’association américaine de sociologie.

Cette étude s’intéresse au lien entre la participation des hommes dans les tâches ménagères et la fréquence des rapports sexuels dans leur couple. Les résultats montrent que les couples où l’homme s’attèle à des tâches davantage masculines comme le bricologe ou jardinage ont d’avantage de rapports sexuels que les couples où la répartition des tâches est plus égalitaire. On observe donc une corrélation entre la fréquence des rapports et la nature des tâches ménagères. Cependant Libération conclut à un lien de cause à effet en disant que la vaisselle nuit à l’activité sexuelle. Il s’agit d’un raccourci qui induit une erreur de raisonnement. L’étude montre certes une corrélation, mais en aucun cas elle ne certifie un lien de causalité entre les deux événements.

Sources : 

“Les femmes, antidote à la crise boursière”. 

En octobre 2008, le Monde sort un article intitulé “Les femmes, antidote à la crise boursière”. L’éditorialiste Annie Kahn constate que les sociétés qui ont un fort taux de féminisation résistent mieux aux tourmentes des marchés. De cette corrélation, elle en déduit un lien de cause à effet entre les femmes et la résistance des entreprises face aux crises. 

 

Source : Le Monde – “Les femmes, antidote à la crise boursière” : https://www.lemonde.fr/idees/article/2008/10/15/les-femmes-antidote-a-la-crise-boursiere-par-annie-kahn_1107126_3232.html

Dormir moins pour vivre plus longtemps

En février 2002, une étude s’intéresse au lien entre sommeil et mortalité . Après avoir suivi plus d’un million d’américain pendant 6 ans, les résultats montrent que les « gros » dormeurs ( plus de 8 heures de sommeil par nuit) ont un ratio de mortalité plus élevé de 15 %. Certains médias comme le journal canadien The Globe and mail en concluent que pour vivre longtemps, il faut moins dormir.

Sources :

Ces exemples illustrent l’effet cigogne. L’erreur de raisonnement consiste à conclure une relation de cause à effet entre deux événements simplement car ceux-ci sont corrélés.

Une corrélation n’implique pas nécessairement une causalité

Même si l’on observe que la majorité des gens décèdent dans un lit, on ne peut pas automatiquement en conclure que les lits causent des décès.

En réalité, lorsqu’un événement A est corrélé à un événement B, il existe 5 possibilités :

  • A est (effectivement) la cause de B.
  • B est la cause de A.
  • A est la cause de B et, en même temps, B la cause de A.
  • A et B ont toutes les deux une cause commune C.
  • Le lien entre A et B est accidentel, sans aucun lien de causalité.

Finalement, le piège est qu’une corrélation n’implique pas nécessairement une causalité. 

Conclusion

La confusion entre corrélation et causalité est très fréquente et peut être à l’origine de nombreuses erreurs de raisonnement, comme l’effet cigogne. L’effet cigogne, c’est faire le raccourci suivant : « A et B sont corrélés, donc que B cause A ». En réalité, il se pourrait aussi que A cause B, ou bien que A et B aient une autre cause commune, ou encore que A et B n’aient aucun lien de causalité.

Sources

  • Blog – la toupie : https://www.toupie.org/Biais/Effet_cigogne.htm

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Qu’est-ce qu’un son ?

Qu’est ce que le mur du son ? Comment se propage une onde sonore ? A quoi correspond une note ? Bref découvrons ce qu’est un son.

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Comprendre ce qu’est un son

Les cordes d’une guitare, un éclair qui fend l’air ou nos cordes vocales créent des zones de surpression dans l’air qui vont se propager. C’est du son

En fait, un son est une vibration mécanique d’un fluide, qui se propage sous forme d’ondes longitudinales grâce à la déformation élastique de ce fluide. 

Production et propagation d’une onde sonore

Prenons l’exemple d’une enceinte pour illustrer.

Lors de son fonctionnement, la membrane vibre et comprime les molécules à son contact. Cette couche en surpression tend à retrouver sa pression initiale. Se faisant, elle comprime les molécules à proximité. A son tour, la couche d’air transmet la surpression à la couche voisine et ainsi de suite. Finalement, le son est une vibration mécanique qui se déplace grâce à la déformation de son milieu. 

Modélisation graphique d’une onde sonore

Si l’on dresse la représentation graphique de la pression sur la trajectoire de propagation, on observe une alternance de zones de surpression et de dépression. On obtient ainsi une courbe sinusoïdale.

Voici une animation représentant la propagation de l’onde :

 

Caractéristiques d’une onde sonore

Les ondes sonores possèdent plusieurs caractéristiques :

La fréquence (en Hz):

La fréquence exprimée en Hertz (Hz) correspond au nombre de vibrations en une seconde. 

Chaque fréquence correspond à un son différent. Prenons l’exemple des notes d’un piano : 

On peut noter que plus la fréquence est basse (moins il y a de vibration), plus le son est grave. Et inversement, plus la fréquence est élevée, plus le son est aigu.

Voici le rendu auditif d’un même signal à différentes fréquences : 

Source de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=qNf9nzvnd1k&t=27s

Les fréquences audibles par l’être humain se situent approximativement entre 20 Hz et 20 kHz. Au-delà de cet intervalle les sons sont difficilement perceptibles.

  • Les fréquences en dessous de 20 Hz sont les infrasons. Les éléphants les utilisent pour communiquer à plusieurs kilomètres de distance;
  • Les fréquences au-dessus de 20 000 Hz sont les ultrasons. Il s’agit, par exemple, des fréquences de communication des dauphins ou chauves-souris.

A titre de comparaison, la voix humaine produit des sons dont la fréquence moyenne est comprise entre 100 et 500 Hz. On peut nuancer en disant qu’une voix chantée grave peut atteindre 70 Hz et un soprano peut dépasser les 1000 Hz

Son intensité

L’intensité, exprimée en décibels (dB), correspondant à l’amplitude de l’onde.

Voici un aperçu de l’intensité sonore de différents sons : 

  • Brise dans les feuilles d’arbre – 10 dB
  • Chants d’oiseaux – 40 dB
  • Conversation – 60 dB
  • Moteur de moto – 80 dB
  • Métro en mouvement – 100 dB
  • Tronçonneuse – 120 dB
  • Décollage de fusée – 150 dB

Source de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=1XUovxiTpVA&ab_channel=MarianaEverestC

Le seuil de la douleur pour l’oreille humaine se situe à environ 130 dB. Cela correspond au bruit d’un réacteur d’avion.

Le timbre

Le timbre correspond à la forme de l’onde. 

Par exemple, la même note (un la) jouée par une flûte et une trompette produira un son à la même fréquence mais avec un timbre (la forme de l’onde) différent.

Vidéo source : https://www.youtube.com/watch?v=mObmN0gKuyc&ab_channel=FlorenceRAFFIN

Les éléments physiques du timbre permettent d’identifier la source du signal acoustique. Ils comprennent : 

  • la répartition des fréquences dans le spectre sonore
  • les relations entre les parties du spectre, harmoniques ou non
  • les bruits colorés existant dans le son (qui n’ont pas de fréquence particulière, mais dont l’énergie est limitée à une ou plusieurs bandes de fréquence)
  • l’évolution dynamique globale du son
  • l’évolution dynamique de chacun des éléments les uns par rapport aux autres.

 La célérité = Vitesse de propagation (en m/s)

La vitesse du son dépend de la nature, de la température et de la pression du milieu dans lequel l’onde acoustique se propage. 

Par exemples :

  • dans l’air, à température ambiante (20°C) et sous pression atmosphérique normale, la vitesse de propagation du son est d’environ: 340 m/s soit environ 1220 km/h. 
  • dans l’eau, qui est plus dense et moins compressible que l’air, la vitesse du son est d’environ 1500 m/s, soit cinq fois plus rapide que sa vitesse dans l’air
  • dans l’acier, les vibrations se propagent à plus de 5600 m/s

D’une manière générale, plus le milieu est incompressible et plus sa densité est élevée,  plus la vitesse de propagation sera rapide.

Trois informations complémentaires sur les ondes sonores

Franchir le mur du son

Lorsqu’un objet dépasse la vitesse du son, autrement dit lorsqu’il franchit les 1220 km/h (340 m/s), on dit qu’il franchit le mur du son. Lorsque c’est le cas, il se produit généralement une détonation capable de briser les vitres à proximité.

Exemple : https://www.youtube.com/watch?v=k4IzBIezhB4&ab_channel=TopFives

Phénomènes sonores

Les ondes sonores subissent plusieurs phénomènes lorsqu’elles traversent un autre milieu :

  • Transmission : une partie de l’onde est transmise et continue de se propager
  • Absorption : une partie de l’onde est absorbée par le milieu
  • Réflexion : une partie de l’onde est réfléchie*

*Un écho correspond au phénomène de réflexion.

On peut noter qu’il existe de nombreux mécanismes pour maîtriser ces phénomènes sonores. Par exemples :

  • Le profil des murs permet de limiter le phénomène de réflexion. C’est notamment le cas dans les salles de test pour les satellites.
  • L’utilisation d’un double vitrage avec un couche d’air permet d’amplifier l’effet d’absorption et limiter la transmission.
  • L’utilisation d’un mur anti-bruit au bord des autoroutes ou dans les aéroports permet d’absorber et d’orienter la trajectoire des ondes sonores.

Silence et sons les plus forts

Les ondes sonores se propagent uniquement dans un milieu matériel. Le son et le bruit n’existent donc pas dans le vide et l’espace.

A l’opposé du silence spatial, voici quelques uns des sons les plus violents enregistrés sur Terre :

  • l’explosion du volcan Krakatoa en 1883 estimée entre 200 et 270 dB
  • Les explosions de bombes atomiques
  • Le lancement de la fusée Saturn V mesurée à 204 décibels

Source : https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/technologie-voici-sons-plus-forts-jamais-mesures-94508/

Conclusion

Le son est une vibration mécanique d’un fluide, qui se propage sous forme d’ondes longitudinales grâce à la déformation élastique de ce fluide. 

Une onde sonore possède quatre caractéristiques principales : sa fréquence (en Hz), son intensité (en dB), son timbre (= la forme de l’onde) et sa vitesse de propagation (en m/s)

Sources

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Biais cognitif : L’effet Koulechov

Effet KoulechovConnaissez-vous l’effet Koulechov ? Découvrons cet étrange biais cognitif.

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Expérience de montage de Lev Koulechov

L’individu à l’origine de la découverte de l’effet Koulechov est controversé. Quoiqu’il en soit, le phénomène porte le nom du théoricien et réalisateur soviétique Lev Koulechov. Au début des années 20, il mène une expérience de montage. Le réalisateur prend un plan inexpressif et assez neutre de l’acteur Ivan Mosjoukine qu’il monte avant trois plans différents : 

  • Une assiette de soupe sur une table. 
  • Une fillette morte gisant dans un cercueil. 
  • Une femme allongé sur un canapé. 

Il fait visionner les séquences à des spectateurs, puis il leur demande de commenter l’émotion que fait transparaître l’acteur dans chaque cas. Etonnamment, le public juge que le jeu de Mosjoukine exprime différents ressentis, de l’appétit pour le premier plan, de la tristesse pour le second et du désir dans le dernier. Pourtant le plan initial avec l’acteur est identique dans les trois représentations. C’est l’effet Koulechov.

Effet Koulechov et pratiques

En fait, l’effet Koulechov désigne la propension d’un plan à influer sur le sens du suivant.  Le montage permet ainsi de suggérer des émotions qui ne sont pas présentes à l’écran.  

L’association des deux plans a davantage d’impact que lorsqu’on les diffuse individuellement. Il s’agit d’un biais cognitif qui s’appuie sur l’effet de récence et la mémoire à court terme.

Appliquons cette effet : si l’on prend la scène de la rencontre avec l’hypogriffe dans Harry Potter et que l’on isole la séquence où l’acteur joue une certaine émotion, on peut lui donner une toute autre signification en juxtaposant un autre plan juste avant, comme par exemple :

Source d’inspiration pour l’exemple : https://9gag.com/gag/avA7mjn

On peut noter que la musique crée également une ambiance qui a un impact sur le ressenti du spectateur lorsqu’il visionne une séquence.

Si l’on reprend le plan initial de Koulechov, voici ce que ça pourrait donner en changeant la musique de fond. 

Conclusion

L’effet Koulechov est un biais cognitif qui désigne la propension d’un plan à influer sur le sens du suivant. L’interaction entre ces plans permet de suggérer des émotions qui ne sont pas présentes à l’écran.

Sources :

  • Articles :
  • Vidéo :
    • Vidéo – Le monde – Contrechamp#2 : l’effet Koulechov : comment faire croire qu’un acteur sait bien jouer ?
    • Montage Harry Potter video source : https://9gag.com/gag/avA7mjn

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